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27/05/2014

Articulation de la PAC et de la DCE – Rapport de la Cour des comptes européenne

Dans un rapport publié en mai 2014, la Cour des comptes européenne (ECA) pose la question suivante : « les objectifs de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE) ont-ils été pleinement pris en compte dans la PAC ? ». L'ECA considère l'articulation entre la PAC et la DCE comme partielle, bien que les mesures en place aient un effet positif quant à l'atteinte des objectifs en termes de quantité et de qualité de l'eau.

L'ECA a recouru à une analyse bibliographique des textes de la Commission européenne et de l'Agence européenne de l'environnement, à des audits dans sept pays membres dont la France (bassin versant Loire-Bretagne) et à un sondage conduit auprès de 140 organismes de conseils travaillant avec les agriculteurs.

L'ECA s'est penchée sur plusieurs points :

  • la structure de la DCE, plus particulièrement des programmes de mesures (déclinaison en actions concrètes – échéancier, montage financier – pour atteindre les objectifs DCE à l'échelle du bassin hydrographique), dont les difficultés de mise-en-œuvre (retard) affaiblissent la bonne intégration des problématiques qualitatives et quantitatives liées à l'eau dans la PAC ;

  • la structure de la PAC dont la conditionnalité des aides et le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) ont un impact positif sur cette articulation mais ne sont pas exploités dans toute leur potentialité. Le rapport souligne l'absence de mesures en lien avec l'utilisation des pesticides et du phosphore, des faiblesses dans les procédures d'autorisation pour l'irrigation (permis, mesure du volume prélevé et adéquation avec le volume autorisé), dans le cadre des bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE), une faible utilisation des fonds dédiés à la question de l'eau (fonds supplémentaires alloués lors du bilan de santé, 1,3 milliard d'euros dont 17,5% en moyenne sont mobilisés), des mesures dans les programmes de développement rural (PDR) pouvant avoir des effets collatéraux négatifs sur la ressource en eau qui ne sont pas étudiés ex ante, etc.

Le document contient aussi la réponse de la Commission européenne au rapport de l'ECA. Un paragraphe est axé sur la nouvelle programmation 2014-2020 en lien avec le nouveau règlement de développement rural : l'eau y est explicitement présentée comme un domaine prioritaire, des conditions particulières pour l'aide à l'investissement (irrigation) sont détaillées, etc.

L'ECA conclut par le besoin de mieux intégrer les objectifs DCE dans les outils actuels de la PAC, mais aussi d'en créer de nouveaux avec une plus grande ambition en termes d'impacts sur la qualité et la quantité de la ressource en eau. Des recommandations sont également formulées pour les États membres (par exemple pénalités en cas de non-respect des objectifs) et la Commission européenne (par exemple des conditions minimum à respecter pour être éligible au FEADER, améliorer les dispositifs de suivi, la base de données Water Information System for Europe - WISE).

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Cour des comptes européenne

15:41 Publié dans 4. Politiques publiques, Environnement, PAC | Lien permanent | Tags : pac, dce |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/05/2014

Production d'énergie à partir de biomasse à l'horizon 2050 au Royaume-Uni

Des chercheurs du Tyndall centre for climate change research (université de Manchester) ont réalisé des scénarios à l'horizon 2050 afin d'évaluer la biomasse disponible pour répondre à la demande énergétique du Royaume-Uni. D'après leur résultats, la biomasse mobilisable sur leur territoire pourrait répondre à 44% des besoins, sans impact sur le système alimentaire.

En termes de méthodologie, un modèle d'affectation des ressources a été développé, représentant les dynamiques au niveau de l'approvisionnement en biomasse et les interactions possibles. Il permet de faire un bilan énergétique de type « offre-demande » et d'en déduire d'éventuels besoins en importations. Parmi les paramètres, sont pris en compte l'utilisation et la disponibilité des terres, trois catégories de biomasse et leur potentiel au niveau local. Sont ainsi distingués a) les cultures (dont celles à but énergétique), b) les résidus issus de la forêt, de l'agriculture et des industries, et c) les déchets.

