Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/02/2022

Sécurité sanitaire : stratégie globale de l'OMS 2022-2030

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de publier sa stratégie globale 2022-2030 en matière de sécurité sanitaire. Faisant suite à une résolution adoptée en 2020, visant le renforcement des efforts pour une nourriture saine, ce rapport a été soumis à un comité technique puis à une large consultation : États membres, institutions scientifiques, agences onusiennes, ONG, etc. Le rapport publié sera présenté à l'Assemblée générale de l'OMS de mai 2022.

600 millions de personnes tombent malades chaque année, dans le monde, suite à l'ingestion d'aliments insalubres, surtout dans les pays à faible niveau de revenu. Ces aliments perturbent aussi les chaînes alimentaires et donc le commerce mondial (interdictions d’importation, etc.). Ces problèmes de qualité sanitaire ont de plus des conséquences négatives sur la sécurité alimentaire, et ils impactent plusieurs objectifs onusiens de développement durable. Pour y répondre, quatre principes régissent la stratégie sur la sécurité sanitaire (figure ci-dessous) : selon l'OMS, elle doit être « prospective », « basée sur les faits », « centrée sur les acteurs » et « efficiente ».

Principes sous-jacents aux priorités stratégiques de l'OMS en matière de sécurité sanitaire

securite sanitaire.jpg

Source : OMS

Cette stratégie est faite de cinq priorités. La première porte sur la création ou l'amélioration des systèmes de contrôle nationaux. Ils doivent être établis selon des normes modernes, harmonisées et conformes aux données scientifiques et à la législation, régulièrement contrôlés et mis à jour. Des plans de gestion de crise sont à prévoir. La deuxième priorité recommande que les pays aient une attitude proactive, anticipant les changements mondiaux et les transformations des systèmes alimentaires. Pour cela, les impacts de ces changements sur la sécurité sanitaire (ex. augmentation ou émergence de zoonoses transmises par l'aliment) doivent être identifiés et des options de gestion des risques d'apparition étudiées. L'utilisation des données scientifiques et des informations remontées tout au long de la chaîne alimentaire (résultats de contrôles sanitaires, origine géographique, etc.) constitue la troisième priorité. Par ailleurs, l'ensemble des parties prenantes devrait être impliqué (quatrième priorité) grâce à un système d'échange d'informations performant, mobilisant les outils adaptés. Enfin, la sécurité sanitaire est à considérer comme une composante essentielle du commerce alimentaire national, régional et international (cinquième priorité). Dans ce cadre, les systèmes alimentaires doivent se conformer aux normes du Codex alimentarius pour protéger la santé publique et faciliter les échanges.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Organisation mondiale de la santé

04/07/2019

Un fonds fiduciaire collaboratif contre la résistance aux antimicrobiens

Fondée en 2010 par la FAO, l'OIE et l'OMS, la collaboration tripartite One Health a lancé en juin 2019, pour une période de cinq ans, un fonds fiduciaire mondial pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Celle-ci est responsable de 700 000 décès humains annuels, nombre qui pourrait monter à l'avenir à 10 millions si aucune solution n'est trouvée. La mise en place de plans nationaux (ex. Ecoantibio en France) a permis des améliorations dans certains pays, mais le risque est mondialisé et peut aussi compromettre la sécurité alimentaire à cette échelle, si les animaux de production ne peuvent plus être soignés. Un appel de fonds de 70 millions de dollars va être lancé pour promouvoir la mise en commun des connaissances et méthodes de travail, et apporter un soutien technique aux pays dans le cadre de leurs plans d'action. La création de ce fonds fait suite à un récent rapport sur les antibiorésistances.

Source : FAO

09:15 Publié dans Mondialisation et international, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : antimicrobiens, one health, fao, oie, oms |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/01/2018

Un rapport de l'OMS Europe prône la réduction de la teneur en sucre dans les produits alimentaires transformés

À l'occasion du récent colloque consacré aux systèmes alimentaires durables au service d'une alimentation saine, l'OMS Europe a présenté une étude, basée sur les données de son plan de nutrition 2015-2020, et réalisée en collaboration avec le centre pour la politique alimentaire de l'université de Londres. Ce rapport traite de l'utilisation du sucre libre par les industriels de l'agroalimentaire, pratique fréquente pour améliorer, à faible coût, le goût, la texture ou la conservation des produits. Sur ce sujet, les auteurs jugent nécessaire une action résolue pour faire baisser la teneur en sucre des produits industriels. L'étude identifie des mesures qui pourraient contribuer à diminuer ce taux : outre les actions gouvernementales (taxation des boissons sucrées, restriction du marketing et des publicités auprès des enfants, mises en garde nutritionnelles), les auteurs mentionnent l’intérêt d'une plus grande disponibilité en alternatives naturelles au sucre, de type stévia ou fruit monk. Sur cette base, l'OMS invite les États européens à proposer leurs commentaires et suggestions.

