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13/10/2020

Orientation économique des zones d'emploi françaises

Paru en septembre 2020, le n°1814 de la collection Insee Première propose une analyse des orientations économiques des 306 zones d'emploi nouvellement définies, regroupées en sept profils. Un cinquième de ces zones présente une économie diversifiée, comportant une part plus élevée d'emplois agricoles que la moyenne (même si en diminution depuis plusieurs années). 37 zones sont spécialisées dans l'industrie (26 % des emplois en moyenne), la plupart étant en Bretagne (agroalimentaire) et Pays de la Loire. Enfin, 38 zones ont une orientation première agricole, 12 % des actifs travaillant dans ce secteur : il s'agit des territoires les moins denses, majoritairement dans un quart sud-ouest et à l'ouest, ainsi qu'en Guadeloupe et Martinique.

Sept groupes de zones d'emploi selon leur orientation économique principale

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Source : Insee

Source : Insee

09:40 Publié dans Exploitations agricoles, Territoires, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : emploi, territoires, économie |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/10/2019

À la table de l'Homo economicus. De la subsistance à l'abondance, Pierre Combris

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Dans cet ouvrage publié aux éditions Tallandier avec le soutien de la Fondation Nestlé France, Pierre Combris, directeur de recherche honoraire à l'Inra, propose une lecture économique de l'alimentation. Ce « cas d'école » est l'occasion de présenter les démarches et évolutions des analyses économiques, de citer des contributeurs majeurs (R. Fogel, B. Popkin, G. Stigler notamment) et d'illustrer les concepts mobilisés (productivité, surplus, prix complet, externalités, etc.) pour mettre en lumière les grands déterminants des évolutions alimentaires, leurs conséquences ainsi que les défis actuels pour l'action publique.

La première étape de ce parcours montre comment la subsistance alimentaire a déterminé, pendant une grande partie de l'histoire humaine, la sélection des aliments et le souci de réduire leurs coûts d'acquisition et de production. Les transitions nutritionnelles contemporaines, la généralisation de l'abondance et ses limites sont traitées dans la deuxième partie. La troisième s'intéresse aux effets de cette abondance sur les comportements : développement de la surconsommation, contrôle individuel difficile du fait des sollicitations environnementales, coûts sociaux croissants, injustices. La dernière partie s'interroge sur les contributions possibles des approches économiques pour répondre aux défis posés par les choix alimentaires des consommateurs (santé, environnement, inégalités, etc.). Elle aborde des points clés pour l'action publique et souligne que les motivations des individus sont fréquemment sous-estimées (voire ignorées) par les interventions visant à accompagner des changements de comportements.

En conclusion, Pierre Combris rappelle que « manger a toujours un prix, explicite ou implicite » et que la dimension économique est omni-présente dans les décisions alimentaires. Si les coûts de chaque option devraient être reflétés par le prix comme signal crédible, il se demande, au vu des impacts sanitaires et environnementaux, si nous payons « le vrai prix de ce que nous mangeons ». Au-delà, il souligne que toute évolution durable des comportements ne peut passer que par l'adhésion à des valeurs et que ce sont « les préférences des mangeurs et les représentations symboliques de l'alimentation, de sa production et de sa consommation qui auront le dernier mot ».

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Lien : Tallandier

11:29 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : combris, homo economicus, subsistance, abondance, économie |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/07/2019

Entendez-vous l'éco (France Culture) fait le point sur l'économie de l'alimentation

Présentée par T. de Rocquigny, l'émission de France Culture Entendez-vous l'éco a diffusé, du 27 au 30 mai 2019, quatre épisodes thématiques sur l'économie de l'alimentation, accessibles en podcasts. Dans le premier, « Quand l'industrie fait son marché », P. Hébel (Crédoc) et C. Harel (magazine LSA) font le point sur l'évolution des modes de consommation alimentaire. Malgré une part dans le budget des ménages qui diminue, l'alimentation est, depuis les années 2000, un sujet de préoccupation majeure pour les Français, avec la montée des thèmes de la santé et de l'écologie. Les crises sanitaires (« vache folle », etc.) ont, selon les invitées, clairement contribué à cette tendance, de sorte que l'inquiétude alimentaire augmente, alors que la sécurité sanitaire s'est beaucoup améliorée : en 1995, 53 % des enquêtés considéraient que « manger comporte un risque important ou très important », contre 74 % aujourd'hui. Face à ces préoccupations, le bio rassure et présente une croissance à deux chiffres, et les produits « sans » (sans colorants, sans pesticides, etc.) s'affirment.

Le second épisode, « Le modèle du supermarché en fin de course ? », réunit L. Lavorata (université de Reims Champagne-Ardenne) et P.-M. Décoret (Groupe Avril), pour analyser les transformations du secteur de la distribution alimentaire. Le modèle classique des supermarchés des « Trente Glorieuses » est en bouleversement : concurrence des discounters (hard, puis soft), des géants du e-commerce, développement du digital, etc. Pour y répondre il s'agira, selon les invités, de ré-enchanter l'acte d'achat mais aussi d'innover, notamment en matière d'optimisation logistique (Amazon est le premier investisseur mondial en R&D devant Google). « Là où l'hypermarché ne fait plus rêver, les magasins phygitaux [le] font », avec une expérience client continue, intégrée, « où que vous soyez, quel que soit le moment ».

Les deux derniers épisodes abordent deux sujets au cœur des enjeux actuels : « Une planète à nourrir », avec B. Parmentier, sur la faim dans le monde, et « Les lobbies et la santé publique » dans l'agroalimentaire, avec A. Thébaud-Mony et B. Pellegrin.

Julien Hardelin, Centre d'études et de prospectives

Source : France Culture

07/03/2018

Accords commerciaux : les économistes mal armés pour en estimer les conséquences

Dans un article au titre provocateur (What do trade agreements really do?), publié sur le site de l'université Harvard, l'économiste Dani Rodrik remet en cause la capacité de la science économique actuelle à évaluer les effets des accords commerciaux dans leur forme la plus récente (ex : accord trans-pacifique), qui concernent en particulier les secteurs agricoles et agroalimentaires. Partant du constat que ces accords ne se réduisent plus à des baisses de protection douanière, mais intègrent de plus en plus des normes sociales ou sanitaires, des règles d'arbitrage ou de propriété intellectuelle, il considère que les outils classiques de l'analyse économique ne suffisent plus à estimer si les effets seront, au final, globalement bons ou mauvais. De plus, dans une approche d'économie politique, il avance que s'ils constituent un contrepoids aux pressions politiques protectionnistes de certains groupes d'intérêt, ces accords peuvent à l'inverse renforcer les situations de rente d'autres intérêts tels que les entreprises multinationales, aux dépens de l'intérêt général.

Ainsi, pour l'auteur, même lorsque les accords conduisent à une augmentation des échanges et des investissements, les économistes devraient être plus prudents avant d'affirmer que leurs effets globaux seront bénéfiques.

Source : université Harvard

15/10/2015

Angus Deaton, prix « Nobel » d’économie 2015, également connu pour ses travaux sur le stockage de produits agricoles

Le prix 2015 de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel a été remis à Angus Deaton « pour son analyse de la consommation, de la pauvreté et du bien être ». Il s’était également intéressé à la formation des prix agricoles et aux dispositifs de stockage dans une série de travaux avec Guy Laroque au début des années 1990.

Ces travaux, largement repris en économie agricole, voulaient tester la validité de l’hypothèse des anticipations rationnelles en cherchant à reproduire une dynamique de prix et à la comparer avec les prix observés sur 13 matières premières sur longues périodes. Le modèle utilisé avait la particularité de chercher à représenter un agent économique qui, capable d’anticiper l’ensemble des comportements des autres acteurs, tire profit des fluctuations des prix en stockant en cas de prix bas et en revendant en cas de prix élevé, et ainsi stabilise les marchés. Les résultats de l’analyse économétrique des séries de prix issus du modèle sont jugés satisfaisants quant à la représentation de la volatilité et l’existence de crises expliquées par le fait que les stocks ne peuvent pas “devenir négatifs”. En revanche, l’auto-corrélation des prix observés n’est pas reproduite, ce qui amène les auteurs à rester dubitatifs sur la validité du modèle de stockage concurrentiel.
Les implications de ces travaux
n’ont pas été univoques. Pour certains, la validité du modèle du stockage compétitif n’est pas affectée et les travaux de Deaton et Laroque ont été poursuivis pour représenter l’auto-corrélation des prix via une auto-corrélation de l’offre. L’implication politique est immédiate : les pouvoirs publics ne doivent pas intervenir car ils empêchent les agents économiques de stabiliser les marchés en stockant.

