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09/07/2009

La faim dans le monde : projections à l'horizon 2018

Selon l'USDA, le nombre de personnes sous-alimentées dans les 70 principaux pays en développement à bas revenu (soit 47 % de la population mondiale) augmenterait de 2% entre 2008 et 2018, pour atteindre 834 millions à cette date.

Le déficit alimentaire global des pays concernés devrait donc rester relativement proche de son niveau de 2008, mais la situation évoluerait de manière contrastée selon les régions : alors que la population souffrant de la faim diminuerait de 22 % en Asie, elle croîtrait de 25 % en Afrique subsaharienne et de 8 % en en Amérique latine et dans les Caraïbes (cliquer sur le tableau pour l'aggrandir):

USDAtableau.jpg


Ces projections sont basées sur des hypothèses optimistes, des scénarios alternatifs prévoient quant à eux une augmentation comprise entre 9% et 18% du nombre de personnes sous-alimentées entre 2008 et 2018.

Le rapport

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01/07/2009

Investir pour améliorer la productivité agricole mondiale

DBCCA (Deutsche Bank Climate Change Advisors), en collaboration avec le SAGE (Center for Sustainability & the Global Environment), estime dans un récent rapport que les besoins caloriques de la planète vont augmenter de 50% à l'horizon 2050, sous l'influence de la croissance démographique, des changements de régimes alimentaires et de la demande en biocarburants :

 

DBinvesting.jpg

Ce rapport se focalise sur les moyens de répondre à ce défi, notamment en augmentant la productivité agricole.

  • les auteurs prennent en compte les terres cultivées existantes et simulent une augmentation de la productivité à l'aide des meilleures techniques existantes : cela supposerait des investissements massifs et malgré cela, l'offre ne pourrait répondre à la demande

  • ils font la même simulation en incluant les terres additionnelles (terres dégradées ou abandonnées) mais sans prendre en compte les forêts. La demande n'est toujours pas satisfaite.

  • des approches alternatives ont été considérées, prenant en considération les pratiques telles que l'agriculture biologique ou encore la possibilité d'un recours accru aux OGM pour produire davantage avec moins d'intrants et moins d'eau.

Des efforts importants devront dans tous les cas être faits en termes d'irrigation, de gestion des fertilisants, machinisme agricole, d'infrastructures agricoles et de commercialisation.

Selon les auteurs, les politiques publiques jouent un rôle important dans l'amélioration de la productivité agricole. Ils prônent une réduction des obstacles aux échanges

La tendance à des prix agricoles élevés devrait stimuler l'investissement dans le domaine. Les opportunités d'investissement sont justement recensées dans ce rapport réalisé par la DBCCA, qui se met au service des investisseurs institutionnels ou privés.

Le rapport Investing in Agriculture en PDF

 

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L'Afrique, prochain géant agricole ?

 

Une vaste bande de savane africaine traversant 25 pays a le potentiel de transformer plusieurs pays africains en protagonistes mondiaux en matière de production de matières premières agricoles, selon un ouvrage que vient de publier la FAO et la Banque Mondiale.
Aujourd'hui, seulement 10% de la savane guinéenne - vaste étendue de quelque 600 millions d'hectares (du Sénégal jusqu'en Afrique du Sud) dont 400 millions conviennent à l'exploitation agricole - est effectivement cultivé.

La savane guinéenne présente des inconvénients géophysiques, mais la Thaïlande en présentait aussi dans les années 1980 et elle a pourtant réussi à créer les conditions favorables à la croissance agricole.

Selon l'étude, pour que le développement soit équitable et pour éviter tout conflit social, il faudrait que la transformation de l'agriculture soit conduite par les petits exploitants agricoles, suivant en cela le modèle thaïlandais, et contrairement à ce qui s'est passé au Brésil (grosses exploitations agricoles dirigées par de riches fermiers).

L'utilisation des terres de la savane guinéenne pour l'agriculture entraînera inévitablement des coûts pour l'environnement, les gouvernements devront mettre en place des mesures pour réduire ou éviter les dégâts.

 

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30/06/2009

Quels défis pour l'agriculture mondialisée ? conférence du CAS

Comment nourrir 9 milliards d'humains en 2050 ? comment réduire l'instabilité des prix agricoles ? Ces thèmes font l'objet de nombreuses réflexions actuellement, livres, articles ou conférences comme celle organisée le 18 juin 2009 au Centre d'analyse stratégique.

Sébastien Treyer et Laurence Roudart ont apporté des éléments de réponse à la première question : le premier en présentant les scénarios Agrimonde, plutôt optimistes quant aux possibilités de nourrir le monde en 2050, mais qui soulignent les fortes disparités géographiques, et donc la nécessité des échanges internationaux ; la seconde en tentant d'évaluer les terres cultivables (et non encore cultivées) disponibles. Là aussi, l'optimisme est de mise : les terres cultivées pourraient être doublées sans convertir de forêts, mais c'est bien sûr faire abstraction des contraintes économiques et sociales.

L'intervention de Jean-Pierre Butault avait pour objet la deuxième question. D'après lui, il est difficile de déterminer quel instrument serait le plus apte à réduire l'instabilité des prix, car on ignore les causes de cette instabilité. Cependant, des outils similaires à ceux de la PAC pourraient être bénéfiques aux pays en développement.

