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07/09/2017

Afrique subsaharienne et Inde : retro-prospective agricole (1961-2050) et trajectoires de développement possibles

Publié récemment, un article de la Review of Rural Affairs pose la question de la reproductibilité, pour d'autres régions, des transformations structurelles connues par les pays développés. L'outil méthodologique original Agribiom a permis d'aborder, à partir des données du scénario PAB50 (2006-2050 – voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog) et de la FAO (1961-2007), la dynamique agricole et alimentaire de l'Afrique subsaharienne, en la comparant à huit autres régions du monde. Cet outil « exprime en calories des volumes de demande, de production et d'échanges au sein d'un modèle physique simple d'emplois/ressources de biomasses alimentaires qui relie les consommations aux surfaces de terre ».

Selon l'auteur, les projections optimistes de la FAO (2006-2050), publiées en 2012 et concernant la production et la consommation alimentaires en Afrique subsaharienne, devraient être tempérées : cette région part en effet de niveaux extrêmement bas, comparables à ceux de l'Inde en 1960, et connaîtra la plus forte croissance démographique à l'échelle mondiale (124 %).

Disponibilités alimentaires par personne et par jour en calories végétales et animales (1961-2007, 2050)

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ASIA : Asie ; EU30 : Union européenne à 27, Suisse, Norvège, Islande ; LAM : Amérique latine ; MENA : Afrique du Nord et Moyen-Orient ; NAM : Amérique du Nord ; SSA : Afrique subsaharienne

Source : Review of Rural Affairs

Si l'exercice présente des limites méthodologiques (niveau d'agrégation géographique, unité de mesure), n'autorisant que des comparaisons géographiques et temporelles à grande échelle, les résultats permettent d'envisager une proximité des trajectoires agricoles de l'Afrique subsaharienne et de l'Inde. Pour l'auteur, les transformations structurelles des pays développés correspondent à un contexte historique et géographique donné, et ne seraient donc pas transposables à l'Afrique subsaharienne. En Inde, après 50 ans de « révolution verte », le rendement supplémentaire par unité d'intrants diminue, les coûts des intrants augmentent, les conflits pour l'eau sont de plus en plus prégnants, le niveau des nappes phréatiques chute, et la croissance démographique rurale entraîne une réduction de la taille des exploitations. Selon l'auteur, l'Inde et l'Afrique subsaharienne devraient donc envisager d'autres trajectoires socio-techniques, spécifiques à leurs contextes historiques et écologiques, comme par exemple des agro-écosystèmes à forte intensité en main-d’œuvre.

Hugo Berman, Centre d'études et de prospective

Source : Review of Rural Affairs

10:55 Publié dans 1. Prospective, Développement, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : dorin, afrique subsaharienne, inde |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/07/2017

Nourrir le monde en 2050 : panorama d'exercices prospectifs quantitatifs

Un article de l'European Review of Agricultural Economics nous livre un panorama d'exercices de prospective, à 2050, sur l'évolution de la demande alimentaire et non-alimentaire et de l'offre de produits agricoles. Les auteurs se concentrent sur vingt-cinq études quantitatives (la plupart réalisées au début des années 2010) et comparent leurs résultats pour en dégager les principales tendances chiffrées.

Trois déterminants de la demande alimentaire sont analysés : la croissance de la population, le PIB par habitant et la demande en produits non-alimentaires. Les auteurs montrent qu'il existe, dans les différents travaux, un consensus sur l'augmentation de la population (9 milliards en 2050), alors que des divergences persistent sur les perspectives d'évolution du PIB (entre 1,36 % et 2,7 % de croissance annuelle). La demande alimentaire et non-alimentaire devrait augmenter de 50 à 69 % d'ici à 2050, mais des scénarios de rupture fournissent des chiffres plus contrastés, compris entre 30 et 90 % selon les exercices.

Face à ces évolutions, les auteurs identifient des réponses possibles. Pour infléchir la demande en produits agricoles, les études recensées considèrent une panoplie d'options : réduction de la consommation alimentaire globale, de celle de viande, diminution du gaspillage et recentrage de la production sur les produits alimentaires plutôt que les biocarburants. Pour accroître la production, les options habituellement avancées se focalisent sur la hausse des rendements et des surfaces arables. Une augmentation annuelle entre 0,77 % et 1 % des rendements, et de 0 à 0,28 % pour les surfaces arables, permettrait de répondre à l'évolution de la demande. Cependant, les auteurs déplorent le manque de scénarios de rupture dans les études prises en compte, qui utilisent majoritairement la démographie et la croissance économique comme marqueurs. Selon eux, il serait utile de développer de tels scénarios, fondés sur des changements radicaux de régimes alimentaires (notamment impactés par des problèmes sanitaires) et sur des évolutions de la production, soumise aux conséquences du changement climatique.

Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective

Source : European Review of Agricultural Economics

07/07/2017

Vers la prochaine génération de modèles représentant les systèmes agricoles

La revue Agricultural Systems consacre un numéro spécial aux nouvelles générations des outils de recherche sur les systèmes agricoles : données, modèles, connaissances. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’AgMIP (Agricultural model intercomparison and improvement project), projet financé par la fondation Bill et Melinda Gates (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog).

En introduction et en conclusion, les chercheurs reprennent les principales pistes d’amélioration. Selon eux, les modèles actuels, lancés il y a 30-40 ans, n’exploitent pas encore pleinement les avancées des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il serait également nécessaire de passer de modèles développés par la recherche à des fins académiques à des modèles tournés vers les utilisateurs finaux : petites exploitations dans les pays en développement, usages commerciaux comme le conseil, etc. À ce titre, les auteurs discutent du besoin d’outils pour faciliter l’utilisation des résultats issus des simulations, à l’instar d’applications sur les smartphones. Pour la communauté scientifique, ils évoquent le déploiement d’approches collaboratives, via les opportunités offertes par les TIC pour l’accès aux données, l’établissement de protocoles partagés pour leur collecte, ou encore la décomposition de modèles complexes en modules plus aisément mobilisables par de nouveaux travaux de recherche.

Le lecteur trouvera divers articles, dont un sur l'histoire des modèles de systèmes agricoles, plutôt centré sur les phénomènes biophysiques et revenant également sur les couplages récents avec des modèles économiques. L’infographie ci-dessous illustre les principales étapes de cette histoire. Un second article dresse l’état de l’art, et deux autres développent plus en détails les pistes d’amélioration des modèles, en particulier via les TIC. Trois exemples plus concrets sont proposés, dont un sur la modélisation des impacts des nuisibles et des maladies sur les cultures. Les auteurs de cet article soulignent l’obsolescence des données récoltées par le passé sur les pertes en rendement, pour des simulations avec changement climatique. Pour pallier ces difficultés, ils proposent une feuille de route en cinq étapes, afin d'améliorer la calibration et l’évaluation de ces modèles, mais aussi pour prolonger la dynamique de collaboration amorcée par AgMIP.

Chronologie des principaux événements ayant marqué la modélisation des systèmes agricoles

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Source : Agricultural Systems

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Agricultural Systems

06/07/2017

Non, ce n'était pas mieux avant. 10 bonnes raisons d'avoir confiance en l'avenir, Johan Norberg

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Pour bien évaluer le présent et imaginer l'avenir, il faut avoir un rapport objectivé au passé, détaché autant que possible des bavardages médiatiques et des préjugés. Or, les regards portés sur l'ancien sont souvent angéliques, tramés de bons sentiments et de sens commun. À force de nous raconter des hiers enchanteurs, cette fausse mémoire, qui intimide notre intelligence, ne laisse imaginer que des futurs catastrophiques. Loin du déclinisme ambiant, l'intérêt de ce livre est de rappeler quelques vérités élémentaires sur la profonde amélioration de nos conditions de vie, en seulement deux ou trois siècles. Se situant à l'échelle mondiale, l'auteur (chargé d'études à l'Institut Caton de Washington) traite, chiffres à l'appui, de nombreux sujets : santé, pauvreté, alphabétisation, violence, mobilité sociale, libertés, égalité, accès à l'eau, environnement, etc.

Nous n'évoquerons ici que son chapitre consacré à l'alimentation. La croissance des productions agricoles, couplée à une hausse du pouvoir d'achat, a partout entraîné une baisse du coût des calories, une augmentation de la ration journalière, une diversification des plats et des régimes. À la fin du XVIIIe siècle, les Français et les Anglais disposaient de moins de calories que la moyenne actuelle en Afrique subsaharienne. Selon la FAO, plus de 2 milliards de personnes ont été libérées de la faim ces 30 dernières années. Les famines ont quasiment disparu (nombre de morts divisé par 50 en cent ans), et celles qui restent ont des causes essentiellement politiques. Cette meilleure nutrition s'est traduite par une baisse considérable de la mortalité infantile, une plus grande espérance de vie, une hausse de la taille moyenne et un développement des capacités intellectuelles. Et dans tous les pays où les enfants ont pu survivre massivement jusqu'à l'âge adulte, les taux de natalité ont baissé, améliorant l'alimentation du reste de la population.

