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24/09/2012

Changement climatique et prix des produits alimentaires

L'ONG Oxfam a publié une étude sur les conséquences du changement climatique, et notamment des « événements extrêmes » (sécheresses, inondations et vagues de chaleur), sur les prix de l'alimentation à l'horizon 2030. En effet, les recherches se sont focalisées jusqu'ici sur l'impact d'un changement climatique graduel, or, comme l'a montré la sécheresse dans l'Ouest américain cette année, un seul événement climatique extrême peut entraîner une envolée des cours très forte et très rapide.

 L'étude, réalisée par l'Institute of Development Studies, se base sur le modèle d'équilibre général GLOBE. L'impact sur les rendements a été modélisé à partir des événements climatiques passés sur la période 1979-2009. Les projections centrales montrent que le prix moyen des produits de base pourrait doubler entre 2010 et 2030, et que les prix à l'export de plusieurs céréales connaîtraient de fortes hausses : + 177% pour le maïs, + 120% pour le blé, + 107% pour le riz raffiné.

 Un scénario plus pessimiste est également envisagé, en cumulant d'autres facteurs de volatilité comme des politiques "inadaptées" (restrictions à l'exportation).

 Selon cette étude, le monde deviendrait encore plus dépendant des exportations américaines de blé et de maïs, et certaines régions, comme l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, risquent d'être encore plus vulnérables aux hausses de prix.

 Pour accroître la résistance du système alimentaire mondial, l'ONG préconise une augmentation de l'investissement public dans l'agriculture, la capitalisation par les pays développés du Fonds vert pour le climat, et plus généralement des efforts d'adaptation mais également d'atténuation du changement climatique.

 

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

 Source : Oxfam


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09/09/2012

Biodiversité alimentaire pour une alimentation durable

La FAO et Biodiversity International ont récemment publié un ouvrage qui préconise d'agir pour promouvoir à la fois une alimentation soutenable et la biodiversité alimentaire. Aujourd'hui, en plus des 900 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, un milliard et demi souffrent de surpoids ou d'obésité et environ deux milliards ont des carences en micronutriments. Alors que les besoins alimentaires d'une population mondiale croissante ont été jusqu'à présent abordés en termes de quantités suffisantes, la question de la qualité doit maintenant être traitée.

Selon les auteurs, le développement de l'agriculture industrielle et du transport à grande échelle a conduit à une simplification des régimes alimentaires et à une dépendance vis-à-vis d'un nombre limité d'aliments. Actuellement, trois cultures vivrières (maïs, blé et riz) couvrent 60% de l'énergie alimentaire d'origine végétale au niveau mondial. Et les méthodes de production modernes de ces denrées jouent un rôle important dans la régression de la diversité génétique végétale et animale.

Il existe pourtant des exemples de réintroductions réussies dans les régimes alimentaires, de plantes traditionnelles un temps délaissées, ayant bénéficié à la fois aux consommateurs et aux petits exploitants agricoles.

Les auteurs de ce rapport incitent donc à favoriser des régimes alimentaires soutenables, « qui font que la consommation d'aliments s'effectue avec moins d'eau et moins d'empreinte carbone et qui promeuvent l'utilisation de la biodiversité alimentaire, notamment les aliments traditionnels et locaux, avec leurs nombreuses espèces et variétés riches en nutriments ».

 

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : FAO 

16:19 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/07/2012

Volatilité et flamblée des cours : causes et solutions

Dans le numéro n°15 de Perspective du CIRAD, Benoit Daviron revient sur l'évolution récente des prix alimentaires, marquée par deux flambées, celle de 2008 et celle commencée en 2010 et toujours en cours. Pour lui, il convient d'analyser cette évolution dans une perspective plus large que la seule volatilité. Il passe en revue les facteurs pouvant expliquer ces flambées : l’absence de stockage coordonné ; un investissement agricole insuffisant et inadapté ; la raréfaction des ressources ; la demande croissante du secteur des agrocarburants et des pays émergents.

Selon le chercheur, pour y faire face, il conviendrait de fonder les règles du commerce international sur la sécurité alimentaire, de coordonner les politiques de stockage à l’échelle mondiale, d'investir dans une agriculture écologique et de limiter la croissance de la demande de produits agricoles.