Quatre scénarios sont retenus :

  • « food focus » où l'attention est portée sur l'amélioration de la sécurité alimentaire et l'auto-suffisance via, par exemple, l'augmentation de la productivité des cultures, la diminution du gaspillage alimentaire, une réduction des importations, etc. ;

  • « economic focus » où le développement économique est l'objectif central (expansion des zones urbanisées, de la forêt, mobilisation des résidus forestiers, etc.) ;

  • « conservation focus » où la protection des ressources est prioritaire (restriction sur l'urbanisation, utilisation limitée des résidus agricoles et forestiers pour le débouché énergie, moindre production de déchets, etc.) ;

  • « energy focus » où le secteur bioénergie se développe (augmentation des surfaces dédiées aux cultures énergétiques, de l'utilisation des résidus, etc.).

Le graphique ci-dessous présente les principaux résultats de disponibilité par type de biomasse et par scénario.

biomasse,royaume-uni

  Source : Energy Policy

Cette étude explore donc le potentiel énergétique de la biomasse afin de répondre aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'augmentation de la part d'énergies renouvelables au Royaume-Uni. À l'horizon 2050, pour répondre à la demande, les chercheurs concluent à des contributions variables des trois catégories de biomasse : une part relativement constante des résidus (6,5%), un fort potentiel pour les déchets (autour de 15,4%) et une participation d'environ 22% de la biomasse cultivée et des cultures énergétiques aux énergies renouvelables.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Energy Policy, Volume 68, mai 2014, pages 1-14

Politique agricole commune et biodiversité : quelles aides publiques en faveur de l'agriculture à Haute Valeur Naturelle ?

C'est la question à laquelle l'Institute for european environmental policy (IEEP) et le European Forum on Nature Conservation and Pastoralism (EFNCP) ont tenté de répondre dans une étude publiée en mai 2014. Le terme de « Haute Valeur Naturelle » (HVN), concept né dans les années 1990, désigne les formes d'agriculture abritant une riche biodiversité.

Les évolutions du secteur agricole, sous le double mouvement d'intensification et d'abandon de certaines terres, ont entraîné la perte de nombreux habitats et d'espèces d'intérêt communautaire et continuent de les menacer. Alors que l'UE s'est fixée des objectifs pour 2020 en matière de biodiversité, cette étude entend tirer des enseignements des politiques publiques existantes pour l'élaboration de celles à venir.

Les auteurs se livrent en premier lieu à un recensement et à une analyse des politiques environnementales et des mesures de la politique agricole commune (PAC) ayant une influence sur l'agriculture à haute valeur naturelle. Si un nombre important d'habitats d'intérêt liés à des activités agricoles sont concernés par Natura 2000, il apparaît que cette approche « conservatoire » n'est pas suffisante, une large proportion d'habitats menacés se trouvant également hors de ces zones. Concernant les versements liés à la PAC, les auteurs constatent que les exploitations « HVN » sont en général assez dépendantes des soutiens perçus, tout en en bénéficiant moins que la moyenne de l'ensemble des exploitations.

En s'appuyant ensuite sur des études de cas et sur une analyse des coûts de restauration des milieux dégradés, l'étude propose des fourchettes d'estimation de financements supplémentaires pour maintenir, voire restaurer certains milieux dégradés, via les outils de la PAC.

En conclusion, les auteurs rappellent, à destination des États membres, quelques points de vigilance dans la mise en œuvre de la PAC 2014-2020. Ils attirent particulièrement l'attention sur les critères d'éligibilité des soutiens publics qui, selon leur nature et leurs seuils, incluront plus ou moins largement les formes d'agriculture HVN.

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : IEEP

15:30 Publié dans Environnement, PAC | Lien permanent | Tags : pac, biodiversité, hvn |  Imprimer | | | | |  Facebook

25/04/2014

Biodiversité : l'UE encadre l'accès aux ressources génétiques en application du protocole de Nagoya

L'UE a ratifié le protocole de Nagoya et s'est dotée d'un cadre législatif pour sa mise en œuvre sur le territoire européen. Le règlement sur l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation a en effet été adopté par le Conseil le 14 avril, après avoir eu l'aval du Parlement européen par une très large majorité.