Bref, le monde n'a jamais aussi bien mangé qu'aujourd'hui, en quantité comme en qualité. Plus généralement, la vie est devenue meilleure qu'à aucune autre époque de l'histoire. « Le bon vieux temps, c'est maintenant » (p17). Hier, ce n'était pas mieux ; c'était bien pire. Néanmoins, c'est l'impression inverse qui domine, du fait de processus sociaux et psychiques bien connus de déformation de la réalité, sur lesquels l'auteur revient dans son dernier chapitre : nostalgie des individus pour leur période de jeunesse, médiocre diffusion des connaissances scientifiques, effet de loupe des médias et réseaux sociaux, négligence du banal et attirance pour le pire, « heuristique de disponibilité » (Kahneman).

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Plon

15:06 Publié dans Alimentation et consommation, Sécurité alimentaire, Société | Lien permanent | Tags : norberg, avenir |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/06/2017

Évaluation de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition au Sénégal : un regard critique sur l'investissement privé pour le développement

Le Groupe de réflexion sur la sécurité alimentaire (GRSA) canadien, une coalition regroupant 23 institutions dont des agences de développement international et d’aide humanitaire, des organisations agricoles et des ONG, a publié en mai un rapport intitulé L’investissement privé en agriculture est-il la solution ? Évaluation de la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (NASAN) au Sénégal. La NASAN est une initiative du G8, lancée en 2012 par Barack Obama, visant à accroître la part de l’investissement privé dans l’agriculture africaine afin de réaliser une croissance agricole soutenue et inclusive pour réduire la pauvreté. L'évaluation commanditée par le GRSA porte spécifiquement sur l'implication du Canada dans la NASAN au Sénégal et ses impacts.

L'étude repose sur un travail de terrain conduit au Sénégal et au Canada en 2015 et 2016. Après une analyse bibliographique du fonctionnement et des leviers de la NASAN, ainsi que de ses premiers résultats dans d'autres pays africains, des entretiens qualitatifs ont été conduits auprès des autorités des deux pays, d'experts et de représentants de la société civile et du secteur privé. Deux entreprises de culture du riz sénégalaises ont ensuite fait l'objet d'études d'impacts approfondies. Enfin, l'auteure du rapport a participé à divers événements relatifs aux objectifs du programme. Notons qu'il n'y a toutefois pas eu d'analyse détaillée des impacts de l'initiative sur les différents piliers de la sécurité alimentaire ou sur le niveau de vie des Sénégalais.

Le rapport conclut que le Canada a joué un rôle central dans le lancement de la NASAN au Sénégal, avec un appui technique et logistique au gouvernement, et via une assistance financière. En dépit de cet engagement réel, les impacts du programme apparaissent faibles et, selon l'auteure, largement en-deçà des attentes initiales des parties prenantes. La NASAN a favorisé la production de semences certifiées par les autorités sénégalaises, en réussissant, contrairement à d'autres situations, à la faire coexister avec l'utilisation et l'échange de semences paysannes. Néanmoins, elle n'a pas généré de résultats significatifs, que cela soit en termes de réformes conduites par le gouvernement, d'augmentation de l'investissement privé en agriculture ou d'amélioration de la sécurité alimentaire.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Source : Conseil canadien pour la coopération internationale

12/06/2017

Les pertes après récolte : la nécessité de structurer le débat

Un article de Food Policy, mis en ligne récemment, présente une revue critique de la littérature sur la question des pertes après récolte (par l'agriculteur ou lors du transport notamment) en Afrique subsaharienne. Un rapport de la FAO estime qu'approximativement 20 % du volume de la production en grains, dans cette région, sont perdus avant d'arriver aux consommateurs. Les auteurs font une recension des méthodologies de quantification des pertes, et dressent un panorama des stratégies mises en place et de leurs impacts. Sur le terrain politique, ces réflexions méthodologiques s'inscrivent dans le cadre des Objectifs de Développement Durable, pour lesquels est fixée une réduction de moitié des pertes et gaspillages alimentaires en 2030.

Les méthodes pour quantifier les pertes après récolte et leur potentiel de réduction sont multiples et vont de la modélisation/simulation macro aux observations directes de terrain, dont les résultats diffèrent de manière importante. D'après les auteurs, au-delà de la mise en place de la méthode la plus idoine, le niveau optimal de pertes est difficilement mesurable à travers le seul prisme du volume, car la perte de qualité nutritionnelle et les considérations financières et institutionnelles sont également à prendre en compte. Ils soulignent que la mesure des pertes après récolte devrait plutôt se fonder sur une approche holistique, afin de relever des défis plus larges à l'échelle de la filière (structuration) et de la population (sécurité alimentaire).

