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08/02/2018

Des mots à la bouche. Le journalisme gastronomique en France, Sidonie Naulin

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La télévision, la presse, l'édition, Internet, l'événementiel, les cours pour particuliers sont autant de secteurs qui illustrent l'engouement pour la cuisine, son omniprésence ressentie dans les médias depuis les années 2000, et l'apparition d'une nouvelle forme d'amateurisme gastronomique. Des mots à la bouche a pour objet de « comprendre comment sont fabriqués les dispositifs médiatiques, et notamment journalistiques » qui soutiennent et encouragent cet engouement. Ce sont ainsi les médias comme « dispositifs d'intermédiation marchande » qui sont étudiés, et en particulier leurs fonctions de mise en visibilité des biens, de réduction de l'offre pour faciliter les choix des consommateurs et de valorisation des biens exposés.

Pour cette riche et dense enquête sur le journalisme gastronomique, S. Naulin a mobilisé des méthodes variées : analyse de productions médiatiques, entretiens biographiques ou organisationnels, observations, production et exploitation de données quantitatives. Elle s'intéresse aux individus (échelle microsociologique), aux entreprises et professions (échelle mésociologique), et aux évolutions culturelles et économiques (échelle macrosociologique). Six chapitres rendent comptent de ces travaux. Les dispositifs médiatiques et leur évolution historique sont abordés dans les trois premiers : variations du positionnement du magazine Cuisine et Vins de France de 1947 à 2010 (chapitre 1), marché de la presse culinaire depuis les années 1980, et en particulier le lien entre stratégies des éditeurs, organisation du travail et qualité du produit (chapitre 2), blogs culinaires, tenus par des amateurs se positionnant aux frontières du journalisme gastronomique (chapitre 3).

Les trois chapitres suivants traitent des journalistes gastronomiques. Un portrait de ce groupe (modes d'accès au métier, types de « professionnalité », constitution des identités professionnelles) est dressé dans le quatrième chapitre. Le cinquième, quant à lui, s'intéresse à la construction de l'information en matière de restaurants et met en évidence son caractère collectif, avec un accord global sur le choix des sujets et leur angle de traitement. Enfin, le dernier chapitre est consacré à la construction de la notoriété des évaluateurs, à travers les trajectoires de singularisation d'Henri Gault et Christian Millau (années 1970), de François Simon (années 1990), et d'Alexandre Cammas et Luc Dubanchet (années 2000).

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Presses Universitaires de Rennes

10:29 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : naulin, journalisme, gastronomie |  Imprimer | | | | |  Facebook

Les métamorphoses du gras. Histoire de l'obésité du Moyen Âge au XXe siècle, Georges Vigarello

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Enfermés dans le présent de nos existences et dans l'actualité immédiate des États qui nous gouvernent, nous en oublions le temps long de l'histoire et la parenté des siècles passés avec les problèmes publics d'aujourd'hui. Cette cécité concerne tout particulièrement les questions alimentaires, que nous croyons nouvelles, modernes, presque nées de la dernière pluie, alors qu'elles sont immuables et consubstantielles à toute vie en société. C'est ce que montre cet ouvrage de G. Vigarello, réédité dans une version de poche accessible à un large public. Il y fait une analyse chronologique fine de l'évolution des regards et des jugements portés sur l'obésité.

Ces regards ont changé au gré des époques, des rapports sociaux, des sensibilités et des découvertes scientifiques. Le gras n'a pas toujours été dénoncé. Fut un temps, au Moyen Âge, où il symbolisait la puissance, l'ascendance, la réussite et le prestige. Puis ce « glouton médiéval », progressivement stigmatisé, devint un « balourd » à la Renaissance, mou, maladroit, incapable. Plus tard, le XVIIIe siècle insista sur l'irritabilité, l'impuissance et la perte de sensibilité des obèses ; il préconisa divers régimes inédits et, surtout, différencia un profil masculin (aux rondeurs acceptées) et un profil féminin (à qui cette tolérance était refusée). Face au « ventre bourgeois », le XIXe siècle positiviste se préoccupa d'ausculter, peser et comparer les gros, sur fond de nouvelle « théorie énergétique » de la nutrition. Au siècle dernier, l'avènement des loisirs, les avancées médicales, un rapport différent à l'intime et à la nudité, de nouvelles modes vestimentaires, l'individualisme et l'introspection psychique, etc., contribuèrent à un déplacement des valeurs et des inquiétudes. Les années 1920 et 1930 glorifièrent l'allure athlétique, la décennie 1970 vanta la souplesse et la minceur, puis commença le grand règne de l'entretien de soi et de la diététique, et même de la médicalisation de l'alimentation, avec son cortège de nouveaux « maux », « pathologies », « maladies » et « médicaments ». Dorénavant, l'obèse parle, détaille son malheur, confie ses souffrances aux médias, et est pris en charge par des professions et des politiques publiques voulant son bonheur privé au nom de l'intérêt général.

