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12/07/2017

L'Observatoire de la formation des prix et des marges a publié son nouveau rapport au Parlement

Le rapport 2017 de l'Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) a été publié au mois d'avril. Il reprend, selon les méthodes développées depuis sa mise en place, les analyses sectorielles des prix de détail arrêtés à décembre 2016. Ceux-ci sont ainsi décomposés en marge brute distribution, marge brute industrie et prix des produits agricoles, en remontant parfois jusqu'aux années 2000 afin de mettre en évidence les tendances sur le long terme. Comme le note Philippe Chalmin, président de l'OFPM, dans son propos introductif, ces analyses font ressortir le contraste entre l'instabilité accrue des prix agricoles et la stabilité des prix alimentaires.

Cette approche est complétée par des analyses sectorielles des coûts de production agricole et des coûts par rayon alimentaire dans la grande distribution, pour les filières suivantes : viande porcine et charcuterie, viande bovine, volailles de chair et lapins, produits laitiers de lait de vache, pain, pâtes alimentaires, fruits et légumes, produits de la pêche et de l'aquaculture. L'Observatoire propose également un outil d'analyse macro-économique des dépenses alimentaires en France : « l'euro alimentaire » (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog). Pour la première fois, cette analyse de l'euro alimentaire (inspirée du food dollar publié aux États-Unis par l'USDA) inclut la restauration hors domicile.

L'euro alimentaire : décomposition de 100 € de dépenses alimentaires de 2013 en importations, valeurs ajoutées et taxes

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Source : FranceAgriMer – OFPM

Ainsi, en 2013, un montant de 100 € de dépenses alimentaires était composé de 10,90 € d'importations alimentaires, 14,90 € d'importations d'intrants, 64,70 € de valeur ajoutée aux différents stades de la filière et 9,50 € de taxes. Entre 2010 et 2013, cette valeur ajoutée totale, toutes branches incluses, a diminué de 3 €, notamment en raison de la hausse des prix des produits importés et utilisés en consommations intermédiaires.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Observatoire de la formation des prix et des marges

16:10 Publié dans Filières agricoles, IAA, Production et marchés | Lien permanent | Tags : prix, marges, ofpm, euro alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

Analyse de la répartition de la valeur ajoutée dans trois filières biologiques de plusieurs pays de l'Union européenne

Le rapport d'une étude traitant de la distribution de la valeur ajoutée pour quelques produits issus de l'agriculture biologique a été mis en ligne en juin sur le site de la Commission européenne. Les travaux, menés en 2016 par des chercheurs d'instituts allemand, italien, britannique et suisse, avaient pour objectifs de mesurer la valeur ajoutée de l'agriculture biologique, de la comparer aux filières équivalentes en conventionnel, d'en estimer la répartition entre producteurs, transformateurs et distributeurs, et enfin d'identifier les facteurs influençant cette distribution.

Au-delà d'une revue de littérature, de la consultation d'experts et de l'analyse de bases de données issues du RICA européen et d'Eurostat, les auteurs sont parvenus à constituer des données originales provenant d'enquêtes auprès des parties prenantes de diverses filières. Au cours d'entretiens avec des producteurs, transformateurs et distributeurs, ils ont pu intégrer prix, volumes et coûts à un logiciel de calcul conçu pour l'étude. Diverses méthodes d'analyse économique ont ensuite été appliquées. Au total, dix-huit filières ont été étudiées, au sein de neufs États membres, et ce pour trois produits : lait conditionné, pommes et blé dur pour pâtes.

Différences entre prix au producteur et prix de vente au consommateur (pommes bio et conventionnelles, €/kg, pour l'année 2016)

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Source : Commission européenne - calculs des auteurs à partir de données issues des enquêtes d'Eurostat, de la DG AGRI et du RICA européen

Parmi les principales conclusions, il est constaté que les filières biologiques étudiées sont largement intégrées à de longues chaînes d'approvisionnement et génèrent une valeur ajoutée plus importante qu'en conventionnel, du fait notamment de l'efficacité de ces chaînes, d'une forte demande et de la différenciation des produits. Par ailleurs, la répartition de la valeur ajoutée varie aussi bien entre pays qu'entre filières, et dépend généralement du niveau d'intégration et des relations de pouvoir entre acteurs. La part relative de la valeur ajoutée perçue par les agriculteurs, qui va de 3 à 64 % pour les dix-huit filières étudiées, n'est globalement pas supérieure à celle de l'agriculture conventionnelle. De plus, la part de la valeur ajoutée revenant au producteur pour les produits vendus par les distributeurs spécialisés n'est pas supérieure à celle des réseaux de vente généralistes. Enfin, les auteurs formulent plusieurs recommandations associées à divers exemples de filières, dont l'intérêt de favoriser la coopération en amont des filières et l'intégration verticale de celles-ci.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : Commission européenne

