04/09/2012
Impact de l'accumulation de nanoparticules dans le sol
Une équipe de recherche californienne a constaté que l'accumulation de certaines nanoparticules (oxyde de zinc et de cérium principalement) dans les sols cultivés pouvait avoir un impact non négligeable sur les productions végétales et en particulier sur le soja, particulièrement sensible. Une expérience de culture de soja en serre sur un sol contenant ces deux métaux a démontré que l'oxyde de zinc se concentrait dans les parties comestibles de la plante et que le cérium inhibait la croissance de la plante. L'accumulation de nanoparticules dans le sol peut avoir différentes origines, dont les moteurs diesel d'utilisation courante dans les campagnes.
L'étude des nanotechnologies est active au niveau national. L'Agence nationale de la recherche consacre son cahier de juillet 2012 à cette thématique et a financé 62 projets de recherche sur cette thématique depuis 2005.
Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective
Sources : PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America)
11:37 Publié dans Agronomie, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
03/09/2012
Etude collective Inra : les cultures intermédiaires et leurs rôles dans les bilans d'eau, d'azote et autres services écosystémiques
Le 28 juin a eu lieu le colloque de restitution de l'étude Réduire les fuites de nitrates au moyen des cultures intermédiaires, commanditée par les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie, et réalisée par l'Inra. Cette étude vise à fournir aux pouvoirs publics un ensemble actualisé de connaissances et références agronomiques sur les conditions d'efficacité des cultures intermédiaires pour la réduction des fuites de nitrates et plus généralement sur le rôle des cultures intermédiaires dans les bilans d'eau, d'azote et autres services écosystémiques, et ce dans différents contextes pédoclimatiques. Elle doit en effet contribuer à préparer le 5e programme d'action de réduction des teneurs en nitrates des eaux (démarrage en 2013).
Après une analyse bibliographique de près de 800 références scientifiques, les chercheurs ont conclu que les cultures intermédiaires étaient efficaces, « dans la plupart des situations testées, pour réduire la lixiviation et la concentration nitrique de l'eau de drainage, avec un taux de réduction généralement supérieur à 50% », les effets étant toutefois variables en fonction du contexte pédoclimatique et du système de culture. L'impact de la culture intermédiaire sur la culture suivante (en termes de rendements) est généralement positif, avec là encore une importante variabilité des résultats, sauf pour les légumineuses qui ont toujours un effet favorable. L'implantation d'une culture intermédiaire représente toutefois un coût pour l'agriculteur (semence, main-d'oeuvre, etc.) estimé entre 54 et 110 euros/ha.
L'étude bibliographique a été complétée par une analyse par simulation dans différents contextes agronomiques et pédoclimatiques (types de sol, successions de cultures, modes de gestion de l'interculture, types de cultures intermédiaires, dates d'implantation de ces couverts, etc.) qui confirment les conclusions de la bibliographie.
Les auteurs précisent qu'il existe toutefois un besoin d'approfondissement de certaines connaissances (impacts des cultures intermédiaires sur les bioagresseurs, optimisation des itinéraires techniques et aide à la décision, etc.).
Les résultats de l'étude ont donné lieu à un résumé, une synthèse, un rapport et des présentations qui sont disponibles sur le site.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
11:31 Publié dans Agronomie, Climat, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
29/06/2012
Rapport de la Cour des comptes européenne sur le système de contrôle des produits bio
Alors que le marché des produits biologiques a pris de l'ampleur ces dernières années, la Cour des comptes européenne (CCE) vient de sortir un audit sur l'efficacité du système de contrôle de la production biologique : les organismes concernés par le contrôle et leur façon d'exercer leurs responsabilités. Le document conclut sur l'existence de certaines faiblesses dans le système de contrôle de la production sous certification biologique : certifications inadéquates, application inégale des sanctions vis-à-vis des non conformités de production, pas d'informations suffisantes sur la régularité annuelle des contrôles, traçabilité des produits qui pourrait être mieux assurée notamment lors des passages aux frontières et pour les importations de pays tiers, etc. Les auditeurs de la CCE ont ainsi procédé à un exercice pour remonter la chaîne de production de 85 produits de différentes origines (dont la France). En trois mois, 60% des producteurs ont pu être identifiés, le reste n'étant pas possible à cause d'informations incomplètes. Au bout de 6 mois, 32% des produits ne pouvaient toujours pas être tracés jusqu'au producteur.
La CCE recommande de renforcer la supervision par les autorités nationales des organismes de contrôle, d'améliorer des échanges d'information entre États membres, de s'assurer du respect des règles de traçabilité des produits et d'accroître la surveillance de la Commission européenne sur les systèmes de contrôle nationaux. Le rapport ajoute également que la Commission européenne doit s'assurer des modes de contrôle et de supervision de la production biologique dans les pays tiers où la production biologique est déjà reconnue comme équivalente.