Comme Vigarello le rappelle en conclusion, la condamnation du gros domine fortement l'histoire de l'obésité. Les ressorts de cette condamnation changent avec le temps, ce qui justifie pleinement le recours à une approche historique. Culte des apparences, surveillance des contours, refus des laideurs n'ont pas cessé de se renforcer, pour aboutir à la condition corporelle contemporaine, qui à son tour demain sera dépassée...

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions du Seuil

10:27 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : vigarello, obésité, histoire, moyen age |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'International Grains Council (IGC) – Le Conseil international des céréales

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Créé en 1995 et actuellement basé à Londres, l'International Grains Council (IGC) est l'héritier de deux organismes intergouvernementaux successifs, le Wheat Advisory Committee (1933) et l'International Wheat Council (1949), en charge de la surveillance de la mise en œuvre des International Wheat Agreements (IWA). Ces accords internationaux sur le blé étaient issus de conférences internationales organisées périodiquement, depuis les années 1930, pour faire face aux crises récurrentes du marché.

Centré à l'origine sur le commerce du blé, le domaine d'action de l'IGC s'est étendu par la suite au commerce du riz, du soja et des céréales secondaires (maïs, orge, avoine par exemple). Les IWA étaient centrés sur la stabilisation des cours et la sécurisation des pays importateurs, par des contrats multilatéraux avec des fourchettes de prix et des ventes garanties. En 1968, ces accords ont été remplacés par l'International Grains Arrangement (IGA), lequel a été scindé en deux instruments juridiques distincts : la Wheat Trade Convention, qui reprenait globalement les dispositifs de l'IWA, et la Food Aid Convention, qui prévoyait un approvisionnement annuel de plus de 4 millions de tonnes (10 millions de tonnes en 1970) de céréales, sous forme d'aide alimentaire, aux pays en voie de développement. Finalement, la Grains Trade Convention a remplacé l'IGA en 1995 et, dans la foulée, l'IGC a succédé à l'International Wheat Council.

Désormais, cet organisme a pour principale mission de surveiller la mise en œuvre de la-dite convention, de suivre et d'analyser les évolutions actuelles et futures du marché des céréales, d'observer les évolutions des différentes politiques nationales et leurs effets éventuels sur ce marché. Pour cela, le site du Conseil diffuse des informations très complètes sur le marché des céréales et oléagineux : indices de prix, cotations, bilans et projections de l'offre et de la demande mondiale à horizon de cinq ans, etc. Un abonnement permet d'accéder à des analyses plus poussées sur les marchés. En 2012, l'IGC a également rejoint le secrétariat du Système d'information sur les marchés agricoles (AMIS). Le budget de l'IGC était, en 2017, de 1,79 million de £, financé par les contributions de ses 27 membres (signataires de la Grains Trade Convention, dont l'Union européenne), proportionnelles à leur poids sur les marchés d'importations ou d'exportations de céréales et d'oléagineux.

À titre d'illustration de la diversité des publications de l'IGC, on peut retenir des projections, début 2018, de l'offre et de la demande mondiales de céréales et de soja à l'horizon 2022-2023 (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), ou encore une révision à la hausse, en septembre 2016, des projections du stock mondial de blé pour la campagne 2016/2017.

José Ramanantsoa, Centre d'études et de prospective

Lien : International Grains Council

10:24 Publié dans 3. Prévision, Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Tags : igc, céréales, blé, riz, soja, portrait |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/02/2018

Mise en ligne d'un Dictionnaire de l’agriculture traditionnelle en quatre langues

Résultat d'un travail débuté en 2009 par plusieurs universitaires et chercheurs, DicAT, Dictionnaire de l'agriculture traditionnelle, vient d'être mis en ligne en accès libre. Ce riche « compendium raisonné des connaissances de l'agriculture traditionnelle » s'intéresse aux mots et notions en vigueur avant l'essor de la chimie industrielle (bien renseignée par les catalogues industriels), et vise notamment à faciliter les traductions (historiens, agronomes, interprètes, etc.). Il souhaite aussi contribuer à la protection de l'environnement ou encore à la valorisation des principes de cette agriculture. Dans quatre langues (français, anglais, chinois, japonais), DicAT donne accès (recherche par mot ou par catégorie) à plus de 1 600 entrées réparties en dix thèmes : amendement, céréales, champs et systèmes, égrenage, fruits et légumes, gestion de l'eau, horticulture, labour, moisson, morphologie des plantes, semis. Les termes en relation avec l'élevage, la viticulture et la pisciculture seront ajoutés prochainement. Une bibliographie scientifique et des illustrations bien choisies mettant en valeur les spécificités de chaque culture apportent des compléments intéressants.

