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14/03/2022

L'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS)

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L'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) est un organisme belge, public et indépendant, ayant pour mission de produire des connaissances utiles à la prise de décision en Wallonie. Ses trois directions produisent des statistiques publiques (l'IWEPS est l'autorité statistique de la région), des évaluations de politiques publiques et des travaux d'anticipation. Ses domaines d'intervention sont larges et ils mobilisent des disciplines variées (sciences économiques, sociales, politiques et environnementales). Son équipe de 63 personnes publie des notes de conjoncture, des séries statistiques mensuelles, des analyses de tendances économiques.

En matière d'anticipation, l'IWEPS coordonne depuis 2018, avec le Centre wallon de recherches agronomiques, une étude prospective intitulée Co-contruire les futurs de l'élevage bovin en Wallonie à l'horizon 2040. Le projet doit se terminer fin 2022, mais deux livrables sont déjà disponibles et les premiers résultats ont été présentés lors de quatre conférences en février. La première présentait un état des lieux de l'élevage bovin, constitué à 45 % de vaches laitières et à 55 % de vaches allaitantes. Le cheptel est en baisse constante, particulièrement dans le secteur laitier (figure ci-dessous). En parallèle, la taille moyenne des élevages a doublé en 30 ans, passant de 70 à 140 têtes.

Évolution du cheptel bovin wallon (en milliers), depuis 1990

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 Source : IWEPS

La deuxième conférence expliquait la démarche prospective et la troisième détaillait les résultats. La réflexion prospective, réalisée à partir de 41 entretiens auprès de représentants des parties prenantes, a permis de dégager quatre dynamiques clés : la spécialisation des filières, la prise en compte des enjeux sociétaux, accroissement de la pénibilité du métier, la réappropriation des activités relevant de l'aval de la filière par l'exploitation (ex. vente en circuit court). Grâce à un questionnaire en ligne, cinq facteurs clés d'évolution ont ensuite été identifiés (flèches vertes dans la figure ci-dessous).

Degré d'importance des facteurs d'évolution de l'élevage bovin

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Source : IWEPS

Les scénarios ont été élaborés par des groupes de travail comprenant les différentes parties prenantes, en choisissant et en opposant deux facteurs sur la base de leur importance et de l'imprévisibilité de leur évolution. Enfin, une table ronde a envisagé les facteurs d'évolution de l'élevage wallon : importance du sociétal et de l'environnement, vieillissement de la population des agriculteurs, risque de non-remplacement des départs en retraite, foncier, etc.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : IWEPS

16/09/2021

Effets des engagements et pratiques des entreprises agroalimentaires belges en matière nutritionnelle

Publiée en août 2021, une étude évalue les engagements et pratiques des entreprises agroalimentaires belges en faveur de la prévention de l'obésité et de l'amélioration de la nutrition de la population. Elle a été conduite dans le cadre du projet BIA-Obesity (Business Impact Assessment on Obesity and Population Nutrition), développé par un réseau de chercheurs travaillant sur les environnements alimentaires dans une quarantaine de pays (INFORMAS).

Pour cette première application en Belgique, 31 entreprises ont été retenues, représentant 44 % de parts de marché pour les denrées pré-emballées, 50 % pour les boissons non alcoolisées, 49 % pour la grande distribution et 52 % pour la restauration rapide. Dans six domaines clés (figure ci-dessous), la transparence, l'exhaustivité et la spécificité des pratiques et engagements (recensés au 31/10/2020) ont été évaluées, en utilisant divers indicateurs et sources de données permettant le calcul d'un score sur 100. Par exemple, des photographies des produits présentant un Nutri-Score en face avant, prises en 2019, ont été utilisées pour le volet relatif à l'étiquetage nutritionnel.

Les six domaines évalués et leur pondération pour chaque secteur

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Source : Sciensano

Les résultats sont déclinés par entreprise, secteur et domaine. De manière générale, les meilleures performances concernent la stratégie alimentaire de la structure et les plus mauvaises l'accessibilité des produits. Si le score médian est de 35 %, il varie de 15 % pour la restauration rapide à 45 % pour les producteurs de denrées pré-emballées et de boissons non alcoolisées, et à 46 % pour les supermarchés. La figure ci-dessous présente le classement des entreprises.

Scores (totaux et par domaine) obtenus pour les entreprises étudiées à partir du BIA-Obesity

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Source : Sciensano

Lecture : en 1, la restauration rapide ; en 2, la grande distribution ; en 3, les producteurs de denrées pré-emballées et de boissons non alcoolisées. * : collaboration au processus (N=18) ; # : participation refusée (N=8) ; § : participation acceptée, mais contributions non reçues à temps (N=5) ; pour # et § : évaluation basée sur des informations disponibles publiquement.