 Source : Perspective du CIRAD

 

15:30 Publié dans Production et marchés, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

28/06/2012

Portail des zones agro-écologiques

Un nouveau portail en ligne de la FAO et de l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA), le portail des zones agro-écologiques (GAEZ), est un outil de planification servant à recenser les zones pouvant accroître leur production vivrière. Dans certaines régions, la FAO estime ainsi que la production actuelle est à 30-40 % de son potentiel, en particulier en Afrique subsaharienne.

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Le premier pas déterminant pour intensifier durablement la production sera de combler les écarts de rendement qui continuent à affecter le secteur agricole dans de nombreuses régions du monde. En effet, les rendements céréaliers du continent africain ont longtemps tourné autour de 1,2 tonne l'hectare, contre un rendement moyen d'environ 3 tonnes l'hectare dans le monde en développement.

Ce nouveau portail en ligne de la FAO et de l'IIASA entend renforcer la capacité des planificateurs et des décideurs d'estimer les potentiels et la variabilité de la production selon différents contextes environnementaux et scénarios de gestion, prenant en compte notamment les conditions climatiques, les régimes de gestion, les disponibilités d'eau et les niveaux d'intrants.

 

Sources : FAO 

Voir aussi la publication de Laurence Roudart


20/06/2012

Le défi alimentaire à l'horizon 2050

La délégation à la prospective du Sénat a publié, dans un rapport d'information dont le rapporteur est le sénateur Yvon Collin, le résultat de ses travaux et auditions sur la sécurité alimentaire mondiale à l'horizon 2050.

La première partie, basée notamment sur les travaux du CEP, insiste sur les incertitudes touchant à l’ampleur de l’augmentation de la demande alimentaire future, liées à celles concernant la démographie ainsi qu'à l'évolution des régimes alimentaires. La deuxième examine le potentiel agricole mondial, en faisant le point sur les terres disponibles et sur les rendements. La troisième partie est consacrée à la montée des tensions dues à l’intensification de différents conflits d’usage et à la perspective d’une modification du régime des prix alimentaires. Enfin, après avoir examiné les besoins d’investissement, le rapport, inspiré des travaux de Michel Griffon, esquisse une géo-alimentation de demain.

Selon le Sénat, une institutionnalisation nationale et internationale plus aboutie devra être entreprise pour piloter un système alimentaire dont la complexité déjà très élevée se renforcera certainement dans le futur dans un contexte où les interdépendances iront grandissantes.

L’organisation mondiale en charge de la politique agricole devra être pensée sur un mode qui ne soit pas étroitement intergouvernemental. Par ailleurs, elle devra disposer de moyens financiers nécessaires à sa mission. Un prélèvement mondial pour financer le droit à l’alimentation dans le monde devra être défini.

 

Céline Laisney, centre d'études et de prospective

16:42 Publié dans 1. Prospective, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

28/05/2012

Des scientifiques internationaux définissent un approche unifiée de lutte contre l'insécurité alimentaire

Composée de douze éminents scientifiques internationaux, la Commission sur l'agriculture durable et le changement climatique propose, dans un récent rapport, une feuille de route pour guider l'action des dirigeants mondiaux en faveur de la création d'un système alimentaire durable. Face aux défis posés par une situation alimentaire mondiale décrite comme alarmante (sous-alimentation, gaspillage des ressources, pertes de terres agricoles, etc.), les auteurs avancent des réponses politiques pour atteindre la sécurité alimentaire dans le cadre du changement climatique.

 Pour « préserver la capacité de la planète à produire suffisamment de nourriture à l'avenir », sept recommandations principales sont formulées :

  • Intégrer la sécurité alimentaire et l’agriculture durable dans les politiques mondiales et nationales ;

  • Accroître sensiblement le niveau de l’investissement mondial dans l’agriculture durable et les systèmes alimentaires ;

  • Intensifier de façon durable la production agricole tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et les autres impacts de l’agriculture nocifs pour l’environnement ;

  • Cibler les populations et les secteurs les plus vulnérables au changement climatique et à l’insécurité alimentaire ;

  • Restructurer l’accès à l’alimentation et les tendances de consommation pour garantir que les besoins nutritionnels de base soient couverts et pour promouvoir des habitudes alimentaires saines et durables ;

  • Réduire les pertes et les gaspillages dues à l’infrastructure, aux pratiques agricoles, au traitement, à la distribution et aux habitudes des ménages ;

  • Créer des systèmes d’information complets, partagés et intégrés qui englobent les dimensions humaines et écologiques.

