Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/04/2022

Consommation d'eau et d'énergie en filière porc

Dans la filière porcine, l'importante consommation d'eau et d'énergie sur les postes d'abattage, de découpe et de transformation de la viande, a des conséquences financières et environnementales de plus en plus lourdes. L'Ifip y a consacré une journée technique le 8 mars 2022. Elle s'est déroulée en trois temps : les postes de consommation ont d’abord été détaillés, puis des solutions ont été discutées, et enfin les outils techniques et financiers pour les mettre en œuvre ont été présentés.

Les abattoirs ont des consommations très variables. Une étude de 2018 indique que, selon les établissements, la consommation par porc varie de 244 à 553 litres d'eau, de 12,8 à 45 kWh PCI de gaz et de 8 à 30 kW d'électricité. L'origine de ces différences n'est pas connue dans tous les cas car les comptages détaillés ne sont pas toujours effectués et il est difficile d’identifier le poste le plus pénalisant. La réutilisation de l'eau est une bonne solution, permettant une économie de 40 %. Le passage à des énergies renouvelables est aussi très prometteur.

À l'étape de la transformation, les consommations sont différentes selon le type de produit fabriqué. La génération de froid pour la réfrigération et la congélation est un poste essentiel (jusqu'à 48 % de la consommation électrique) et une gestion améliorée est une source d'économie importante. La production de chaleur pour les différentes cuissons consomme aussi beaucoup d'électricité (1,27 kWh/kg de jambon cuit) et de gaz (0,31 kWh/kg). L'eau chaude respectant les normes sanitaires doit être produite à la fois pour le nettoyage des équipements et pour la fabrication du produit. Compter les dépenses des différents postes est donc la première étape pour réaliser des économies (figure ci-dessous).

Consommation énergétique en filière porcine : intérêts des comptages

filièreporcine.jpg

Source : Ifip

Les outils connectés facilitent ces comptages. Ils permettent de faire un diagnostic des dépenses et de choisir les améliorations nécessaires en fonction des objectifs de l'entreprise, en particulier dans le cadre de la norme ISO 50 001 de gestion de l'énergie. Il est également possible de suivre en temps réel les consommations et des indicateurs de performance énergétique, pour obtenir des certificats d’économie d’énergie. Une comptabilité analytique permet aussi d'évaluer le coût de chaque lot produit pour améliorer les procédés de fabrication. Enfin, des alertes permettent d'éviter les accidents.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Ifip, YouTube

10:16 Publié dans Energie, IAA | Lien permanent | Tags : filière porcine, énergie, eau, transformation |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/02/2022

Situation économique et financière des entreprises françaises de la filière viande

Dans son numéro 23 paru en janvier 2022, l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit agricole présente la situation des opérateurs français de la filière viande en 2020. L'analyse porte sur les structures ayant un chiffre d'affaires de plus de 2 millions d'euros, soit un total de 23,8 milliards pour l'ensemble de l'échantillon. Elles exercent une ou plusieurs activités dans les domaines de l’abattage, du désossage, de la découpe et de la transformation des bovins, des ovins, des porcins et/ou des volailles. Certaines ont également des activités de préparation de conserves et de plats cuisinés, de grossiste ou de négoce.

En préambule, l'analyse rappelle qu'avec la crise sanitaire, la forte hausse de la consommation de viandes à domicile n’ayant pas compensé le repli du hors-domicile, les volumes consommés ont diminué de 1,5 %. Toutefois, la situation est contrastée selon les espèces (figure ci-dessous). Ainsi, le porc frais et la charcuterie ont peu souffert de la fermeture des restaurants – à l’inverse de la volaille – et ont bénéficié d’une consommation à domicile importante. La viande bovine française en a elle aussi profité alors que les importations souffraient de la fermeture de la restauration hors domicile. Les produits du porc ont également bénéficié d’importations chinoises conséquentes et le chiffre d’affaires des entreprises spécialisées dans sa transformation a progressé de 3,7 %. À l'inverse, celui du secteur de la volaille a diminué de 2,6 %. Enfin, le chiffre d’affaires de l'ensemble de l’échantillon étudié a progressé de 1 %.

Évolution du chiffre d’affaires des entreprises et groupes français de la filière viande, par espèce, de 2016 à 2020

viande .jpg

Source : Crédit agricole S.A.

La rentabilité d’exploitation des entreprises (EBITDA) est passée quant à elle de 3,8 % du chiffre d’affaires en 2019 à 4,8 % en 2020, sous l’effet de la forte progression des résultats des entités spécialisées dans le porc. Celles-ci ont bénéficié d’une baisse des prix à l’achat alors qu’une partie de leurs prix de vente, négociés en début d’année, avaient été fixés dans le contexte de 2019.

Évolution de la rentabilité d’exploitation par espèce, de 2016 à 2020, pour les entreprises et groupes français de la filière viande

viande 2.jpg 

Source : Crédit agricole S.A.

Lecture : l'EBITDA correspond au résultat du processus d’exploitation duquel ne sont pas déduits les dotations aux amortissements et provisions pour dépréciation d’actif.

