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12/07/2022

Sébastien Gardon, Amandine Gautier, Gwenola Le Naour, Serge Morand (dir.), Sortir des crises. One Health en pratiques, Éditions Quæ, 2022, 262 pages

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Dans cet ouvrage paru récemment, une cinquantaine d'auteurs s'interrogent sur la mise en pratiques de l'approche One Health. En effet, si le concept est maintenant bien connu, sa traduction opérationnelle se heurte à de nombreux défis. Les 29 courts chapitres, rendant compte de travaux diversifiés (synthèses, études de cas, témoignages de professionnels, entretiens), décrivent les mécanismes permettant de rendre opérant le concept. La première partie, « Après Pasteur ? », explique l’évolution historique des enjeux scientifiques vers une spécialisation des disciplines, que One Health remet en question. La partie suivante, « Une vision renouvelée des maladies et du soin », met en évidence la vision plus holistique de la santé dans les pratiques médicales sur laquelle repose One health. Ensuite, « Un nouveau (dés)ordre économique et sanitaire du monde ? » met en perspective la mondialisation des risques et le développement d'institutions et de mécanismes de régulation globaux. Enfin, « Un nouveau paradigme des politiques publiques de santé » témoigne de la difficulté à décliner le concept de One Health dans la fabrique des politiques publiques.

La profession vétérinaire est au cœur de ces questionnements, du fait des situations empiriques rencontrées par le praticien. Face à une infestation de poules par des poux rouges, le vétérinaire doit par exemple arbitrer entre des injonctions contradictoires, mais néanmoins inhérentes au concept One Health. Ainsi, en thérapeutique, les méthodes de biocontrôle sont moins efficaces que les produits pharmaceutiques, mais ceux-ci ont des conséquences environnementales négatives.

Un exemple emblématique d’application de One Health est la lutte contre l'antibiorésistance. Si la diminution de l'usage des antibiotiques dans les élevages est avérée, l'objectif général interroge le vétérinaire : confronté aux maladies animales, le label « sans antibiotique », prôné par des ONG et des distributeurs, constitue à ses yeux un « horizon irréaliste ». Renoncer aux traitements antibiotiques chez les animaux pourrait même causer une baisse du bien-être animal, la bonne santé constituant un de ses cinq critères d'évaluation. Enfin, selon les auteurs, pour que le vétérinaire devienne un acteur central de One Health, le contenu de sa formation et les modalités de ses relations professionnelles avec les ministères chargés de l'écologie et de la santé devraient évoluer (ex. dans le cadre de l'octroi du mandat sanitaire).

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions Quæ

09:48 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : antibiorésistance, one health, crise sanitaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/12/2021

Un livre blanc pour mettre en pratique le concept One Health

Considérant que la notion de One Health (Une seule santé) est encore trop théorique, et souhaitant éclairer les professionnels et les décideurs, 18 experts d'origines variées (académiques, médecins et vétérinaires, institutionnels, etc.) ont publié un Livre blanc en novembre 2021. Suite à une recherche bibliographique, la société missionnée (RPP France) a réalisé des entretiens individuels avec les experts et une synthèse. Les experts ont ensuite émis 36 propositions regroupées en 5 axes. Après le souhait d'une définition précise du périmètre couvert par cette notion (intégration de la santé environnementale, du bien-être animal et humain), ils recommandent de mettre en place une gouvernance transversale (délégué interministériel). Les experts conseillent aussi l'amélioration de la formation et de l'information des étudiants des filières santé, de l'ensemble des élèves et des décideurs. Enfin, il conviendrait selon eux de perfectionner la prévention et la surveillance au moyen d'une plateforme unique pour les trois santés, d'investir massivement en R&D (y compris en sciences humaines) et d'harmoniser les réglementations française et européenne.

Source : RPP France

08/12/2020

La santé globale au prisme de l'analyse des politiques publiques, Cardon S., Gautier A., Le Naour G.