Thuriane Mahé, Centre d'études et de prospective
Source : Communiqué de presse du 26/6/2012, « Rapport spécial de la Cour des comptes européenne: Le système de contrôle de la production biologique », CCE.
14:58 Publié dans 2. Evaluation, Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent | Tags : bio | Imprimer | |
Expertise scientifique collective sur les flux d'azote liés aux élevages
Les ministères en charge de l'Agriculture et de l'Écologie ont demandé en 2010 une expertise scientifique collective (ESCO) à l'INRA pour « faire un bilan de l'état des connaissances scientifiques sur les flux d'azote en élevage et leur devenir, afin de mieux comprendre le rôle de l'élevage dans les pollutions liées à l'azote et d'identifier les leviers permettant de réduire les pressions de l'azote sur l'environnement ». Cette expertise, appuyée sur un corpus bibliographique de 1330 références biotechniques, économiques et sociales, vient de faire l'objet d'un rapport final.
Il en ressort notamment que la contribution de l'élevage aux émissions d'azote est importante et que la concentration des élevages favorise fortement les excédents d'azote. Pour améliorer l'efficience de l'azote au niveau de l'exploitation, les chercheurs soulignent l'importance des modalités de gestion des effluents d'élevage (bâtiment, stockage, épandage), et l'importance des prairies, du pâturage, des légumineuses et des CIPAN (cultures intermédiaires pièges à nitrate) qui recyclent efficacement l'azote.
Le traitement technologique des effluents d'élevage pourrait faciliter l'exportation de l'azote vers des régions non excédentaires et donc une meilleure répartition spatiale des apports en azote organique. Cette piste est toutefois insuffisamment étudiée aujourd'hui. Une autre piste pourrait être une relocalisation partielle des activités d'élevage, une approche toutefois difficile à mettre en œuvre et qui ne pourrait s'envisager qu'au cas par cas.
Concernant la mise en œuvre d'outils économiques, une politique de quotas (i.e. fixer un niveau maximal de surplus d'azote) présente le double avantage d'être efficace au niveau environnemental (si les quotas sont respectés) et de pouvoir être différenciée en fonction de la sensibilité des territoires. Mais elle pose le problème des coûts de transaction et de contrôle qui peuvent être très élevés.
Les auteurs mettent également en évidence quatre priorités de recherche, à savoir : la dynamique de l'azote au sein des systèmes de production ; le développement d'outils d'aide à la décision pour les éleveurs et leurs conseillers ; l'insertion territoriale des élevages et de leurs filières ; l'efficacité des politiques environnementales.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : Inra
14:44 Publié dans Enseignement et recherche, Environnement, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : élevage | Imprimer | |
28/06/2012
Portail des zones agro-écologiques
Un nouveau portail en ligne de la FAO et de l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués (IIASA), le portail des zones agro-écologiques (GAEZ), est un outil de planification servant à recenser les zones pouvant accroître leur production vivrière. Dans certaines régions, la FAO estime ainsi que la production actuelle est à 30-40 % de son potentiel, en particulier en Afrique subsaharienne.
Le premier pas déterminant pour intensifier durablement la production sera de combler les écarts de rendement qui continuent à affecter le secteur agricole dans de nombreuses régions du monde. En effet, les rendements céréaliers du continent africain ont longtemps tourné autour de 1,2 tonne l'hectare, contre un rendement moyen d'environ 3 tonnes l'hectare dans le monde en développement.
Ce nouveau portail en ligne de la FAO et de l'IIASA entend renforcer la capacité des planificateurs et des décideurs d'estimer les potentiels et la variabilité de la production selon différents contextes environnementaux et scénarios de gestion, prenant en compte notamment les conditions climatiques, les régimes de gestion, les disponibilités d'eau et les niveaux d'intrants.
Sources : FAO
Voir aussi la publication de Laurence Roudart
14:56 Publié dans Agronomie, Développement, Environnement, Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
24/06/2012
Vers un retour du cheval de trait en viticulture ?
Depuis quelques années, de plus en plus de viticulteurs font le choix de réintroduire le cheval comme outil de travail dans leur exploitation. On ne peut pas quantifier précisément le phénomène mais il prend de l'ampleur et concerne des surfaces non négligeables. Certains lycées agricoles commencent même à proposer des formations en attelage de chevaux. En Bourgogne, plus d'une dizaine de prestataires en traction animale sont installés au service des viticulteurs et plus de 200 ha y sont labourés à cheval. Plusieurs vignobles prestigieux ont fait le choix du cheval, sans pour autant communiquer sur cette pratique.
