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15/11/2018

Une partie des zones métropolitaines des États-Unis pourraient être autosuffisantes pour plusieurs produits alimentaires

Dans un article publié récemment dans la revue Environmental Science & Technology, des chercheurs de l'université du Minnesota ont développé une méthode pour quantifier et visualiser, à l'échelle de 377 zones métropolitaines des États-Unis, leur capacité de production alimentaire au regard de la demande des ménages en fruits, légumes, produits laitiers et œufs. Ce travail permet d'évaluer et comparer les potentiels d'autosuffisance pour ces produits dans les zones urbaines et périurbaines, correspondant aux principales régions statistiques métropolitaines (agrégation de comtés pour une population totale de 50 000 habitants ou plus, autour d'au moins un grand centre urbain).

Pour chaque zone, l'estimation de la production et de la demande alimentaires a pu être menée par la mobilisation des données de la statistique publique (bases National Health and Nutrition Examination Survey, Food Commodity Intake Database, Consumer Expenditure Survey, Food availability Dataset, recensement agricole des États-Unis). Le croisement, l'harmonisation et l'ajustement de ces bases ont permis de fournir des données relatives aux différentes zones métropolitaines, en cohérence avec la consommation et de la production totales nationales. Ces données ont par la suite servi à définir le ratio de la production locale sur la consommation locale (produits bruts et incorporés dans les produits transformés) comme un indicateur de « capacité locale d'autosuffisance » (CLC).

« Capacités locales d'autosuffisance » des zones métropolitaines des États-Unis : comparaison de leurs capacités locales à répondre aux besoins totaux de leur population pour les œufs, le lait, les fruits et les légumes

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Source : Environmental Science & Technology

Lecture : la gradation de couleur du rouge vers le vert suit le degré croissant d'autosuffisance. CLC =1 : zone juste autosuffisante.

Ce ratio ne prend toutefois pas en compte l'organisation concrète des systèmes alimentaires. Si les réseaux commerciaux étaient reconfigurés pour nourrir les ménages de chaque aire étudiée, 21 % des zones métropolitaines étatsuniennes seraient en capacité d'autosuffisance locale (CLC > 1) pour les œufs et les produits laitiers, contre seulement 12 % pour les fruits et 16 % pour les légumes. Ce taux serait plus élevé pour la demande directe d'aliments frais, atteignant 45 % pour le lait de consommation. Les auteurs précisent que ces niveaux sont remarquables, ces zones urbaines et périurbaines se révélant des sources potentielles de produits locaux plus importantes que prévu.

Pour les auteurs, ces résultats sont intéressants pour informer les autorités locales sur l'efficacité relative de politiques qui encourageraient la production locale, par rapport à celles qui ré-organiseraient les réseaux commerciaux, afin de connecter une production déjà existante à des chaînes urbaines d'approvisionnement alimentaire de proximité.

José Ramanantsoa, Centre d'études et de prospective

Source : Environmental Science & Technology

10:30 Publié dans 2. Evaluation, Sécurité alimentaire, Territoires | Lien permanent | Tags : etats-unis, métropoles, autosuffisance |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/02/2018

Élections 2017 : pourquoi l'opposition métropoles-périphéries n'est pas la clé

Telle est la thèse que défendent F. Gilli, B. Jeanbart, T. Pech et P. Veltz, dans cette note publiée par le think tank Terra Nova. Selon eux, les résultats des dernières élections présidentielles ont fait dire un peu vite, à certains observateurs, que les votes des urnes confirmaient la scission entre une France urbaine, ouverte et progressiste, et une France oubliée, reléguée, conservatrice, parce que rurale et anti-métropolitaine. Cette note amène à réviser ces représentations, en inscrivant l'explication géographique dans un ensemble plus large de causalités (dynamiques sociales, économiques, politiques, etc.). Les auteurs y montrent par exemple que Macron, comme Mélenchon et Le Pen, font la plus grande partie de leurs voix dans le cœur des grandes aires urbaines (respectivement 58 %, 58 % et 46 %). De fait, les villes petites et moyennes et les territoires ruraux ne représentent que 21 % des suffrages frontistes. Inversement, les scores de En marche !, loin d'être l'apanage des CSP+ et des métropoles, s'élèvent à 22 % dans les villes petites et moyennes, et à 21 % dans les zones rurales. Pour les agriculteurs, commerçants, professions intermédiaires et employés, les votes Macron et Le Pen sont peu corrélés aux types de territoires. Au total, l'incidence du critère géographique est bien plus faible que les commentateurs n'ont pu le croire, et le poids des variables âge, sexe, niveau de diplôme, catégorie socioprofessionnelle et type de logement reste plus fort qu'on ne veut bien le dire. Si la géographie procure des connaissances nouvelles sur le vote rural, gardons-nous, en revanche, de tout géographisme excessif véhiculant une conception uniforme de la ruralité.

Source : Terra Nova

10:18 Publié dans Société, Territoires | Lien permanent | Tags : élections, métropoles, périphéries |  Imprimer | | | | |  Facebook