Dans un second temps, les auteurs dressent un panorama des stratégies les plus utilisées et de leurs impacts sur la réduction des pertes en volume. Ils soulignent le problème du manque d'information sur l'impact des pertes sur le revenu, le comportement d'épargne, l'investissement ou encore la participation au marché des agriculteurs : une meilleure connaissance de ces éléments permettrait de mieux fonder ces stratégies. Le document passe enfin en revue les différentes options qui, selon les auteurs, seraient à mettre en place à un niveau national, afin de privilégier les approches intégratives (investissements dans des infrastructures de transport et sanitaires, généralisation des warehouse receipt systems, etc.).

Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective

Source : Food Policy

09:30 Publié dans Filières agricoles, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : pertes, afrique sub-saharienne, post-récolte |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/06/2017

Changement de régimes alimentaires et utilisation des terres agricoles

Un article dans Global Food Security explore les conséquences, au niveau des surfaces de terres agricoles mobilisées, de l'introduction d'insectes, de viande in vitro ou encore de tofu dans les régimes alimentaires. Les auteurs insistent sur l'approche stylisée qu'ils ont retenue. En effet, leur publication propose plusieurs scénarios où ces alternatives remplacent 50 % des produits animaux actuellement consommés (viande, lait et œufs), sur la base d'une équivalence en énergie ou protéines. Le pourcentage est choisi arbitrairement, l'objectif étant de comparer les scénarios entre eux. D'autres scénarios sont également considérés : ils contiennent des remplacements d'une partie des produits animaux consommés par un type de viande donné, du lait, des œufs ou encore par des produits de l'aquaculture ; certains reposent sur des régimes alimentaires moyens tels que ceux en Inde ou aux États-Unis (respectivement pauvre et riche en produits animaux). Par ailleurs, les auteurs ont intégré un scénario avec une réduction des déchets produits par les consommateurs et des nutriments ingérés au-delà des recommandations.

Les auteurs utilisent l'index Human appropriation of land for food (HALF index) pour estimer la surface nécessaire pour approvisionner la population mondiale, avec un régime alimentaire donné, et ce à pratiques et technologies constantes. Le travail prend 2011 comme année de référence pour effectuer les différentes substitutions en produits alimentaires. Les auteurs concluent que tofu et insectes mobiliseraient le moins de terres (environ -35% par rapport au régime alimentaire de 2011), ce qui est assez comparable au scénario de remplacement par des œufs ou de la viande de volaille (entre -28 et -30%). En revanche, un scénario avec une alimentation plus riche en protéines animales conduirait à une augmentation virtuelle des terres agricoles de +178 %. Le tableau ci-dessous reprend l'ensemble des résultats.

Résumé des différents scénarios et résultats en termes de surface, de variation de l'index HALF

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Source : Global Food Security (figure partielle)

Pour finir, la dernière section de l'article énumère un certain nombre de limites : la non prise en compte du commerce international, de l'acceptabilité de certaines alternatives alimentaires, de la redistribution géographique et/ou temporelle des terres cultivées, etc.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Global Food Security

La Chine au risque de la dépendance alimentaire, Jean-Marc Chaumet, Thierry Pouch

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Faute de bien le connaître, l'Empire du Milieu subjugue ou fait peur, surtout à propos de la question alimentaire, qui charrie des réflexes ethnocentriques et malthusiens. C'est dire l'intérêt de ce livre très documenté, aux démonstrations précises, qui offre une analyse approfondie de la dépendance alimentaire chinoise, depuis ses origines antiques jusqu'à ses manifestations les plus actuelles. Croisant approches historique et économique, les auteurs mobilisent également de nombreuses connaissances agronomiques, politologiques et géostratégiques.

La Chine n'a pas attendu d'avoir 1,4 milliard d'habitants pour craindre les famines et faire de sa sécurité alimentaire une priorité stratégique. Depuis de nombreux siècles, les penseurs et gouvernants placent l'agriculture et l'approvisionnement des populations au cœur de la gestion des royaumes. La capacité de production agricole et la circulation des grains y ont toujours été vues comme des conditions de la richesse collective, de l'ordre social et de la stabilité politique.