Le cheval peut être utilisé pour une diversité d'opérations (labour, désherbage, binage, épandage du fumier) ou encore pour transporter le raisin lors des vendanges. D'après ses partisans, il évite le tassement des sols. Dans les exploitations en agriculture biologique en particulier, où les passages sont très nombreux, la traction animale améliore l'aération du sol et l'accès à l'eau par les racines de la vigne. Elle offre également la possibilité d'accéder à des parcelles très pentues ou plantées en rangs très serrées, où le passage du tracteur est difficile. Elle peut aussi réduire le bilan carbone de l'exploitation.
En termes de performances économiques, les coûts de production en traction animale semblent légèrement supérieurs, en raison du besoin accru en main-d'œuvre et d'une vitesse de travail inférieure. En Bourgogne, les viticulteurs ont estimé que le surcoût dû à la traction animale correspondait « au prix d'un bouchon supplémentaire par bouteille de vin ».
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Sources : Aujourd'hui en France, 13 juin 2012, La Nouvelle République, 20 janvier 2012
14:31 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Agronomie, Environnement, Filières agricoles | Lien permanent | Imprimer | |
05/06/2012
Les prélèvements d'eau liés aux activités humaines (dont l'irrigation) contribueraient à l'élévation du niveau des océans
Une étude japonaise, parue dans la revue Nature Geoscience, tend à démontrer que l'utilisation de l'eau par l'homme affecte le niveau global des océans et pourrait avoir contribué pour 42% à l'élévation observée dans la seconde moitié du XXe siècle.
Jusqu'à présent, les scientifiques expliquaient la hausse du niveau des océans par des facteurs climatiques (expansion thermique, fonte des glaciers et calottes glaciaires, etc.). Mais ces facteurs ne contribuaient que pour 1,1 mm/an au 1,8 mm/an de hausse observée. Cette étude, modélisant les variations des flux et stocks de ressources en eau dues aux activités humaines, montre que ces dernières sont responsables d'une élévation du niveau des océans de 0,77 mm/an entre 1961 et 2003.
Si les réservoirs artificiels et barrages causent une baisse du niveau des océans en retenant une quantité importante d'eau sur les continents, l'utilisation croissante des eaux souterraines, notamment pour l'irrigation des terres agricoles, entraîne à l'inverse une élévation notable du niveau des océans car une grande majorité de cette eau « terrestre » rejoint ensuite les rivières puis les océans.
Les auteurs de l'étude soulignent que des incertitudes demeurent et qu'il serait nécessaire d'améliorer les simulations en approfondissant la représentation dynamique des eaux souterraines. Ils concluent que les pompages d'eau dans les nappes phréatiques, réalisés localement, n'en ont pas moins des conséquences globales, dont il conviendrait de tenir compte pour une gestion durable des ressources en eau.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
16:19 Publié dans Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
30/05/2012
Effets du changement climatique sur les ravageurs
En Suisse, le centre de recherche Agroscope a étudié les effets du changement climatique sur le comportement d'un insecte ravageur des pommiers et poiriers, le carpocapse. En partenariat avec MétéoSuisse, les travaux ont consisté à coupler des projections climatiques régionalisées pour 10 sites en Suisse, avec un modèle permettant de prévoir le développement des ravageurs.
Les résultats montrent que ces insectes seront plus nombreux et présents plus longtemps dans les cultures fruitières : développement plus précoce, apparition de générations supplémentaires, meilleures conditions de reproduction.
D'après les chercheurs, il est crucial de développer des stratégies de lutte durables. En particulier, ils mettent en garde sur l'utilisation accrue de pesticides qui pourrait contribuer à l'émergence de populations résistantes. D'après Jörg Samietz, chef du groupe Zoologie d’Agroscope, «davantage d'exploitations fruitières devront se convertir à la confusion sexuelle et la lutte avec les auxiliaires, les adversaires naturels des ravageurs, va prendre de l’importance.»
Fabienne Portet, Centre d'études et de prospective
Source : Agroscope
15:50 Publié dans 3. Prévision, Climat, Environnement, Filières agricoles | Lien permanent | Imprimer | |
10/05/2012
Perspectives de l'environnement à l'horizon 2050
Perspectives de l'environnement de l'OCDE à l'horizon 2050 est une exercice de projection sur les questions d'environnement au niveau mondial, réalisé par l'OCDE et l'Agence néerlandaise de l'environnement. Il offre un panorama large des principales tendances en cours et des conséquences de leur prolongement pour 4 grands enjeux environnementaux : changement climatique, biodiversité, ressource en eau et liens santé/environnement.
15:00 Publié dans 1. Prospective, 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
Territoire durable 2030
La mission prospective du MEDDTL (ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement) pilote le programme « Territoire durable 2030 » visant à « co-construire des scénarios de développement durable des territoires à l'horizon 2030 ». Initié en 2010, ce programme de prospective territoriale aborde « toutes les dimensions économiques, sociales, écologiques, climatiques, énergétiques et institutionnelles ».
La combinaison de deux types de facteurs, (1) déterminants territoriaux (caractéristiques en termes de gouvernance, foncier, formes économiques et sociales, etc.) et (2) niveaux de richesse produits ou existants sur les territoires (richesses économiques, naturelles et humaines) a conduit à construire quatre scénarios.
14:56 Publié dans 1. Prospective, Environnement, Territoires | Lien permanent | Imprimer | |
30/04/2012
Wal-Mart lance le suivi d'indicateurs de la durabilité des produits de ses fournisseurs
Après les indicateurs GlobalGAP de bonnes pratiques agricoles, de sécurité sanitaire et de bien-être des travailleurs dans l'agriculture, la grande distribution des pays anglo-saxons et leurs fournisseurs collaborent au sein du consortium privé The Sustainability Consortium pour mettre en place un système de suivi de l'impact sur la durabilité des produits de consommation de masse. Wal-Mart est la première entreprise du consortium à mettre en œuvre le suivi de ces indicateurs de durabilité dans sa chaîne d'approvisionnement.
Le groupement The Sustainability Consortium (TSC) regroupe des grandes entreprises de production et de distribution de produits de grande consommation soucieuses de bâtir des filières d'approvisionnement durables : Wal-Mart, Tesco, Ahold, Delhaize, Marks & Spencer côté distributeurs ; BASF, PepsiCo, McDonald's, Cargill, Unilever parmi beaucoup d'autres côté industriels. Des ONG comme le Fonds mondial pour la nature WWF participent au consortium pour assurer la crédibilité sociétale des indicateurs ; le département de recherche socio-économique LEI de l'Université de Wageningen aux Pays-Bas appuie le consortium dans la mise en place d'indicateurs de durabilité robustes d'un point de vue scientifique.
Après avoir construit ensemble des indicateurs, pour suivre l'impact sur la durabilité des opérations de production des entreprises qui fournissent les supermarchés partenaires du consortium, la phase pilote de mesure et de suivi des indicateurs vient d'être inaugurée par Wal-Mart. Cette initiative d'ordre privée se focalise sur les relations inter-entreprises (B2B) au sein de la filière et ne se traduit pas à l'heure actuelle par de la communication au consommateur final. Elle est à mettre au regard de l'initiative française, pilotée par les pouvoirs publics, d'affichage environnemental des produits de grande consommation visant au contraire à signaler au consommateur la valeur environnementale de leurs achats.
Source : LEI, Wageningen
Voir aussi : NESE, « Vers un affichage environnemental sur les produits alimentaires : contexte, enjeux et méthodes »
Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective
15:00 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
27/04/2012
Lancement officiel de la Plate-forme scientifique et politique intergouvernementale sur la biodiversité
Le secrétariat de l'IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services), qui rassemble plus de 90 pays pour étudier les questions scientifiques et politiques concernant la biodiversité et les services écosystémiques sur le modèle du GIEC, sera basé à Bonn.
Le budget (entre 5 et 13 millions de dollars US) reste à déterminer, un fonds doit être créé pour recevoir les contributions des Etats, des organisations internationales et du secteur privé.
Un panel interdisciplinaire de scientifiques doit être formé qui devra être indépendant.
Source : IPBES
15:01 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Environnement, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : biodiversité | Imprimer | |
05/04/2012
Regards sur la Terre 2012
Fruit d’une coopération entre l’AFD (Agence française de développement), l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) et le TERI (The Energy and Resources Institute), Regards sur la Terre décrypte chaque année la complexité des processus qui composent le développement durable. Cette année, l’ouvrage a pour thème Développement, alimentation, environnement : changer l’agriculture ?
La première partie dresse le bilan de l’année 2011 : retour sur les dates qui ont marqué l’avancée des connaissances et la construction de l’action dans les domaines du climat, de la biodiversité, des ressources naturelles, de la gouvernance, de l’énergie, de la santé ou du développement ; analyse des événements clés et des tendances émergentes, identification des acteurs majeurs, des enjeux et des perspectives.