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Les trois auteurs, politistes et sociologues chargés d’enseignement à l’École nationale des services vétérinaires (ENSV), publient aux éditions Quæ une nouvelle version de leur ouvrage La santé globale au prisme de l’analyse des politiques publiques. Tous les mots du titre sont importants : il ne s’agit pas d’un nouveau traité sur One Health (santé globale), mais bien de voir comment ce concept se traduit dans les politiques publiques. La première partie revient sur les approches générales disponibles : analyses séquentielle ou cognitive, études socio-historiques, territoriales, transnationales ou portant sur les formes de gouvernance, les organisations ou les professions. La deuxième montre comment les réformes des politiques publiques ont impacté la gouvernance des risques sanitaires. La dernière partie, élaborée à partir des mémoires de fin d’études des futurs inspecteurs, applique ces approches à des cas de santé publique vétérinaire.

Lien : éditions Quæ

09:10 Publié dans 4. Politiques publiques, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : santé publique, one health, analyse |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/09/2020

Prévenir une prochaine pandémie en bloquant les zoonoses

Considérant que la pandémie de Covid-19 est d'origine zoonotique, comme 75 % des maladies émergentes, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Institut international de recherche sur l'élevage (International Livestock Research Institute, ILRI) ont publié en juillet 2020 un rapport incitant à prévenir un prochain épisode, en brisant la chaîne de transmission (figure ci-dessous) selon une approche One Health (« une seule santé »).

Le rapport liste sept facteurs anthropiques concourant au développement d'une pandémie d'origine zoonotique. Parmi ceux-ci, la demande croissante de protéines d'origine animale, en particulier en Asie, a entraîné en 50 ans une augmentation considérable des productions mondiales de viande (+ 260 %), de lait (+ 90 %) et d’œufs (+ 340 %), avec pour conséquence leurs intensification et industrialisation. Le commerce et le transport de produits ou d'animaux vivants, qui en découlent, accroissent les contacts avec les humains, ainsi que la dissémination de maladies potentiellement non détectées sur des bêtes importées, en raison d'une durée du transport inférieure à la période d'incubation. De plus, l'urbanisation, les changements d'utilisation des terres, les industries d'extraction et certains impacts du changement climatique favorisent aussi les zoonoses. C'est par exemple le cas du développement des zones d'irrigation, propices aux vecteurs de maladies.

Transmission et contrôle d'une zoonose

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Source : UNEP

Lecture : A : la transmission d'une infection et son amplification dans la population humaine (en rouge) arrivent après qu'un agent pathogène provenant de la faune sauvage (en rose) ait contaminé une espèce domestique (en vert clair), qui amplifie la capacité de cet agent à se transmettre à l'homme. B : une détection précoce et le contrôle d'une maladie animale réduisent l'incidence de cette zoonose chez l'humain (en bleu clair) et chez les animaux domestiques (en vert). Les flèches montrent les contaminations interespèces.

Pour enrayer le développement des zoonoses, le PNUE et l'ILRI formulent dix recommandations. Ainsi, les modalités d'apparition et de prévention de ces maladies doivent être mieux étudiées, de manière interdisciplinaire : sciences de la santé, sociologie, économie, etc. Les analyses coût-bénéfice sont aussi à mobiliser, pour démontrer l'intérêt de la prévention par rapport à la réaction après crise. La régulation des zoonoses et les politiques publiques du type « de la fourche à la fourchette », favorables à la biodiversité, doivent être développées. Les mesures de biosécurité devraient également être systématisées, avec une incitation financière en direction des « pays en voie de développement ». Une co-existence des zones agricoles et des zones sauvages est, en outre, à rechercher. Enfin, une approche globale de type One Health et une gouvernance tripartite Organisation mondiale de la santé (OMS), Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et Organisation mondiale de la santé animale (OIE) permettraient de combiner la dimension environnementale, la santé humaine et la santé animale.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : UNEP