Source : DicAT

10:21 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : agriculture traditionnelle, dictionnaire, français, anglais, chinois, japonais |  Imprimer | | | | |  Facebook

Mieux comprendre la diffusion des technologies. Quelques hypothèses à partir de l'exemple américain des tracteurs

Un working paper du National Bureau of Economic Research s'attache à réinterpréter l'histoire de la mécanisation agricole, aux États-Unis, à l'aide des outils de l'analyse économique. La diffusion du tracteur connaît une première grande vague dans les années 1920, dans les États de la Wheat Belt. Si la diffusion est rapide, les usages restent limités au labour et à la moisson. Une deuxième vague a lieu dans les années 1930, avec les tracteurs « généralistes » dans les États de la Corn Belt. Les éléments réunis par Daniel P. Gross suggèrent une double dynamique de diffusion : par effet d'échelle d'abord, puis par effet de gamme. Pertinente aussi pour d'autres exemples historiques, l'approche de l'auteur est centrée, dans l'analyse de la diffusion d'une technologie, à la fois sur le nombre d'utilisateurs et sur celui d'utilisations différentes.

Source : National Bureau of Economic Research

10:20 Publié dans Agriculteurs, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : etats-unis, tracteurs |  Imprimer | | | | |  Facebook

Élections 2017 : pourquoi l'opposition métropoles-périphéries n'est pas la clé

Telle est la thèse que défendent F. Gilli, B. Jeanbart, T. Pech et P. Veltz, dans cette note publiée par le think tank Terra Nova. Selon eux, les résultats des dernières élections présidentielles ont fait dire un peu vite, à certains observateurs, que les votes des urnes confirmaient la scission entre une France urbaine, ouverte et progressiste, et une France oubliée, reléguée, conservatrice, parce que rurale et anti-métropolitaine. Cette note amène à réviser ces représentations, en inscrivant l'explication géographique dans un ensemble plus large de causalités (dynamiques sociales, économiques, politiques, etc.). Les auteurs y montrent par exemple que Macron, comme Mélenchon et Le Pen, font la plus grande partie de leurs voix dans le cœur des grandes aires urbaines (respectivement 58 %, 58 % et 46 %). De fait, les villes petites et moyennes et les territoires ruraux ne représentent que 21 % des suffrages frontistes. Inversement, les scores de En marche !, loin d'être l'apanage des CSP+ et des métropoles, s'élèvent à 22 % dans les villes petites et moyennes, et à 21 % dans les zones rurales. Pour les agriculteurs, commerçants, professions intermédiaires et employés, les votes Macron et Le Pen sont peu corrélés aux types de territoires. Au total, l'incidence du critère géographique est bien plus faible que les commentateurs n'ont pu le croire, et le poids des variables âge, sexe, niveau de diplôme, catégorie socioprofessionnelle et type de logement reste plus fort qu'on ne veut bien le dire. Si la géographie procure des connaissances nouvelles sur le vote rural, gardons-nous, en revanche, de tout géographisme excessif véhiculant une conception uniforme de la ruralité.

Source : Terra Nova

10:18 Publié dans Société, Territoires | Lien permanent | Tags : élections, métropoles, périphéries |  Imprimer | | | | |  Facebook

Publication de l'Ademe sur l'agriculture urbaine et les enjeux de durabilité

L'Ademe a publié en janvier 2018 une synthèse bibliographique portant sur la définition des différentes pratiques d'agriculture urbaine (AU) et le décryptage des principaux enjeux de durabilité, dans les pays développés. L'AU est définie comme « tout acte maîtrisant le cycle végétal ou animal dans un but de production alimentaire ayant lieu en zone urbaine ». Elle se caractérise par une grande diversité de projets. L'auteure en propose la typologie suivante :

- AU professionnelle : agriculture périurbaine classique, AU technologique, AU sociale et solidaire ;

- AU non-professionnelle : AU collective, AU individuelle ;

- AU servicielle (projets d'aménagement et de gestion de l'espace public ou privé, développés par des collectivités ou des entreprises).