16:08 Publié dans Filières agricoles, Production et marchés | Lien permanent | Tags : bio, valeur ajoutée |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/07/2017

Goulets d'étranglement et vulnérabilités dans le commerce alimentaire mondial

Un rapport de Chatham House propose une analyse des goulets d'étranglement et des vulnérabilités du commerce alimentaire mondial. Selon ses auteurs, la sécurité alimentaire dans le monde est très dépendante du commerce d'un petit nombre de commodités agricoles, dont la production est concentrée dans quelques pays. Pourtant, cette question est paradoxalement mal connue et n'est pas considérée à la hauteur de son importance politique, économique et stratégique.

Sur la base d'un croisement original de données de commerce mondial (Chatham House Resource Trade Database) avec un modèle de cartographie des flux bilatéraux de commodités, le rapport identifie quatorze goulets d'étranglements majeurs pour la sécurité alimentaire mondiale : les grands canaux maritimes (Panama, Suez), les détroits (Douvres, Gibraltar, Bosphore, Dardanelles, Bab al-Mandab, Ormuz, Malacca), les ports (Brésil, côte ouest des États-Unis, mer Noire), les routes brésiliennes, les voies de chemin de fer (États-Unis, mer Noire) et les voies navigables nord-américaines (cf. infographie ci-dessous).

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Source : Chatham House

Trois risques principaux sont susceptibles de congestionner ces goulets d'étranglement : les risques météorologiques, les risques sécuritaires (instabilité politique, piraterie, terrorisme) et les risques institutionnels (restrictions des passages, etc.). Le rapport souligne que ces risques ne concernent pas que les commodités agricoles, mais également l'approvisionnement en engrais. Par ailleurs, certains États dépendent d'un petit nombre de goulets d'étranglement : c'est le cas des pays importateurs de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord vis-à-vis des ports et voies ferrées russes et ukrainiens et des détroits turcs.

Sur la base de cette analyse, les auteurs concluent par une série de recommandations à l'attention des pays et des organisations internationales : intégrer davantage les goulets d'étranglement dans la gestion du risque et la planification stratégique ; investir dans les infrastructures fondamentales pour la sécurité alimentaire ; améliorer la confiance et la prévisibilité du commerce alimentaire ; développer le stockage stratégique et les accords pour le partage de l'offre en situation d'urgence ; et développer les connaissances sur les goulets d'étranglement.

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective

Source : Chatham House

Bilan et déterminants de la libéralisation du commerce agricole depuis 2001

Le Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII) a publié en juin un document de travail explorant l'évolution des droits de douane agricoles depuis le lancement du « cycle de Doha » de l'Organisation mondiale du commerce. Les auteurs ont mené une analyse statistique à partir d'une base de données qu'ils ont développée sur les protections tarifaires des produits agricoles et agroalimentaires, à un niveau de désagrégation très fin, sur la période 2001-2013. Ils ont également mobilisé le modèle MIRAGE du CEPII pour explorer, à 2030, deux scénarios extrêmes : un scénario de réalisation ambitieuse et effective de l'ensemble des accords régionaux en cours de négociation, et un scénario de protectionnisme généralisé où les pays remonteraient leurs droits de douane au niveau des plafonds autorisés par l'OMC.

Les auteurs montrent que l'agriculture demeure plus protégée, sur le volet tarifaire, que les autres secteurs, avec 36,5 % de droits de douane en moyenne, contre 12,9 % pour le reste de l'économie, mais qu'elle s'est largement ouverte depuis 2001 (- 40 %). Les travaux confirment que le système multilatéral n'a joué qu'un rôle limité dans cette libéralisation. De façon surprenante, ils trouvent que celui des accords commerciaux bilatéraux ou régionaux est également marginal, en dépit de leur triplement en 25 ans. Contrairement à une idée reçue, ce faible effet n'est pas dû à l'exclusion de l'agriculture de ces accords : les auteurs démontrent que la majorité des produits agricoles est soumise à une libéralisation équivalente à celle des produits industriels, les exceptions agricoles ne concernant que des listes réduites de produits sensibles. La plupart des réductions de droits de douane se sont en fait produites de façon unilatérale, en dehors de tout accord, à l'instar de ce qu'ont réalisé le Nigeria, l'Inde ou encore le Mexique.