Bien que l'autosuffisance soit une préoccupation profonde et lointaine, les choix faits après 1949 ont en réalité contribué à accroître la dépendance alimentaire. Oscillant entre planification autoritaire et autonomie locale, la primauté a été donnée à l'industrie lourde. Le secteur agricole, sous-équipé et idéologiquement suspect, devait seulement libérer de la main-d'œuvre et offrir aux ouvriers et aux urbains des produits à bas prix. Après l'échec du "Grand bon en avant", prônant de "compter sur ses propres forces", à l'origine d'une profonde disette et de 30 à 50 millions de morts, les autorités se tournèrent dans les années 1960 vers des importations massives, puis, à partir des années 1980, vers une intégration croissante dans le commerce agroalimentaire mondial.

Aujourd'hui, la politique agricole chinoise, les contraintes agronomiques et géophysiques, l'instablité des productions animales et végétales, ne permettent pas de répondre aux évolutions qualitatives et quantitatives de la demande intérieure, provoquées par l'urbanisation, l'élévation des niveaux de vie et l'affirmation d'une vaste couche moyenne consommatrice, éduquée, exigeante, privilégiant la sécurité sanitaire. Bien qu'il soit devenu une des premières puissances agricoles mondiales, le pays est durablement installé dans la dépendance alimentaire.

Reste à savoir comment l'État, qui continue à jouer un rôle fondamental, pourra desserrer cette contrainte. Pour l'instant, sa réponse consiste à combiner plusieurs priorités : préservation des surfaces agricoles, innovation technologique, protection de l'environnement, maintien des agriculteurs en améliorant leur revenu, importations modérées, investissements fonciers à l'étranger, achats d'entreprises, etc. Demain, ces actions ne seront peut-être pas suffisantes et, dans la mesure où la Chine est une composante fondamentale du processus de mondialisation, sa volonté de sécuriser ses approvisionnements pourrait déboucher sur des rivalités, voire des conflits, autour de la maîtrise des ressources agroalimentaires de la planète.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Presses universitaires de Rennes

09:21 Publié dans Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : chine |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/05/2017

L'urbanisation galopante au cœur du rapport annuel de l'IFPRI sur les politiques alimentaires mondiales

L'IFPRI a publié récemment son sixième rapport annuel sur les politiques alimentaires, dans lequel chercheurs, décideurs politiques et acteurs du développement analysent les principales évolutions de l'année passée et leurs conséquences. Un état des lieux est d'abord dressé : 2016 a été marquée par la poursuite du recul de l'extrême pauvreté et de la malnutrition, liée en partie au maintien d'« ambitieuses » politiques dans les pays les plus pauvres. Cette année a également été celle d'une offre agricole abondante et de la multiplication d'initiatives internationales, tel l'Accord de Paris. Toutefois, la persistance de la malnutrition, les nombreuses zones touchées par des conflits et des phénomènes climatiques extrêmes ont rappelé l'ampleur des défis à relever.

Les auteurs ont choisi de mettre la question de l'urbanisation au cœur de ce rapport. L'augmentation rapide des populations urbaines et leur dépendance à la production agricole des zones rurales représentent des défis parmi les plus importants des trente prochaines années. Plusieurs chapitres abordent ainsi la problématique de l'alimentation des centres urbains sous différents angles, tels que les changements de comportements alimentaires, la logistique ou l'accès aux marchés urbains.

En particulier, le second chapitre analyse plusieurs cas concrets en Afrique et en Asie, et éclaire les blocages et opportunités concernant ces flux agroalimentaires rural-urbain. En effet, l'exode rural modifie en profondeur l’alimentation des habitants des villes, la production agricole et les chaînes de transformation et d'approvisionnement, et plusieurs adaptations des liens entre amont et aval sont décrites. Sont ainsi mises en évidence l'importance des infrastructures de transport et de stockage, et celle de moyens de communication adaptés entre les métropoles et les zones rurales. Le manque de coordination, au sein de ces chaînes, ralentit le développement de ces dernières et l'amélioration de l'accès à une alimentation saine et suffisante de nombreux citadins. Les auteurs mettent en avant la solution du développement des villes moyennes, potentiels « hubs » intermédiaires pour relier production et consommation et favoriser les accroissements d'échelle dans les filières.

