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10/01/2022

Josiane Gonthier, Les paysannes. Portraits littéraires, éditions Turquoise, collection Le temps des femmes, novembre 2021, 160 pages

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Dans cet ouvrage, Josiane Gonthier rassemble et commente 38 textes tirés de la littérature française et étrangère, de l’Antiquité à nos jours, consacrés aux paysannes, à leur vie quotidienne et leur place dans la société. Des photographies et des chiffres sur les paysannes et agricultrices, en France et dans le monde, complètent les extraits. Ces narrations, miroirs déformants d'une réalité temporelle, offrent au lecteur une perspective singulière sur les images de la « paysanne » dans la société rurale : une balade éclectique, poétique et parfois cruelle dans les champs et les foyers, à la rencontre de la déesse Cérès de Virgile, « des mâles et des femelles, répandus par les campagnes » de Jean de La Bruyère ou d'incarnations de fermières japonaises émancipées (Aki Shimazaki). Selon l'initiatrice de ce voyage littéraire, « c’est finalement très récemment, avec les influences combinées de mouvements extérieurs à l’agriculture – le féminisme entre autres – et les enjeux écologiques, alimentaires, climatiques et sociaux redéfinis auxquels doit répondre l’agriculture, que les projecteurs se sont braqués sur le paysan/la paysanne qui deviennent alors des personnages et de véritables héroïnes ».

Source : Éditions Turquoise

08:35 Publié dans Agriculteurs, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : paysannes, agricultrices, littérature, genre, travail |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/05/2021

Le positionnement toujours spécifique des femmes dans les exploitations agricoles

La revue Travail, genre et sociétés consacre le dossier de son dernier numéro aux agricultrices, ce qui est l'occasion de revenir, à l'aide d'approches ciblées, sur certaines des évolutions récentes intervenues (ou pas) depuis les dernières modifications de statut. Ainsi, en 2015, la transparence des GAEC a été appliquée aux groupements entre conjoints, ces derniers étant permis depuis 2010.

Le dossier s'ouvre par un entretien avec la sociologue Rose-Marie Lagrave, qui a largement participé à l'affirmation d'un courant de recherche sur les femmes en agriculture. Ces dernières étaient en effet, selon elle, « invisibilisées » sur les plans statistique, professionnel et social. Si des progrès ont été accomplis au fil des années, avec des avancées majeures en matière de droits sociaux (retraite, formation, accidents du travail, etc.), au cours des années 2000, les recherches sur l'activité des femmes en agriculture, leur positionnement et leurs trajectoires professionnelles restent encore peu nombreuses. De même, en dépit des combats menés pour une meilleure reconnaissance professionnelle et sociale, elles sont restées en marge des mouvements féministes, pour lesquels elles symbolisaient l'adhésion à un modèle patriarcal inégalitaire.

De son côté, Alexandre Guérillot a mené une enquête auprès de plus de 1 200 femmes, exploitantes agricoles en bio et exerçant sous différents statuts : co-exploitantes, associées, cheffes, salariées sur l'exploitation familiale, etc. Il montre qu'elles sont encore souvent cantonnées à des fonctions « féminines » : administration, soins des animaux, transformation, vente et communication, etc. Pourtant elles sont nombreuses (un quart environ) à souhaiter exercer des fonctions typiquement « agricoles », comme la conduite des engins ou à vouloir peser sur les décisions prises. Plus significatif encore, les trois quarts des répondantes souhaiteraient réduire les tâches qui leur incombent. Dans l'ensemble, les représentations comme les places assignées restent fortement genrées en agriculture.