Les caractéristiques de l'agriculture urbaine

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Source : Ademe

L'agriculture urbaine est une bonne porte d'entrée pour aborder les grandes thématiques portées par l'Agence (économie circulaire, pollution des sols et de l'air, alimentation durable, etc.), ainsi que d'autres enjeux (lien et acceptabilité sociale, santé). Battant en brèche l'idée d'une « solution miracle et durable pour nourrir les citadins », la conclusion souligne la complémentarité de l'AU avec les autres formes de production agricole, notamment de par son rôle pédagogique, sa contribution à un approvisionnement en denrées périssables (légumes-branches, petits fruits), son rôle éducatif potentiel et, dans certaines conditions, ses services écosystémiques. Enfin, des points clés à respecter par les projets d'AU en matière de durabilité sont identifiés.

Source : Ademe

10:16 Publié dans Production et marchés, Société | Lien permanent | Tags : agriculture urbaine, durabilité, typologie |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/02/2018

Le Royaume-Uni publie son plan environnemental pour les 25 prochaines années

Le Royaume-Uni a publié en janvier son Plan environnemental pour les 25 prochaines années. L'objectif est de déterminer les grandes priorités et actions du gouvernement en matière d'environnement et de ressources naturelles. Il couvre de multiples domaines environnementaux (qualité de l'air, de l'eau, protection des sols, biodiversité, etc.) et concerne, à des degrés divers, la plupart des secteurs économiques. L'agriculture et la pêche sont directement concernées par certaines actions : nouvelles règles sur la pollution de l'eau d'origine agricole, utilisation plus efficiente des engrais, livre blanc en vue d'un futur projet de loi pour une pêche durable, etc. Dans le contexte du départ du Royaume-Uni de l'Union européenne, ce plan fait écho aux déclarations de Michael Gove (Secretary of State for Environment, Food and Rural Affairs) en faveur d'un « Green Brexit ».

Source : Gouvernement britannique

10:14 Publié dans 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent | Tags : royaume-uni, brexit, ressources naturelles, environnement |  Imprimer | | | | |  Facebook

Développement d'une bioéconomie forestière européenne : bilan des connaissances et perspectives

Dans une récente publication, le European Forest Institute fait le point sur des réflexions publiées ces derniers mois sur la bioéconomie liée à la forêt, et présente un état des lieux des connaissances et des questions de recherche. Les différents articles thématiques abordent des points particulièrement sensibles, parmi lesquels : la disponibilité de la ressource, les conséquences sur la biodiversité, l'impact des types de propriété forestière, la contribution à l'atténuation ou à l'adaptation au changement climatique, l'emploi et les compétences dans la filière, etc.

Dans ce dernier cas, les auteurs relèvent la difficulté de disposer de statistiques couvrant l'étendue de la filière, notamment dans un contexte de développement de nouveaux usages pour le bois. Ils identifient aussi un risque important pour l'essor de cette bioéconomie : le développement du travail illégal dans l'exploitation forestière qui, en diminuant la rentabilité des exploitants légaux, pourrait conduire à une forte hausse des accidents et à des difficultés croissantes pour trouver des entreprises de travaux forestiers, intermédiaires entre forêt et industrie. Ce risque est d'autant plus important qu'au cours des 20 dernières années, dans tous les pays européens, propriétaires publics et industries de transformation ont massivement externalisé l'exploitation forestière.

Source : European Forest Institute

10:12 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : efi, bioéconomie forestière, forêt |  Imprimer | | | | |  Facebook

Consommation alimentaire responsable : quelles contributions du web social au changement et au renforcement des pratiques ?

Un article publié fin 2017 dans la Revue de l'organisation responsable s'intéresse à l'engagement des individus dans des communautés en ligne, et à son influence sur les changements de comportements vers une consommation alimentaire responsable. Ces aspects sont peu traités dans les publications scientifiques, sachant que si de nombreux consommateurs se disent sensibles à ces questions, un certain décalage est constaté entre discours, intentions et pratiques effectives. Une première analyse de 2 440 posts, extraits de 1 000 blogs et forums, a permis aux auteurs d'identifier cinq thèmes d'échanges : « la santé et le bien-être », « l'entreprise et la marque responsable », « la responsabilité individuelle », « une agriculture responsable et l'origine des produits », « le fait maison ». Dans un second temps, s'intéressant plus particulièrement à six communautés en ligne (données collectées entre janvier et mars 2016), ils distinguent quatre profils d'internautes et mettent au jour l'influence que ces derniers exercent sur les perceptions et comportements des autres membres, par exemple au moment-clé de la prise de conscience ou encore de l'accompagnement du changement. Se détachent en particulier des leaders d'opinion qui s'informent, partagent des éléments jugés fiables, créent du contenu, forment des communautés et les animent, partagent leurs expériences et contribuent par là-même à lever des freins budgétaires, organisationnels, psychologiques.