Enfin, diverses pistes d'amélioration sont identifiées : mentionner le contenu énergétique (aliments, repas) sur les menus pour les fast-foods, élaborer une politique marketing détaillée applicable aux enfants, etc. Selon les auteures, dans un pays où un adulte sur deux et un adolescent sur 7 sont en surpoids ou obèses, et où un tiers des apports énergétiques provient de produits ultra-transformés, le rôle des entreprises et de l'évolution de leurs pratiques est déterminant. Cette étude a ainsi vocation à être régulièrement répliquée.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Sciensano

13/12/2018

Focus sur les collectifs citoyens belges

En novembre 2018, la Fondation Roi Baudouin a publié, dans le cadre de son Observatoire des associations et des fondations, les résultats d'un travail du think tank Oikos portant sur les collectifs citoyens créés en Belgique en 2015 et 2016. Définis comme « des organisations dans lesquelles des citoyens prennent eux-mêmes l'initiative de relever certains défis communs, pendant une période assez longue », faisant bouger les contours classiques de la société civile, ces collectifs sont en augmentation nette depuis une quinzaine d'années, dans divers domaines, dont celui de l'agriculture et de l'alimentation. Les auteurs ont recensé 249 créations au cours des deux années étudiées, et ont complété l'analyse par une enquête auprès de ces organisations et des entretiens. Il en ressort notamment que les initiateurs sont souvent des personnes entre 36 et 45 ans, politiquement engagées, ayant un haut niveau d'éducation, mais des revenus faibles à moyens. On note également un équilibre entre hommes et femmes.

Domaines dans lesquels les collectifs citoyens se situent eux-mêmes (en chiffres absolus, plusieurs réponses possibles)

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Source : Fondation Roi Baudouin

En matière agricole et alimentaire, les collectifs se forment autour de divers objectifs : approvisionnement direct auprès d'un agriculteur, création de supermarchés coopératifs et de potagers communautaires, etc. Des initiatives locales, devenues des « niches » importantes pour le système alimentaire belge, et des stratégies à l'échelle urbaine, sont détaillées. Les auteurs classent ensuite ces démarches alimentaires alternatives selon deux axes, l'engagement écologique et la collaboration entre producteurs et consommateurs (figure ci-dessous). Ces collectifs sont confrontés à des défis organisationnels (gestion horizontale vs hiérarchique, efficacité vs participation, engagement bénévole vs professionnalisation), de ressources (terres, financements, infrastructures, etc.) et institutionnels. Huit recommandations sont alors formulées : adaptation du cadre juridique belge à ces nouveaux modèles d'organisation, évolution des soutiens de la Politique agricole commune, mutualisation des connaissances et expertises entre collectifs, utilisation des opportunités du numérique sous l'angle du « platform cooperativism », inclusion de toutes les catégories de la population dans les initiatives, etc.

In fine, les auteurs appellent à ne faire preuve « ni d'un optimisme aveugle, ni d'une sous-évaluation [du] potentiel » de ces organisations, lesquelles répondent à des « besoins sociaux concrets ». Ils incitent ainsi à plus de synergies et de complémentarité avec les grandes associations et les pouvoirs publics, et à un suivi dans le temps.

Représentation du secteur alimentaire alternatif

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Source : Fondation Roi Baudouin

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Fondation Roi Baudouin

06/06/2017

Quelle gouvernance pour les groupes d'achats alimentaires collectifs ?

Mis en ligne début mai, un article de la revue Ecological Economics s'intéresse aux caractéristiques de la gouvernance de 104 groupes d'achats alimentaires collectifs belges, représentatifs de la diversité de ces organisations (coopératives agriculteurs-consommateurs, associations de consommateurs, etc.). Se développant depuis les années 1960, ces initiatives représentent, à l'échelle mondiale, une niche importante d'innovations pour la promotion de systèmes alimentaires durables, et permettent l'expérimentation et l'apprentissage de changements dans les modes de vie et les pratiques de production notamment.

Sur la base d'entretiens, les auteurs montrent que la transition durable est généralement construite comme un concept multi-dimensionnel. De plus, ils mettent en évidence des besoins de gouvernance différents selon les composantes des activités des groupes : sont imbriqués, dans tous les cas, des aspects relatifs à la logistique pour un approvisionnement durable et local (social enterprise) et à un apprentissage s'appuyant sur des réseaux sociaux décentralisés en lien avec d'autres initiatives (social network). Pour les auteurs, cet article vise à « stimuler la réflexion sur la combinaison appropriée de différents mécanismes » pour soutenir la transition des systèmes alimentaires.

Source : Ecological Economics

08:49 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : circuits courts, amap, belgique, groupement d'achat |  Imprimer | | | | |  Facebook