Par ailleurs, le scénario « régionalisme approfondi » illustre un potentiel commercial étonnamment faible des accords régionaux en cours de négociation : les exportations et importations européennes augmenteraient respectivement de 0,2 % et de 0,7 %, avec une croissance de la production agricole de la plupart des pays inférieure à 2 %. En revanche, un scénario de « guerre commerciale » conduirait à plus que doubler les droits de douane mondiaux, réduisant le commerce de plus d'un quart, avec des impacts variables selon les pays.

Changement dans les droits de douane moyens entre 2001 et 2013 sur une sélection de pays

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Source : CEPII

Lecture : « bound MFN », « applied MFN » et « preferential applied » représentent les pourcentages, respectivement, des droits de douane plafond autorisés par l'OMC, de ceux appliqués en moyenne et de ceux appliqués dans le cadre d'accords bilatéraux ou régionaux.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Source : CEPII

Applications des nanotechnologies en agriculture et agroalimentaire

Une équipe de chercheurs universitaires américains et sri lankais propose, dans le numéro de juillet 2017 de Food Control, une revue de littérature sur l'utilisation des nanomatériaux inorganiques (non présents naturellement) en agriculture et agroalimentaire. Dans le cas des emballages alimentaires, les auteurs soulignent que les nanotechnologies facilitent l'approvisionnement en denrées fraîches et limitent le gaspillage alimentaire, via l'incorporation dans les emballages de substances actives qui ralentissent la multiplication bactérienne. Les nanomatériaux peuvent aussi être utilisés pour encapsuler des nutriments et maintenir leur stabilité sous différentes conditions environnementales (rayons UV, chaleur, pH). D'autres utilisations incluent la mise en place de capteurs permettant d'identifier les denrées corrompues, ou la purification de l'eau, particulièrement utile dans des pays en développement. Des effets des nanoparticules inorganiques ont également été identifiés en agronomie sur la croissance des plantes ou la germination de graines, en appliquant du zinc à l'échelle nanométrique.

Cependant l'utilisation en agroalimentaire des nanoparticules peut être controversée du fait des risques potentiels pour la santé. L'article se réfère à plusieurs études, faisant état de risques en cas de migration de nanoparticules incluses dans l'emballage, de risques environnementaux du fait de la dispersion des effluents, et enfin d'effets toxicologiques potentiels. Des chercheurs, suite à une expérimentation sur des rats, ont ainsi démontré que certains organes (poumons, reins et foie) pouvaient devenir des cibles de particules inférieures à 54 nanomètres. Cet article offre un panorama intéressant des possibilités offertes par les nanotechnologies en alimentation. Il met en valeur les aspects positifs, sans pour autant omettre les risques toxicologiques potentiels, encore relativement peu documentés. On peut noter enfin que les références scientifiques utilisées émanent essentiellement de pays (États-Unis, continent asiatique notamment) dont la réglementation et les enjeux vis-à-vis de ces composants diffèrent de ceux de l'Union européenne.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Food Control

10/07/2017

Le Parlement du Royaume-Uni analyse l'impact du Brexit sur son secteur agroalimentaire

Le 3 mai 2017, la Chambre des Lords du Parlement du Royaume-Uni (RU) a publié un rapport sur les implications du Brexit pour son secteur agroalimentaire, basé sur des entretiens avec des parties prenantes clés. Après avoir précisé le poids du secteur dans l'économie du RU (7,2 % du PIB et 810 000 emplois, dont 429 000 agricoles), le rapport souligne que le Brexit ouvre des opportunités d'amélioration de la politique agricole, alimentaire et environnementale britannique, mais soulève également des défis majeurs à court terme. Quatre d'entre eux sont approfondis.

Le défi qui paraît prioritaire est le maintien du commerce avec l'Union européenne (UE) et ses partenaires. Le Brexit entraînera la remise en place de droits de douane problématiques au regard de l'intégration du RU dans les chaînes de valeur européennes. La question se posera de façon plus cruciale encore entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, vue l'imbrication de leurs secteurs. La signature d'un accord commercial avec l'UE constitue donc une priorité. Si le RU choisit de libéraliser largement son secteur agricole de façon unilatérale, les importations en provenance de pays produisant à moindre coût augmenteront (notamment en raison de standards de production inférieurs) et les prix diminueront pour les consommateurs britanniques. Son industrie agricole et alimentaire souffrira donc d'une perte de compétitivité face aux pays tiers. Cette orientation risquerait de pousser à la baisse les normes britanniques, alors qu'elles constituent un élément important des marques à l'export, et que les citoyens ont de fortes attentes à cet égard, notamment sur le bien-être animal. Le rapport souligne ainsi une incompatibilité entre la volonté du gouvernement de faire du RU un leader du libre-échange et le maintien de standards agroalimentaires de haute qualité.