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Alexis Grandjean, Centre d'études et de propective

Source : IFPRI

11:08 Publié dans 4. Politiques publiques, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : ifpri, politiques alimentaires, urbanisation |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/05/2017

La dépendance alimentaire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l'horizon 2050, Chantal Le Mouël, Bertrand Schmitt (coordinateurs)

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Ce livre d'une grande clarté, et qui comporte une masse d'informations, expose les résultats d'un exercice de prospective conduit par l'Inra en 2015, à la demande de l'association Pluriagri. Les simulations présentées s'appuient sur le modèle GlobAgri, mis au point par l'Inra et le Cirad à l'occasion du chantier Agrimonde-Terra. GlobAgri est un outil quantitatif qui mobilise les données FAOStat et projette des équilibres entre ressources agricoles (productions et importations) et des utilisations alimentaires (alimentation humaine et animale, pertes, stocks). La région étudiée, véritable "miroir grossissant des défis alimentaires mondiaux", comprend 22 pays. Rigoureux dans son argumentation, très pédagogique dans ses démonstrations, le texte s'organise en trois chapitres qui déclinent les questions basiques de toute bonne prospective.

Que savons-nous ? Le premier travail a consisté en une analyse rétrospective, sur longue période (1961-2012), des grandes tendances relatives aux systèmes agricoles et alimentaires de la région. Elle montre que la dépendance aux importations a fortement augmenté, du fait de la croissance démographique, de l'amélioration quantitative de la diète, de son évolution qualitative, alors que, dans le même temps, les rendements restaient faibles, les capacités d'irrigation limitées et les sols dégradés. Le maintien de la productivité du travail agricole à un faible niveau est également souligné.

Que peut-il advenir ? Deux scénarios tendanciels de référence ont ensuite été construits, le premier en prolongeant le passé sans renforcement des effets du changement climatique, le deuxième (plus crédible) avec renforcement de ces effets. Dans le premier cas, en 2050, le système agricole et alimentaire de la région ne parvient à subvenir aux besoins, dans la limite de ses surfaces cultivables, qu'en augmentant encore les importations. Dans le second cas, la région est encore plus dépendante de l'extérieur, le Maghreb étant le plus touché (jusqu'à 70 % de produits importés), alors que la Turquie renforcerait sa position d'exportateur net.

Que faire ? La prospective étant une anticipation au service de l'action, le dernier chapitre teste la façon dont les conjectures ci-dessus pourraient être infléchies par l'évolution des modes de vie ou de nouvelles orientations politiques. Plusieurs hypothèses sont testées : retour à la diète méditerranéenne et dés-occidentalisation du régime alimentaire, essor des progrès agronomiques et zootechniques, extension des surfaces irriguées, limitation des pertes et gaspillages. Aucune de ces pistes d'évolution, prise séparément, ne permet de réduire la dépendance aux importations et seule leur combinaison, nécessitant des politiques très volontaristes et coûteuses, pourrait avoir de premiers effets significatifs.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Quæ

10:44 Publié dans 1. Prospective, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : dépendance alimentaire, afrique du nord, moyen-orient |  Imprimer | | | | |  Facebook

18/04/2017

Exercice prospectif de la FAO : défis de l'agriculture et de l'alimentation de demain

À l'occasion de sa réflexion sur son cadre stratégique à l'horizon 2021, la FAO a publié un rapport sur L'avenir de l'alimentation et l'agriculture : tendances et défis, qui identifie les principales évolutions des systèmes alimentaires. Les auteurs listent quinze tendances et font ressortir dix enjeux principaux pour atteindre l'objectif d'éradication de la faim à 2030. Le document s'appuie sur une revue de littérature exhaustive et l'utilisation de bases de données historiques (cf. figure ci-dessous).

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Source : FAO

Parmi les tendances détaillées, figurent l'évolution de la population et les flux migratoires, une concurrence accrue pour les ressources ainsi que des pertes et des gaspillages croissants. Les auteurs soulignent que le lien entre la productivité agricole et l'innovation sera primordial, depuis l'accès aux technologies de l'information, en amont de la filière, jusqu'à l'évolution de l'alimentation basée sur les nanotechnologies. De plus, les maladies transfrontalières seront de plus en plus fréquentes et violentes, du fait de la mondialisation des systèmes alimentaires et de l'intensification, dans certains cas, liée au changement climatique (cf. figure ci-dessous).

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Source : FAO

Dix défis sont identifiés, contribuant à la feuille de route stratégique de la FAO. Parmi eux, il faudrait enclencher un développement agricole durable (lutte contre le changement climatique et utilisation efficiente des ressources naturelles) dans toutes les régions du monde. Il conviendrait aussi d'éradiquer l'extrême pauvreté,de lutter contre la malnutrition et de rendre les systèmes alimentaires plus résilients. Plus concrètement, les auteurs préconisent de développer les activités rémunératrices dans les zones rurales, afin notamment d'en accroître l'attractivité pour les jeunes et de réduire l'exode vers les zones urbaines. L'éducation et la santé sont également deux domaines dont il sera essentiel de se préoccuper. En effet, les épidémies transfrontalières constituent des menaces tant pour la production agricole que pour la santé humaine. Les auteurs soulignent le besoin d'une coordination des systèmes transnationaux de prévention et de contrôle ; ils appellent à une prise de conscience sur l'utilisation généralisée d'antibiotiques et l'accroissement de l'antibiorésistance.

Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective

Source : FAO

16:38 Publié dans 1. Prospective, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : fao |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/04/2017

Évolution des formes de malnutrition en Europe et Asie centrale

La FAO a publié courant mars la deuxième édition du Regional Overview of Food Insecurity pour la région Europe et Asie centrale. Les données analysées y montrent une évolution de la nature de l'insécurité alimentaire, sur les vingt-trois dernières années, avec une diminution des problèmes d'accès (physique ou économique) à l'alimentation et de stabilité de cet accès. À l'inverse, prennent plus d'importance les déficiences en micronutriments (fer, vitamine A, zinc) et la suralimentation (caractérisée par le surpoids et l'obésité). Si 13 % de la population de la région vivent dans des pays concernés par trois enjeux nutritionnels (triple burden : sous-nutrition, carences en micronutriments, suralimentation), ce pourcentage est de 57 % pour des États où le principal problème est la suralimentation.

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Source : FAO

Ce rapport s'intéresse également aux politiques publiques mises en œuvre pour répondre à ces enjeux : complémentation alimentaire, taxes et subventions, éducation nutritionnelle, etc.

Source : FAO

15:34 Publié dans Alimentation et consommation, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : fao, malnutrition, asie, europe |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/03/2017

Agriculture et climat. Du blé par tous les temps, Sébastien Abis, Mohammed Sadiki

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On ne compte plus les publications sur les liens entre changement climatique et agriculture. Se démarquant du lot commun, l'intérêt de celle-ci est triple. D'une part, elle est centrée sur une production particulière, celle de blé, qui nourrit quotidiennement 3 milliards d'humains. Cette culture est localisée dans les zones bénéficiant de conditions généreuses : température, sol, eau. À l'avenir, les effets du changement climatique se feront sentir de manière contrastée. L'hémisphère Sud connaîtra une baisse des rendements, le développement de maladies et de ravageurs, alors que les pays déjà les plus favorisés – dont la France – le seront encore davantage. Quant aux États de la mer Noire, ils pourraient être avantagés par une extension des surfaces de production mais handicapés par des épisodes de chaleur plus extrême. Au-delà de ces problèmes d'adaptation, les auteurs rappellent que le blé est une plante "climato-active", fixant une grande quantité de carbone et donc très utile aux stratégies d'atténuation.

Le deuxième intérêt de l'ouvrage est qu'il déborde constamment son sujet, en l'insérant dans un contexte général qui ne le met que mieux en perspective. L'approche est large, le propos ample et de nombreux sujets connexes sont abordés : ressources naturelles, pratiques culturales et nouvelle "révolution verte", innovations techniques, besoins alimentaires des populations, sécurité sanitaire, priorités des politiques publiques, internationalisation des échanges commerciaux, etc. Plus généralement encore, blé et climat sont appréhendés sous un angle géopolitique, cette céréale étant même souvent présentée comme "une pièce essentielle dans l'architecture de sécurité du monde".

Enfin, le plaisir de la lecture tient au duo d'auteurs qui, de par leurs origines et leurs activités professionnelles, défendent à deux voix une même idée réunissant les deux rives de la Méditerranée : le changement climatique soumettra nos sociétés à rude épreuve, elles devront développer et moderniser leurs agricultures, échanger leurs productions, intensifier leurs coopérations, et s'appuyer sur des modes de gouvernance favorisant l'anticipation et la réactivité. Alternant les chapitres sur la France et sur le Maroc, S. Abis et M. Sadiki tablent sur une agriculture faite de science, de développement et d'échanges. Plus généralement, ils montrent que climat, blé et sécurité forment le puissant triptyque de l'avenir du bassin méditerranéen.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : IRIS

15/02/2017

Rendements agricoles et indépendance alimentaire : un exercice prospectif à l'horizon 2050 pour l'Afrique subsaharienne