Hervé Guyomard s'est justement intéressé à l'impact de la politique agricole européenne sur ces derniers, impact désormais moins négatif que par le passé mais qui pourrait encore être amélioré.

Le compte-rendu par Marie-Sophie Dedieu

 

14:10 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/06/2009

Nourrir le monde, vaincre la faim

Dans une rencontre-débat à la fondation FARM, Sylvie Brunel a présenté son livre Nourrir le monde, vaincre la faim (Editions Larousse, mars 2009).  Son exposé a cherché à dépasser une vision « afro-pessimiste » et à sortir des nombreuses idées fausses ou toutes faites sur l'Afrique, la crise alimentaire et la faim, tout en dénonçant certaines tendances actuelles, du développement du business ONG volontariste à l'hypocrisie de certains plans de relance.

 

brunel.jpg

L'exposé de FARM a, quant à lui, montré les difficultés de tripler la production en Afrique, ce qui, face à des surfaces insuffisantes, pose des questions d'intensification de l'usage des sols et de l'eau. La question de la difficile transmission des prix internationaux et de la forte volatilité intérieure pose également la question des instruments à mettre en œuvre pour assurer des prix suffisamment incitatifs et réguliers aux paysans sans pénaliser une majorité de consommateurs.

Le compte-rendu par Marie-Aude Even

 

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12/05/2009

Agrimonde. Agriculture et alimentations du monde en 2050 : scénarios et défis pour un développement durable

L'opération prospective « Agricultures et alimentations du monde en 2050 » a été conduite de juin 2006 à décembre 2008, par l'INRA et le CIRAD au sein de l'IFRAI (Initiative Française pour la Recherche Agronomique Internationale). Elle a pour objectif de fournir à l'INRA et au CIRAD les moyens d'anticiper et de préparer l'avenir en termes de dispositif et d'orientation de la recherche publique, comme en termes de positionnement stratégique au niveau international.

Agrimonde se base sur les scénarios du Millenium Ecosystem Assessment (MEA), présentés par l'ONU (Organisation des Nations unies) en 2005 et qui étudient les liens entre les écosystèmes et l'homme à l'horizon 2050. Après avoir analysé les conséquences de ces scénarios, un scénario de rupture a été élaboré, Agrimonde I, qui suppose de profonds changements dans l'organisation de l'agriculture mondiale, afin qu'elle prenne en compte les enjeux du développement durable.

Lire le compte-rendu

Le rapport

15:49 Publié dans 1. Prospective, Alimentation et consommation, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/05/2009

Un stock virtuel pour lutter contre la spéculation

Dans une note récente, les auteurs de l'IFPRI proposent trois actions mondiales pour éviter de nouvelles flambées des prix agricoles et assurer la sécurité alimentaire mondiale :

  • la création d'un petit stock physique pour répondre aux cas d'urgence alimentaire,

  • la mise en place d'un stock coordonné au niveau mondial pour éviter que les pays, en installant leurs propres stocks publics, ne réduisent le marché mondial,

  • la création d'un stock virtuel, fonds pour jouer sur le prix des marchés à terme.

Pour rappel, l'IFPRI (International Food Policy Research Institut) avait déjà proposé en juin 2008 la constitution d'une réserve financière internationale pour agir directement sur les marchés à terme quand ils connaissent un épisode spéculatif. Estimé entre 12 et 20 milliards de dollars ce fonds serait utilisé pour prendre des positions à la vente en cas "d'attaque spéculative" contre une céréale. L'unité en charge de ce fonds aurait également à définir une fourchette de prix pour chaque production au-delà de laquelle elle aurait le rôle d'alerter et d'inciter à la constitution ou au déblocage de stocks physiques préventifs de taille modeste.

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26/03/2009

PNUE : The Environmental Food Crisis

Dans ce rapport, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) montre que plusieurs facteurs déjà à l'origine de la crise alimentaire actuelle (sécheresses, biocarburants, prix du pétrole élevés, faibles réserves céréalières et surtout spéculation sur les marchés alimentaires) pourraient s'aggraver au cours des prochaines décennies.

Si aucune mesure n'est prise, d'ici 2050 un quart de la production alimentaire mondiale pourrait disparaître en raison de « ruptures environnementales ». Déjà les rendements céréaliers stagnent et la pêche décline.

Un plan en sept points prévoit plusieurs actions :

- Une réorganisation des infrastructures du marché alimentaire pour une règlementation des prix et la mise en place de filets de protection pour les personnes les plus exposées, garantis par des fonds mondiaux ou des microcrédits pour dynamiser la productivité des petits fermiers dans les pays en développement.

- La suppression des subventions agricoles et la promotion de biocarburants de nouvelle génération, à partir des déchets plutôt que des récoltes primaires, pour que diminue la pression sur les terres fertiles et les écosystèmes critiques comme les forêts.

L'amélioration des techniques de gestion et de récupération des eaux de pluie notamment en Afrique, ainsi qu'une aide destinée aux fermiers qui adoptent des méthodes plus diversifiées et respectueuses de l'environnement (qui favorisent les apports « naturels » de pollinisateurs comme les abeilles ainsi que les réserves d'eau et la diversité génétique) peuvent constituer des mesures à moyen et long termes.

Le PDF téléchargeable à cette adresse (très lourd, beaucoup de photos)