 

Ce travail, basé sur la compilation des meilleures connaissances scientifiques et des solutions pratiques accumulées encourage finalement la poursuite des progrès déjà accomplis au niveau international, notamment lors des accords du G20 en 2009.

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : CCAFS 

10/05/2012

Horizons stratégiques, l'avenir géopolitique à 30 ans

Le rapport de prospective Horizons stratégiques, élaboré par la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense, a pour vocation d'éclairer la préparation des programmes d'armement. Cette réflexion s'adosse à une analyse prospective de l'environnement stratégique international réalisée à partir des tendances globales d'évolution du contexte stratégique, des équilibres géopolitiques mondiaux, de la nature et de l'intensité des risques et des menaces pour en identifier les conséquences sur le positionnement de la France dans le système international au cours des trois prochaines décennies.

Dans l'introduction générale, trois tendances sont mises en avant :

  • la fin de la domination occidentale, le risque de « déclassement » de l'Europe et l'émergence de nouvelles puissances à vocation mondiale (Chine, Inde, brésil) ou à dimension régionale (Afrique du Sud, Indonésie, Turquie) ;

  • l'accélération de la mondialisation et les interdépendances croissantes ;

  • une instabilité et une volatilité de plus en plus marquées.

 Avec des thèmes comme l'économie, la démographie, la santé et les évolutions technologiques, sociétales et culturelles, les ressources naturelles font ensuite l'objet d'un chapitre dédié. En effet, selon le rapport, sous l'effet combiné de l'accroissement de la demande et de la dégradation de l'environnement, l'accès aux ressources constituera l'un des principaux défis auxquels sera confrontée l'humanité.

Les problèmes alimentaires et hydriques, notamment, pourraient devenir des facteurs de conflictualité croissants en contribuant à exacerber des tensions déjà existantes, alimenter les crises économiques et sociales internes et devenir un facteur déterminant de déstabilisation, voire de conflits intra- ou interétatiques.

La deuxième partie du rapport est constituée d'approches régionales, avec des « focus » sur les Etats-Unis, l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient, la Russie, l'Asie et l'Amérique latine.

Source : DAS

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

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03/05/2012

La réponse des pays d'Amérique latine et des Caraïbes à la volatilité des prix alimentaires

La FAO, l'Institut inter-amériques pour la coopération agricole (IICA) et la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) viennent de publier un rapport sur la réponse de l'Amérique latine et des Caraïbes à la plus grande volatilité des prix alimentaires et sur les opportunités de coopération régionale. Le rapport propose des recommandations de politiques publiques aux pays des trois grandes régions (Cône Sud, Amérique centrale et Caraïbes).

Constituant les actes de quatre séminaires régionaux organisés pour améliorer le dialogue entre institutions de la société civile, du secteur privé et des pouvoirs publics des différents pays de la zone, ce rapport décrit les réponses en matière de politiques publiques pour faire face à la plus grande volatilité des prix alimentaires. La conclusion recommande plus de coopérer plus afin d'améliorer la transparence et la compétition sur les marchés alimentaires, de permettre aux pays de mieux tirer partie des zones de libre échange régionales, et de mettre en place des politiques de limitation des risques pour les consommateurs les plus vulnérables à travers des actions de protection sociale. Le rapport recommande de porter une attention toute particulière au développement de l'agriculture familiale dans les pays de la région au sein de stratégies nationales plus larges de développement agro-alimentaire.

Source : CEPAL

 Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective

05/04/2012

Le système public de stockage et de distribution du riz indonésien

L'Indonésie a mis en place un système de stockage et de distribution du riz afin de préserver la sécurité alimentaire du pays. L'Association pour la commercialisation de produits agricoles et alimentaires pour l'Asie et le Pacifique (AFMA) relate, dans sa dernière lettre d'information en ligne, la visite de délégations d'autres pays asiatiques intéressés par ce modèle.

Trois composantes institutionnelles caractérisent ce système public :

  1. l'Agence de sécurité alimentaire planifie la constitution de réserves publiques et la distribution d'aide alimentaire dans cet immense pays ;

  2. l'entreprise publique Bulog met en œuvre la logistique des réserves et de la distribution ;

  3. le marché de gros en riz de Cipinang, près de Jakarta, où s'échangent 3 000 tonnes de riz par jour et dont les prix servent de prix de référence pour l'ensemble du pays.