Publié dans la revue PNAS, cet article présente un exercice prospectif à 2050, portant sur les évolutions de la capacité de production agricole (céréales) des pays sud-sahéliens, en lien avec leurs démographies. Entre 2010 et 2050, la population d'Afrique subsaharienne devrait être multipliée par 2,5 et la demande en céréales par 3 (également portée par l'évolution des régimes alimentaires). Les dix pays analysés présentent en moyenne un ratio d'indépendance alimentaire (production domestique sur consommation totale) pour les céréales de 0,8. Ceci peut être source d'insécurité alimentaire car de nombreux États n'ont pas suffisamment de ressources en devises étrangères pour importer massivement des denrées. Les chercheurs ont utilisé le modèle d'équilibre partiel IMPACT, pour tester trois scénarios d'évolution de la production de céréales en fonction de l'accroissement du rendement, prenant en compte des changements de politiques stratégiques (augmentation des surfaces agricoles, des surfaces irriguées, promotion de l'agriculture intensive). Deux hypothèses importantes sont faites : le commerce intra-régional se développe sans entrave et le rendement des surfaces nouvellement agricoles est identique à celui des anciennes.

Parmi les résultats obtenus, les auteurs soulignent que le maïs dispose du plus grand potentiel dans la région et pourrait donc constituer une culture intéressante pour les producteurs comme pour la sécurité alimentaire. Dans le scénario qui s'appuie sur une augmentation des rendements à 2050 identique à celle entre 1991 et 2014, le besoin de surfaces céréalières serait de 97 millions d'ha (+185 %). Avec le scénario qui permet aux cultures non irriguées d'atteindre 50 % de leur optimum, les pays analysés amélioreraient leur indépendance alimentaire à 0,6. Cette cible paraît toutefois difficilement atteignable aux auteurs, au vu du besoin d'intensification, du difficile accès aux intrants et des faibles infrastructures de la région. Dans ce cas, 44 millions d'ha (+ 84 %) supplémentaires de surface céréalière seraient nécessaires pour atteindre l'auto-suffisance. Enfin, dans le cas où les surfaces agricoles atteignent 80 % de leur rendement optimal, la région resterait très dépendante des importations extra-régionales, avec une forte disparité entre les pays.

Les auteurs précisent que leur étude se limite aux déterminants agronomiques du défi alimentaire. Or, promouvoir la production agricole et atteindre une balance commerciale positive relèvent également de politiques ciblées (droit foncier, accès au crédit) et d'investissements (R&D).

Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective

Source : PNAS

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L'expansion urbaine et ses conséquences sur les terres cultivées et la production agricole

La revue PNAS a publié récemment les résultats d'une étude prospective analysant les conséquences de l'expansion urbaine sur les terres cultivées et la production agricole, au niveau mondial et pour différents pays. Pour évaluer les pertes de surfaces et de production, les auteurs ont croisé des données spatiales d'utilisation des terres cultivées et de productivité agricole (année 2000) et des projections à 2030 de l'occupation urbaine selon trois scenarii (urbanisation faible, moyenne et importante). Des focus sont faits pour quatre denrées de base (maïs, riz, soja et blé) et trois cultures de rente (cacao, huile de palme et canne à sucre). L'étude détaille également les cas particuliers de grandes conurbations.

Il en ressort une perte globale de terres agricoles de 1,8 à 2,4 % d'ici 2030, avec une répartition mondiale très inégale. 80 % de ces pertes se situent en Asie (un quart pour la Chine seule) et en Afrique, soit 24 millions d'hectares (scénario médian). L'étude confirme que les terres gagnées par l'urbanisation sont en moyenne plus productives, induisant ainsi une diminution de production agricole de 3,4 à 4,2 %. Mais selon les différentes dynamiques de développement urbain, les conséquences de ces tendances sont géographiquement inégales. La baisse de production induite par 3 % de pertes de terres agricoles est ainsi de 6 % en Asie, mais de 9 % en Afrique. L'expansion urbaine constitue une menace importante pour la production agricole chinoise, alors que son impact productif sera plus limité, malgré des disparitions de surfaces importantes, aux États-Unis, en Inde ou au Brésil.

Différentes stratégies de compensation des pertes de production sont évoquées en fin d'article. Les auteurs ébauchent également une réflexion sur les conséquences de l'extension urbaine : notamment l’impact du développement des supermarchés (dans les grands centres) sur la structuration de la production agricole, et le devenir des petits producteurs perdant leurs terres en lien avec la sécurité alimentaire. L'étude conclut sur le rôle central de la gouvernance des zones urbaines vis-à-vis de la préservation des zones agricoles et sur la responsabilité des villes par rapport à la durabilité des ressources.

L’extension urbaine selon les différents scenarii

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Source : PNAS

Claire Deram, Centre d’études et de prospective

Source : PNAS

11:19 Publié dans 1. Prospective, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : expansion urbaine, production agricole |  Imprimer | | | | |  Facebook