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30/01/2014

Développement des applications numériques dédiées au secteur du vin en Aquitaine

En Aquitaine, de plus en plus d'applications numériques dédiées au secteur du vin ou de l'œnotourisme sont développées. Depuis trois ans, 13 start-up ont ainsi vu le jour pour proposer divers services numériques aux professionnels. Il peut s'agir de personnaliser les bouteilles et les emballages (Ma bouteille), de lutter contre la contrefaçon des grands vins avec un système de traçabilité (Qual'ID) ou de suivre la diffusion des produits dans le monde (Wine Services). D'autres applications s'adressent davantage aux clients, en proposant un service de sommelier virtuel (SmartCave) ou en apportant des informations sur l'histoire, le cépage, les accords mets/vin, simplement en photographiant l'étiquette avec un smartphone (Smart Bordeaux). Cette dernière application, mise au point par l'entreprise Kasual, a vocation à être développée dans plusieurs langues et dans plusieurs pays. La région Aquitaine, en partenariat avec le CIVB, a également lancé un serious game nommé Château academy, simulant la gestion d'une propriété viticole et visant à susciter des vocations. Enfin, l'œnotourisme n'est pas en reste avec l'application bordeaux-aquitaine-wine-trip qui permet aux touristes d'organiser leur séjour dans la région. Toutes ces entreprises numériques sont soutenues par Inno'vin, le cluster dédié à l'innovation pour la filière vitivinicole en Aquitaine.

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Sources : http://www.winestartups.com/ et http://www.tourisme-aquitaine.fr/actualites/l-onotourisme...

17:53 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Filières agricoles | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

29/01/2014

De nouvelles avancées technologiques pour la production de biocarburants de deuxième génération

Un article récent de Science rapporte des résultats prometteurs pour la production de biocarburants. La découverte faite par une équipe de l'université du Wisconsin repose sur une molécule capable de dégrader la lignocellulose, polymère complexe de sucre, en son monomère. L'innovation est dans la capacité du gamma valerolactone d'agir sur toute matière première végétale, y compris le bois. Parmi les obstacles sont cités le temps de réaction, lent, et la purification du substrat de la réaction, qui sera utilisé par la suite dans la conversion du sucre en éthanol par des levures.

Côté français, une étude récente montre que les déinocoques, voie bactérienne choisie par l’entreprise Deinove, ont permis de produire une solution titrée à 9% d'éthanol, un résultat prometteur également pour les biocarburants de deuxième génération.

Ces deux études présentent donc de nouvelles avancées pour la production d'éthanol à partir de lignocellulose, qui devront s'accompagner d'essais à plus grande échelle pour tester la viabilité économique et technique de ces résultats.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Sources : Science et Deinove 

Bioplastiques, un rapport de la Rabobank

Cette étude intitulée Bioplastics moving to the beet a été publiée fin janvier 2014 par la branche de Rabobank en charge de la recherche sur l'alimentation et l'agribusiness. Selon ce rapport, le développement des bioplastiques sera un des grands moteurs de la demande en sucre d'ici 2020 en Europe, principalement à travers les emballages alimentaires. Pour les auteurs, les bioplastiques sont un débouché intéressant, d'autant que la demande en sucre pour l'alimentation, les boissons ou encore les biocarburants aurait une croissance limitée, en comparaison avec ce nouveau secteur (5% pour le bioéthanol contre 40% pour les bioplastiques). Deux grands types de bioplastiques se dégagent de cette étude : ceux visant le mélange ou le remplacement de la matière première fossile par un produit biosourcé, et ceux ayant pour objectif de nouvelles fonctionnalités comme la biodégradabilité.rabobank.png

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Rabobank 

 

17:48 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Production et marchés | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

La Cour des comptes critique le manque de cohérence et les écueils des politiques climatiques européenne et française

Dans son rapport du 16 janvier dernier, la Cour des comptes française propose une évaluation critique de la politique climatique française et de son cadre européen. Autrement appelée « Paquet Climat Énergie » (PEC), elle est constituée d'un ensemble de directives et de règlements assortis d'objectifs globaux à l'horizon 2020 : -20% d'émissions de gaz à effet de serre (GES) (par rapport à 1990), 20% de la consommation d'électricité d'origine renouvelable, 20% d'économies d'énergies (par rapport à 2005). La mise en œuvre de ces ambitions passe par une série d'instruments, comme le marché communautaire d'échanges de quotas de GES, le soutien aux filières de production d'énergie renouvelable, etc.

La Cour des comptes critique l'hétérogénéité de cet ensemble, qui en plus de rendre son évaluation complexe, constitue une difficulté pour une mise en œuvre cohérente et un suivi efficace de la politique de lutte contre le changement climatique. Les auteurs prennent pour exemple la multiplicité des horizons, auxquels se réfèrent les différents engagements climatiques européens et nationaux (2012, 2020, 2050, etc.) et pointent surtout l'absence de mise en cohérence des différentes composantes du PEC, qui propose d'atteindre chacune de ses cibles de façon autonome, sans véritable articulation.

Avant d'examiner sa mise en œuvre en France, la Cour des comptes rappelle les particularités nationales en matière climatique. Avec une production électrique issue à 90% de sources non émettrices de CO2, l'économie française est l'une des moins carbonées d'Europe (1,8 fois moins que l'Allemagne par exemple). De ce fait, les secteurs des transports, de l'industrie et de l'agriculture occupent un poids relatif beaucoup plus élevé dans les émissions nationales que pour la plupart de nos voisins européens. L'agriculture représente par exemple 21% de nos émissions quand cette valeur est en moyenne de 9% en Europe.

Concernant les moyens mis en œuvre, la Cour fait d'abord le constat d'échec des instruments communautaires, à commencer par le marché carbone. Celui-ci a souffert d'un manque de flexibilité ayant empêché tout ajustement du nombre des quotas, alors que cela aurait été nécessaire dans une période de conjoncture économique défavorable. L'absence d'un prix significatif du carbone, qui en découle, a constitué un frein majeur à la décarbonisation de l'industrie.

Les auteurs critiquent en outre des dispositifs mal évalués en amont, comme celui du tarif de rachat de l'électricité photovoltaïque, alors que les montants en jeu sont importants : plus de 20 milliards d'euros de crédits publics sont engagés chaque année dans les investissements énergétiques. La Cour des comptes pointe également les mauvaises organisation et pilotage de la politique climatique, dont le caractère interministériel est insuffisamment affirmé.

Sur le plan des résultats, la Cour note des avancées positives : la France a réduit ses émissions de 13% depuis 2005 et dépassera donc largement son objectif de Kyoto. Mais cette baisse est essentiellement due à la diminution de l'activité industrielle en raison des conséquences de la crise économique. Ensuite, même si la trajectoire actuelle de réduction paraît compatible avec l'objectif de 2020, elle repose sur des hypothèses particulièrement volontaristes (en matière de rénovation de logements par exemple) et pourrait aussi être fragilisée par une reprise économique significative. Sur le plan des énergies renouvelables, l'objectif semble en revanche difficile à atteindre : il supposerait que l'accroissement de production annuelle soit six fois supérieur à celui que nous avons connu entre 2005 et 2011. Enfin, du côté des investissements, les efforts à consentir sont encore considérables : ils devront être accrus de plus de 30% chaque année dans les décennies à venir.

Finalement, la Cour des comptes trace quelques perspectives et souligne les défis à relever pour accomplir la transition énergétique. Dans le contexte actuel, deux bouleversements majeurs l'affectent d'ores et déjà : d'un côté la crise économique, de l'autre le fort développement des hydrocarbures non conventionnels qui a entrainé une « recarbonisation » presque partout en Europe. Cela est particulièrement vrai en Allemagne, où l'intermittence de la production d'énergie renouvelable a nécessité le développement de centrales back up, fonctionnant le plus souvent au charbon. La transition énergétique nécessitera donc d'abord des ruptures technologiques importantes, dont la première consistera en solutions de stockage des énergies renouvelables intermittentes. D'un point de vue économique, le choix entre les différentes sources d'énergies devra être appuyé par un calcul en coûts complets, « systémiques », prenant en compte l'ensemble des conséquences économiques induites par le fort développement d'une source d'énergie dans le mix final (pour assurer un approvisionnement électrique stable avec une forte part d'énergie renouvelable, il faut par exemple « surdimensionner » les installations pour compenser l'intermittence). Enfin, dans une économie peu carbonée comme celle de la France, la principale source de réduction d'émissions repose sur les économies d'énergies. Dans cette perspective, la Cour des comptes recommande de se fixer un objectif en termes d'empreinte carbone (plutôt que sur les seules émissions nationales) afin d'influer sur les comportements de consommation. Parmi les neufs recommandations que l'on peut trouver à la fin de son rapport, elle propose notamment de ne conserver que cet objectif unique et de lui subordonner l'ensemble des autres « cibles » (production d'énergie renouvelable, économies d'énergies).

Clément Villien, Centre d'études et de prospective

Source : Cour des comptes

17:40 Publié dans 4. Politiques publiques, Climat, Energie | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

28/01/2014

Bioénergies, agriculture et changement climatique

Le projet intitulé Agricultural Model Intercomparison and Improvement Project (AgMIP), coordonné par le Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), vient de publier ses résultats dans une édition spéciale de la revue Agricultural Economics. AgMIP mobilise les savoirs de nombreux chercheurs à travers le monde (PIK, IFPRI, IIASA, etc.) autour de plusieurs modèles climatiques et agro-économiques. Cette approche permet de tester la robustesse des conclusions issues des simulations et de mieux cerner les incertitudes.

L'article sur la bioénergie dans les transports fait l’hypothèse d’une atteinte de l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 2°C. Il en regarde les implications pour le secteur énergétique, plus particulièrement pour la biomasse. Actuellement, le secteur des bioénergies, au niveau mondial, est dominé par la consommation de bois pour le chauffage et de biocarburants issus de la canne à sucre ou des huiles végétales. Dans les conclusions des auteurs, ce sont les énergies issues de résidus forestiers et agricoles, de déchets ou de cultures dédiées, qui verraient leur demande fortement augmenter d’ici 2050 (plus de deux fois la demande actuelle en bioénergies, dites de « première génération »). La comparaison de cinq modèles les amène aussi à dire que la politique ambitieuse d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre ne devrait pas impacter fortement le prix des matières premières agricoles.

Parmi les autres articles publiés, l'un vise à comprendre les répercussions du changement climatique sur la demande en terres agricoles. Elle passerait ainsi de 200 à 320 millions d'hectares avec une concentration en Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne. Une autre étude porte sur les impacts du climat sur les rendements en 2050 : les effets seraient importants, avec une diminution entre 10 et 38 % pour cinq cultures majeures (riz, blé, maïs, soja, cacahuètes), et très disparates selon les régions.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : PIK 

17:37 Publié dans Climat, Energie, Enseignement et recherche | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/01/2014

Développement de la maladie de la petite cerise sur le continent Nord-Américain

La maladie de la petite cerise menace la filière de la cerise dans l'État de Washington. Cette atteinte virale se manifeste par des fruits de petite taille et au goût insipide voire amer, qui rendent les cerises non commercialisables. La maladie peut être liée à trois virus différents. Il n'y a pas de traitement possible pour l'instant, le seul recours est l'abattage des arbres. Le professeur Tim Smith, de l'université de l'État de Washington, prévoit une extension de la maladie et met en garde contre les conséquences économiques pour la filière cerise.

Cette maladie est connue depuis les années 1930 dans la province canadienne de Colombie Britannique, où elle avait donné lieu à l'abattage de 60 000 arbres. Au Canada, elle a même nécessité l'application de programmes d'éradication.

La maladie a beaucoup progressé en 2013 dans le Nord-Ouest des États-Unis. Elle vient également d'être remarquée pour la première fois en Australie. En Europe, la maladie a été signalée en Suisse et en Allemagne. La station fédérale de recherche en production végétale de Changin (Suisse) a procédé à des travaux sur cette maladie végétale, qui ne semble pas avoir été confirmée en France jusqu'à présent.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Capital Press 

De nouvelles avancées pour la surveillance des zoonoses

La collaboration des organismes mondiaux, dans le cadre de la surveillance des maladies animales, a connu une nouvelle avancée avec une rencontre entre OIE et OMS le 20 janvier 2014, sur le thème de la surveillance des zoonoses, et principalement des grippes aviaires et de la rage. Par ailleurs, l'OIE vient de mettre en place une nouvelle plateforme de surveillance Wahis-Wild, pour la surveillance sanitaire des animaux sauvages, lesquels jouent un rôle croissant dans la transmission de zoonoses.

Source : OIE

Séquençage du génome du criquet, premier ravageur des cultures

Une équipe de chercheurs chinois vient de terminer la première ébauche du séquençage du génome du criquet migrateur (Locusta migratoria), un des ravageurs des cultures les plus destructeurs. Ces insectes peuvent en effet se déplacer sur plusieurs centaines de kilomètres, sous forme d'essaims, et détruire les cultures sur des surfaces considérables. Les résultats de ce séquençage, le plus grand d'un génome animal jusqu'à présent, ont été publiés dans le revue Nature Communications. Les chercheurs ont identifié plusieurs centaines de gènes cibles potentiels pour des insecticides. Ces travaux ouvrent donc de nouvelles pistes en matière de lutte contre ce ravageur.

Source : Nature Communications

24/01/2014

La domestication du chat pourrait s'expliquer par les services rendus par ce dernier aux agriculteurs du Néolithique

Une étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, a montré que la domestication du chat pourrait avoir commencé vers - 5 300 ans en Chine, en raison des services qu'il aurait pu rendre à l'Homme dans la lutte contre les ravageurs, en particulier les rongeurs. Les données isotopiques du carbone et de l'azote présents dans le collagène des os de chats, découverts dans le village de Quanhucun, ont montré que les chats mangeaient des rongeurs, qui mangeaient eux-mêmes du millet. Les résultats montrent également que les chats vivaient plus longtemps qu'à l'état sauvage, suggérant qu'ils ont pu bénéficier des restes de l'alimentation humaine ou même être nourris par les populations. Il s'agit de la preuve la plus ancienne d'une relation de commensalité entre l'Homme et le chat, et elle serait expliquée par les services rendus par les chats en matière de stockage des denrées alimentaires.

Source : PNAS

17:28 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

L'Anses lance sa troisième étude INCA

La troisième étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA) a été lancée le 6 février 2014 par l'Anses. Elle concernera un échantillon représentatif de 4 000 consommateurs de 472 communes françaises et se déroulera pendant un an. Les résultats de cette étude compléteront les connaissances sur l'état nutritionnel de la population vivant en France, et sur le lien entre l'alimentation et l'incidence de certaines maladies (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, cancers). Les deux premières études INCA s'étaient déroulées en 1998/1999 et en 2006/2007.

Source : Anses

17:26 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

23/01/2014

Lancement du réseau MED-AMIN, système d'information méditerranéen pour l'agriculture

Les États membres du CIHEAM (Centre International de Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes) ont lancé le réseau MED-AMIN, Mediterranean Agricultural Markets Information Network, dans le but de « favoriser la coopération et le partage d'expériences entre les systèmes d'information nationaux des marchés agricoles ». Ce réseau se veut un signal fort pour les pays méditerranéens, car « amin » signifie « confiance » en arabe. Calqué sur le système AMIS mis en place par le G20, ce réseau concerna au départ les céréales (blés, orge, maïs et riz), qui représentent des matières premières agricoles stratégiques pour les pays méditerranéens.

Source : IAMM

13:57 Publié dans Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Tags : méditerranée |  Imprimer | | | | |  Facebook

21/01/2014

Travailleurs saisonniers : nouveau pas vers l'harmonisation sociale européenne

Le Parlement européen a voté une Directive qui octroie de nouveaux droits aux travailleurs saisonniers issus de pays tiers. Le texte était en négociation depuis trois ans. Les dispositions visent à mettre fin à l'exploitation de certains travailleurs et à empêcher les séjours temporaires de devenir permanents. Selon la Commission, l'UE accueille chaque année plus de 100 000 travailleurs saisonniers de pays tiers.

Source : Parlement européen

17:24 Publié dans 4. Politiques publiques, 5. Fait porteur d'avenir, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : europe |  Imprimer | | | | |  Facebook

Nomad Yo, un yaourt sans lait aux céréales fermentées

La société Plurielles a lancé un dessert fermenté à base de céréales. L'originalité de ce yaourt est qu'il ne comporte ni lait, ni soja. Il est élaboré avec des céréales (du riz ou du sarrasin par exemple, traités thermiquement pour éliminer les pathogènes), de l'eau, des ferments et des arômes naturels. « Le but était de créer un processus de gélification pour obtenir une texture crémeuse, comme un yaourt brassé, sans additif ni gluten », a déclaré le créateur, Christophe Favrot. Son yaourt Nomad Yo, issu de l'agriculture biologique et primé lors de trois concours régionaux et nationaux, est pour l'instant vendu uniquement dans des points de vente spécialisés (entre 1000 et 2000 yaourts par mois).

Source : L'usine nouvelle

13:53 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/01/2014

Les préoccupations environnementales et sociales des consommateurs plus élevées dans les pays émergents qu'en Europe

Une étude à l'échelle mondiale du cabinet de marketing Nielsen bat en brèche l'idée selon laquelle les préoccupations sociales et environnementales sont l'affaire des pays riches. Les consommateurs soucieux des pratiques des entreprises, et se disant prêts à payer plus pour cela, seraient proportionnellement plus nombreux dans les pays émergents qu'en Europe.

Les pays où les consommateurs se disent les plus sensibles à l’attitude des entreprises en matière de RSE seraient en effet l’Inde (75 %), les Philippines (71 %), la Thaïlande (68 %), l’Indonésie (66 %), l’Égypte (64 %) et le Vietnam (64 %). À l'inverse, la France fait partie des pays où les consommateurs semblent les moins sensibles, avec 31 % de réponses positives. Dans le même ordre de grandeur, le Japon est prêt à acheter responsable à 31 %, l’Allemagne à 38 %, la Norvège à 39 % et les États-Unis à 44 %.

En comparant ces résultats à ceux d'une étude similaire réalisée en 2011, les auteurs constatent une rapide évolution. À l'échelle internationale, la part des consommateurs enquêtés prêts à payer plus cher leurs biens de consommation, à condition que les entreprises aient un impact positif sur la société, serait passée de 45 à 50% en 2 ans.

De tels résultats sont à prendre avec prudence, la méthode (sondage en ligne auprès de 29 000 consommateurs dans 58 pays) comportant des limites (seuls les internautes sont consultés). Cependant, une tendance de fond significative est ici illustrée. L'apparition d'une classe moyenne dans les pays émergents, importante en nombre, et qui devrait tirer la consommation mondiale de demain, s'accompagne d'une exigence croissante vis-à-vis des pratiques sociales et environnementales des entreprises.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : The Nielsen Compagny

17:17 Publié dans Mondialisation et international, Société | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Dans le monde post-Bali, ce n'est plus le prix qui fait la compétitivité

La mondialisation a transformé le commerce international, et si le Cycle de Doha à l'OMC a eu tant de peine à aboutir, c'est parce que l'agenda qui avait été défini au départ ne correspond plus à la réalité des marchés. Ainsi, dans un ouvrage collectif du Centre for Economic Policy Research, G. Aldonas considère que l'accord obtenu à Bali fin 2013 est une opportunité pour relancer la dynamique multilatérale de l'OMC sur de nouvelles bases.

Dans un contexte de coûts de transactions élevés, les entreprises devaient exporter pour se développer. C'est pourquoi la pression était mise, au milieu du XXe siècle, sur la baisse des barrières tarifaires. Mais la mondialisation et les nouvelles technologies de l'information et de la communication ayant fortement réduit ces coûts, les entreprises ont désormais la possibilité d'investir et de produire ailleurs, plutôt que d'exporter depuis leur pays d'origine. Plus de la moitié du commerce international actuel concerne, d'après l'auteur, des produits intermédiaires échangés au sein d'une même firme, ou entre ses filiales et les partenaires de sa chaîne d'approvisionnement globale.

Ce qui importe alors, pour une entreprise organisant ou participant à une chaîne de valeur globale, c'est de réduire les coûts de ses opérations sur les marchés globaux, de gérer les risques liés aux incertitudes qu'impose la logique de flux tendus sur une échelle internationale, et de développer ses capacités à collaborer et à innover avec les divers acteurs de la chaîne. Au sein de ces chaines de valeur globales, le prix ne constituerait donc plus le principal déterminant de la compétitivité.

Dans cette perspective, les questions de droits de douane ou de subventions à l'export, au cœur du Cycle de Doha, deviennent, d'après l'auteur, moins pertinentes. Cela expliquerait l'inclusion, dans l'accord final de Bali, d'un compromis sur la simplification de la bureaucratie douanière pour faciliter le commerce.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Centre for Economy Policy Research

17:14 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook