12/10/2020
Dictionnaire des politiques territoriales, R. Pasquier, S. Guigner, A. Cole (dir.)
En septembre 2020, les Presses de Science Po ont fait paraître une version actualisée du Dictionnaire des politiques territoriales, qui propose une diversité d'entrées (paysage, eau, etc.). Il en ressort notamment que les politiques alimentaires territoriales favorisent les décloisonnements administratifs et les croisements de savoirs. La notion de « ruralités » permet, elle, d'interroger les particularités des zones peu denses, la pluralisation de leurs fonctions et de leurs peuplements. Enfin, la contribution « outre-mer » de J. Daniel rappelle les spécificités de ces territoires, relevant des principes d'identité législative (application de plein de droit des lois et règlements de la République) ou de spécialité législative (application de ces textes uniquement s'ils sont inscrits dans une loi organique spécifique à la collectivité). Selon l'auteur, les évolutions institutionnelles à venir devraient accompagner la transition des territoires ultra-marins vers un modèle de développement plus endogène.
Lien : Presses de Science Po
10:00 Publié dans 4. Politiques publiques, Territoires | Lien permanent | Tags : dictionnaire, outre-mer, collectivités, ruralité | Imprimer | |
05/07/2019
Les zones grises des relations de travail et d'emploi, Marie-Christine Bureau, Antonella Corsani, Olivier Giraud, Frédéric Rey (dirs.)
Alors que l'emploi et le travail connaissent d'importants changements, notamment dans le sillage de la digitalisation de l'économie, ce dictionnaire fait un état des lieux des connaissances sociologiques sur les mutations à l’œuvre et les problématiques qu'elles soulèvent. Bien que de portée générale, il comporte de nombreuses références directes à l'agriculture, à la fois en tant que secteur emblématique de certaines situations d'emploi et structurant dans l'histoire du travail, de par son poids dans l'économie jusqu'à la moitié du XXe siècle.
Une entrée thématique est par exemple consacrée aux saisonniers agricoles. Par ses spécificités, le CDD saisonnier, majoritairement utilisé en agriculture, institutionnalise la discontinuité dans la relation d'emploi, tout en autorisant une certaine régularité. Ainsi, certains saisonniers travaillent pour un même employeur, d'année en année. Leurs conditions de vie précaires, doublées d'une faible visibilité sociale et politique, ralentissent leur accès aux droits sociaux. S'adressant à des publics peu qualifiés ou fragilisés, ces types d'emplois favorisent, selon les auteurs, la mise à distance d'un travail qui, autrement, pourrait devenir insoutenable.
Le travailleur agricole, indépendant ou salarié, est également replacé, par divers articles, dans un contexte d'évolutions plus larges : pluriactivité, travail des femmes dans les entreprises familiales, travail indépendant et relation de subordination, contours de la catégorie de travailleur indépendant, etc. Même lorsque l'agriculture n'est abordée que de façon incidente, l'analyse éclaire les dynamiques à l’œuvre dans ce secteur, comme l'illustre l'article sur les « travailleurs indépendants économiquement dépendants » (TIED). Sans être récentes, ces relations d'emplois hybrides, entre salariat et indépendance, sont observées avec plus d'attention depuis les années 2000 (OIT, Commission européenne). Elles interrogent les catégories statistiques, mettent à l'épreuve les juristes et ont débouché, dans certains pays (Allemagne, Espagne, etc.), sur la création d'une nouvelle catégorie de travailleurs, dotée d'un statut spécifique visant à mieux les protéger. En France, une récente publication de l'Insee montre ainsi que le secteur agricole présente la plus forte proportion de TIED : plus de 40 % des agriculteurs se disent fortement dépendants d'un fournisseur ou d'un client, voire, plus rarement, d'un intermédiaire. Plus largement, ces dépendances se traduisent par des contraintes organisationnelles fortes.
Relations de dépendance selon le secteur d'activité
Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective
Lien : Editorial Teseo
13:44 Publié dans Agriculteurs, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : dictionnaire, emploi, travail, saisonniers, travailleur agricole | Imprimer | |
07/02/2018
Mise en ligne d'un Dictionnaire de l’agriculture traditionnelle en quatre langues
Résultat d'un travail débuté en 2009 par plusieurs universitaires et chercheurs, DicAT, Dictionnaire de l'agriculture traditionnelle, vient d'être mis en ligne en accès libre. Ce riche « compendium raisonné des connaissances de l'agriculture traditionnelle » s'intéresse aux mots et notions en vigueur avant l'essor de la chimie industrielle (bien renseignée par les catalogues industriels), et vise notamment à faciliter les traductions (historiens, agronomes, interprètes, etc.). Il souhaite aussi contribuer à la protection de l'environnement ou encore à la valorisation des principes de cette agriculture. Dans quatre langues (français, anglais, chinois, japonais), DicAT donne accès (recherche par mot ou par catégorie) à plus de 1 600 entrées réparties en dix thèmes : amendement, céréales, champs et systèmes, égrenage, fruits et légumes, gestion de l'eau, horticulture, labour, moisson, morphologie des plantes, semis. Les termes en relation avec l'élevage, la viticulture et la pisciculture seront ajoutés prochainement. Une bibliographie scientifique et des illustrations bien choisies mettant en valeur les spécificités de chaque culture apportent des compléments intéressants.
Source : DicAT
10:21 Publié dans Agriculteurs, Société | Lien permanent | Tags : agriculture traditionnelle, dictionnaire, français, anglais, chinois, japonais | Imprimer | |
08/12/2016
Un dictionnaire participatif pour clarifier les notions de l'agroécologie
Qu'est-ce que l'agroécologie ? Qu'est-ce qui en relève ou pas ? Quelles sont les pratiques qui peuvent s'en recommander ? Issu d'un travail imposant de croisement de références scientifiques, réglementaires, administratives et associatives, ce dictionnaire d'agroécologie propose des définitions validées (rédigées par des experts, puis mises en débat dans la communauté scientifique) sur les principaux concepts couverts par ce domaine. Plus de 300 termes ont ainsi été identifiés à ce stade, et sont consultables selon quatre niveaux d'observation : la parcelle, l'exploitation, le territoire ou générique.
Adossé à un projet scientifique porté par l'Inra, le dictionnaire est participatif et évolutif : chacun peut ainsi contribuer à la construction d'un savoir partagé dans un domaine au contour flou, et souvent sujet à controverse. Il se veut ressource pédagogique pour un large public.
Entrée « Agroécologie »
Source : dicoagroecologie.fr
Source : Inra
11:37 Publié dans Exploitations agricoles, Société, Territoires | Lien permanent | Tags : agroécologie, dictionnaire, inra | Imprimer | |
13/10/2015
Dictionnaire de la pensée écologique. Dominique Bourg, Alain Papaux (dirs)
1088 pages, près de 2400 références indexées, 357 articles, 260 auteurs, 8 conseillers scientifiques : telles sont les mensurations généreuses de ce dictionnaire qui, au-delà des classiques “écologie scientifique” et “écologie politique”, entend balayer l’ensemble des sujets relatifs à la biosphère et à l’état de la planète. Certaines entrées se rapportent à des auteurs, des concepts, des ouvrages, des réflexions théoriques, alors que d’autres concernent des domaines, des phénomènes, des logiques d’intervention et des modalités d’action publique. Les articles présentent un état des lieux (toujours bien fait pour ceux que nous avons pu lire), mais développent aussi des argumentations critiques, restituent la dynamique de l’histoire des idées et situent les auteurs dans leurs contextes. Dépassant l’analyse rétrospective, ils mettent en lumière les évolutions et les tendances, et sont même assez souvent prospectifs. Quant aux auteurs, ils sont issus d’horizons très divers, certains étant enseignants, chercheurs, administratifs, artistes, d’autres venant d’ONG, du monde de l’entreprise ou du journalisme.
Une série d’articles concerne directement les champs de compétences du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt : “agroécologie”, “permaculture”, “agriculture durable et biologique”, “agriculture urbaine”, “forêt”, ''déforestation", “bien-être animal”, “éthique et animal”, “circuits courts”, ''OGM", “paysans”, “phytosanitaires et fertilisants”, “nano-technologies et systèmes alimentaires”, etc. D’autres ont trait au contexte général dans lequel se développent les activités agricoles, ou bien à leurs prolongements : “bioéconomie”, “chimie verte”, “biodiversité”, “climat”, “développement durable”, “nature”, “paysage”, “services écosystémiques”, “spécisme”, “territoire et durabilité”, “économie circulaire”, etc. Dans le cadre de ce bulletin de veille du CEP, on ne peut pas ne pas signaler certains des articles liés à la prospective, à l’analyse économique ou à l’évaluation des politiques publiques : “prospective”, “étude d’impact”, “rapport Halte à la croissance”, “analyse coûts-bénéfices”, “indicateurs”, “scénario”, “science-fiction”, “utopie”, etc. Au chapitre des regrets (légers), on indiquera qu’il est dommage que ce dictionnaire ne comporte pas d’entrées “agronomie” et “alimentation”.
Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective
Lien : PUF
09:29 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : bourg, papaus, dictionnaire, écologie, pensée écologiste | Imprimer | |