Le Protocole de Nagoya, adopté en 2010, constitue le troisième pilier de la Convention des Nations unies sur la Diversité Biologique, les deux autres étant la conservation et l'utilisation durable de cette diversité. Il a pour but de réguler la manière dont les chercheurs et les entreprises utilisatrices de matériel génétique ont accès à ces ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles qui leur sont associées.

Pour l'UE, l'un des enjeux identifiés dans la proposition de la Commission est de sécuriser l'accès aux ressources génétiques à l'avenir, et d'encourager la R&D et l'innovation dans le domaine des produits et des services axés sur la nature. En effet, un très grand nombre d'acteurs est concerné par l'utilisation de ces ressources, allant de la recherche académique aux entreprises de secteurs tels que la génétique animale et végétale, l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique ou les cosmétiques.

Ces utilisateurs seront désormais tenus de s'assurer que l'accès aux ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles associées aux ressources utilisées est conforme aux dispositions légales applicables et que les avantages qui en découlent sont partagés de manière juste et équitable. Le règlement prévoit par ailleurs des mesures destinées à favoriser les chercheurs poursuivant des fins non commerciales et les PME.

La France présente la spécificité d'être concernée à double titre. D'une part, elle est utilisatrice de ces ressources à travers des acteurs majeurs de la recherche et de l'industrie dans ces domaines. D'autre part, elle est également fournisseur de ressources, en raison de la richesse de sa biodiversité, en particulier dans les régions d'outre-mer. Le dispositif juridique français sera complété par la loi relative à la biodiversité, présentée en Conseil des Ministres le 26 mars 2014.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Conseil européen

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16/04/2014

FAO – Données sur la couverture végétale de la planète

En mars, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié une nouvelle base de données appeléeGlobal Land Cover SHARE (GLC-SHARE). Elle rassemble des données sur le couvert végétal et repose sur une grande diversité de sources dont les informations ont été harmonisées selon la norme établie par la FAO et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) (Land Cover Classification System).

Le schéma ci-dessous en montre les principaux résultats. Cet outil pourrait servir au suivi de l'évolution de l'occupation des sols, des impacts du changement climatique par exemple.

GLC-SHARE distribution of land cover types

FAO-couverture-sols.JPG

Source : FAO

13:36 Publié dans Environnement, Forêts Bois, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : occupation du sol, fao |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/03/2014

Les PPSE, paiements pour préservation des services écosystémiques

Le mercredi 5 mars s'est tenue une conférence visant à présenter la première publication sous le format Les cahiers de Biodiv'2050 de la Mission Économie de la biodiversité. Cette étude propose un changement de perspective sur les paiements pour services environnementaux. Le glissement s'opère de deux manières : par un changement de terminologie (passant de paiements pour services environnementaux à paiements pour préservation des services écosystémiques, PPSE), mais aussi par un choix de gouvernance collective, inspiré des travaux d'Elinor Ostrom (gouvernance des biens communs). Au-delà de ce cadre conceptuel, les défis pour l'action et des recommandations sont aussi formulés, comme la transition d'une logique d'indemnisation des surcoûts à celle d'investissement pour assurer un changement structurel.

Source : Mission Économie de la biodiversité

11:53 Publié dans Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/03/2014

Un nouveau système satellitaire pour mieux anticiper les précipitations

Un nouveau satellite a été lancé le 28 février 2014 au Japon dans le but de mieux observer et anticiper les précipitations et les événements extrêmes (tempêtes, inondations, typhons, etc.). Il fait partie de la mission Global Precipitation Measurement (GPM), une collaboration entre la Nasa, agence spatiale américaine, et la JAXA, agence japonaise d'exploration spatiale, avec la participation d'autres agences – européenne et indienne notamment.

 

GPM_Constellation.png

Ce nouveau système fait suite à la Tropical Rainfall Measuring Mission qui avait été lancée en 1997, mais qui se limitait aux zones tropicales. GPM, qui couvrira la planète du cercle polaire arctique à celui de l'antarctique, est basé sur une constellation de satellites tout autour de la planète et sur de nouveaux radars. Ces derniers ont une meilleure sensibilité, détectant à la fois les pluies faibles, les fortes précipitations et la neige. Ils permettent également une observation en 3D de la structure des précipitations, et donc d'accéder à la composition interne des nuages.

