13/01/2022
L’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR)
Située à Dakar, l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) est un think tank sénégalais œuvrant dans le domaine des politiques publiques du secteur agricole et rural en Afrique de l’Ouest. Ses travaux portent sur les performances de l’agriculture, le foncier et la gestion des ressources naturelles, les changements climatiques et les objectifs de développement durable, ainsi que sur la démographie, l’emploi et les migrations.
Créé en 2005, il est financé par le gouvernement sénégalais et divers acteurs internationaux : Centre de recherches pour le développement international du Canada (CRDI), Union européenne, fondations William et Flora Hewlett et Bill et Melinda Gates, International Land Coalition. Son équipe, composée d’une trentaine de personnes, bénéficie de l’appui scientifique de chercheurs associés et du soutien technique de divers partenaires : Agence nationale de la statistique et de la démographie, centres de recherche, organes des Nations unies, ONG, etc.
L’IPAR mène des activités de recherche et de prospective. Il contribue au dialogue entre acteurs (ex. coordination d’une plate-forme sur la gouvernance foncière) et au renforcement de leurs compétences (formation sur les investissements agricoles responsables, etc.). Les informations produites sont destinées à l’ensemble des acteurs intéressés par les sujets agricoles et ruraux : gouvernement sénégalais, conseil national de concertation et de coopération des ruraux (réunissant des fédérations et unions de producteurs agricoles), bailleurs de fonds, organisations de coopération internationale, etc. Elles sont diffusées sur son site internet sous forme de notes politiques, d’articles et de rapports de recherche ou d’étude (ex. politiques publiques pour la filière riz en Afrique de l’Ouest), de webinaires, d’articles de blog, etc. Elles peuvent aussi être mises en débat lors de conférences. Les travaux prospectifs les plus récents, menés en collaboration avec l’université Columbia (États-Unis) et d’autres instituts de recherche (au Ghana et au Zimbabwe), portent sur les impacts du changement climatique. Ils visent à construire des scénarios sur l’avenir de l’agriculture au Sénégal.
Amandine Hourt, Centre d’études et de prospective
Source : IPAR
08:43 Publié dans 1. Prospective, 4. Politiques publiques, Agriculteurs, Environnement, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : prospective, afrique de l'ouest, riz, politiques agricoles, portrait | Imprimer | |
05/02/2021
Hausse de l’offre céréalière et insécurité alimentaire persistante au Mali : le « paradoxe de Sikasso »
Dans un dossier des Cahiers Agricultures consacré aux zones cotonnières d'Afrique de l'Ouest, un article analyse les relations entre développement économique et sécurité alimentaire, dans une région du sud du Mali. Celle-ci regroupe plus de 5 millions d’habitants et compte 520 zones de production de coton et de céréales (respectivement 30 % et 60 % de la surface agricole cultivée). Les auteurs testent le « paradoxe de Sikasso », selon lequel une production agricole importante peut cohabiter avec des formes d’insécurité alimentaire. La région connaît, entre 1997 et 2013, une forte croissance démographique (+118 %), qui s’accompagne d’une augmentation de la production céréalière rendue possible par le recours aux intrants, financé par l’intensification de la culture cotonnière. Ces réussites agricoles coexistent néanmoins avec des situations de malnutrition concernant un quart des enfants. Dans le traitement de l’insécurité alimentaire, les auteurs préconisent donc la mise en place d’une nutrition-sensitive agriculture et une meilleure prise en compte des usages de la nourriture.
Source : Cahiers Agricultures
16:00 Publié dans Développement, Filières agricoles, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : développement, afrique de l'ouest, céréales, coton, sécurité alimentaire | Imprimer | |
Une analyse de l'impact des importations de poudres de lait en Afrique de l'Ouest
Pour éclairer les débats sur l’importation de poudres de lait en Afrique de l’Ouest, le Cirad a réalisé, à la demande d’un groupe de députés européens, une analyse présentée le 8 décembre 2020. Elle dresse d'abord le panorama de la filière laitière ouest-africaine : alors que les poudres enrichies en matière grasse végétale constituent 25 % de la consommation de « produits laitiers », seulement 1 % à 7 % de la production locale de lait sont transformés par l'industrie. Le rapport compare ensuite les impacts socio-économiques et environnementaux du lait local et du lait en poudre importé, entier ou enrichi en matière grasse végétale, afin de documenter les controverses en cours : impacts du commerce sur les filières locales, pratiques d’étiquetage non conformes et risques de tromperie des consommateurs, risques et bénéfices pour la santé de ces consommateurs, enjeux écologiques du commerce des produits laitiers. Enfin, les auteurs font des recommandations sur le suivi du secteur, l’encadrement des pratiques d’étiquetage, la responsabilisation des entreprises européennes et l’incitation à la collecte locale.
Source : Cirad
15:40 Publié dans Filières agricoles, IAA, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : lait, agroalimentaire, commerce international, afrique de l'ouest | Imprimer | |
16/10/2020
Cartographie du commerce de bétail en Afrique de l'Ouest
Une étude récente de V. C. Valerio, publiée dans le collection des Notes ouest-africaines, dans le cadre des travaux du Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest, propose une intéressante cartographie du commerce de bétail en Afrique de l'Ouest. Les principaux marchés et flux d'échanges sont caractérisés, puis géolocalisés, à partir d'une base de données fournie par le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS). Elle comprend 42 251 mouvements d'animaux sur la période 2013-2017. Ces données cartographiées font ensuite l'objet d'une analyse de réseaux, permettant d'identifier, à l’aide d’indicateurs, les points nodaux, les hétérogénéités, etc. Il s'agit de la première étude de ce type pour cette région dans son ensemble. Jusqu'ici, seuls des travaux similaires sur le Togo, le Cameroun ou entre le Sénégal et la Mauritanie avaient été menés.
Plusieurs résultats ressortent de cette étude. Tout d'abord, le commerce de bétail en Afrique de l'Ouest concerne majoritairement les bovins (en nombre de trajets) et les ovins (en nombre d'animaux par trajet, 225 contre 42 pour les bovins). D'autre part, le transport de bétail s'effectue très majoritairement par camion (94 %), et varie de façon saisonnière, avec un pic autour de la Tabaski (nom donné, en Afrique de l'Ouest, à l'Aïd-al-Adha, fête musulmane au cours de laquelle les familles sacrifient des moutons).
Localisation géographique des principaux marchés du commerce du bétail en Afrique de l'Ouest
Source : Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest
Les flux de transport de bétail fluctuent d'une année sur l'autre, mais les principaux axes forment une structure assez stable dans le temps, selon un gradient majoritaire Nord-Sud allant des zones de production vers les zones de consommation. L'analyse montre aussi les rôles différenciés joués par les nœuds du réseau commercial, avec des marchés périphériques qui permettent de regrouper le bétail provenant des villages proches, et servant d'étapes intermédiaires vers des marchés hubs situés le long des corridors commerciaux, près des frontières ou dans les villes. On voit également le poids important de certains pays en tant que lieux de départ ou d'arrivée.
Selon l'auteur, cette analyse confirme la pertinence de l'investissement dans les infrastructures de transport pour diversifier et fluidifier les axes, et ainsi faire baisser le prix des denrées. Elle souligne également l'intérêt de ce type d'approche pour gérer des maladies animales et étudier l’exposition des réseaux commerciaux aux risques sécuritaires.
Nombre de trajets commerciaux de bétail selon l'origine et la destination, 2013-2017
Source : Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest
Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective
17:11 Publié dans Mondialisation et international, Production et marchés, Territoires | Lien permanent | Tags : commerce, géographie, afrique de l'ouest | Imprimer | |
13/10/2020
L'Organisation internationale pour les migrations publie un rapport sur la relation entre mobilités et agriculture en Afrique de l'Ouest
Dans un contexte de changement climatique et de dégradation de l'environnement, et alors que l'agriculture est le principal employeur en Afrique de l'Ouest, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a publié un rapport sur les bénéfices d'une transition vers l'agro-écologie et les liens avec les décisions de migrer. Bien que celles-ci soient influencées par divers facteurs, les auteurs voient dans la transition agro-écologique un levier d'amélioration et de diversification des moyens de subsistance, afin que la mobilité, notamment au sein des communautés marginalisées, résulte d'un choix plutôt que d'une nécessité. Le rapport décrit également les obstacles à une telle transition, notamment en matière d'accès à la terre, à l'eau et aux soutiens publics, de risques climatiques, mais aussi de comportements des producteurs et des consommateurs.
Source : OIM
13:00 Publié dans Agriculteurs, Environnement, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : agro-écologie, migrations, afrique de l'ouest | Imprimer | |
05/07/2019
Les enjeux qualitatifs de la production de poisson fermenté en Afrique de l'Ouest
Une revue de littérature, publiée dans le numéro de mai 2019 des Cahiers Agricultures, traite de la conservation du poisson par fermentation, en Afrique de l’Ouest, et des défis qui en résultent en matière de qualité des produits. Le poisson, notamment fermenté, constitue la principale source de protéines animales dans cette région, en particulier au Bénin, en Côte d'Ivoire et au Sénégal. Mis en œuvre dans le cadre d'activités artisanales, le traitement post-capture et le stockage reposent sur des procédés traditionnels et peu coûteux tels que le salage, le séchage ou la fermentation, aboutissant à un produit final dont la qualité est très variable.
Cet article propose des pistes d'amélioration ciblant la diversification des techniques de fermentation : utilisation de micro-organismes déjà présents dans le poisson pour initier le processus, bactéries lactiques issues de la fermentation de céréales, caractérisation de levures d'intérêt par écologie microbienne, etc. Cela permettrait le développement d'une production à grande échelle mais requerrait des efforts en termes de recherche, d'amélioration des procédés et de développement de la formation, ainsi que des actions collectives et d'appui à la commercialisation.
Source : Cahiers Agricultures
13:21 Publié dans Alimentation et consommation, Mondialisation et international, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : afrique de l'ouest, poisson, poisson fermenté | Imprimer | |
08/06/2018
Économie alimentaire et emploi en Afrique de l'Ouest
La Note ouest-africaine de l'OCDE d'avril 2018 aborde les activités agricoles et non agricoles contribuant à l'économie alimentaire en Afrique de l'Ouest, dans leurs dimensions spatiale, rurale, urbaine et démographique. Elle s’intéresse particulièrement aux jeunes et aux femmes.
Les données microéconomiques et sur l'emploi utilisées dans l'étude proviennent des enquêtes de la Banque mondiale (LSMS-ISA). Elles couvrent le Burkina Faso, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Côte d'Ivoire et le Sénégal, qui représentent à eux seuls 82 % de la population de la région. Pour les pays restants, des modélisations ont été effectuées à partir des données de l'Organisation internationale du travail. La diversité, le niveau d'agrégation et la fiabilité des données limitent néanmoins la portée de l'analyse.
Pourcentage et nombre de personnes exerçant un emploi dans l'économie alimentaire
Source : OCDE
Selon les auteurs, les pays de la région qui disposent du PIB par habitant le plus élevé ont un niveau d'urbanisation plus important et une part d'emplois agricoles et alimentaires plus faible, ce qui révèle un processus de transformation structurelle. L'économie alimentaire, qui représente 66 % de l'emploi total de la région, reste en moyenne dominée par l'agriculture (78 % des emplois), suivie de loin par la commercialisation (15 %), la transformation (5 %) et la restauration hors domicile (2 %). La distribution spatiale montre que la première est essentiellement rurale, les autres étant urbaines, ou rurales et urbaines. Derrière ces données agrégées, les pays se caractérisent toutefois par des situations variées : par exemple, au Mali, l'agriculture représente 98 % de l'emploi, alors que ce taux est de 78 % au Ghana.
Le profil d'activité des jeunes (15-24 ans) employés dans le secteur alimentaire varie selon les pays, le milieu (rural ou urbain) et le genre. L'absence d'opportunités dans d'autres secteurs de l'économie explique qu'ils soient majoritairement employés en milieu rural. Par ailleurs, 51 % des emplois alimentaires sont occupés par des femmes, en grande partie dans les activités non agricoles : 83 % dans la transformation, 71 % dans la commercialisation et 88 % en restauration hors domicile. Selon les auteurs, le poids des jeunes et des femmes dans l'économie alimentaire de cette région justifierait des mesures pour faciliter leur insertion dans des activités non agricoles, sources d'opportunités et de diversification des revenus.
Hugo Berman, Centre d'études et de prospective
Source : OCDE
10:27 Publié dans Agriculteurs, IAA, Mondialisation et international, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : afrique de l'ouest, emplois, agriculture, commercialisation, transformatio, restauration, rural, urbain | Imprimer | |
06/05/2016
Changement climatique et production de cacao en Afrique de l'Ouest
70 % de la production mondiale de cacao (Theobroma cacao) a lieu dans la zone géographique s'étendant de la Sierra Leone au sud du Cameroun. Un article publié dans Science of The Total Environment explore la vulnérabilité de cette production au changement climatique, en particulier sous le scénario intermédiaire (RCP 6.0) du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Pour ce faire, les effets sur les variables climatiques les plus critiques ont été étudiés : la température maximum atteinte dans l'année, la pluviométrie totale annuelle, le nombre de mois consécutifs avec des précipitations inférieures à 100 mm, et la différence entre les précipitations et l'évapotranspiration totales.
Cartes représentant les conditions climatiques propices pour le cacao en Afrique de l'Ouest sous le climat actuel et en 2050 (relatif, %). Les zones en rouge représentent les zones de production.
Au chapitre des résultats, la température maximum en saison sèche deviendrait une limite équivalente, voire plus importante, que la disponibilité de l'eau à l'horizon 2050. De plus, les régions les plus vulnérables sont les zones de transition forêts-savane au Nigeria et dans l'est de la Côté d'Ivoire. Les auteurs soulignent la nécessité de mise en œuvre de stratégies d'adaptation (ex : arbres pour créer de l'ombre), et des changements possibles des zones de production pour compenser les pertes potentielles, cependant avec un risque de déforestation.
Source : Science of The Total Environment
09:38 Publié dans Climat | Lien permanent | Tags : cacao, changement climatique, afrique de l'ouest | Imprimer | |