03/02/2020

Pour un partenariat en santé globale au Sud

Le Cirad a publié en décembre 2019 un policy paper proposant un renforcement du dialogue en santé globale (One Health). Les auteurs considèrent que, face à l’augmentation des crises sanitaires en médecine humaine ou animale, l'association des différentes organisations publiques, privées et associatives est une obligation pour prendre des mesures efficaces. Ils s'appuient sur l'expérience du Cirad et de la création, depuis 2009, de 22 dispositifs de recherche et d'enseignement en partenariat. Ancrés sur un territoire, en lien avec les acteurs politiques, économiques et associatifs locaux, ils permettent une collaboration entre organismes de recherche et d'enseignement privés et publics. Les auteurs donnent quatre exemples de dispositifs travaillant en santé globale dans l'hémisphère sud : le Réseau caribéen de santé animale, le réseau Risques émergents en Asie du Sud-Est, le Réseau régional One Health de l'Océan Indien, et le réseau Produire et conserver en partenariat en Afrique australe.

Associer et former les acteurs politiques et économiques locaux permet d'envisager une meilleure implication de leur part dans la recherche et donc une plus grande efficacité dans la lutte contre les crises. Pour les auteurs, il serait bénéfique d'élargir ces liens entre réseaux régionaux à l'échelle mondiale, en commençant par des relations Sud-Sud.

Source : Cirad

10/01/2020

Une nouvelle revue du groupe d'édition Nature consacrée aux systèmes alimentaires

Le groupe Nature a lancé, en décembre, une nouvelle revue scientifique sur tous les aspects de la production, de la transformation, de la distribution et de la consommation alimentaire qui contribuent à la santé humaine et « planétaire » (au sens de One health). Les premiers articles sont disponibles en ligne, traitant par exemple de la complexité chimique de notre régime alimentaire ou des incertitudes dans la modélisation des cultures à l'échelle mondiale.

Source : Nature

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04/07/2019

Un fonds fiduciaire collaboratif contre la résistance aux antimicrobiens

Fondée en 2010 par la FAO, l'OIE et l'OMS, la collaboration tripartite One Health a lancé en juin 2019, pour une période de cinq ans, un fonds fiduciaire mondial pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Celle-ci est responsable de 700 000 décès humains annuels, nombre qui pourrait monter à l'avenir à 10 millions si aucune solution n'est trouvée. La mise en place de plans nationaux (ex. Ecoantibio en France) a permis des améliorations dans certains pays, mais le risque est mondialisé et peut aussi compromettre la sécurité alimentaire à cette échelle, si les animaux de production ne peuvent plus être soignés. Un appel de fonds de 70 millions de dollars va être lancé pour promouvoir la mise en commun des connaissances et méthodes de travail, et apporter un soutien technique aux pays dans le cadre de leurs plans d'action. La création de ce fonds fait suite à un récent rapport sur les antibiorésistances.

Source : FAO

09:15 Publié dans Mondialisation et international, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : antimicrobiens, one health, fao, oie, oms |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/05/2017

Actualités sur la recherche et l'innovation du Teagasc

Dans une publication récente, le Teagasc (voir un portrait sur ce blog) présente des résultats de sa politique de recherche, dans différents domaines liés aux productions animales, et leurs traductions en action publique. En particulier, un article est consacré aux travaux de l'organisme irlandais sur le concept de One Health : s'appuyant notamment sur la publication Global trends of antimicrobial use in food animals, il a mis en place des politiques de réduction d'usage d'antibiotiques. Le recours aux alternatives thérapeutiques et à de nouvelles stratégies en élevages d'animaux de ferme est également exploité dans le Teagasc technology foresigth. On peut citer à ce sujet les conclusions d'une réunion de professionnels sur la conduite de troupeaux de brebis.

Parmi les autres points abordés par ce document figurent la valorisation protéique des viandes de races allaitantes et le lien entre génétique et croissance chez les porcs. Ce recueil offre ainsi un panorama de données issues de recherches appliquées, pouvant être utilement valorisées dans l'action publique.

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Source : Teagasc

08/01/2014

La FAO dresse un panorama de l'évolution des maladies animales

Dans un rapport paru le 16 décembre 2013, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) dresse un panorama complet sur le paysage actuel des maladies du bétail.

Cette étude confirme les évolutions observées, liées notamment à la croissance démographique et à l'essor de filières alimentaires mondialisées, et met l'accent sur le rôle phare des activités humaines depuis quelques décennies (échanges internationaux, agriculture intensive, déforestation). Le changement climatique est également désigné comme moteur de cette évolution. La dynamique des maladies qui, à des degrés divers, sont préoccupantes pour la santé humaine peut être considérée comme un indicateur clé de la vulnérabilité associée à l'interface entre Hommes, animaux domestiques, faune sauvage et écosystème. L'importance du concept de one health est à nouveau soulignée.

Ren Wang, sous-directeur général pour la consommation et la protection des consommateurs à la FAO, souligne que compte tenu de la progression inéluctable des contacts entre l'Homme et l'animal, tant domestique que sauvage, il conviendra de plus en plus de s'attaquer aux causes de l'émergence, de façon à tenter d'anticiper la survenue des pathologies. Les évolutions attendues d'ici 2030, en termes d'occupation des sols (urbanisation croissante dans les pays du Sud et transformation des territoires vierges en terres agricoles) sont également un des critères d'influence mis en avant par le rapport.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : FAO

Lutte contre les antibiorésistances en Nouvelle-Zélande

Depuis plusieurs années, les éleveurs et les vétérinaires néo-zélandais associent leurs efforts pour diminuer la consommation d'antibiotiques dans le cadre de la lutte contre les antibiorésistances.

Le président de l'association des vétérinaires néo-zélandais, le docteur Steve Merchant, a rappelé l'importance du lien entre santé animale et santé humaine, et le rôle joué par les propriétaires d'animaux, éleveurs ou particuliers, qui doivent comprendre l'importance de la recherche de ciblage de l'antibiotique approprié au traitement de la maladie de leur animal. De même, le respect de bonnes pratiques d'hygiène en élevage doit permettre de diminuer les traitements anti-infectieux des pathologies liées au tarissement dans l'espèce bovine.

Selon les autorités ministérielles compétentes, une baisse de 19% de l'utilisation des antibiotiques a été constatée ces dernières années. Les améliorations concernent plus spécialement la filière porcine, où la vaccination est de plus en plus largement utilisée pour la prévention de maladies, et la filière bovine laitière. Le rapport ministériel identifie cependant quelques points à améliorer, comme le recours encore trop fréquent à des antibiotiques récents, tels que les céphalosporines de troisième ou quatrième génération, qui devraient être réservés à des indications très précises.

Cet engagement dans la lutte contre les antibiorésistances de la Nouvelle-Zélande, pays dont 55% du territoire sont agricoles, et premier exportateur mondial de produits laitiers, confirme l'importance du concept de one health à l'échelle mondiale.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Sources : Global Meat News et Rural News Group

10/12/2013

Le concept de one health (une seule santé) appliqué à l'antibiorésistance

À l'occasion de ce colloque qui s'est tenu le 14 novembre 2013 au siège de l'organisation mondiale de la santé animale (OIE), les ministères de l'Agriculture et de la Santé ont montré leur volonté d'action concertée et l'importance qu'ils accordent à ce risque majeur pour la santé publique qu'est l'antibiorésistance. Ces rencontres ont tout spécialement mis en avant l'importance de la fourniture en médicaments sûrs, efficaces et innovants.

Un des facteurs de l'apparition d'antibiorésistances est l'existence d'antibiotiques non conformes, fabriqués dans certaines régions du globe et vendus sur internet ou par colportage. Ces produits sont parfois sous-dosés (ce qui induit un risque accru de résistances) ou contrefaits, soit qu'il ne s'agisse pas de la bonne molécule, soit qu'il s'agisse d'un placebo.

La diminution du nombre des molécules mises sur le marché, constatée au niveau mondial, est également préoccupante. La FDA (Food and Drug Administration) a ainsi signalé que le nombre de nouveaux médicaments est divisé par 2 tous les 9 ans. Cette tendance peut s'expliquer par une crainte, de la part des groupes pharmaceutiques, d'un retour sur investissement insuffisant. Crainte, également, que pendant la phase d'instruction du dossier (une dizaine d'années environ), la molécule n'acquière des résistances ou qu'elle soit classée en « antibiotiques critiques », et n'ait de ce fait qu'un marché réduit.

Parmi les pistes pour lutter contre l'antibiorésistance, figurent des méthodes alternatives, telles des mesures zootechniques adaptées en élevage intensif et le recours à des thérapeutiques autres que les antibiotiques, comme les phages ou certains oligoéléments. Un recours plus fréquent à la vaccination est également une piste privilégiée.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : Ministères en charge de l'agriculture et de la santé

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La question des animaux génétiquement modifiés évoquée lors d'un colloque sur le thème one health aux entretiens Jacques Cartier de 2013

Lors du colloque « De la santé animale et végétale à la santé humaine, problématiques scientifiques et actions publiques », qui s'est tenu les 25 et 26 novembre 2013 à VetAgroSup Lyon, des intervenants de différentes nationalités se sont exprimés et ont apporté des éclairages sur le concept de one health. L'une des interventions, sur les animaux génétiquement modifiés, a suscité une attention particulière.

Le professeur Daniel Desmecht, de la faculté vétérinaire de Liège, a présenté les bénéfices que la sélection d'animaux génétiquement modifiés pouvait apporter à l'Homme. Tout d'abord, il peut s'agir d'une plus grande efficacité de la production animale, grâce à une croissance pondérale plus rapide, ou à une meilleure résistance aux maladies. Cette dernière pourrait être un atout majeur pour certains pays en voie de développement, où 20% des veaux meurent pendant leur première année. Ensuite, la sélection d'animaux produisant moins d'effluents permettrait un impact moindre sur l'environnement. Ainsi au Canada, le porc porteur d'un gène spécifique à l'enzyme phytase est capable de digérer, au moins partiellement, le phosphore, ce qui réduit les rejets. Enfin, la sélection d'animaux destinés à fournir des organes pour xenogreffes pourrait s'avérer un atout thérapeutique, et sera probablement de plus en plus utilisée compte tenu de l'augmentation attendue de ce type d'actes chirurgicaux.

Daniel Desmecht a toutefois insisté sur un certain nombre de risques associés aux animaux génétiquement modifiés, parmi lesquels la dépendance à une firme privée et les menaces sur le maintien de la diversité génétique, le respect environnemental et le bien-être animal. Avant toute décision, ces risques doivent être mis en balance avec le bénéfice attendu.

Compte tenu des nombreuses incertitudes, en particulier celles liées à la diffusion dans l'environnement de gènes modifiés, la Commission européenne a confié à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) l'élaboration d'un document d'orientation sur l'évaluation des risques environnementaux associés aux animaux génétiquement modifiés.

En tout état de cause, et comme l'a signalé D. Desmecht, le regard du consommateur est un élément majeur. Ainsi, le saumon transgénique Aquadvantage, sélectionné par une firme du Massachusetts aux États-Unis, afin de permettre une croissance pondérale deux fois plus rapide, ne déchaîne pas, loin s'en faut, l'enthousiasme chez les consommateurs américains.

Madeleine Lesage, Centre d'études et de prospective

Source : VetAgroSup

11:01 Publié dans Enseignement et recherche, OGM, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : one health |  Imprimer | | | | |  Facebook