Deux des trois autres défis traités sont liés à la sortie de la Politique agricole commune. Il s'agit, d'une part, de l'évolution du cadre réglementaire agricole, qui devra se faire sans engendrer de barrières non tarifaires avec l'UE et sans menacer l'intégrité du marché britannique, et, d'autre part, du financement du secteur agricole. À ce sujet, le rapport insiste sur la nécessité, pour le RU, de négocier une partie de la boîte orange de l'UE à l'OMC, pour se laisser des marges de manœuvre dans ses futurs paiements aux agriculteurs. Enfin, l'accès aux travailleurs agricoles immigrés européens, tant saisonniers que permanents, constitue le quatrième point du rapport. Ils représentent en effet 98 % des 80 000 saisonniers de l'horticulture, 40 à 50 % pour la production d’œufs et 63 % du secteur des viandes rouges et blanches.

Commerce avec l'UE en pourcentage du commerce total pour les produits agricoles clés

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Source : Chambre des Lords

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Source : Chambre des Lords - Parlement du Royaume-Uni

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Nourrir le monde en 2050 : panorama d'exercices prospectifs quantitatifs

Un article de l'European Review of Agricultural Economics nous livre un panorama d'exercices de prospective, à 2050, sur l'évolution de la demande alimentaire et non-alimentaire et de l'offre de produits agricoles. Les auteurs se concentrent sur vingt-cinq études quantitatives (la plupart réalisées au début des années 2010) et comparent leurs résultats pour en dégager les principales tendances chiffrées.

Trois déterminants de la demande alimentaire sont analysés : la croissance de la population, le PIB par habitant et la demande en produits non-alimentaires. Les auteurs montrent qu'il existe, dans les différents travaux, un consensus sur l'augmentation de la population (9 milliards en 2050), alors que des divergences persistent sur les perspectives d'évolution du PIB (entre 1,36 % et 2,7 % de croissance annuelle). La demande alimentaire et non-alimentaire devrait augmenter de 50 à 69 % d'ici à 2050, mais des scénarios de rupture fournissent des chiffres plus contrastés, compris entre 30 et 90 % selon les exercices.

Face à ces évolutions, les auteurs identifient des réponses possibles. Pour infléchir la demande en produits agricoles, les études recensées considèrent une panoplie d'options : réduction de la consommation alimentaire globale, de celle de viande, diminution du gaspillage et recentrage de la production sur les produits alimentaires plutôt que les biocarburants. Pour accroître la production, les options habituellement avancées se focalisent sur la hausse des rendements et des surfaces arables. Une augmentation annuelle entre 0,77 % et 1 % des rendements, et de 0 à 0,28 % pour les surfaces arables, permettrait de répondre à l'évolution de la demande. Cependant, les auteurs déplorent le manque de scénarios de rupture dans les études prises en compte, qui utilisent majoritairement la démographie et la croissance économique comme marqueurs. Selon eux, il serait utile de développer de tels scénarios, fondés sur des changements radicaux de régimes alimentaires (notamment impactés par des problèmes sanitaires) et sur des évolutions de la production, soumise aux conséquences du changement climatique.

Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective

Source : European Review of Agricultural Economics

Exploration et partage : échanges d’expérience et réduction des pesticides

Dans le dernier numéro d’Économie rurale, Frédéric Goulet (Cirad) rend compte d’une recherche sur les collectifs d’agriculteurs pratiquant le semis direct et les techniques culturales simplifiées (TCS), consistant à abandonner le travail du sol pour semer dans un couvert végétal, sans labour. L’auteur a analysé les récits d’expériences portant sur la réduction des pesticides publiés dans la revue TCS de 1999 et 2014. Il a également mené des entretiens avec des rédacteurs de la revue, ainsi que des producteurs ayant livré leur témoignage.

Dans un premier temps, TCS se concentre sur les différents défis techniques de l’arrêt du labour : choix du couvert, des matériels, etc. À partir de 2003, l'accent est mis sur les alternatives aux herbicides, dans un contexte de controverses sur le glyphosate. Le format des témoignages mobilisés évolue également. Par ailleurs, en début de période, les monographies d’exploitation sont privilégiées, l’abondance de détails permettant au lecteur de se positionner par rapport au cas présenté. Plus récemment, un format « série » apparaît : les témoignages suivent un innovateur sur plusieurs « épisodes », ménageant un suspense sur les résultats et « pointant de possibles pistes d’exploration saisissables par les lecteurs ». Ces mises en récit permettent de surmonter les difficultés de communication inhérentes à des démarches qui restent toujours exploratoires et singulières.