Source : Organisation mondiale de la santé, office régional pour l'Europe

26/05/2015

De l’usage de politiques de prix pour promouvoir des régimes alimentaires plus sains

Le Regional Office for Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié récemment un rapport intitulé Using price policies to promote healthier diets. Parmi les six régions de l’OMS, la région Europe (53 pays) est la plus touchée par les maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, diabètes, etc.) et, parmi les engagements pris par les États dans le European Food and Nutrition Action Plan 2015-2020 pour promouvoir une alimentation saine, figure la mise en place de politiques de prix.

rapport-oms.jpg

Dans un premier temps, est présentée une revue détaillée de la littérature sur les politiques de prix (taxes et subventions). Plusieurs points sont ainsi mis en avant, notamment l’influence de ces politiques sur les achats, les effets potentiels sur des produits et/ou nutriments non visés initialement, ou encore l’intérêt de recourir à des outils ciblés. Dans un second temps, des exemples d’actions dans la zone Europe sont détaillés. Sont ainsi présentés des cas de taxation suffisamment élevée pour avoir un impact sur les comportements : Danemark, Finlande, Hongrie et France. Le programme de l’Union européenne (fruits à l’école), les changements de TVA, les interventions dans la chaîne d’approvisionnement et l’exemple de Singapour (diminution des graisses saturées dans les huiles de cuisson) complètent cette partie.

Pour finir, plusieurs enseignements pour le développement de telles politiques sont tirés, notamment en termes d’objectifs à plus ou moins long terme, centrés sur les achats ou les comportements (plutôt que sur une évolution du poids corporel ou des maladies, nécessairement multi-factoriels), et de population visée. Le processus d’identification des produits et/ou nutriments objets de la taxe ou de la subvention doit faire l’objet d’une attention particulière, et la prise en compte des réponses des acteurs de la chaîne d’approvisionnement (taille des portions, reformulation des produits notamment) est également d’importance. Enfin, le rapport insiste sur la nécessaire évaluation de ces politiques.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : OMS

 

21/05/2014

Le premier rapport de l'Organisation mondiale de la santé sur l'antibiorésistance

L'OMS a publié le 30 avril 2014 son premier rapport sur l'antibiorésistance, issu de données de 114 pays. À cette occasion, Keiji Fuguda, sous-directeur général pour la sécurité sanitaire, a rappelé l'importance de cet enjeu international : le monde pourrait être confronté à une « ère post-antibiotique », impliquant, comme à l'époque « pré-antibiotique », que des infections bénignes puissent être fatales, faute d'antibiotique efficace.

Si le rapport estime prioritaire le risque direct pour la santé humaine, il ne néglige pas pour autant le risque pour la santé animale : ce risque doit être perçu en tant que tel, mais aussi et surtout en tant que facteur aggravant de la problématique « santé humaine ». Le phénomène d'antibiorésistance de germes animaux entraîne des baisses de production alimentaire consécutives aux maladies animales difficilement traitées, mais il peut surtout donner lieu à des transferts de résistances à l'homme, via la chaîne alimentaire ou le contact homme-animal. Keiji Fuguda signale également les lacunes de connaissance existantes sur les mécanismes de transferts inter-espèces.

Par ailleurs, le rapport souligne l'importance de la surveillance organisée des antibiorésistances chez les principales bactéries en cause. Or, si cette surveillance est bien rodée en Union Européenne et dans la plupart des pays occidentaux, il est préoccupant de constater un manque de données en provenance des régions du monde où les risques liés à l'antibiorésistance sont majeurs.

Enfin, pour pallier l'absence d'antibiotiques nouveaux depuis le début des années 1990, le rapport propose qu'une collaboration entre gouvernements et laboratoires pharmaceutiques soit envisagée pour encourager la recherche.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : OMS