Le Dossier 2012 analyse le retour de l'agriculture sur le devant de la scène internationale. Mais si l’évidence d’un besoin d’investissements massifs dans le secteur agricole est aujourd’hui reconnue, d’importantes controverses demeurent. L’agriculture peut-elle être un moteur du développement ? Peut-elle assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale qui vient de franchir le cap des 7 milliards d’individus ? Comment concilier la production agricole avec les exigences du développement durable ? Un nouveau modèle doit-il être inventé ? Entre intérêt récent des investisseurs, débat sur les modèles de productions inscrits dans des réalités physiques, climatiques, environnementales et sociales, et réflexion sur nos modes de consommation et d’alimentation, l’agriculture, qui cristallise tant les espoirs que les résistances à la mondialisation, est aujourd’hui plus que jamais un enjeu de gouvernance mondiale.
14:53 Publié dans Climat, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
21/03/2012
Scénarios de réduction des émissions agricoles aux horizons 2020 et 2050
Une conférence, organisée par la chaire économie du climat, s'est tenue le 1er mars à l'université Dauphine autour des travaux du comité Trajectoires 2020-2050. Vers une économie sobre en carbone, présidé par Christian de Perthuis. Ces travaux visent à « analyser les conditions pour « décarboner » l'économie à 2050 dans les meilleures conditions économiques et sociales ».
Le comité a étudié 3 scénarios cohérents avec les objectifs politiques français : deux scénarios de 20% de réduction de GES en 2020 (objectif Européen), et un scénario de 25% à 30% de réduction à 2020 (promu par les ONG).
Un sous-chapitre du rapport consacré à une trajectoire « vers une agriculture écologiquement intensive », explore les voies pour réduire les émissions agricoles tout en maintenant sa capacité de production, en valorisant les services environnementaux et en adaptant le secteur aux effets du changement climatique. Les trois scénarios, basés sur des projections de l'INRA et sur l'expertise des membres du comité, convergent à 2050 sur une réduction de 50% des émissions agricoles, mais divergent sur les efforts à fournir d'ici 2020 (-15% d'émissions si l'on prolonge les tendances passées, -20% en jouant sur des pratiques agricoles "bien connues" : diagnostics énergétiques, fertilisation raisonnée, diversification des assolements, introduction de légumineuses, techniques culturales sans labours, amélioration de l’efficience dans les consommations énergétiques et méthanisation à la ferme).
Le comité souligne également que la modification des régimes alimentaires, notamment la diminution des rations moyennes de viande et de produits laitiers (cf le scénario Afterres 2050 de Solagro), constitue un levier important.
En conclusion, la division par deux des émissions agricoles en 2050 « ne sera atteignable que si des incitations puissantes sont mises en place ». L'instauration à grande échelle de crédits carbone, telle que l'expérience des crédits légumineuses par Invivo, pourrait devenir « un élément décisif d’introduction du signal prix pour la réduction des émissions de gaz non CO2 d’origine agricole et lever simultanément un certain nombre de barrières financières ».
Fabienne Portet, Centre d'études et de prospective
15:08 Publié dans 1. Prospective, Environnement | Lien permanent | Tags : climat | Imprimer | |
Le marché des produits biologiques à l’horizon 2015
Le marché du bio en France a doublé de taille en 5 ans pour atteindre 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011. Le cabinet Xerfi dresse le panorama du secteur et en dessine les perspectives à l'horizon 2015.
La hausse constante de la demande en produits bio transformés incite de plus en plus d'industriels agroalimentaires à se lancer sur le créneau. De son côté, la grande distribution alimentaire continue d’étendre son offre bio, notamment à travers ses MDD (marques de distributeurs) et communique massivement sur ses prix bas. Enfin, les sociétés de restauration collective ont intégré des offres bio plus spécifiquement à destination des écoles, en lien avec l'objectif public de 20% de produits bio dans les menus des établissements publics en 2012. Du côté de la restauration commerciale, les offres bio sont moins représentées, même si quelques chaînes de restauration rapide surfent sur la vague du «fast good ».
Dans un contexte de dégradation de la conjoncture économique et de dépenses alimentaires contraintes, la croissance du marché alimentaire bio en France devrait, selon Xerfi, ralentir, pour plafonner à une augmentation de 5% en 2015, avec un chiffre d'affaires de 4,5 milliards d'euros.
De plus, les opérateurs devront tenir compte d’autres aspirations de consommation qui se développent, notamment la notion de proximité devenue une valeur incontournable dans la filière alimentaire.Ce «locavorisme» montant est une opportunité pour les acteurs du bio «made in France», mais aussi une menace dans la mesure où il représente «une offre concurrente pour le consommateur souvent infidèle et zappeur».
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
15:04 Publié dans 3. Prévision, Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |