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18/02/2014

Lancement de Winemak-In, un réseau social dédié aux professionnels de l'œnologie

Winemak-In, premier réseau social pour les professionnels de l'œnologie, a été développé pendant un an par la société Entropic Synergies, et lancé début 2014. Lieu d'échanges, de partage d'expériences et de mise en relation des acteurs de la vinification, il a pour ambition de « créer des opportunités d'affaires à l'échelle nationale et internationale ». Le site vise également à délivrer une information de haut niveau sur les pratiques et techniques œnologiques, grâce à la participation d'experts dans des groupes (ex : réduction de l'emploi des sulfites) et à la constitution de dossiers thématiques (ex : le glutathion en vinification). Winemak-In propose des informations plus générales sur l'actualité du secteur (journées techniques, salons, formations, etc.).

Source : Winemak-In 

11:47 Publié dans Filières agricoles | Lien permanent | Tags : réseau social, oenologie, vin |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/02/2014

Un risque de rage humaine lié à l'abattage et à la découpe de viande de chien au Nigeria

La viande de chien est consommée de manière courante dans certains pays dont le Nigeria, où la rage est endémique. La rage, principalement transmise par morsure de chien, tue dans le monde 60 000 personnes par an, essentiellement en Afrique et en Inde.

Une récente étude, publiée par des chercheurs nigérians dans la revue International Scholarly Research Notices Veterinary Science, alerte sur une autre voie de transmission de la rage. Les auteurs indiquent que les bouchers peuvent régulièrement être exposés à la rage lors de l'abattage et de la découpe de chiens locaux apparemment sains. En effet, les bouchers n'utilisent pas de protection corporelle particulière et le statut sanitaire des animaux n'est pas nécessairement connu lors de l'abattage et de la découpe, car il peut s'écouler jusqu'à 10 jours entre l'excrétion virale et l'apparition de symptômes. Les résultats de leur enquête montrent que 5% des chiens abattus étaient porteurs du virus, d'après les analyses réalisées dans des échantillons de salive et de cerveau.

Source : Alliance globale contre la rage 

18:43 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : nigeria, afrique |  Imprimer | | | | |  Facebook

Les États-Unis se dotent d'une nouvelle politique agricole

Après plus de deux ans de négociations, Barack Obama a signé le 8 février le nouveau Farm Bill américain, récemment approuvé par le Congrès. Le compromis trouvé entre Républicains et Démocrates prévoit une réduction de 1 % de l'aide alimentaire des Food Stamps et une refonte du système d'aides aux producteurs : si les subventions aux assurances sont conservées et renforcées, la loi prévoit la disparition des aides directes découplées et l'introduction de deux programmes, le Price Loss Coverage et l'Agricultural Risk Coverage, qui seront proposés aux agriculteurs dès 2015. Ces derniers devront en choisir un des deux : le premier, le PLC, héritier des paiements anticycliques du précédent Farm Bill, voit les différents prix de référence rehaussés de 30% à plus de 40% selon les productions. Le second (ARC) est un programme d'assurance du chiffre d'affaires pour les faibles pertes, basé sur les résultats de trois des cinq années précédentes ; il reprend les principes du précédent programme ACRE.

Le soutien au secteur laitier fait l'objet d'un remodelage à la marge : les systèmes régionaux d'ajustement des prix des différentes catégories de lait, les Marketing Orders, sont conservés. Les propositions visant à introduire un contrôle de l'offre, en cas de crise, n'ont pas été retenues. La principale innovation tient donc au nouveau dispositif d'aides directes, pour assurer une marge minimum aux producteurs, qui remplace le précédent dispositif qui ne prenait pas en compte le coût des aliments. Il s'agit d'un système d'assurance subventionnée, garantissant les marges. En cas d'accroissement de la production, l'éleveur ne peut assurer ses volumes supplémentaires que dans la limite de l'accroissement moyen des volumes produits à l'échelle fédérale. Par ailleurs, un nouvel outil est introduit : le Dairy Product Donation Program prévoit l'achat par l'USDA de produits laitiers à destination de l'aide alimentaire en cas de chute des prix du lait sous un seuil établi.

Largement salué par la profession agricole, ce texte si longtemps attendu est néanmoins décrié par une partie des Républicains, dénonçant des dépenses trop importantes, et une partie des Démocrates, inquiets de voir l'aide alimentaire diminuée.

La loi prévoit en outre le doublement de l'aide alimentaire pour les foyers les plus pauvres choisissant de s'approvisionner dans les Farmers' Markets, où les agriculteurs vendent directement leur production. Cette mesure est un signal fort pour la promotion des circuits courts et le développement de filières « locales et saines », tandis que le budget alloué aux programmes de promotion de l'agriculture de proximité est sensiblement renforcé.

Pour la première fois depuis leur création, le budget destiné aux programmes de conservation (protection de l'environnement) est diminué. En revanche, une sorte de « conditionnalité » est introduite, faisant de la protection des sols et des zones humides une condition pour l'éligibilité des programmes d'assurance.

Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective

Source : USDA

10:33 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : farm bill, usa |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/02/2014

L'USDA étudie la mise sur le marché de pommes OGM qui ne brunissent pas

Aux États-Unis, l'USDA a consulté le public, jusqu'à la fin janvier 2014, sur la possibilité de mise sur le marché de deux variétés de pommes génétiquement modifiées, élaborées par la société canadienne Okanagan Specialty Fruits. OSF a en effet mis au point les Artic® apples, des Golden et des Granny Smith dont la particularité est de ne pas s'oxyder à l'air libre. La modification génétique imaginée par OSF permet d'empêcher l'expression des gènes impliqués dans la réaction de brunissement enzymatique : la production de polyphénoloxydase (PPO, responsable du brunissement) est annulée, et les composés phénoliques de la pomme ne se transforment donc pas en pigments, même en présence d'oxygène.

Dans un contexte de vives discussions sur la possibilité d'un étiquetage spécifique des aliments contenant des OGM, cette consultation relance le débat sur les OGM et sur l'image des produits aux États-Unis. Pour les partisans des biotechnologies, les Artic® Apples ne présentent pas seulement un avantage cosmétique. Elles permettraient aussi de réduire les gaspillages (moins de pommes abimées et jetées pendant le transport, la commercialisation et à la maison), de promouvoir la consommation de pommes auprès des plus jeunes grâce à un meilleur aspect visuel, et de créer de la valeur en soutenant le marché des fruits prédécoupés (à fort potentiel de développement outre-Atlantique).

A l'inverse, pour les opposants aux OGM, ces pommes posent plusieurs problèmes : elles sont source d'inquiétudes pour la santé humaine et l'environnement, elles présentent un risque de pollinisation accidentelle des arbres et, du fait de l'extinction de l'expression de la PPO, un risque de réduction des défenses naturelles de la plante. Pour les détracteurs des Artic® Apples, la principale crainte est liée au fait que la pomme bénéficie pour l'instant d'un image de produit sain. L'absence d'OGM pour la pomme est un argument de vente à la force croissante, pour des consommateurs de plus en plus soucieux de la qualité des produits. L'introduction d'OGM pourrait ternir l'image d'un produit que les consommateurs apprécient tel quel, et par conséquent celle de la filière toute entière.

Pour Simon Ritz, de la mission pour la Science et la Technologie de l'ambassade de France aux États-Unis, « malgré l'homologation probable de l'USDA, l'arrivée massive de pommes transgéniques sur les marchés n'est pas pour tout de suite, les pommiers ne produisant pas de fruits les cinq premières années après plantation. Ce sera donc bien au consommateur de décider dans les années à venir. »

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Sources : Bulletins électroniques ADIT

10:31 Publié dans OGM, Production et marchés | Lien permanent | Tags : pomme, usa |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/02/2014

Think tanks : classement international des organisations les plus influentes

Le classement Global Go-To Think Tanks de l’université de Pennsylvanie constitue le répertoire le plus complet sur les think tanks dans le monde. Publié pour la cinquième année consécutive, il compare plus de 6 000 organisations dans 182 pays, à partir de la contribution de près de 2 000 experts universitaires, décideurs politiques, représentants d’ONG, think tanks, etc.

Parmi les acteurs français, l'IFRI apparaît en 25e position du classement global. L'IRIS figure en assez bonne position dans la catégorie des affaires internationales, l'IDDRI dans celle du développement et le CEPII en matière de politique économique. La France apparaît comme le 6e pays en nombre de think tanks, un niveau proche de l'Allemagne et de l'Argentine, mais inférieur à l'Inde, au Royaume-Uni et à la Chine, et très en dessous des États-Unis.

En matière d'agriculture, deux think tanks ressortent comme étant les plus influents : le sud-africain Food, Agriculture and Natural Resources Policy Analysis Network (FANRPAN), et l'américain International Food Policy Research Institute (IFPRI).

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Go-To Think Tank

10:28 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/02/2014

Les agriculteurs, catégorie socioprofessionnelle la plus exposée au burn-out ?

Le cabinet Technologia vient de livrer les premiers résultats d'une étude, combinant entretiens approfondis et sondage quantitatif, qui souhaite préciser le statut nosologique du burn-out. Si l'ensemble de la population est concerné (« 12,6% des actifs occupés sont en risque élevé de burn out »), il en ressort que les exploitants agricoles sont la catégorie socioprofessionnelle la plus exposée, avec 23,5% de travail « excessif et compulsif », devant les cadres, les artisans et commerçants, et les chefs d'entreprise. Chiffres que l'on ne manquera pas de rapprocher des débats récurrents sur l'importance des suicides chez les agriculteurs.

À ce stade, aucun élément d'analyse n'est avancé. La réalité du burn-out fait cependant encore débat. Est-on face à une maladie qui mériterait d'être reconnue comme maladie professionnelle à part entière, ayant sa place dans les tableaux de prise en charge de l'assurance maladie ? S'agit-il au contraire d'une notion mal formée, qui obscurcit la réalité de pathologies spécifiques déjà répertoriées ?

La méthodologie retenue est essentielle pour juger des résultats de l'étude annoncée par Technologia. On suivra donc sa publication avec intérêt, d'autant que l'étude prétend « servir de base à un appel pour la reconnaissance de l'épuisement professionnel aux tableaux des maladies professionnelles ».

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : Technologia

10:27 Publié dans Agriculteurs, Santé et risques sanitaires | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/02/2014

Le tourisme à la campagne : quelles attentes des différentes clientèles ?

La DATAR publie une étude, réalisée par GMV Conseil, sur les attentes des consommateurs à l'égard du tourisme à la campagne. L'enquête Destination Campagnes a pris pour cible différentes clientèles : Belges, Britanniques, Espagnols et Français. Il en ressort que la campagne bénéficie d'un imaginaire très positif auprès des catégories socioprofessionnelles supérieures, qui l'associent à la détente, au ressourcement et à l'authenticité. Cela n'est, à vrai dire, pas très étonnant.

Mais les attentes fortes qui sont exprimées par ailleurs, en termes de « proximité » et « d'accessibilité » des services, sont sans doute relativement contradictoires avec cette idéalisation de la campagne. « Une fois arrivés sur leur lieu de villégiature, les vacanciers n'entendent pas parcourir de grandes distances. (…) en matière de commerces et de services ». Par exemple, 70% de la clientèle « estiment qu'ils doivent être accessibles à moins de 20 minutes ».

Ce développement du tourisme semble ainsi aller de pair avec le mouvement d'éclatement des villes et de périurbanisation, et avec les stratégies d'équipement fortes des communes péri-urbaines.

Florent Bidaud, Centre d'études et de prospective

Source : DATAR

10:25 Publié dans Société, Territoires | Lien permanent | Tags : tourisme, ruralité |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/02/2014

Felfies, réseaux sociaux et besoins numériques des agriculteurs

Alors que les selfies (des photos de soi-même prises par ses propres soins) enflamment les réseaux sociaux, les agriculteurs se sont aussi emparés de ce phénomène à leur manière, et ce à travers le monde. Le Irish Farmers Journal a organisé un concours de felfies sur Facebook, qui a connu un grand succès. Il existe maintenant un blog dédié aux felfies, contraction de "farming" et "selfies", créé par un agriculteur de l'Essex au Royaume-Uni. 

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P.J. Ryan de Newport, Co. Tipperary, gagnant du concours de felfies.

Photo: IRISH FARMERS JOURNAL/FACEBOOK

Ce phénomène donne matière à réfléchir sur le lien entre Internet, médias sociaux et agriculteurs. Un récent sondage (enquête « Agrinautes-agrisurfeurs » 2013 réalisée par BVA pour Terre-net) a montré que 44% des agriculteurs avaient besoin d'Internet en dehors du bureau, sur les parcelles, en salle de traite, etc., et que 22% des agriculteurs étaient équipés de smartphones. Malgré les inégalités numériques qui touchent encore le monde agricole (la moitié des agriculteurs n'a pas accès à Internet à haut débit), l'utilisation d'applications numériques suit une tendance haussière depuis plusieurs années, principalement pour les prévisions météorologiques, le suivi des cours et marchés, la gestion des données en lien avec l’exploitation (élevage, parcelles, comptabilité). Cette enquête a également révélé qu'un quart des agriculteurs utilisait aujourd'hui les réseaux sociaux dans le cadre professionnel. Autant de thèmes qui font écho à la conférence organisée par le SYRPA intitulée « Réseaux sociaux et agriculteurs : l'agriculture est-elle (enfin) à la page? », qui a eu lieu le 13 février 2014.

Élise Delgoulet et Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Sources : http://farmingselfie.com/ et Terre-net 

 

10:21 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Agriculteurs, Société | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/02/2014

Normes privées : l'autorité de la concurrence s'interroge sur les risques de cartellisation

Le processus de normalisation ou de certification peut-il être utilisé à des fins anticoncurrentielles ? Face à la forte expansion des processus de normalisation et de certification des produits et des services, l'Autorité de la concurrence a décidé de se saisir de cette question.

Dans un communiqué, elle précise que si les normes peuvent avoir un effet bénéfique pour les consommateurs (par exemple en facilitant la comparaison entre produits), il n'est pas exclu qu'elles constituent parfois des barrières à l'entrée sur les marchés, qu'elles freinent ainsi l'innovation et le développement de nouveaux acteurs, contribuant à la rigidité de certains secteurs et à l'alourdissement des coûts.

Les normes peuvent-elles alors cacher des formes d'ententes entre entreprises ? L'accès à la norme se fait-elle dans des conditions non discriminatoires ? L'Autorité de la concurrence entend à terme formuler un avis et des recommandations sur ce sujet.

Dans le domaine des filières alimentaires, ces questions se posent également. L'OCDE a récemment consacré un séminaire au rôle croissant des standards privés dans l'agroalimentaire. Plusieurs chercheurs y ont évoqué les enjeux de concentration posés par ce phénomène relativement récent.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Autorité de la concurrence

10:19 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : norme |  Imprimer | | | | |  Facebook

Marchés publics : la Directive ouvre la porte aux critères éthiques et environnementaux

Avec la nouvelle Directive européenne votée par le Parlement européen, les pouvoirs publics ne seront plus contraints de choisir leur fournisseur uniquement sur la base du prix le plus bas. Ils pourront désormais favoriser l’achat de produits respectant des critères éthiques ou environnementaux.

Le principal changement réside dans la possibilité de faire référence aux caractéristiques « immatérielles » des produits, telles que les conditions de production : modalités durables de production, respect des normes environnementales, respect des réglementations internationales du travail, etc. De plus, la directive permet à présent de se référer à des écolabels. Elle autorise aussi explicitement la mention des principes du commerce équitable, tels que l’exigence d’un prix minimum et le versement d’une prime pour projets collectifs d'intérêt général, dans les appels d’offres publics.

La directive entrera en vigueur en mars 2014. Les États membres ont 2 ans pour la transposer en droit national.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Parlement européen

05/02/2014

Analyse du potentiel de réduction des émissions d’ammoniac des élevages français aux horizons 2020 et 2030

Avec 650 000 tonnes en 2010, la France est le premier émetteur d'ammoniac de l'Union européenne. Le NH3, polluant atmosphérique, provient à 97% de l'agriculture, et à 77% de l'élevage (principalement bovin, mais aussi avicole et porcin). L'Ademe a récemment publié la synthèse de son étude prospective visant à « identifier 10 actions coûts efficaces à l'échelle de la France, pour réduire les émissions métropolitaines d'ammoniac aux horizons 2020 et 2030 », par rapport à 2010 prise comme année de référence. Ce travail a été réalisé par le consortium formé par le CITEPA et les trois instituts techniques des filières animales concernées (Idele, Itavi et IFIP).

Les auteurs ont procédé à une revue bibliographique et ont identifié presque 200 actions permettant de réduire les émissions d'ammoniac, concernant l'alimentation et la gestion des effluents d'élevage au bâtiment, au stockage et à l’épandage. Outre l'identification de pratiques à potentiel de réduction intéressant, mais présentant des degrés de maturités faibles à très faibles, l'étude a permis l'analyse approfondie de 10 pratiques coûts efficaces, donnant lieu à des fiches chiffrées et détaillées.

Les résultats montrent que le plus gros potentiel de réduction des émissions d'ammoniac repose d'abord sur les pratiques d'incorporation rapide des déjections après l'épandage, puis sur l'épandage et le stockage des effluents (couverture), ces trois leviers concernant toutes les filières animales. Les pratiques au bâtiment et visant à réduire les excrétions azotée par l'optimisation de l'alimentation semblent des leviers plus faibles.

En prenant en compte les rapports coût/efficacité, les pratiques les plus prometteuses concernent d'abord les actions sur l'alimentation, puis sur l'épandage, suivies de celles sur le stockage et enfin celles liées au bâtiment. Les seules actions qui ont un coût négatif sont celles qui concernent l'alimentation, et notamment l'augmentation du temps passé au pâturage. Les auteurs soulignent que la préservation de cette pratique est donc un enjeu majeur.

Enfin, l'étude a permis de décrire un certain nombre de freins pouvant limiter le déploiement à large échelle des mesures identifiées. Les auteurs concluent qu'il sera nécessaire « de développer une politique volontariste sur l'ensemble des filières animales, mais aussi sur la fertilisation des cultures », pour atteindre des objectifs ambitieux de réduction des émissions nationales d'ammoniac. Les inventaires nationaux d'émissions devront également être améliorés pour rendre compte des évolutions de pratiques et de l'efficacité des politiques publiques.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Ademe

10:14 Publié dans 1. Prospective | Lien permanent | Tags : ammoniac, élevage |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/02/2014

Parution du scénario Afterres 2050

Le cabinet d’études Solagro vient de publier le rapport Afterres 2050, fruit de trois années de travail. Partant du constat que le prolongement des tendances actuelles n’était pas soutenable, l'objectif de Solagro était de proposer, pour la France essentiellement, un scénario alternatif « souhaitable » (un scénario normatif, donc), permettant de répondre, à l’horizon 2050, aux grands défis agricoles et alimentaires. L’exercice entend en effet s’inscrire dans une « triple transition » : nutritionnelle (consommation raisonnée, sobriété), agricole (transition agroécologique ambitieuse) et énergétique (moindre consommation d’énergie fossile et production d’énergie bio-sourcée). Le scénario proposé se veut à la fois ambitieux (les changements sont souvent assez radicaux), raisonnable (mobilisation de pratiques déjà existantes et maîtrisées, respect des besoins nutritionnels) et cohérent techniquement (relations production/consommation et végétal/animal).

Le scénario fonde l’essentiel de ses résultats chiffrés sur le modèle MoSUT, conçu et développé par Solagro pour la France, qui souhaite assurer cette cohérence physique (tonnages, surfaces, volumes, etc.) entre productions, usages et occupations du sol. La quantification s’opère sur la base de nombreuses hypothèses explicitées au fil du rapport.

Sur le volet « demande », le rapport propose pour 2050 une réduction de 25% de la consommation de protéines en général, et de moitié pour les protéines animales. La consommation de sucre baisserait d’environ 20%. Une baisse très forte est également proposée pour le lait, le calcium étant dès lors majoritairement fourni par d’autres sources, pour un total journalier inférieur aux recommandations du PNNS mais conforme à d’autres recommandations internationales. À l'inverse, les consommations de céréales et de fruits et légumes progresseraient. Les pertes et gaspillages évitables diminueraient de 60% et les pertes non évitables (os, épluchures, etc.) seraient mieux valorisées.

Des transformations toutes aussi nombreuses sont proposées pour le volet « production domestique ». Ainsi, le scénario Afterres envisage que 45% de la SAU soient convertis à l’agriculture biologique, 45% conduits en production intégrée et 10% en agriculture raisonnée en 2050. Globalement, les pratiques agroécologiques seraient favorisées : rotations plus longues et plus variées, couverture des sols, agroforesterie, infrastructures agroécologiques, etc. Pour les productions animales, la moitié des porcs et volailles passerait sous label en 2050 et un quart des ruminants serait « tout à l’herbe ». Les races mixtes progresseraient.

 

Évolution des parts respectives de différents modes de production, en France, entre 2010 et 2050Afterres2050.PNG

Source : Solagro, Afterres 2050

 

Au total, le scénario conduit à une production végétale en baisse de 12% (en tonnes) et une SAU en légère baisse (28 millions d'ha en 2050). Les productions de porc, d’œuf ou de lait seraient divisées par deux et celle de viande bovine par trois. Inversement, la valorisation énergétique de la biomasse (biogaz, biocarburants, bois énergie, etc.) serait multipliée par trois. La consommation d’énergie, comme les émissions de GES, seraient réduites de moitié. Le recours à l’azote de synthèse baisserait de 60% et le NODU serait divisé par trois. La qualité et la gestion quantitative de l’eau s’amélioraient également.

Si le scénario Afterres 2050 mise sur la cohérence technique et « physique » (flux et transformation de matières), il n’intègre toutefois pas les dimensions socio-économiques (prix, marchés, emplois) et il n’est pas décliné spatialement. Ces deux aspects essentiels seront approfondis dans de futurs exercices.

Pierre Claquin, Centre d'études et de prospective

Source : Solagro 

 

03/02/2014

Un nouvel indice de situation alimentaire développé par Oxfam : les Pays-Bas en tête du classement mondial

Oxfam a élaboré un nouvel indice de la situation alimentaire, basé sur quatre grands critères : la quantité, la qualité, l'accessibilité financière de l'alimentation, et l'hygiène alimentaire. L'indice a été calculé pour chaque pays, au moyen de données statistiques internationales fournies par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et l'OIT (Organisation internationale du travail). La disponibilité des données a permis de calculer l'indice de situation alimentaire pour 125 pays. Les résultats sont présentés sous forme de cartographies et de classements interactifs.

 

Carte des résultats combinés pour 125 pays

carte-oxfam.PNG

L'indice final tient compte des taux de sous-alimentation, de l'insuffisance pondérale infantile, du niveau des prix alimentaires par rapport aux autres biens et services, de la volatilité des prix alimentaires, de la diversité alimentaire, de l'accès à l'eau potable, et des taux de diabète et obésité.

Lecture : les couleurs proches du vert indiquent les pays où la situation alimentaire est favorable, les couleurs proches du orange ceux où la situation alimentaire est défavorable.

Source : Oxfam

 

Les résultats de l'analyse révèlent que les Pays-Bas figurent en tête du classement « général », suivis par la France et la Suisse. Ces pays combinent une alimentation abondante, de qualité, accessible et caractérisée par une bonne hygiène. Les pays européens occupent les 20 premières places (sauf l'Australie à la huitième place). Les autres pays développés (États-Unis, Canada, Nouvelle-Zélande, etc.) sont pénalisés dans le classement en raison des taux de diabète et d'obésité dans leur population. Les situations globalement les plus difficiles concernent le Bangladesh, le Laos, le Yémen et une vingtaine de pays africains, parmi lesquels l'Éthiopie, l'Angola et le Tchad, qui occupent les dernières places du classement.

Concernant le coût de l'alimentation, les États-Unis bénéficient de l'alimentation la moins chère et aux prix les plus stables, tandis que le Royaume-Uni est le pays le plus cher d'Europe. Au niveau mondial, la Guinée, la Gambie, le Tchad et l'Iran sont les pays les plus chers, et l'Angola et le Zimbabwe sont les pays où la volatilité des prix alimentaires est la plus marquée. S'agissant du volet « quantité », les pays les plus touchés par la malnutrition et l'insuffisance pondérale infantile sont le Burundi, le Yémen, Madagascar et l'Inde. À l'inverse, les États-Unis, le Mexique, les Fidji, la Jordanie, le Koweït et l'Arabie Saoudite ont les plus mauvais taux d'obésité et de diabète.

Ce nouvel indice de situation alimentaire permet ainsi d'analyser, pays par pays, la capacité des populations à accéder à une alimentation globalement satisfaisante, ce qui n'est pas toujours le cas même si la production alimentaire est suffisante. Les résultats montrent également qu'un grand nombre de pays n'a toujours pas accès à une alimentation abordable et saine : Oxfam appelle donc à une réforme urgente des systèmes de production et de distribution alimentaires, à savoir « accroître l’investissement dans l’agriculture paysanne et à améliorer les infrastructures, afin de stimuler la production agricole, d’éviter les gaspillages et d’améliorer l’accès aux marchés ».

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Oxfam

 

31/01/2014

Une étude américaine relativise la responsabilité des fast food dans la prévalence de l'obésité infantile

Une étude, publiée en janvier 2014 dans la revue American journal of clinical nutrition, conclut à l'intérêt de prendre en considération la totalité du régime alimentaire quotidien des enfants et non plus seulement leur consommation de repas dans les fast food, qui ne seraient pas les principaux coupables de l'obésité infantile.

Les chercheurs ont utilisé pour cette étude les données d'une enquête menée entre 2007 et 2010 et axée sur la surveillance de la nutrition et de la santé publique (US National Health and Nutrition examination survey), sur une cohorte de 4 500 jeunes de 2 à 18 ans. La moitié de ces jeunes prend des repas dans un fast food. Pour 40% d'entre eux, cette prise alimentaire correspond à moins de 30% de leur apport calorique, et pour 10%, elle correspond à plus de 30% de l'apport calorique. Les auteurs de l'étude ont étudié les relations entre consommation de fast food, autres consommations (caractérisées comme « sobre » ou « riche en snacking »), et obésité.

Les résultats montrent que les enfants étaient plus susceptibles d'avoir un régime alimentaire « riche en snacking » (avec sodas, produits gras et salés, et peu de produits laitiers ou de fruits), lorsqu'ils étaient par ailleurs des consommateurs de fast food, que lorsqu'ils ne l'étaient pas. Ainsi, 40% des enfants qui consommaient des fast food pour plus de 30% de leur apport calorique, et qui par ailleurs avaient un régime alimentaire « riche en snacking », étaient obèses.

Les auteurs en concluent que ce ne sont donc pas les fast food pris isolément qui sont responsables des problèmes de surpoids des enfants américains, mais leur régime alimentaire d'ensemble. Le risque consisterait davantage à reproduire le régime alimentaire des fast food chez soi qu'à en consommer directement au restaurant.

Selon Connie Diekman (université Washington de Saint-Louis, Missouri), les conclusions de cette étude doivent inciter à une meilleure éducation nutritionnelle globale et aider les familles à choisir des aliments pour équilibrer l'alimentation au foyer.

Cette étude a été co-financée par l'institut national de la santé des États-Unis et la fondation Robert Wood Johnson, association philanthropique créée en 1936 pendant la Grande Dépression. L'objectif de cette fondation est d'améliorer la santé des américains, la réduction du taux important d'obésité chez les enfants étant une des priorités aux États-Unis.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : MedLine Plus

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Un nouveau rapport sur la politique nutritionnelle en France

Le professeur de médecine Serge Hercberg a remis à la ministre de la Santé, le 28 janvier 2014, un rapport sur la politique de prévention nutritionnelle en France, qui répond à une saisine de juillet 2013. S'inscrivant dans la continuité du Plan National Nutrition Santé (PNNS) mis en place il y a 13 ans, ce rapport propose toutefois des mesures plus contraignantes, car les auteurs estiment que les premières recommandations étaient trop axées sur le volontariat.

Parmi les principales propositions figure la mise en place d'une information claire et rapide sur l'étiquetage, pour éclairer le consommateur sur la valeur nutritionnelle du produit. Il s'agirait d'indiquer un score nutritionnel, sous forme d'une variable chiffrée, calculée en fonction des critères de densité énergétique, teneur en sucres simples, teneur en graisses saturées et teneur en sel. Cette variable serait représentée par une lettre de notation, assortie d'une couleur, de manière à être très visible et à orienter l'achat du consommateur. Le rapport propose également, pour les produits ayant un score défavorable, d'interdire les promotions sur ces produits ainsi que la publicité télévisée entre 7 heures et 22 heures.

L'auteur justifie la prise de mesures strictes, qui pourraient être perçues par certains comme une atteinte à la liberté de choix, par le critère de la santé publique mondiale et par l'importance du coût des maladies d'origine nutritionnelle : le rapport souligne que 47 milliards de dollars sont perdus dans le monde du fait des principales maladies non transmissibles d'origine nutritionnelle, parmi lesquelles les maladies cardio-vasculaires et le diabète.

À noter qu'un autre rapport, celui du professeur Arnaud Basdevant, sur la prise en charge des maladies chroniques nutritionnelles, a été rendu public le même jour.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : La Documentation française