GPM doit ainsi permettre une meilleure prévision des quantités de pluie à venir, notamment pendant les événements climatiques extrêmes. Les données seront accessibles dans le monde entier, quasiment en temps réel. Une carte globale des précipitations sera établie toutes les trois heures. Ce nouveau système d'observation global unifié a vocation à aider les décideurs à mieux gérer leurs ressources en eau, et sera sans doute utilisé par les agriculteurs eux-mêmes pour la prévision de leurs opérations agricoles.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Precipitation Measurement Missions

21/02/2014

Santé animale dans l'Union européenne : le projet PROHEALTH

PROHEALTH, projet européen sur la santé et la durabilité des systèmes d’élevages de monogastriques, vient de se mettre en place pour 5 ans, sous la coordination du professeur Steve Homans, de l'université de Newcastle (Royaume-Uni). Il réunit 22 partenaires, dont deux unités de recherche françaises (Inra), des laboratoires de recherche académique, des partenaires industriels et des PME. PROHEALTH s'intéressera aux maladies des porcs et des volailles (poulets de chair, poules pondeuses et dindes) et explorera de nouvelles voies pour améliorer la santé des animaux, la qualité de la production et limiter son impact sur l’environnement tout en préservant la rentabilité des élevages et des filières. À terme, l'objectif de cette initiative public/privé est de mettre au point des stratégies d’amélioration et de contrôle efficaces en santé animale, et de diminuer les pertes liées aux maladies pour améliorer la production européenne de protéines animales.

Source : Inra 

06/02/2014

Marchés publics : la Directive ouvre la porte aux critères éthiques et environnementaux

Avec la nouvelle Directive européenne votée par le Parlement européen, les pouvoirs publics ne seront plus contraints de choisir leur fournisseur uniquement sur la base du prix le plus bas. Ils pourront désormais favoriser l’achat de produits respectant des critères éthiques ou environnementaux.

Le principal changement réside dans la possibilité de faire référence aux caractéristiques « immatérielles » des produits, telles que les conditions de production : modalités durables de production, respect des normes environnementales, respect des réglementations internationales du travail, etc. De plus, la directive permet à présent de se référer à des écolabels. Elle autorise aussi explicitement la mention des principes du commerce équitable, tels que l’exigence d’un prix minimum et le versement d’une prime pour projets collectifs d'intérêt général, dans les appels d’offres publics.

La directive entrera en vigueur en mars 2014. Les États membres ont 2 ans pour la transposer en droit national.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Parlement européen

13/01/2014

La sécurité liée à l'eau : gestion des risques et arbitrages

La « sécurité liée à l'eau » fait référence à une gestion de la ressource de manière à ce qu'elle soit disponible en quantité et en qualité suffisantes sans risque pour les différents usages (alimentation en eau potable, écosystèmes, activités économiques), en se protégeant à un coût socialement acceptable des risques associés (épidémies, inondations, etc.). L'étude du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) développe une approche originale, portée par l'OCDE, avec des exemples de réalisations en France, en particulier dans le secteur agricole.

L'idée est de regarder tant « l'arbitrage entre les risques, tous usages confondus, qui consiste à identifier les enjeux prioritaires pour le pays et le bassin », que « l'arbitrage entres usages de l'eau face à un risque particulier ». On peut retenir deux grandes conclusions pour la France : un arbitrage par les usages de l'eau plutôt que par les risques ; une politique de gestion de l'eau jouant sur la complémentarité des instruments économiques et réglementaires.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Commissariat Général au Développement Durable

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Synthèse de la conférence "Water in the Anthropocene" : état de l'art et perspectives pour la recherche

Suite à la conférence intitulée Water in the Anthropocene du Global Water System Project à Bonn en 2013, la revue Current opinion in environmental sustainability a publié un numéro complet sur l'eau douce, ainsi que sur le rôle de l'Homme dans la modification du cycle de l'eau aujourd'hui et demain. Les articles sont regroupés en trois thèmes :

- l'état actuel et les défis à venir des systèmes hydriques, avec, entre autres, une rétrospective sur les scénarios sur l'eau mobilisés dans les modèles pour réaliser des projections en lien avec la Water Futures and Solutions Initiative ;

- les différentes échelles de gestion de l'eau, avec un point sur le concept de nexus qui permet de regarder les interactions entre l'eau, l'énergie et l'alimentation, voire aussi l'utilisation des terres ; une vision intégrée structurant les enjeux de chaque domaine en prenant en compte les effets collatéraux des décisions sur d'autres variables que la variable cible ;

- l'équilibre entre les besoins des Hommes et ceux de l'environnement, thème dans lequel sont étudiés la perception de la nature en lien avec la sécurité liée à l'eau et la gouvernance, ainsi que le rôle de la notion de service écosystémique comme élément d'aide à la décision entre différentes options de gestion de la ressource en eau.

Une des conclusions de cette série d'articles est la nécessité de dégager des objectifs clairs à destination des gestionnaires de l'eau, ce qui nécessite une plus grande finalisation d'une recherche au carrefour de plusieurs disciplines. L'objectif est donc de faciliter le passage du discours académique à l'action, malgré la complexité des interactions entre les enjeux liés à la ressource en eau : quantité, qualité, protection des écosystèmes, développement technologique, économie, normes sociales, etc.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Global Water System Project

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23/12/2013

Rôle des insectes dans la qualité de l'eau

La thèse, soutenue début décembre par André Franier, met en évidence le rôle de deux insectes communs des cours d'eau au Nord de la Suède, les plécoptères et les trichoptères, sur la qualité de l'eau. En décomposant les feuilles tombées à l'automne, ils libèrent des nutriments pour d'autres organismes, ces insectes étant eux-mêmes contributeurs via la chaîne trophique. Ainsi, toute perturbation du milieu, changement hydromorphique (canalisation) ou de la composition chimique (fertilisation à proximité des cours d'eau), qui affecterait ces populations d'insectes, impacterait aussi indirectement la qualité des cours d'eau. Ce travail illustre les liens complexes entre fonctionnement des écosystèmes et celui des cours d'eau, en se concentrant sur un maillon de petite taille.

Source : ADIT Bulletins électroniques

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17/12/2013

Science agronomique, conseil et formation : une nouvelle donne agroécologique ?

L'Association française d'agronomie consacre le numéro de décembre 2013 de la revue Agronomie, Environnement & Sociétés au conseil et à la formation en agronomie. Faisant écho au projet agroécologique lancé par le ministère de l'Agriculture, il s'agit d'y aborder « les conséquences que la mise en œuvre de la transition proposée par les politiques française et européenne peut avoir pour ceux qui, demain, formeront, conseilleront, accompagneront les agriculteurs vers une agriculture doublement performante ».

Le métier de conseiller évolue pour « intégrer un raisonnement à l’échelle du système de culture » et « aider l’agriculteur à se projeter dans une approche plus stratégique de la conduite des cultures ». Dans les lycées agricoles et les écoles d'agronomie, cursus, contenus et méthodes des formations initiales s'ouvrent de plus en plus aux situations réelles de travail. L’enseignement en mode projet, par exemple dans le cadre de l’action 16 du plan Ecophyto, permet « aux élèves d’apprendre et de toucher du doigt ce que signifie pour un agriculteur d’être dans une démarche d’innovation (prise de risque, exploration et test, recherche d’information auprès des pairs par exemple) ».

Mais ces développements récents, illustrés sur des terrains et dans des cadres pédagogiques variés (agriculture de conservation, riziculture, recherches-actions, formations de conseillers, programmes Casdar, RMT, etc.), méritent aussi d'être replacés dans une histoire plus longue. Le dossier revient ainsi utilement sur les enseignements de la première « relance agronomique » dans les années 1980.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Agronomie, Environnement & Sociétés

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16/12/2013

Les régimes alimentaires révèlent la place de l'Homme dans la chaîne trophique

Les chaînes alimentaires ont été décrites pour de nombreuses espèces et au sein de divers écosystèmes. Pour la première fois, c'est la place de l'Homme au sein de la chaîne trophique qui a été calculée dans une étude originale de chercheurs français de l'IRD, de l'Ifremer et d'AgroCampus Ouest. Ces derniers ont utilisé des données de la FAO sur la consommation humaine (type et quantité de nourriture) pour la période 1961-2009 et dans 176 pays. Ils ont ensuite calculé un « indice trophique humain », sachant que ce type d'indice est compris entre 1 (celui des plantes ou du plancton) et 5 (celui d'un requin ou d'un ours polaire par exemple). Publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, l'étude montre que du point de vue de l'alimentation, l'Homme n'est pas un super-prédateur : son indice trophique global est de 2,21 (soit un chiffre semblable à celui du porc ou de l'anchois).

Indice trophique humain à travers le monde

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Source : Proceedings of the National Academy of Sciences

Lecture : Plus l'indice est élevé, plus la consommation de viande et poisson est élevée.

Les auteurs ont également analysé les différences de régimes alimentaires dans le temps et dans l'espace. Ils ont montré que l'indice trophique humain s'est accru au cours du temps (+3% depuis 1961), en lien avec des régimes alimentaires de plus en plus carnés. Par ailleurs, les indices trophiques humains varient selon les pays, entre 2,04 pour le Burundi et 2,57 pour l'Islande, ce qui reflète d'importantes différences dans les régimes alimentaires, notamment dans la part de viande et de poisson. Malgré cette diversité, les chercheurs ont pu dégager cinq grands groupes de pays ayant des tendances alimentaires similaires. Enfin, ils ont trouvé un lien significatif entre l'indice trophique humain et certains indicateurs de développement de la Banque mondiale.

Les auteurs souhaitent maintenant prolonger cette étude en mesurant l'impact des régimes alimentaires humains sur les écosystèmes, en convertissant la consommation humaine en production primaire nécessaire, et tout en rappelant que l'impact de l'Homme sur les écosystèmes ne se limite pas à la dimension alimentaire (pollutions, destruction d'habitats, etc.).

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Sources : PNAS, Le Monde


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13/12/2013

World Energy Outlook 2013 (WEO) : focus sur les biocarburants et le Brésil

Publié en novembre 2013, ce rapport actualisé chaque année présente des projections à l'horizon 2035 des tendances en termes de production, de demande et d'échanges dans le secteur de l'énergie. Les résultats présentés ci-dessous correspondent au scénario « Nouvelles politiques », qui est le scénario central du WEO reposant sur une approche tendancielle incluant les politiques publiques mises en place ou annoncées par les différents gouvernements.

Parmi les grandes conclusions de ce rapport, ressort le rôle stratégique à venir du Moyen-Orient pour répondre à la demande en pétrole brut à partir de 2020 ; un rôle masqué jusqu'à cet horizon par l'exploitation des sables bitumeux au Canada, des gaz de schistes aux États-Unis, la production de pétrole offshore extrait à grande profondeur et de gaz naturel liquéfié.

Concernant les biocarburants, la demande devrait tripler d'ici 2035, représentant alors 8% de la demande en carburants dans le secteur des transports. Les biocarburants avancés devraient être déployés sur les marchés après 2020 et représenter 20% de l'offre en biocarburants à l'horizon 2035. Quant aux subventions pour ce secteur, elles devraient se maintenir.

Le rôle du Brésil est aussi détaillé. Second producteur mondial de biocarburants, surtout d'éthanol à partir de canne à sucre, sa production devrait tripler d'ici 2035, répondant alors au tiers de sa demande intérieure en carburants dans le secteur routier. De plus, les exportations nettes brésiliennes représenteront près de 40 % du commerce mondial de biocarburants. Cette augmentation de la production soulève la question des surfaces mobilisables sans atteinte à l'environnement, suffisantes selon l'International Energy Agency.

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Source : International Energy Agency

Le focus fait sur le Brésil souligne ses performances énergétiques, ainsi que sa production à venir via ses récentes découvertes en mer, qui vont le conduire à devenir un des exportateurs majeurs de pétrole. Le secteur énergétique brésilien restera un des moins intensifs en carbone grâce à une forte mobilisation des ressources renouvelables : hydroélectricité, éoliennes mais aussi l'électricité produite à partir de bioénergie. Le gaz naturel jouera aussi un rôle important.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : International Energy Agency