Pour d’autres, il est possible d’expliquer la volatilité des prix par les erreurs d’anticipation des agents et non seulement par des chocs exogènes (théorie de la volatilité endogène). Pour eux, les travaux de Deaton et Laroque présentent l’intérêt de mettre en évidence l’importance du stockage pour stabiliser les prix (la variance des prix baisse de 30 à 60 %) mais ils considèrent comme irréaliste le fait que des acteurs privés puissent opérer cette stabilisation : en période de tension sur les prix les agents économiques ont plutôt tendance à conserver leurs stocks pour profiter de la hausse. Là aussi l’implication politique est directe : les marchés ne s'auto-régulent pas et nécessite des régulations intelligentes.

Frédéric Courleux, Centre d’études et de prospective

Sources : The royal Swedish Academy of Sciences, Review of Economic Studies

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08/10/2014

Durabilité en agriculture : la nouvelle alliance entre agronomie et économie ?

La revue Agronomie Environnement & Sociétés, éditée par l’Association française d’agronomie, consacre son dernier numéro aux nouvelles convergences disciplinaires autour de « la triple performance économique, environnementale et sociale ». Les articles reprennent des contributions présentées aux Entretiens du Pradel de septembre 2013. Ils sont regroupés en trois parties.

La première dresse un état des travaux. Florence Jacquet retrace ainsi la collaboration entre économistes et agronomes au fil des évolutions de la PAC depuis 1992. Les économistes construisent aujourd’hui des fonctions de production « plus complexes, intégrant mieux les dimensions agronomiques » : rotations et itinéraires techniques ; complémentarité et substitutions entre les inputs en engrais, en pesticides et en travail ; organisation spatiale des systèmes de production, etc. Mais « une des difficultés auxquelles ils sont cependant toujours confrontés est le manque de données statistiques permettant d’associer pratiques techniques et performances économiques ». Marie-Hélène Jeuffroy conclut pour sa part que « les économistes peuvent aider les agronomes à se saisir d’un nouvel objet de recherche pour eux : les politiques publiques ».

La deuxième partie, qui concentre l’essentiel des articles, rend compte de réflexions à « différents niveaux d’intervention (pratiques, systèmes techniques, systèmes de production) » sur différents objectifs environnementaux (maintien de la biodiversité, qualité de l’eau). Parmi d’autres, on citera seulement ici le texte de Elsa Martin et Nicolas Meunier-Jeulin (« Le dispositif  Ecophyto est-il suffisant pour réduire l’usage des pesticides ? »). Ils soulignent que « le réseau DEPHY est un outil probablement unique au monde, à la fois pour la démonstration des systèmes économiques en pesticides, et pour combler ces lacunes des connaissances sur les stratégies agronomiques qui permettent de concilier la faible dépendance aux pesticides avec les différentes composantes de la durabilité ». Mais là encore, les politiques publiques doivent être inventives, car la démonstration de la performance ne suffit pas à provoquer le changement.

En conclusion de la troisième partie, qui ouvre des perspectives, Florence Jacquet et Thierry Doré dégagent quatre voies de collaboration entre agronomie et économie : l’approfondissement de la représentation des décisions de production, l’étude du lien entre territoires et politiques publiques, la construction de données communes croisant les références agronomiques et économiques et, enfin, les scénarios d’évolution des agricultures (prospective).

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Sources : Association Française d’Agronomie, Vidéos des Entretiens du Pradel

 

10:49 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : agronomie, économie |  Imprimer | | | | |  Facebook