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10/01/2020

Une nouvelle revue du groupe d'édition Nature consacrée aux systèmes alimentaires

Le groupe Nature a lancé, en décembre, une nouvelle revue scientifique sur tous les aspects de la production, de la transformation, de la distribution et de la consommation alimentaire qui contribuent à la santé humaine et « planétaire » (au sens de One health). Les premiers articles sont disponibles en ligne, traitant par exemple de la complexité chimique de notre régime alimentaire ou des incertitudes dans la modélisation des cultures à l'échelle mondiale.

Source : Nature

14:16 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : alimentation, santé, one health |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/04/2019

Analyse mondiale des effets des risques nutritionnels sur la santé

Publié le 3 avril par The Lancet, un article présente les résultats d'une analyse, à l'échelle mondiale, des effets des risques nutritionnels sur la mortalité et la morbidité, pour trois types de maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancer). Associant plus d'une centaine de chercheurs et portant sur la période 1990-2017, ces travaux financés par la fondation Bill et Melinda Gates ont été réalisés dans le cadre du Global Burden of Disease 2017 (Institute for Health Metrics and Evaluation). Il utilisent une approche dite du « risque comparatif ».

Quinze facteurs de risque nutritionnel ont été étudiés, associés à des aliments ou des nutriments, et diverses sources de données ont été mobilisées (enquêtes nutritionnelles, données de ventes, disponibilités alimentaires, etc.). S'appuyant sur la littérature scientifique, les auteurs ont estimé l'ingestion moyenne de chacun des quinze aliments et nutriments, en fonction de l'âge (individus de plus de 25 ans), du sexe, du pays et de l'année. Ils ont ensuite évalué le risque relatif de mortalité et morbidité pour chaque couple facteur de risque - maladie, et défini des niveaux d'ingestion journaliers optimaux.

Globalement, il apparaît que les aliments et nutriments étudiés sont tous consommés dans des proportions inadaptées. Les quantités ingérées de noix et graines, de lait et de céréales complètes présentent les écarts les plus importants (respectivement 12 %, 16 % et 23 % seulement des optimum journaliers recommandés). De plus, en 2017, les auteurs montrent que les risques nutritionnels analysés sont responsables de 22 % des décès des adultes (11 millions), soit une contribution plus forte que tous les autres facteurs de risque, y compris le tabac. Les maladies cardio-vasculaires en sont la première cause et 45 % des morts surviennent chez des individus de moins de 70 ans. Par ailleurs, plus de la moitié des décès sont attribuables à des consommations trop fortes de sel et trop faibles de céréales complètes et de fruits. Des résultats plus détaillés sont disponibles dans l'article.

Proportion de décès attribuables à chaque risque diététique étudié, aux niveaux global et régional, en 2017

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Source : The Lancet (sélection CEP)

Enfin, les auteurs soulignent l'intérêt de développer des interventions publiques, ciblant notamment les aliments et nutriments sous-consommés, et tenant compte de la structuration du système alimentaire. Ils suggèrent ainsi des actions prometteuses, tout en relevant plusieurs difficultés : effets observés sur les niveaux de consommation bien inférieurs aux optimums, analyses coût-efficacité souvent basées sur des hypothèses simplifiées et ne prenant pas en compte les réactions des différents acteurs, etc.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : The Lancet

06/11/2018

Brexit, alimentation et santé au Royaume-Uni

Publié en octobre 2018, un document de travail de M. Springmann (Programme multidisciplinaire sur « le futur de l'alimentation », Martin Oxford School) et F. Freund (Institut Thünen, Allemagne) s'intéresse aux conséquences du Brexit sur les changements de consommations alimentaires britanniques et la potentielle mortalité associée. Les auteurs combinent pour cela des modèles d'économie agricole et de risques de mortalité. Sont aussi quantifiés les coûts pour l'assurance santé et l'impact sur le PIB. 5 scénarios sont ainsi simulés à l'horizon 2027.

En cas de Brexit dur, le régime alimentaire des Britanniques serait plus pauvre en fruits et légumes, entraînant un surcoût de plus de 600 millions de £ en couverture santé et causant 5 600 décès. Les auteurs soulignent cependant les nombreuses hypothèses mobilisées dans les chaînes de causalité, appelant à la prudence dans l'interprétation des résultats.

Source : Oxford Martin School

02/07/2018

Préférences des Danois pour les aliments issus de l'agriculture biologique : diverses orientations portées par la santé

Dans un article publié récemment dans la revue Food Quality and Preference, des chercheurs du département Économie de l'alimentation et des ressources, de l'université de Copenhague, présentent une étude mettant en évidence la pluridimensionnalité des motivations dites de « santé » quant à la préférence des consommateurs danois pour les produits biologiques. La méthode qualitative des focus groups a été utilisée (39 adultes répartis dans 6 groupes) et les données ont été analysées en mobilisant la « théorie des conventions » de Boltanski et Thévenot. Quatre types de perspectives de santé (valeur nutritionnelle, pureté, plaisir, santé holistique) sont identifiés, mobilisés différemment dans les débats et les justifications des participants (tableau ci-dessous).

Perspectives sur la santé mobilisées par les participants lors des discussions sur les aliments biologiques et la santé

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Source : Food Quality and Preference

La santé associée à la pureté (absence d'additifs, etc.) apparaît comme la conception la plus courante, en relation avec les produits biologiques chez les participants. Cependant, en déplaçant la discussion sur l'alimentation saine, cette perspective perd de sa légitimité au profit de la vision nutritionnelle. Celle-ci domine dans l'évaluation du caractère sain de l'aliment, objectivée par le recours à des preuves scientifiques et médicales.

Source : Food Quality and Preference

13/10/2017

Une très forte exposition aux pesticides a un impact négatif sur les naissances

Dans un article publié en août dans la revue Nature Communications, des chercheurs de l'université de Santa Barbara, aux États-Unis, analysent l'impact de l'exposition aux pesticides sur les naissances, et plus particulièrement sur le poids des nouveaux-nés, le temps de gestation et les anomalies chromosomiques ou de structure, dans la vallée de San Joaquin, en Californie. Dans cette région agricole, la plus productive de l'État, les agriculteurs cultivent des fruits et légumes et des noix à forte valeur ajoutée, ces cultures étant toutefois très consommatrices de main-d’œuvre et d'intrants chimiques. Les auteurs ont mobilisé deux bases de données distinctes :

- celle sur l'utilisation de pesticides, en kilogrammes de substance active appliqués par zone du système de cadastre américain (2,6 km² ou 1 mile2), produite par le département californien de régulation des pesticides pour la période 1996-2012 ;

- les données du fichier statistique californien des naissances sur 1997-2011.

Au total, 137 210 naissances ont été incluses dans l'analyse.

Les données montrent que l'utilisation de pesticides dans la vallée de San Joaquin suit une distribution très asymétrique (première figure ci-dessous) et est très variable d'une année sur l'autre (seconde figure). Ainsi, 50 % des femmes enceintes n'ont pas du tout été exposées aux pesticides, mais 5 % d'entre elles (respectivement 1 %) l'ont été avec des applications supérieures à 4 000 kg/mile2 (respectivement 11 000 kg/mile2).

Distribution de l'usage annuel de substance active de pesticides par section de 2,6 km²

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Source : Nature Communications

Distribution spatiale (a) et écart-type inter-annuel (b) de l'usage de pesticides dans la vallée de San Joaquin

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Source : Nature Communications

Les auteurs ont alors divisé leur échantillon en deux sous-groupes : les 5 % de femmes localisées dans les zones de fortes utilisations des produits phytosanitaires, et les autres. En comparant le premier groupe au second, ils montrent que, lorsque les femmes enceintes sont fortement exposées aux pesticides, le poids de l'enfant à la naissance est statistiquement inférieur de 0,4 %, la probabilité de naissance prématurée est supérieure de 8 % et la probabilité d'une anomalie est supérieure de 9 %. Pour les auteurs, ces résultats suggèrent que des politiques publiques visant les populations localisées dans des zones d'importantes utilisation de produits phytosanitaires pourraient limiter efficacement les problèmes des nouveaux-nés qui leur sont liés.

Estelle Midler, Centre d’études et de prospective

Source : Nature Communications

13/06/2017

Analyse coûts-bénéfices de recommandations alimentaires portant sur la santé et la préservation de l'environnement

Le dernier numéro d'Inra Sciences Sociales présente les résultats d'une évaluation des coûts et bénéfices de recommandations de consommation alimentaire portant sur des enjeux sanitaires et environnementaux. « En tenant compte de façon nouvelle des préférences des consommateurs et des coûts qu'ils supportent dès lors qu'ils sont sollicités pour changer leurs modes de consommation », ces éléments apportent, d'après les auteurs, une contribution « aux débats publics sur les évolutions souhaitables des régimes alimentaires ».

Ces travaux ont cherché à évaluer les effets de l'adoption de recommandations sur l'ensemble du régime alimentaire des consommateurs et sur la variation de leur bien-être, ainsi que leurs impacts en matière de santé publique et d'environnement. Pour chaque cas, une démarche en trois temps a été mise en œuvre : simulation des modifications du régime alimentaire (modèle de comportement des consommateurs), évaluation des impacts (modèle épidémiologique, émissions de gaz à effet de serre - GES), analyse coûts-bénéfices (détermination de la valeur monétaire de la variation de bien-être des consommateurs, conversion en équivalents monétaires des impacts sanitaires et environnementaux). Sept recommandations ont été testées : augmentation de la consommation de fruits et légumes, de poissons et produits de la mer, de produits laitiers frais ; diminution de celle de boissons rafraîchissantes sans alcools, de fromages, beurre et crème, de viande rouge, de tout type de viande. Une variation de 5 % de la consommation a été considérée, à la hausse ou à la baisse selon les cas.

Parmi les résultats, on peut retenir que toutes les recommandations ont un impact sur la santé, généralement compatible avec celui sur l'environnement, et supérieur en valeur monétaire. Si le rapport coût-bénéfice varie fortement, la plupart des recommandations sont coût-efficaces. De manière générale, au regard des objectifs étudiés, l'augmentation de la consommation de fruits et légumes apparaît la plus souhaitable, puis viennent, dans une moindre mesure, les poissons et produits de la mer, et la réduction de la viande rouge. Enfin, plusieurs limites à cette analyse sont relevées (autant de pistes de travaux ultérieurs) : la prise en compte des seules émissions de GES au titre des impacts environnementaux, et la non intégration de l'hétérogénéité des impacts des produits dans chaque groupe d'aliments, qui peut varier selon le mode de production par exemple.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Inra

14/09/2016

Pollution de l'air, santé et agriculture : quels impacts économiques ?

Dans une publication de juin 2016, l'OCDE explore les conséquences économiques de la pollution de l'air à l'horizon 2060, au niveau mondial et dans un certain nombre de régions (ex : Afrique sub-saharienne, Asie du Sud et du Sud-Est). Ce rapport se concentre sur la santé humaine. L'agriculture y est abordée, à double titre : principal émetteur d'ammoniac, ce secteur est également touché par la pollution de l'air, l'ozone influençant les rendements.

La méthode retenue repose sur plusieurs modèles. Elle part de projections des activités sectorielles et des polluants de l'air émis qui en découlent. Ensuite sont estimées les concentrations atmosphériques à partir desquelles sont déduits les impacts biophysiques sur la santé humaine (ex : mortalité, morbidité). S'agissant de l'agriculture, ce sont les pertes en riz, blé, maïs et soja qui sont calculées. Pour les autres cultures, les auteurs recourent à leur sensibilité relative à celle du riz pour estimer ces baisses de rendement (exemple du sucre 1,5 fois plus sensible que le riz d'après la littérature retenue). Pour finir, les coûts associés sont évalués (ex : dépenses en soins médicaux, changements de la productivité du travail), ainsi que les effets sur le PIB et sur le bien-être. Le scénario proposé prolonge les tendances actuelles, et intègre les politiques publiques en place à la fin de l'année 2010.

D'après ce rapport, la pollution de l'air (extérieur) serait à l'origine du décès prématuré de 3 millions de personnes en 2010, un résultat proche de précédents travaux (voir à ce sujet un autre billet sur ce blog). En 2060, ce nombre passerait à 6-9 millions par an, avec le plus de décès en Chine et en Inde. Cette augmentation sur cinquante ans n'est pas seulement liée aux plus grandes concentrations de polluants (PM2,5 et ozone), mais aussi à l'urbanisation (niveau d'exposition plus important) et au vieillissement de la population (Chine, Europe de l'Est). Les frais médicaux passeraient de 21 milliards US$ (2010) en 2015 à 176 en 2060. Les rendements agricoles, quant à eux, pâtiraient de cette pollution, principalement le blé et les oléagineux. Certains pays comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou le Chili connaîtraient des effets moindres comparés au Japon, à la Chine ou aux États-Unis. À noter enfin que les impacts macroéconomiques de ces pertes agricoles restent limités selon ces travaux (-0,1 % de PIB en 2060 au niveau global).

Impact de la qualité de l'air sur les rendements en 2060 (variation par rapport à une projection n'incluant pas les boucles de rétroactions, en %)

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Source : OCDE

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

15:07 Publié dans Environnement, Production et marchés, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : air, ocde, santé, pollution |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/09/2015

Propositions du projet EURODISH pour structurer la recherche européenne en alimentation et santé

L’Union européenne a financé, de 2012 à 2015, le projet EuroDISH (Studying the need for food and health research infrastructures in Europe) piloté par l’université de Wageningen, avec pour objectif de cartographier et caractériser les infrastructures de recherche dans les domaines de l’alimentation, de la nutrition et de la santé. Un article de l’EUFIC en détaille les résultats présentés aux parties prenantes mi-mai dernier dans le cadre de l’exposition universelle de Milan.

Quatre domaines sont étudiés : determinants (D – déterminants), intake (I – consommation), status (S – statut nutritionnel) et health (H – santé). Pour chacun, le projet a identifié les besoins et lacunes en termes d’infrastructures de recherche (IR). Partant du constat qu’une « meilleure synchronisation » est nécessaire pour l’étude des relations entre alimentation, nutrition et santé, la mise en place d’une infrastructure, virtuelle et fonctionnant selon un réseau en étoile, est proposée pour relier les IR existantes et chapeauter les différents domaines.

Parmi les apports possibles de cette proposition (DISH-RI), dont l’achèvement est prévu en 2025 selon la feuille de route, on peut noter l’assistance à la communauté scientifique, la coordination des différents pays, la mise en place de liens entre les chercheurs qui travaillent sur des thématiques communes. Par ailleurs, l’industrie agroalimentaire pourra bénéficier de données actualisées dans le domaine de la nutrition et de la santé. En effet, les données provenant de différentes sources, publiques et privées, seront rassemblées et intégrées, avec un point d’accès central pour les chercheurs et les autres intervenants.

Représentation visuelle de la proposition Eurodish-DISH-RI : les données les outils et les services reliant les différents domaines dans le champ de l’alimentation et de la santé

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Source : EUFIC

Enfin, différents projets d’intérêt, en cours ou à venir, sont cités. Ainsi, des données importantes sont d’ores et déjà disponibles dans le domaine de la nutrition sur le site ENPADASI (European nutritionnal phenotype sharing initiative), développé dans le cadre de la Joint Programming Initiative « A healthy diet for healthy life » (JPI-HDHL). Le projet RICHFIELD, financé dans le cadre d’Horizon 2020 pour débuter en octobre 2015, enrichira quant à lui les données en matière d’effets nutritionnels sur la santé.

Il est prévu que l’infrastructure DISH-RI soit opérationnelle d’ici 10 ans, sachant que le succès de cette ambitieuse entreprise sera évidemment fonction de l’engagement des partenaires et des États membres.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : EUFIC

 

 

27/08/2014

Le premier centre de recherche sur les effets globaux de l'agriculture sur la santé

L'université d'État du Michigan a inauguré en juillet dernier le premier centre mondial de recherche sur les effets globaux de l'agriculture sur la santé (center for health impact of agriculture). Ce projet est piloté par un binôme de scientifiques de l'université issus du département de sciences alimentaires et nutrition humaine, et de celui de microbiologie et génétique moléculaire. La directrice du centre met en avant les implications diverses concernant la santé animale et humaine, la production et le commerce : pour nourrir neuf milliards d'habitants en 2050, il ne suffira pas de produire plus mais il conviendra d'avoir une approche intégrée permettant efficacité économique et maintien de la santé.

Source : Michigan State University

09:08 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : santé |  Imprimer | | | | |  Facebook