L'Indonésie compte préserver sa sécurité alimentaire en riz par une meilleure connaissance de la situation sur les marchés mondiaux, une meilleure évaluation des capacités de production du pays, et l'adaptation des politiques publiques en fonction du contexte de marché.

 

Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective

06/03/2012

Scénarios pour la Méditerranée en 2030

L'IPEMED (Institut de prospective économique du monde méditerranéen), a publié une étude intitulée Demain la Méditerranée, Scénarios et projections à 2030 : croissance, emploi, migration, énergie, agriculture. Elle dessine trois grands scénarios de développement de la région :

- un scénario de « crise de la Méditerranée » avec une montée durable des prix des produits agricoles de base et des produits alimentaires à cause de la spéculation et de l’absence d'une régulation minimale des prix et des stocks de sécurité alimentaire ;

- un deuxième scénario de « divergences méditerranéennes », basé sur un statu quo du processus euro-méditerranéen, dans une économie libérale ouverte sur le monde. Les accords de libre-échange que chaque pays négocie individuellement avec l’Europe se développent de façon asymétrique et, selon l'IPEMED, poussent les pays du Maghreb à se tourner vers d'autres pays émergents (Brésil, Chine ou Inde) pour écouler leurs productions ou assurer leur sécurité alimentaire.

- le scénario de la « convergence méditerranéenne », lui, voit se mettre en place une convergence progressive pour un pacte de codéveloppement qui améliore la sécurité alimentaire régionale. Ce scénario se construit avec des pays du pourtour méditerranéen qui prennent en charge collectivement leur sécurité alimentaire grâce à des politiques agricoles régionales concertées et complémentaires.

Ces scénarios rappellent ceux du Mediterra publié par le CIHEAM en 2008.

 Parmi ses recommandations, l'Ipemed soutient la création d'une politique commune de sécurité alimentaire et de développement rural, ainsi que l'élaboration d'un « label méditerranéen garantissant une qualité sanitaire et environnementale en matière agricole », ou encore la fluidité des échanges commerciaux Sud-Sud.

02/02/2012

Nouvelle stratégie agricole nigériane

Dans l'objectif de renforcer sa sécurité alimentaire, le Nigeria a annoncé en août 2011 une nouvelle stratégie agricole baptisée « nouveau plan d'action de transformation agricole » (ATAP). Cette initiative, qui vise l'augmentation de la production des cinq principales cultures (riz, manioc, sorgho, cacao et coton), prévoit l'injection de 2 milliards de dollars US dans le secteur de la production et 2,2 milliards dans l'économie nigériane à travers l'autosuffisance en riz, selon son ministre de l'agriculture. L’objectif de cette politique consiste à diversifier l’économie en dehors du secteur dominant des oléagineux et à introduire une politique de substitution aux importations pour augmenter la production nationale de denrées alimentaires de base de 20 millions de tonnes d’ici 2015.

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27/01/2012

Identification du gène "nourrisseur" des semences chez le maïs : des perspectives pour l'amélioration des rendements ?

Deux équipes de recherche britanniques ont identifié le gène responsable de l'allocation de nutriments de la plante mère aux semences, dans le cas du maïs. Appelé Meg1, ce gène "nourrisseur" est lié à l'empreinte génomique maternelle, qui se caractérise par une expression différente des gènes hérités de la plante mère pour le développement des semences. Cette empreinte génomique existe par ailleurs chez les mammifères dans le développement du foetus. Cette découverte du gène Meg1 de contrôle maternel du maïs, publiée dans la revue Current Biology et cofinancée par des fonds européens, pourrait permettre d'augmenter la taille des semences et la productivité de certaines céréales (selon les auteurs).

Des opportunités pour l'agriculture et la sécurité alimentaire semblent ainsi s'ouvrir via les techniques d'amélioration génétique des plantes et des semences pour augmenter les rendements des principales céréales.

Sources : http://cordis.europa.eu/http://www.isaaa.org, BBSRC

Thuriane Mahé, Centre d'études et de prospective

11:04 Publié dans Enseignement et recherche, Filières agricoles, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

24/01/2012

Projet pilote de réserve régionale alimentaire et humanitaire d'urgence en Afrique de l'Ouest

Lors de la conférence FARM sur le « G20 agricole : quelles suites ? » du 20 décembre 2011, Claude Jibidar, directeur adjoint du bureau Afrique de l'Ouest du Programme alimentaire mondial (PAM) a présenté les modalités pour un projet régional pilote du PAM de réserve régionale alimentaire et humanitaire d'urgence en Afrique de l'Ouest.

Ce projet en faveur de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), soutenu par le G20, propose de mettre en place des stocks physiques placés dans quatre villes de la région. Ces stocks seront constitués à 40% en stock physique et à 60% en stock virtuel (devises pour acheter des céréales sur les marchés). La réserve couvrira le mil, le maïs, le riz et le sorgho : les céréales les plus consommées par les populations locales. Les critères de déclenchement d'utilisation des réserves sont basés sur la volatilité des prix sur les marchés internationaux et sur un système d'alerte au niveau national. Les pays qui emprunteront de la nourriture pourront la remplacer plus tard en nature ou bien payer pour permettre de reconstituer les stocks virtuels de la réserve.

Ce système repose sur l'hypothèse qu'il ne sera pas utilisé par tous les pays en même temps car il n'a vocation à répondre qu'à l'insécurité alimentaire transitoire dans des zones géographiques limitées. En plus de la réserve, des filets de sécurité seront mis en place pour assurer l'alimentation des populations pauvres. Les acteurs privés des filières font partie d'un comité consultatif pour mieux gérer les stocks et prendre les décisions. Le coût initial est estimé à 44,3 millions de dollars et les coûts récurrents annuels à 16 millions de dollars seront à partager par les différents États membres. Le projet sera proposé aux chefs d' États de la CEDEAO en juin 2012.

Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective

20/01/2012

Améliorer la productivité des ressources pour répondre à la demande future

Au cours des 20 prochaines années, 3 milliards de personnes devraient rejoindre les classes moyennes, créant une pression sans précédent sur les ressources en termes d'énergie, de denrées alimentaires, de matières premières et d'eau. Comment répondre à ce « choc de la demande » alors que les prix et la volatilité des matières premières augmentent ?

Selon l'étude de McKinsey, Meeting the World's Energy, Materials, Food, and Water Needs, il est possible d'améliorer la productivité des ressources en utilisant les technologies déjà existantes.

Sur les 15 mesures ayant le plus d'impact figurent l'amélioration des rendements des grandes exploitations agricoles, la réduction du gaspillage alimentaire, l'amélioration des rendements sur les terres des petites exploitations agricoles, la lutte contre la dégradation des terres et l'amélioration des techniques d'irrigation (voir shéma, cliquer pour agrandir).

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Le coût total des mesures est estimé à 900 milliards de dollars US par an, mais elles permettraient de créer entre 9 millions et 25 millions d’emplois dans le monde.

Les auteurs recommandent également de renforcer le « signal prix », en intégrant dans le prix des ressources l’impact de leur utilisation ou de leur production sur l’environnement.

14:19 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

19/01/2012

L'Argentine limite les achats de terres par des étrangers

Le parlement argentin a adopté fin décembre 2011 une loi ("Proyecto de ley en revisión sobre régimen de proteccion al dominio nacional sobre la propiedad, posesion o tenencia de las tierras rurales"), limitant la possession de terres agricoles par les étrangers à 15% de la surface totale et à 1000 hectares pour chaque propriétaire étranger dans certaines zones particulièrement fertiles, notamment dans la région de la Pampa Humeda (centre). Il prévoit également la création d'un cadastre unique des terres rurales. La présidente Cristina Kirchner, réélue en octobre, en avait fait l'une des priorités de son second mandat.

La loi n’est cependant pas rétroactive. De plus, déterminer la nationalité d’une société est complexe car beaucoup d’investisseurs font l'acquisition de terres au travers d’intermédiaires locaux sous des formes juridiques très diverses, ou encore se contentent de louer des terres.

Selon un récent rapport de la FAO, 10% des terres agricoles argentines seraient déjà détenues par des étrangers. Juste avant ce vote, le plus grand laitier du Moyen-Orient, Almaraï Company, venait d'acquérir la société argentine Fondomonte pour 83 millions de dollars US. Par cette transaction, il prenait possession de 12.300 hectares de maïs et de soja en Argentine pour nourrir ses vaches laitières et ses volailles.

 

Voir aussi : http://veilleagri.hautetfort.com/archive/2011/12/07/nouve...

14:23 Publié dans Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : argentine |  Imprimer | | | | |  Facebook