Source : Revue de l'organisation responsable

10:10 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : web social, blogs, forums, consommation responsable |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/02/2018

Éric Charmes, La revanche des villages, La vie des idées, 2017

Directeur du laboratoire de Recherches Interdisciplinaires Ville Espace Société (université de Lyon, ENTPE), l'auteur prolonge, avec ce nouvel article, sa critique de la notion de « France périphérique », imputable entre autres à Christophe Guilluy. Pour commencer, il rappelle à grands traits certains débats politiques et médiatiques actuels, qui opposent « richesse des villes » et « pauvreté des campagnes », et décrivent la ruralité comme des territoires abandonnés, de la « France d'en bas », subissant la mondialisation. Il montre, chiffres à l'appui, que les principales difficultés sociales se concentrent aujourd'hui au cœur des villes moyennes, alors que le péri-urbain et les campagnes ont, dans l'ensemble, des conditions de vie sociale et économique plus favorables. Les mieux lotis sont même souvent des villages entrés dans l'orbite d'une ville moyenne, et de ce fait devenus péri-urbains : « la péri-urbanisation offre une revanche aux villages ». La grande majorité des zones rurales bénéficie de ce puissant effet d'entraînement urbain, et seuls les secteurs ruraux isolés (centre du pays ou Languedoc-Roussillon) se démarquent par une concentration notable de ménages modestes. Loin des peurs et des imprécations habituelles, qui nuisent à la compréhension des véritables inégalités territoriales, cet article aide à poser les bons diagnostics, à révéler les dynamiques positives, et donc à orienter l'action politique.

Lien : La vie des idées

10:07 Publié dans Société, Territoires | Lien permanent | Tags : charmes, villages, campagnes |  Imprimer | | | | |  Facebook

Dépeuplement rural en Espagne

D'après des articles d'El Mundo et de La Vanguardia, le gouvernement espagnol s’apprête à présenter une Stratégie nationale contre le dépeuplement, fruit d'un travail interministériel dont l'un des objectifs est d'attirer et de fixer la population à la campagne, ainsi que de pallier les besoins en infrastructures. Le taux de population rurale en Espagne est le plus faible d'Europe, à l'exception de la Suisse et de la Hollande.

Selon des projections réalisées en 2016 par l'Instituto Nacional de Estadística, si les tendances démographiques restent inchangées, le pays perdrait, vers 2032, plus de 500 000 habitants (soit - 1,2 %). En particulier, la Federación Española de Municipios y Provincias prédit que la moitié des municipios (8 100, échelon territorial équivalent des communes françaises) seront menacés de disparition, ayant déjà actuellement moins de 1 000 habitants.

Sources : La Vanguardia, El Mundo

10:05 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : espagne, population, dépeuplement |  Imprimer | | | | |  Facebook

Quelles conséquences de l'adoption de la RSE pour les ouvriers agricoles sud-africains de la filière de fruits à l'export ?

Dans Anthropology Southern Africa, un récent article fait un premier bilan de la certification sociale mise en place par la filière des fruits d'exportation sud-africaine (Sustainability initiative of South Africa, SIZA), premier système institué au plan mondial pour répondre aux exigences de responsabilité sociale de grands importateurs occidentaux. L'auteure, anthropologue et auditrice, analyse l'impact de l'adoption de standards internationaux au niveau des exploitations, dans un pays où la main-d’œuvre agricole a été l'une des plus concernées par le système de l'Apartheid. Pour ce faire, elle se base sur les résultats des audits menés (notamment par elle-même) depuis la mise en place de ce système volontaire, initié par l'association professionnelle Fruit South Africa.

Elle met ainsi en évidence la difficulté de définir un cadre méthodologique d'évaluation des relations sociales et des droits des travailleurs, premièrement en raison des contraintes propres à l'exercice d'audit (s'appuyant essentiellement sur des éléments quantitatifs), ensuite à cause du décalage entre standards internationaux et contextes locaux, notamment en matière de positionnements hiérarchiques des ouvriers et des chefs d'exploitation, largement hérités du passé. In fine, la mise en place de ces standards privés semble avoir contribué à améliorer les conditions de travail (santé, sécurité, salaires), sans toutefois que la causalité puisse être clairement établie ; en revanche, les résultats en matière d'autonomisation des ouvriers (prise de conscience et défense de leurs droits) restent décevants.

Source : Anthropology Southern Africa