Au-delà de l’agriculture de conservation, l’article pose d’intéressantes questions politiques. En regard des efforts faits pour mobiliser ces collectifs dans les démarches de développement agricole, le rôle accru donné à la nature par ces agriculteurs-explorateurs constituerait un « facteur limitant » par rapport à des pratiques basées sur le recours aux technologies et aux agro-équipements. L'auteur évoque également un « facteur militant », ces pionniers critiquant les institutions et les réglementations susceptibles d’entraver les dynamiques exploratoires.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Économie rurale

15:51 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : tcs, collectifs, expériences, pesticides, partage |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/07/2017

Soutiens publics au secteur de la pêche dans les pays de l'OCDE : contenu et impacts

En mai dernier, l'OCDE a publié une étude sur les soutiens publics au secteur de la pêche et leurs effets environnementaux pour trente et un pays, dont l'Union européenne dans son ensemble, sur la période 2009-2015. Ce travail revêt un intérêt particulier dans le cadre de la mise en œuvre de l'Objectif de Développement Durable 14.6 de l'ONU et de l'agenda probable de la 11e Conférence ministérielle de l'OMC qui se déroulera à Buenos-Aires en décembre prochain.

L'étude estime que la valeur totale du soutien public au secteur de la pêche était de 7 milliards en 2015, un montant relativement stable dans le temps. En adaptant la classification des mesures de soutien utilisée par l'OCDE pour l'évaluation des politique agricoles, elle montre que la majorité de ces soutiens est constituée de transferts aux services d’intérêt général du secteur de la pêche (R&D, infrastructures, gestion des ressources, opérations d'inspection). Leur part dans le total des transferts a augmenté sur la période étudiée, tandis que celle des paiements versés aux pêcheurs à titre individuel (basés sur le revenu, la réduction des capacités de production ou l'utilisation d'intrants) a progressivement diminué. Avec un soutien total légèrement inférieur à 20 % de la valeur des débarquements, la France se positionne au-dessus de la moyenne des pays de l'OCDE, mais elle compte toutefois parmi les pays dont la part des paiements versés à titre individuel est la plus faible.

Les auteurs montrent de plus que les subventions dans le secteur peuvent avoir des conséquences négatives en matière de surpêche et de surcapacités de production. Les paiements basés sur l'utilisation d'intrants (équipage, carburant, appâts) ont l'impact le plus important sur l’incitation à l'effort de pêche, tandis que ceux basés sur la formation de capital fixe encouragent davantage la création de capacités de production. Les paiements basés sur le revenu ainsi que les transferts aux services d'intérêt général influencent le moins ces capacités. Des travaux complémentaires doivent être entrepris afin de quantifier ces impacts.

Enfin, la méthode de l'OCDE appliquée au secteur de la pêche ne permet pas d'analyser les impacts des subventions sur le commerce, comme elle le fait en agriculture sur la base de la différence entre prix domestique et mondial : un prix mondial de référence ne peut pas être sélectionné à cause de l'hétérogénéité du marché des ressources halieutiques.

Effets des mesures de soutien

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Source : OCDE

Raphaël Beaujeu, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

15:48 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : ocde, pêche, soutiens publics |  Imprimer | | | | |  Facebook

Évaluation des outils de gestion des risques et des paiements directs : PAC 2020 en ligne de mire

En prévision des futures réformes de la PAC, un article paru dans Economía Agraria y Recursos Naturales évalue l'impact de plusieurs outils de gestion des risques sur la stabilisation des revenus agricoles des exploitations espagnoles. Après une introduction à la question de la gestion des risques en agriculture, les auteurs décrivent trois outils : i) diversification sur l'exploitation, en considérant deux stratégies (monoculture de blé, rotation blé-orge-pois) ; ii) souscription à des outils de protection (assurance récolte, outil de stabilisation des revenus – IST) ; iii) paiements directs de la PAC (avec le paiement vert). Ils analysent les impacts de ces outils sur le revenu, sa variabilité, ainsi que leur efficience.

Afin d'appréhender l'impact au niveau de l'exploitation, les auteurs optent pour une approche micro-économique, dans laquelle l'agriculteur maximise son espérance d'utilité. Les données de rendements et de prix ont été collectées à l'échelle des exploitations de la province de Valladolid, sur la période 1993-2015. Au total, 18 cas représentant toutes les combinaisons possibles de ces outils sont testés, et ce en suivant deux scénarios de prix : un scénario de prix faibles et stables sur la période 1993-2006 ; un scénario de prix hauts et volatiles entre 2007 et 2015.