À partir de l'analyse, en parallèle, des trajectoires parentales et professionnelles d'une cinquantaine de cheffes co-exploitantes en couple, Clémentine Comer met en évidence l'importance de l'investissement dans la maternité et dans les tâches domestiques, comme réponse à un sentiment de déclassement professionnel, pour ces femmes dont la décision de s'installer est plus souvent subie que choisie. Elles cherchent une forme de reconnaissance dans l'engagement en faveur de ce modèle familial autant que professionnel, ce qui les conduit à le défendre.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : Travail, genre et sociétés

16:36 Publié dans Exploitations agricoles, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : genre, métiers, exploitations agricoles, femmes |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/03/2021

Renforcer la place des femmes dans les pêcheries artisanales des îles Salomon, Fidji et au Vanuatu

Un article de Marine Policy explore le niveau d'inclusion des femmes dans les pêcheries artisanales des îles Salomon, Fidji et au Vanuatu, territoires où elles contribuent à hauteur de 80 % à la subsistance de leurs communautés. 12 experts ainsi que 39 femmes et 29 hommes (représentants locaux, nationaux, internationaux, du monde associatif, etc.) ont été interviewés dans ce but.

La majorité des dispositifs d'inclusion vise à augmenter la participation des femmes aux activités et projets. Les auteurs notent que ce type de dispositifs ne leur garantit cependant pas une présence plus importante aux différents niveaux de la décision, ni que s'améliorent leur accès aux ressources et leur indépendance. Le manque d'implication des hommes, qui ne se sentent pas concernés par la recherche de solutions, est souvent souligné. Un engagement politique et institutionnel explicite, en matière d'égalité des sexes, et une meilleure intégration de cet enjeu dans l’ensemble des politiques publiques sont des pistes d'amélioration citées par les auteurs.

Source : Marine Policy

10:56 Publié dans 4. Politiques publiques, Pêche et aquaculture, Société | Lien permanent | Tags : genre, rapports sociaux, pêche, pacifique |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/05/2020

L'IFPRI a pris en compte le genre dans ses travaux de recherche en 2019

L'International Food Policy Research Institute (IFPRI) a publié, en avril, son rapport annuel 2019. Les résultats clefs de ses 463 publications de recherche sont classés en cinq thèmes principaux : développement de systèmes de production alimentaire durables et résilients face au changement climatique ; promotion d'une nutrition saine ; promotion de systèmes équitables de transformation et de commerce alimentaires, laissant une place aux petits acteurs ; consolidation des institutions et de la gouvernance en vue de garantir une alimentation équitable et une sécurité alimentaire pour tous ; développement rural. De manière transversale, l'IFPRI a également pris en compte le genre dans ses travaux : il met par exemple en avant l'outil WEAI d'identification de territoires à fortes inégalités hommes-femmes et d'aide à la définition de solutions, utilisé dans 54 pays et par 104 organisations.

Source : IFPRI

07/10/2019

Comités de recrutement scientifiques et biais de genre

Des chercheurs français ont étudié l'impact des stéréotypes de genre sur le recrutement de chercheuses au CNRS. La quasi-totalité des disciplines comprend moins de la moitié de femmes chercheuses (mise à part « cultures et sociétés ») : c'est notamment le cas de celles liées à l'agriculture, avec à ce jour, par exemple, environ 30 % de chercheuses dans la catégorie « biologie végétale intégrative », 42 % dans la catégorie « espaces, territoires et entreprises », 23 % dans la catégorie « biodiversité, évolution et adaptations biologiques ». Les auteurs montrent notamment que les membres des comités de recrutement ayant de forts biais implicites, et pensant que les processus de promotion ou de sélection ne sont pas biaisés, recrutent moins de femmes. Ces résultats soulignent l'importance de former ces comités sur les stéréotypes de genre.

Source : Nature Human Behaviour

11:14 Publié dans Enseignement et recherche, Société | Lien permanent | Tags : genre, stéréotypes, recherche, recrutement |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/05/2019

Alimentation saine, développement économique et genre : une étude internationale

Sociology of Development publie un article qui nuance le lien habituellement postulé entre développement économique des pays (PIB/habitant) et adoption de comportements alimentaires sains (healthy eating behaviors), approchés ici sous le seul angle de la consommation de fruits et légumes. Cette étude repose sur les données déclaratives fournies par l'International Social Survey Programme (ISSP), pour 31 pays. En les analysant au prisme du genre, les deux auteurs montrent que, dans tous les cas, les femmes déclarent manger plus de fruits et légumes que les hommes et que cette différence est d'autant plus forte que le pays est plus développé (cf. figure ci-dessous). De plus, la fréquence déclarée de consommation pour les hommes ne varie pas en fonction du PIB/habitant. Ils concluent alors que la corrélation générale observée entre le développement économique d'un pays et la consommation d'aliments sains est avant tout liée aux comportements féminins.

Fréquence hebdomadaire déclarée de consommation de fruits et légumes par rapport au PIB/habitant

Genre.jpg

Source : Sociology of Development

L'étude s'intéresse également à la santé perçue (self-rated health) : il y aurait ainsi une corrélation entre le niveau de santé perçu par tous les individus et leur consommation hebdomadaire de fruits et légumes, avec un effet un peu plus important pour les femmes.

Source : Sociology of Development

11:12 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : genre, comportements alimentaires, issp, fruits, légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/02/2019

Au niveau mondial, les femmes déclarent être plus exposées à l'insécurité alimentaire que les hommes

Dans un article publié en janvier 2019 sur le site de la revue Food Policy, une chercheuse américaine étudie le lien entre genre et insécurité alimentaire (IA). Plus particulièrement, elle se pose trois questions : les femmes sont-elles plus exposées à l'insécurité alimentaire que les hommes ? Dans quelles régions du monde trouve-t-on les plus fortes inégalités ? Celles-ci peuvent-elles s'expliquer par des caractéristiques socio-démographiques différentes entre hommes et femmes ?

Pour y répondre, l'auteure a utilisé les résultats, pour 2014, du sondage mondial de la société Gallup (Gallup World Poll), qui interroge chaque année par téléphone, sur des thèmes variés, un millier de personnes dans 147 pays (soit 132 980 individus en 2014). Les données déclaratives ainsi collectées permettent d'évaluer l'insécurité alimentaire vécue selon l'échelle FIES, définie par la FAO, et de classer les répondants en trois groupes : faiblement, modérément et fortement exposés (allant donc d'une simple inquiétude quant à la possibilité de se nourrir à de réelles situations de faim). Ces éléments sont ensuite analysés à l'aide de méthodes statistiques et économétriques.

Taux de prévalence relatif « d'insécurité alimentaire modérée » pour les femmes par rapport aux hommes en 2014, d'après les réponses au Gallup World Poll

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Source : Food Policy

Lecture : est représenté, pour chaque pays, le ratio des taux de prévalence d'insécurité alimentaire modérée femmes / hommes, calculé d'après les réponses au sondage ; un ratio supérieur à 1 correspond à une surexposition des femmes.

Les résultats montrent que, au sein d'un même pays, les différences de taux de prévalence entre hommes et femmes peuvent atteindre jusqu'à 19 points. Comme l'illustre la figure ci-dessus, en France, le taux de prévalence d'insécurité alimentaire modérée des femmes est 1,25 à 1,5 fois plus fort que celui des hommes. Pour une exposition faible ou forte à l'insécurité alimentaire (autres cartes disponibles dans l'article), l'écart est de plus de 50 %, toujours en défaveur des femmes. À l'échelle mondiale, des différences existent entre pays, et selon que l'on s'intéresse aux individus faiblement, moyennement ou fortement exposés.

L'auteure identifie plusieurs facteurs expliquant ces écarts de prévalence : différences de statut d'emploi (qui en expliquent 10 %), de niveau d'éducation (5 %), de revenu (25 %), de statut marital (10 %) et d'accès à un réseau social (15 %). Ils n'expliquent cependant pas tout et, même à caractéristiques égales, une femme européenne conserve une probabilité plus élevée (de 2,4 points) qu'un homme de vivre dans une situation d'insécurité alimentaire « faible ». Cela pourrait provenir de différences dans l'allocation des ressources alimentaires au sein des foyers ou dans les déclarations faites du sentiment d'insécurité alimentaire. Cette analyse suggère que des politiques publiques ayant pour but d'améliorer l'accès des femmes à l'éducation et à des emplois bien rémunérés pourraient avoir des effets positifs sur la sécurité alimentaire.

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Source : Food Policy