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12/05/2021

L'agroalimentaire : deuxième secteur le plus vulnérable aux chocs d'offre extérieurs

Le Conseil d'analyse économique (CAE) propose, dans une note publiée en avril, une stratégie de « résilience dans la mondialisation ». Celle-ci repose sur l'identification de vulnérabilités liées aux intrants importés, qui pourraient être résorbées par i) la diversification des approvisionnements ou des alliances stratégiques, ii) la facilitation ou le subventionnement du stockage (produits à faible valeur ajoutée) et iii) l'encouragement de l'innovation pour une production nationale compétitive.

L'analyse effectuée par les auteurs sur les données des douanes identifie 122 produits, dépendant majoritairement d'importations extra-européennes, concentrés dans un faible nombre de pays fournisseurs et d'entreprises importatrices, pour lesquels les approvisionnements extérieurs français peuvent être soumis à des chocs d'offre. D'après les auteurs, l'agroalimentaire est le deuxième secteur concentrant le plus grand nombre de produits en risque important de vulnérabilité, derrière la chimie. Ils appellent à conduire des analyses plus poussées et à élaborer des scénarios de « chocs » pour une meilleure identification des risques et la mise en œuvre de stratégies ciblées.

Répartition sectorielle des vulnérabilités d'approvisionnement sur 122 produits à vulnérabilité renforcée

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Source : Conseil d'analyse économique

Source : Conseil d'analyse économique

11/07/2017

Goulets d'étranglement et vulnérabilités dans le commerce alimentaire mondial

Un rapport de Chatham House propose une analyse des goulets d'étranglement et des vulnérabilités du commerce alimentaire mondial. Selon ses auteurs, la sécurité alimentaire dans le monde est très dépendante du commerce d'un petit nombre de commodités agricoles, dont la production est concentrée dans quelques pays. Pourtant, cette question est paradoxalement mal connue et n'est pas considérée à la hauteur de son importance politique, économique et stratégique.

Sur la base d'un croisement original de données de commerce mondial (Chatham House Resource Trade Database) avec un modèle de cartographie des flux bilatéraux de commodités, le rapport identifie quatorze goulets d'étranglements majeurs pour la sécurité alimentaire mondiale : les grands canaux maritimes (Panama, Suez), les détroits (Douvres, Gibraltar, Bosphore, Dardanelles, Bab al-Mandab, Ormuz, Malacca), les ports (Brésil, côte ouest des États-Unis, mer Noire), les routes brésiliennes, les voies de chemin de fer (États-Unis, mer Noire) et les voies navigables nord-américaines (cf. infographie ci-dessous).

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Source : Chatham House

Trois risques principaux sont susceptibles de congestionner ces goulets d'étranglement : les risques météorologiques, les risques sécuritaires (instabilité politique, piraterie, terrorisme) et les risques institutionnels (restrictions des passages, etc.). Le rapport souligne que ces risques ne concernent pas que les commodités agricoles, mais également l'approvisionnement en engrais. Par ailleurs, certains États dépendent d'un petit nombre de goulets d'étranglement : c'est le cas des pays importateurs de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord vis-à-vis des ports et voies ferrées russes et ukrainiens et des détroits turcs.

Sur la base de cette analyse, les auteurs concluent par une série de recommandations à l'attention des pays et des organisations internationales : intégrer davantage les goulets d'étranglement dans la gestion du risque et la planification stratégique ; investir dans les infrastructures fondamentales pour la sécurité alimentaire ; améliorer la confiance et la prévisibilité du commerce alimentaire ; développer le stockage stratégique et les accords pour le partage de l'offre en situation d'urgence ; et développer les connaissances sur les goulets d'étranglement.

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospective

Source : Chatham House