Les résultats montrent que les paiements directs semblent la manière la plus aisée d'augmenter le revenu et sa stabilité, bien que les auteurs soutiennent que l'effet sur la gestion du risque est indirect. Comme outil de gestion des risques, l'IST semble être le plus efficace pour la réduction de la variabilité (jusqu'à 85 % de réduction) et le plus efficient en termes budgétaires pour les pouvoirs publics. La diversification permet également de réduire la variabilité du revenu, mais semble moins efficace lorsque l'exploitation souscrit à l'IST. Cet article illustre, de façon quantitative, les impacts d'une combinaison d'instruments sur le risque revenu des exploitations agricoles en Espagne.

Barthélemy Lanos, Centre d'études et de prospective

Source : Economía Agraria y Recursos Naturales - Agricultural and Resource Economics

15:46 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : pac, gestion des risques, paiements directs, espagne |  Imprimer | | | | |  Facebook

Vers la prochaine génération de modèles représentant les systèmes agricoles

La revue Agricultural Systems consacre un numéro spécial aux nouvelles générations des outils de recherche sur les systèmes agricoles : données, modèles, connaissances. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’AgMIP (Agricultural model intercomparison and improvement project), projet financé par la fondation Bill et Melinda Gates (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog).

En introduction et en conclusion, les chercheurs reprennent les principales pistes d’amélioration. Selon eux, les modèles actuels, lancés il y a 30-40 ans, n’exploitent pas encore pleinement les avancées des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il serait également nécessaire de passer de modèles développés par la recherche à des fins académiques à des modèles tournés vers les utilisateurs finaux : petites exploitations dans les pays en développement, usages commerciaux comme le conseil, etc. À ce titre, les auteurs discutent du besoin d’outils pour faciliter l’utilisation des résultats issus des simulations, à l’instar d’applications sur les smartphones. Pour la communauté scientifique, ils évoquent le déploiement d’approches collaboratives, via les opportunités offertes par les TIC pour l’accès aux données, l’établissement de protocoles partagés pour leur collecte, ou encore la décomposition de modèles complexes en modules plus aisément mobilisables par de nouveaux travaux de recherche.

Le lecteur trouvera divers articles, dont un sur l'histoire des modèles de systèmes agricoles, plutôt centré sur les phénomènes biophysiques et revenant également sur les couplages récents avec des modèles économiques. L’infographie ci-dessous illustre les principales étapes de cette histoire. Un second article dresse l’état de l’art, et deux autres développent plus en détails les pistes d’amélioration des modèles, en particulier via les TIC. Trois exemples plus concrets sont proposés, dont un sur la modélisation des impacts des nuisibles et des maladies sur les cultures. Les auteurs de cet article soulignent l’obsolescence des données récoltées par le passé sur les pertes en rendement, pour des simulations avec changement climatique. Pour pallier ces difficultés, ils proposent une feuille de route en cinq étapes, afin d'améliorer la calibration et l’évaluation de ces modèles, mais aussi pour prolonger la dynamique de collaboration amorcée par AgMIP.

Chronologie des principaux événements ayant marqué la modélisation des systèmes agricoles

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Source : Agricultural Systems

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Agricultural Systems

Quel niveau de prélèvement optimal en forêt finlandaise à l'horizon 2100 ?

À 100 millions de m³ par an, le niveau de prélèvement dans les forêts finlandaises prévu par la stratégie nationale pour la bioéconomie est nettement supérieur aux 65 millions actuels. Ce niveau est-il soutenable en matière de production forestière, de stocks, de biodiversité et de balance carbone ? C'est ce qu'une équipe de chercheurs a voulu tester, à climat constant et à l'horizon de 90 ans. Un article dans Forest Policy Economics en rend compte.

Pour ce faire, les auteurs ont utilisé les dernières données d'inventaire forestier, ainsi que des modèles de croissance forestière. Ils ont également formulé diverses hypothèses sur l'utilisation du bois (matériau ou combustible) et sur les cycles de vie des produits. L'exercice a consisté à maximiser la production de bois (bois d’œuvre et bois énergie) et la rentabilité de la gestion forestière, tout en imposant l'atteinte d'un niveau de prélèvement variant, selon cinq scénarios, de 40 Mm³ à 100 Mm³ en moyenne annuelle pour les 9 tranches successives de 10 ans (soit de 2010 à 2100).

Les variations induites par l'intensité de la gestion sur la dynamique, la composition et l'âge moyen des peuplements, le taux de bois mort et le pourcentage de feuillus, ont permis d'établir, d'une part, les conséquences sur les stocks et l'accroissement annuel forestiers et, d'autre part, sur des indicateurs de biodiversité.

À climat inchangé, et sans modification sensible des sylvicultures (pas de fertilisation ni de recours accrus aux plantations), il apparaît que les niveaux de prélèvement de 80 Mm³ et 100 Mm³ ne peuvent pas être maintenus de manière régulière sur l'ensemble de la période. Les auteurs ont ainsi calculé que le niveau maximal de prélèvement, pour une alimentation régulière de l'industrie de transformation, était de 73 Mm³ (scénario « soutenable »). Par ailleurs, plus le niveau de prélèvement annuel est élevé, moins la proportion de bois d’œuvre est importante et plus celle d'épicéa est forte.

Mix produits prélevés en fonction des différents scénarios de prélèvement en forêt finlandaise

Référence (Ref) : répartition actuelle des volumes prélevés entre 2004 et 2013. Scénarios de prélèvement annuel de 40 Mm³ (S40) à 100 Mm³ (S100). SUS est le scénario « soutenable »

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Source : Forest Policy and Economics

Enfin, à climat et risques (sanitaires et climatiques) constants, les objectifs de production de bois, de contribution à la balance carbone et de protection de la biodiversité apparaissent contradictoires, rendant indispensable une approche globale.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : Forest Policy and Economics

15:39 Publié dans 1. Prospective, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêt, finalnde, prélèvement |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/07/2017

La forêt européenne, au cœur d'attentes contradictoires

Conscients de la multiplicité des attentes envers les forêts européennes, assez souvent contradictoires, un groupe pluridisciplinaire de chercheurs européens a récemment publié un état des lieux des dernières connaissances scientifiques. Ils alertent sur les incohérences ou contradictions des politiques de l'UE, renforcées par les engagements internationaux.

Vue générale de l'utilisation du bois en Europe, en équivalent m³ de bois

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Source : EASAC

De fait, la forêt reste de la responsabilité des pays membres, les politiques forestières nationales obéissant à des objectifs différents. Cependant, certaines politiques européennes ont un impact fort dans ce domaine : les politiques climatique et énergétique, notamment, comportent des dispositions relatives à la forêt ou à la production de biomasse. Aussi, après une présentation générale de la forêt européenne et des politiques dédiées, les auteurs ont-ils choisi d'approfondir les aspects liés aux engagements internationaux (climat, biodiversité) ou aux politiques européennes (énergie, climat). Compte tenu de l'hétérogénéité des forêts européennes, ils distinguent, enfin, les opportunités pour la gestion forestière selon les trois grands types de forêt (boréales, tempérées et méditerranéennes).

Parmi les nombreux éléments identifiés, les auteurs insistent sur l'utilisation de biomasse forestière à des fins énergétiques, compte tenu de la parité carbone (temps nécessaire pour reconstituer le stock de carbone après exploitation énergétique). Si l'utilisation de résidus d'exploitation ou de transformation contribue positivement à la lutte contre le changement climatique, l'emploi d'arbres dans leur totalité n'est amorti qu'au bout de plusieurs décennies, voire siècles, en fonction de la source d'énergie fossile considérée et de l'essence retenue.

Diagramme théorique de la dette et de la parité carbone

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Source : EASAC

Arbitrant entre les différents objectifs en matière de production de bois, de biodiversité et de lutte contre le changement climatique, les auteurs formulent, en conclusion, plusieurs recommandations susceptibles de guider les décideurs politiques à l'échelle nationale ou européenne : elles vont de la conception de nouveaux outils de gestion forestière à la révision des niveaux de référence pour la comptabilité LULUCF.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : European Academies Science Advisory Council (EASAC)

15:35 Publié dans 4. Politiques publiques, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : politiques européennes, forêt |  Imprimer | | | | |  Facebook

Zoopolis. Une théorie politique des droits des animaux, Will Kymlicka, Sue Donaldson

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L'histoire des idées étant foisonnante, on la réduit souvent à quelques auteurs ou concepts qui servent de points de repères. En matière d'évolution du rapport Homme-Animal, on a ainsi pris l'habitude de dire que trois grands ouvrages dominaient le champ théorique : La libération animale de Peter Singer (1975, trad. fr. 1993), Les droits des animaux de Tom Regan (1983, trad. fr. 2013) et Zoopolis, maintenant accessible en langue française, et déjà considéré comme un « classique ». Ne pouvant en résumer l'argumentation dans l'espace imparti à ce billet, on se contentera d'en retracer le positionnement et la thèse principale.

