12/09/2016
Expositions des travailleurs agricoles aux pesticides : comment mieux les connaître et en réduire les risques ?
Dans un rapport de juillet 2016 intitulé Expositions professionnelles aux pesticides en agriculture, l'Anses fait le constat d'un déficit de données en matière d'exposition des agriculteurs aux pesticides. Elle y souligne un manque d'accessibilité, une absence de centralisation et une exploitation insuffisante de ces informations, perçus comme autant de freins à une bonne prise en compte des enjeux de santé au travail. Ce rapport dense est composé d'un volume central et de six volumes thématiques (dont un recueil consacré à l'homologation des pesticides). Précisons ici que sont dénommés « pesticides » les produits phytopharmaceutiques, les biocides et certains médicaments vétérinaires.
Devant les résultats de nombreuses études épidémiologiques établissant un lien entre diverses pathologies chroniques et l'exposition professionnelle aux pesticides (voir à ce sujet un précédent billet sur ce blog), l'Anses s'est autosaisie en juillet 2011 d'une expertise collective afin d'identifier et évaluer ce type d'exposition qui, en 2010, concernait en France plus d'un million de personnes « ayant une activité régulière en agriculture » et plusieurs centaines de milliers de travailleurs saisonniers. Un groupe de travail pluridisciplinaire a procédé à un inventaire des données disponibles, à partir de différentes sources (littérature scientifique, dispositifs de surveillance médicale) et à une analyse des déterminants de ces expositions, avec deux études de cas typiques d'exposition indirecte (élevage ovin et arboriculture).
À partir des constats de ce groupe d'experts, l'Agence a émis des recommandations dont, en premier lieu, la diminution du recours aux pesticides avec l'objectif de limiter au maximum les risques pour la santé des travailleurs agricoles. Elle recommande aussi une harmonisation des méthodes d'évaluation a priori des risques liés aux expositions dans les procédures européennes d'autorisation de mise sur le marché des produits, ainsi qu'une meilleure connaissance des expositions en conditions réelles d'utilisation par les travailleurs agricoles. L'Anses préconise également une amélioration des mesures préventives, la poursuite des travaux relatifs à l'efficacité des équipements individuels de protection, et le renforcement des actions de conseil et de formation des utilisateurs.
Christine Cardinet, Centre d'études et de prospective
Source : Anses
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09/09/2016
La forêt salvatrice, Guillaume Decocq, Bernard Kalaora, Chloé Vlassopoulos,
Au XIXe siècle, suite à de graves inondations, en particulier dans les Alpes, le reboisement des montagnes est devenu un objet important de débats publics, d'avancées législatives (1860, 1864, 1882) et de plans d'actions. Autour de la forêt se sont constituées, précocement, une culture du risque et une pensée pré-écologique, inspiratrices des discours actuels sur les services environnementaux, la régulation des écosystèmes et la restauration des milieux. Aujourd'hui, à l'ère du réchauffement climatique et de la mondialisation, les massifs forestiers sont surtout vus comme des puits de carbone et des réservoirs de biodiversité. C'est cette histoire de la "forêt salvatrice" que retrace ce bon livre, très documenté, écrit par trois enseignants de l'université de Picardie.
Loin d'une simple description chronologique des événements, les auteurs s'intéressent à l'évolution des représentations mentales, aux conditions d'émergence des discours et aux stratégies d'acteurs. Les pages les plus intéressantes présentent les arguments (souvent catastrophistes), développés dès 1820-1830 par les forestiers, les scientifiques et les fonctionnaires, contre le déboisement agricole et en faveur d'un reboisement d'ensemble. Tous cherchent à convaincre l'opinion publique du rôle bénéfique de la forêt, tant d'un point de vue environnemental que social, sanitaire, économique, et même politique. Plusieurs mutations accompagnent et rendent possibles ces prises de parole : développement d'une science sylvicole systémique, renforcement de l'administration forestière, sensibilisation à la protection du patrimoine naturel, essor d'une conception intégrée de l'aménagement du territoire (eaux-routes-montagnes-forêts-chemins de fer), remplacement des droits coutumiers paysans par une politique d’État qui restreint les coupes et interdit le pacage au nom de l'intérêt général.
Très stimulantes aussi sont les pages où la validité de ces discours anciens est testée au regard des sciences d'aujourd'hui. Cette lecture rétrospective montre qu'au-delà de certains phénomènes tout à fait bien compris à l'époque, les "croisés du reboisement" ont aussi fondé leurs conclusions, et leurs espérances, sur des erreurs (penser qu'une forêt n'est qu'une somme d'arbres) ou des méconnaissances : non prise en compte du temps long et ignorance du fait que le minimum forestier français de 1850 est plus lié à la fin du petit âge glaciaire qu'aux paysans défricheurs...
Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective
Lien : éditions Champ Vallon
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Des insectes au menu ? Vincent Albouy, Jean-Michel Chardigny
Les sujets à la mode, qui plus est lorsqu'ils engagent l'avenir, engendrent beaucoup de discours superficiels qui ne réduisent ni le nombre des malentendus ni celui des malentendants. L'entomophagie en est un bel exemple. Certains prophétisent, avec conviction mais sans preuve, un futur radieux pour ces pratiques alimentaires venues d'ailleurs. D'autres, prisonniers des traditions sociales et de leur dégoût personnel, refusent d'imaginer des grillons dans leur assiette. Entre ces préjugés contraires, qui intimident l'intelligence, il y a heureusement une place pour des analyses équilibrées. C'est ce qui fait l'intérêt de ce livre, associant un entomologiste et un nutritionniste. Tout en restant facile d'accès, il dresse un bon tableau des défis, problèmes et solutions liés à la consommation d'insectes.
Si cette consommation est bien ancrée en Amérique latine, Afrique, Asie et Océanie, elle y est partout en perte vitesse, du fait de l'urbanisation et des aspirations à la modernité. En Europe, au contraire, cette habitude attestée pendant l'Antiquité s'est perdue depuis longtemps, et elle ne réémerge qu'aujourd'hui, à la faveur de plusieurs tendances : diététisation de l'alimentation, souci du développement durable, recherche d'exotisme culinaire, etc.
Chez nous, les préventions culturelles et les répulsions inconscientes seront les barrières les plus difficiles à franchir par l'entomophagie. Il apparaît aussi que le passage à des élevages industriels, rentables économiquement, nécessitera de bien maîtriser divers paramètres : choix d'espèces à croissance rapide, à taux élevé de fécondité, mangeant une nourriture bon marché, ayant un taux de conversion élevé, ne réclamant pas trop de manipulations humaines, peu sujets aux maladies, faciles à tuer et à transformer, à stériliser et à conserver, et adaptés aux souhaits des consommateurs. D'autres pages intéressantes traitent des réglementations actuelles et de leurs nécessaires évolutions. Quant au dernier chapitre, résolument prospectif, il imagine comment nous pourrions manger les insectes en 2050 : plats préparés, restauration hors foyer, cuisine à domicile, recettes à succès, etc. Selon une hypothèse basse, l'avenir de la filière sera confiné à l'alimentation animale et on servira des insectes surtout comme amuse-gueules à l'apéritif. Selon une hypothèse haute, en revanche, c'est toute la consommation humaine qui sera impactée, au point d'avoir une évolution structurelle du régime alimentaire.
Bruno Hérault, Centre d'études et de prospective
Lien : Quae
14:36 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : insectes, entomophagie | Imprimer | |
Développement durable et filières tropicales, Estelle Biénabe, Alain Rival, Denis Loeillet (éditeurs)
Accroissement et diversification de la demande alimentaire, intensification écologique de l'agriculture, prise en compte du changement climatique constituent autant d'enjeux majeurs auxquels sont confrontées les productions et filières agricoles. Dans cet ouvrage, le Cirad et l'AFD proposent de traiter la problématique du développement durable sous l'angle des filières agricoles tropicales en les appréhendant comme i) vecteurs de développement, ii) espaces d'innovation, iii) objets d'évaluation et iv) cadres de régulation.
Dans la première partie, la filière est vue comme un vecteur de développement à différentes échelles, des acteurs individuels aux actions collectives, des territoires aux politiques publiques. Une mise en perspective historique du concept de « filière », dans les pays du Sud, montre qu'elle représente un type particulier de développement, prenant peu en compte la durabilité environnementale et sociale. Les filières sont ensuite envisagées comme des espaces d'innovation pour le développement durable : se fondant sur l'expérience du Cirad, la deuxième partie traite des évolutions des thématiques et des dispositifs de recherche pour l'innovation. La troisième aborde la transition énergétique et la place croissante de la bioénergie. Les filières sont vues comme objets d'évaluation dans la quatrième partie, avec un accent particulier mis sur les méthodes d'analyses du cycle de vie (ACV). Enfin, la dernière partie les aborde comme cadres de régulation. Elle discute ainsi les intérêts et limites des nouvelles formes de gouvernance privée et publique : stratégies de responsabilité sociale et environnementale (RSE) des filières agro-industrielles, paiements pour services environnementaux (PSE) ou démarches volontaires environnementales des industries.
La conclusion de l'ouvrage insiste sur la nécessité de dépasser les découpages sectoriels en filières spécialisées, pour un développement plus durable, en y ajoutant une dimension territoriale. De nouvelles perspectives de recherche sont évoquées, telles l'enrichissement des ACV par des données sociales et territoriales ou l'approche de la durabilité des systèmes alimentaires à plusieurs échelles.
Christine Cardinet, Centre d'études et de prospective
Lien : Quae
14:35 Publié dans Filières agricoles | Lien permanent | Tags : développement durable, filières tropicales | Imprimer | |
Le Teagasc (Irlande)
Créé en 1988, le Teagasc est l’établissement national chargé de la recherche, du conseil et de la formation professionnelle agricole en République d’Irlande. Son budget est de 185 millions d’euros par an, pour un effectif de 1 200 employés. Dans le cadre d’un mandat fixé par le département de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Marine, ses centres de recherche (7) et de formation (7), et ses bureaux de conseil (50), fournissent des services d’intérêt général, mais aussi des prestations commerciales (diagnostics d’exploitation, animation de groupes d’agriculteurs, etc.).
Implantations du Teasgasc
Source : Teagasc
Au niveau central, un comité d’orientation désigné par le ministre représente les organisations d’agriculteurs, les IAA et la recherche universitaire. Une cellule de prospective stratégique est rattachée au directeur.
Celle-ci a récemment piloté le Teagasc Technology Foresight Project 2035, une vaste prospective reposant sur des méthodes éprouvées (réunions de groupes experts, élaboration de fiches et de scénarios, etc.) et visant à dégager « les nouveaux domaines technologiques dans lesquels l’Irlande doit investir ». Quatre domaines ont été passés en revue : la génomique et ses applications en matière de sélection animale et végétale ; la connaissance des microbiotes (animaux, humains et du sol) ; les technologies de l’information, avec notamment l’agriculture de précision et l’automatisation sur l’exploitation ; les transformations des chaînes de valeur alimentaires, tirées par le big data. Une conclusion du projet est que « l’industrie agro-alimentaire est sur le point de connaître une révolution dans l’application de puissantes nouvelles technologies ». Des vidéos de présentation des principaux résultats sont disponibles en ligne.
L’originalité de l’exercice tient à la gouvernance mise en place pour prolonger le rapport. Ainsi, une Foresight Implementation Team est chargée d’élaborer « une feuille de route vers 2035 » et d’identifier les actions à mener pour tirer les meilleurs bénéfices possibles du déploiement de ces nouvelles technologies.
Notons enfin que le Teagasc Foresight Project 2035 s’inscrit dans une vague de projets similaires, dans différents États membres, aiguillonnés par l’Union européenne (voir la prospective du SCAR évoquée dans un précédent billet sur ce blog) et par la déclinaison de « stratégies nationales » en matière de bioéconomie. Signalons ainsi, en France, la tenue le 4 octobre d’un séminaire de restitution d’une prospective de l’ACTA et du GIS-Relance agronomique sur l’avenir de notre système de R&D à l’horizon 2025.
Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective
Lien : Teagasc
14:31 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : portrait, teagasc | Imprimer | |
08/09/2016
Le Brexit rebat les cartes des positions européennes en matière de politique forestière et environnementale
Alors que le Royaume-Uni est un l'un des États membres ayant l'une des plus petites couvertures forestières, et que le bois y est majoritairement importé, sa sortie de l'Union européenne pourrait modifier sensiblement les équilibres de négociation, tant en interne qu'au plan international. C'est le résultat de l'analyse publiée en juin par des chercheurs de l'European Forest Institute.
S'appuyant sur des entretiens auprès d'un échantillon d'experts européens, ils mettent en évidence le rôle du Royaume-Uni, à la fois en tant qu'importateur de bois tropicaux, mais également soucieux de la gestion durable forestière dans les pays du Sud. Alors que ce pays est plutôt un observateur perspicace dans les débats sur une éventuelle politique forestière au plan européen, il a été l'un des promoteurs des règlements de lutte contre l'exploitation illégale des forêts (FLEGT).
Source : Forest Policy and Economics
13:56 Publié dans 4. Politiques publiques, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : brexit, politique forestière | Imprimer | |
Aux origines génétiques de l'obésité
Dans un article du dernier numéro de Pour la science, Richard Johnson (professeur de médecine à l'université du Colorado) et Peter Andrews (professeur d'anthropologie à l'University College de Londres), croisent leurs approches scientifiques pour mieux reposer la question, pendante, du lien entre génétique et obésité. En 1962, James Neel avait émis l'hypothèse de l'existence d'un "gène d'épargne", favorisant le stockage de graisse, et qui aurait permis aux hominidés de résister à des disettes sévères. Souvent discutée, mais jamais démontrée, cette conjecture a été réexaminée par Johnson et Andrews, à l'aune de recherches récentes, et ils pensent l'avoir enfin confirmée. Leurs travaux montrent qu'une alimentation riche en fructose actionne le déclencheur d'engraissement et l'absence d'uricase fonctionnelle, chez les grands singes et les humains, conduit à des niveaux élevés d'acide urique, qui amplifie à sont tour l'effet du fructose et la production d'acides gras. Il s'ensuit que le gène muté codant une uricase non fonctionnelle serait le "gène d'épargne" de Neel. Seule une série d'essais menés chez l'homme pourrait prouver cette théorie. Si tel était le cas, la prévention de l'obésité, du diabète et des maladies cardio-vasculaires nécessiterait avant tout d'abaisser les taux élevés d'acide urique, de cholestérol et de triglycérides.
Source : Pour la science
13:55 Publié dans Enseignement et recherche, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : obésité, génétique, anthropologie | Imprimer | |
Agroforesterie : vers une amélioration des inventaires ?
Une étude publiée dans Scientific Reports se penche sur la contribution de l'agroforesterie à la séquestration de carbone, plus précisément via le carbone stocké par les arbres. Cette étude propose également une analyse de l'évolution des systèmes agroforestiers.
Ainsi, en 2010 et au niveau mondial, 43 % des terres agricoles ont un couvert arboricole d'au moins 10 %, soit une augmentation d'environ 2 % en dix ans. En termes d'atténuation, les auteurs choisissent d'appliquer un taux de séquestration de 5 tonnes de carbone par hectare pour les sols agricoles en l'absence d'arbres, et d'augmenter linéairement ce taux en fonction de leur couverture arboricole. Ils calculent alors la quantité de carbone séquestré : elle serait de l'ordre de 43,5 MtC, avec une contribution des arbres pour plus de 75 %.
Rappelons que si l'agroforesterie contribue à la séquestration de carbone, elle est également reconnue comme stratégie d'adaptation face au changement climatique (voir à ce sujet une Analyse du CEP).
Source : Scientific Reports
13:53 Publié dans Climat | Lien permanent | Tags : agroforesterie, atténuation | Imprimer | |
07/09/2016
Huile de palme : quelle surface cultivable et sous quelles contraintes ?
Des chercheurs de l'IIASA ont estimé la surface sur laquelle la culture de palmiers à huile serait susceptible de s'étendre. Pour ce faire, ils ont en premier lieu quantifié le nombre d'hectares ayant des conditions propices à cette culture (climat, sols, topographie essentiellement), soit de l'ordre de 1,37 milliard concentrés dans 12 pays tropicaux. À cette première étape, ils ont ajouté trois contraintes :
- l'exclusion des zones protégées, soit une diminution de 30 % de la surface potentiellement mobilisable ;
- l'exclusion des terres déjà mobilisées pour d'autres productions (alimentation humaine ou animale, bois), réduisant de moitié (avec la précédente contrainte) la surface initialement estimée ;
- le retranchement des terres à valeur élevée en termes de biodiversité et de stockage de carbone, y compris les forêts, diminuant au final l'aire calculée en étape 1 de deux tiers.
Tous paramètres combinés, seuls 17 %, soit 234 millions d'hectares, seraient exploitables, bien loin des 17 millions d'hectares consacrés à la production d'huile de palme d'après une estimation de 2012. Cependant, les auteurs soulignent que les terres restantes sont difficiles d'accès (évaluation du temps de trajet) et que leur étude ne prend pas en compte la demande croissante pour des cultures concurrentes sur ces sols.
Régions aux conditions climatiques propices à la culture de palmiers à huile
Source : Global Environmental Change
Source : Global Environmental Change
13:51 Publié dans Développement, Production et marchés | Lien permanent | Tags : huile de palme | Imprimer | |
La protection de la nature doit-elle être économiquement fondée ?
Dans les débats actuels sur l'importance des politiques publiques en matière de conservation des écosystèmes, cet essai de R. David Simson (US Environmental Protection Agency), publié en juin par le Property and Environment Research Center, vient alimenter la controverse de manière stimulante : comment affirmer que les services écosystémiques ont tant de valeur, puisque les recherches publiques peinent à l'évaluer ? Les services rendus par la nature sont-ils tous des biens publics ? Si c'est leur rareté qui fait leur valeur, alors comment justifier l'intérêt économique de préserver en abondance certains biens ?
Deux stratégies de conservation s'opposent : l'option « trames vertes et bleues », avec une dissémination de zones préservées au sein du territoire, ou l'option « réserves », plus étendues mais également repoussées en-dehors des zones les plus peuplées. Quoi qu'il en soit, selon l'auteur, l'argument économique n'est pas aujourd'hui le plus pertinent pour justifier l'intervention publique.
Source : PERC
13:49 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : écosystèmes, conservation | Imprimer | |
La FAO relève encore ses prévisions de récoltes records de céréales
Dans son bulletin mensuel sur l'offre et la demande de céréales du 8 septembre, la FAO a encore augmenté ses prévisions de production mondiale pour l'année 2016. Elles s'élèvent à présent à 2 566 millions de tonnes, soit 0,9 % de plus que les prévisions de juillet et 1,6 % de plus que la récolte déjà historique de 2015. Les excellentes conditions climatiques en Russie, en Ukraine et en Amérique du Nord y sont pour beaucoup. Les États-Unis ont notamment relevé de 18 millions de tonnes leurs prévisions de récolte de maïs. Ces annonces contrastent avec les rendements catastrophiques cette année en France en raison de la météo défavorable du printemps et des intempéries.
Source : FAO
Ces fortes différences remettent au premier plan l'augmentation des incertitudes météorologiques, que le réchauffement climatique, dans les années à venir, pourrait accentuer. À titre d'exemple, une récente étude sur « l'effet du changement climatique sur le potentiel de développement des productions végétales en Russie, Ukraine et Kazakhstan à moyen terme », a cherché à quantifier cette variabilité avec un focus particulier sur les régions productives de la zone mer Noire.
Source : FAO
13:47 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : fao, céréales, russie, ukraine, kazakstan | Imprimer | |
L'assureur Generali lance en France la première assurance comportementale dans la santé
Le 6 septembre, Generali France a présenté son nouveau programme « d'accompagnement au bien-être » Vitality, dans le cadre des contrats d'assurance santé et/ou de prévoyance collectifs souscrits par les entreprises. Lancé en Allemagne début juillet, où il est également accessible aux clients individuels, ce programme est développé en partenariat avec une société sud-africaine et repose sur trois étapes. Dans un premier temps, le salarié renseigne un questionnaire en ligne (état civil, âge, poids, taille, alimentation, pratique d'activités physiques, situation par rapport au stress, etc., sachant que les données des objets connectés peuvent aussi être recueillies). Sur cette base, un score est déterminé et des objectifs personnalisés sont proposés. Ensuite, si la personne suit les recommandations et atteint les objectifs fixés, elle cumule des points et, dans un dernier temps, reçoit des réductions chez des partenaires de l'assureur en fonction du statut atteint.
Si le programme est accessible sur la base du volontariat, il soulève diverses interrogations. Un article du Monde en identifie plusieurs, liées à l'utilisation des données, au « rôle donné aux assurances, qui chercheraient à influer sur notre comportement selon leurs propres canons », ou encore au risque d'exclusion d'une partie de la population par une trop grande segmentation du marché.
13:44 Publié dans Alimentation et consommation, Santé et risques sanitaires, Société | Lien permanent | Tags : assurance, comportement | Imprimer | |
06/09/2016
Le vin scruté par La Recherche : des effets du changement climatique à ceux de l’agriculture biologique
L’édition de juillet-août 2016 de La Recherche propose un dossier sur « Le vin : ce qu’en dit la science », associant des chercheurs de diverses disciplines et des journalistes scientifiques qui vulgarisent les derniers principaux enseignements académiques sur le sujet. Six thèmes sont approfondis : les impacts du changement climatique sur le vignoble français (stratégies possibles d’adaptation de la vigne, conséquences organoleptiques sur le vin) ; l’histoire de l’apparition et de la consommation de vin en France depuis la fin du néolithique ; les mécanismes chimiques sur lesquels repose la vinification ; la performance environnementale du vin bio ; l’influence du contenant sur la perception du contenu ; et les effets du vin sur la santé.
Parmi les travaux sélectionnés, le projet Laccave (Long term adaptation to climate change in viticulture and enology) de l’INRA, sur les stratégies d’adaptation de la vigne au changement climatique, fait l’objet d’un focus spécifique. Associant 80 chercheurs de différentes disciplines depuis 2012, il explore les perspectives offertes par de récents progrès en génétique, en sélection variétale et en agronomie, en particulier sur la gestion de l’eau et du sol.
Source : La Recherche
13:42 Publié dans Agronomie, Climat, Filières agricoles, Production et marchés | Lien permanent | Tags : vin | Imprimer | |
Reuters lance un site d’informations dédié aux questions foncières
La Fondation d'une des agences de presse les plus importantes, Thomson Reuters, a lancé avant l'été un site internet consacré aux droits fonciers en Afrique, en Inde et au Brésil : PLACE (Property, Land, Access, Connections, Empowerment). PLACE dédie une équipe mondiale de journalistes à la couverture de plusieurs sujets :
- le foncier urbain : cette rubrique traitera notamment des expulsions forcées face à l'extension urbaine ;
- le foncier rural, partie où sera abordée la question des droits du sol et de l'extraction des ressources (minières, forestières, etc.) ;
- l'accès à la terre avec les différentes formes de sécurisation foncière ;
- une dernière rubrique traitera de projets réussis.
Source : PLACE
13:40 Publié dans Territoires | Lien permanent | Tags : foncier, reuters, journalisme | Imprimer | |
05/09/2016
Quelle représentation des aliments des repas populaires dans les tableaux ?
Un article publié le 19 juillet, sur le site de la revue SAGE Open, apporte des éléments de réponse à la question : « la fréquence avec laquelle un aliment est représenté dans des tableaux donne-t-elle une idée historique des repas familiaux à travers les années et les pays ? ». Les auteurs ont ainsi étudié 140 œuvres représentant des scènes de repas familiaux (excluant les banquets et natures mortes) de plusieurs pays occidentaux (Allemagne, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas), du XVIe siècle à l'an 2000.
L'analyse quantitative des aliments peints met en évidence que les plus consommés (poulet, œufs, courge) ne sont pas les plus représentés. Par exemple, les fruits de mer apparaissent très fréquemment dans les tableaux de pays avec peu de littoral (ex : Allemagne), et plus de la moitié des peintures des Pays-Bas contient un fruit exotique, le citron. Les auteurs mettent en avant l'influence d'éléments autres que les habitudes alimentaires, des aspirations des commanditaires à la recherche esthétique ou à la difficulté technique pour l'artiste, ainsi qu'aux messages culturels, religieux ou politique à destination des spectateurs.
Source : SAGE Open
13:38 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : tableaux, art | Imprimer | |