Les auteurs rappellent que le mouvement de défense des animaux a d'abord adopté, au XIXe siècle, une approche welfariste : interdiction des maltraitances, limites à l'exploitation. Elle fut suivie par une approche écologique, insérant les animaux dans une réflexion sur la santé des écosystèmes : mesures de protection, de conservation et de restauration, défense de la biodiversité, réflexion sur les espèces menacées. S'imposa ensuite une approche juridique, avec des droits inviolables accordés à des êtres sentients, capables d'éprouver souffrance, peur et plaisir, dotés d'une subjectivité et d'une agentivité. Kymlicka et Donaldson adoptent ce troisième cadre théorique, mais déplorent qu'il n'ait pas amélioré la condition animale de façon significative.

Ils estiment donc qu'il faut le compléter et le dépasser en ayant une approche résolument politique. Politiser la question des droits animaux, c'est d'abord fonder ces derniers sur une véritable théorie de la justice, dans le prolongement de celle de Rawls. C'est ensuite faire en sorte que les animaux disposent de droits négatifs (ne plus être possédés, tués, enfermés, séparés, torturés), mais également de droits positifs (respecter leur habitat, tenir compte de leurs besoins, leur porter secours). Troisièmement, les animaux domestiques doivent bénéficier de protections universelles et être considérés comme nos concitoyens, les animaux sauvages méritent de conserver toute leur liberté et leur souveraineté sur leurs territoires, et les animaux liminaires, qui s'installent à proximité des maisons et jardins pour trouver abris et nourriture (souris, écureuils, renards, etc.), se verraient accorder des droits délimités et le statut de résidents, calqués sur le statut des minorités sociales. Une fois ces trois conditions réunies, la zoopolitique pourrait s'épanouir, association respectueuse d'hommes et d'animaux partageant le même monde, ayant des devoirs relationnels réciproques et mutuellement enrichissants.

Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Alma

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Construire des politiques alimentaires urbaines. Concepts et démarches, Caroline Brand, Nicolas Bricas, Damien Conaré, Benoît Daviron, Julie Debru, Laura Michel, Christophe-Toussaint Soulard (coords.)

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Valorisant les résultats du projet Surfood, cet ouvrage s'intéresse aux politiques alimentaires urbaines. Depuis une vingtaine d'années, en lien avec la montée (ou remontée) en puissance des villes, ces dernières développent de nombreuses stratégies, sachant que ce champ d'action se caractérise par une diversité d'interventions, d'acteurs, d'enjeux, etc. Associant notamment état des lieux des connaissances scientifiques, perspectives historiques et exemples à l'échelle internationale, cet ouvrage apporte des clés très intéressantes pour comprendre les dynamiques en jeu, pour analyser, évaluer, élaborer des systèmes alimentaires urbains durables.

Tout d'abord (chapitre 1), sont abordés les défis de l'urbanisation pour la durabilité des systèmes alimentaires, et les leviers d'action à disposition des villes sont identifiés (gestion du foncier, des déchets, de la restauration collective, etc.). S'ensuit un regard historique sur les politiques alimentaires et agricoles urbaines en Europe, de l'Antiquité à la Seconde Guerre mondiale (chapitre 2) : il met en évidence une grande diversité d'interventions, ainsi que l'amoindrissement progressif, depuis la fin du Moyen Âge, du rôle des villes par rapport aux États sur les questions alimentaires. Une analyse des politiques actuelles est ensuite fournie (chapitre 3) : diversité des objectifs, leviers et instruments utilisés, typologie des modèles de gouvernance, modalités d'évaluation sont ainsi détaillés.

Une présentation des cadres d'analyse existants (chapitre 4) met en particulier en avant trois approches théoriques : l'une par le « système alimentaire », la deuxième par la « ville durable », et la dernière par le « développement durable ». Puis, reconnaissant la « pluralité des chemins de mise en politique des questions alimentaires », les auteurs dégagent notamment (chapitre 5) trois principes méthodologiques pour la conception et la mise en œuvre de ces politiques : la combinaison d'entrées par les leviers, les problèmes spécifiques à résoudre et les projets politiques ; la réalisation de diagnostics pour connaître, comprendre, piloter, se situer, évaluer ; l'accompagnement indispensable de la gouvernance. Le cas de Montpellier Métropole Méditerranée, terrain d'application pour les auteurs, est enfin présenté (chapitre 6).

Présentes tout au long de l'ouvrage, des pistes de nouvelles recherche sont identifiées en conclusion : place des mangeurs, effet du paysage ou de l'environnement alimentaire urbain sur les comportements et représentations, rôle des villes dans la gestion des systèmes alimentaires à des échelles plus vastes et effets de ces systèmes sur les politiques urbaines, etc.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Quae