Par ailleurs, les investissements globaux sont en hausse, dans un contexte de restructuration importante du secteur de l’abattage. La publication se termine par la présentation de différents ratios, par taille d’entreprises et par activité. Ils permettent de comparer le secteur à l’ensemble des industries agroalimentaires. Des éléments de conjoncture pour 2021 sont également exposés.

Amandine Hourt, Centre d’études et de prospective

Source : Crédit agricole S.A.

08/02/2022

La transformation de viandes : un secteur dynamique au Québec

Dans son premier numéro Bioclips de l’année 2022, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) présente une brève analyse économique de la fabrication des produits de viande. Première du secteur agroalimentaire pour la valeur des ventes, les exportations ou le nombre d’emplois, cette activité est dominée par deux grands transformateurs. En 2020, les ventes ont généré 7,3 milliards de dollars (figure ci-dessous). D'après une estimation, 36 % de la valeur de la production ont permis l'achat d’intrants importés, tandis que les 64 % restant constituent la valeur ajoutée. 54 % de celle-ci servent à la rémunération des travailleurs. Par ailleurs, le nombre d’emplois a progressé de 9 % entre 2012 et 2020, alors que la valeur des ventes augmentait de 56 %, sous l’effet d’une forte hausse des prix (+ 37 %) et des exportations (+ 46 %). Celles-ci sont destinées principalement à la Chine (37 %) et aux États-Unis (36 %).

Ventes manufacturières du secteur de la transformation de la viande au Québec de 2012 à 2020, en milliards de dollars

transformation des viandes .jpg

Source : MAPAQ, à partir des données de Statistique Canada

Source : ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec

11:52 Publié dans IAA, Production et marchés, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : viande, transformation, emploi, marché |  Imprimer | | | | |  Facebook

18/10/2021

Filière porcine : conséquences des nouvelles réglementations pour la castration

Lors de l'édition 2021 du Salon international des productions animales (Space), consacrée au bien-être animal, l'Institut du porc (Ifip) a traité, au cours de quatre « matinales de l'élevage », des conséquences de la prochaine réglementation sur la castration. Cette opération sur les porcelets sans prise en charge de la douleur sera interdite à compter du 1er janvier 2022. Disponible en replay, chaque conférence s'intéressait à un maillon de la filière, en proposant une mise au point scientifique suivie de témoignages.

L'éleveur peut répondre à cette obligation de trois façons : en pratiquant la castration avec analgésie et anesthésie locale ou générale ; en recourant à une immunocastration sous forme d'injections d'un « vaccin » ; en conservant ses mâles entiers. Les conséquences économiques sont très variables : valorisations inégales des viandes, pénalités à l'abattoir pour les carcasses odorantes issues d'animaux non castrés, etc. Développé par l'Ifip, l'outil SIM'Alter permet alors au producteur d'effectuer une simulation pour affiner sa stratégie.

À l'abattoir, la détection des carcasses malodorantes, dues au scatol et à l'androsténone, peut se faire par une analyse chimique ou, de préférence, par des « nez » humains. Ceci nécessite de sélectionner les agents volontaires, de les former, puis de mettre en place une bonne gestion par roulement au sein de l'équipe. En effet, au bout de 150 carcasses, l'agent doit faire une pause d'au minimum 15 minutes, et il peut alors être préposé à l'enregistrement des données. Ces questions d'organisation du travail font l'objet du projet d'étude SANMALO d'Uniporc.

Au niveau du maillon « transformation », la non-castration induit une baisse des dépôts de gras et une hausse des teneurs en muscle et en os, avec une réduction de la qualité technologique (rétention d'eau) de la viande. Ceci est nettement défavorable pour les process industriels de fabrication des jambons secs de types Bayonne et Parme, et des saucissons. Des risques de déstructuration pour les jambons cuits sont également documentés. Un engraissement des femelles et l’utilisation de castrations sans douleur pourraient être une solution.

Enfin, en Europe, l'élevage de porcs mâles entiers augmente régulièrement, passant de 18 % du total du cheptel de mâles en 2010 à 35 % en 2020 (figure ci-dessous). Cependant, la situation est très variée selon les pays, sous l'effet de nombreux facteurs : habitudes alimentaires (morceaux, produits consommés), pression des associations de protection animale, importance des exportations vers certains pays peu préoccupés par le sujet, etc. Autant d'aspects à prendre en compte pour le devenir de ces produits.

Répartition de la production des porcs mâles en Europe

filiere porcine.jpg 
Source : Ifip (enquête 2021)

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : IFIP

Meat Atlas 2021 : « faits et chiffres sur les animaux que nous mangeons »

En septembre 2021, huit ans après la première édition, la fondation allemande Heinrich Böll a publié un nouveau Meat Atlas en partenariat avec les ONG Friends of the Earth Europe et BUND. Adoptant une approche mondiale, complétée d'éclairages régionaux et nationaux, cet atlas propose une synthèse des principaux faits et données sur 28 entrées clés : consommation, échanges internationaux, production, ressources naturelles, politiques publiques, protéines alternatives, etc. Des recommandations accompagnent ces analyses. Le document rapporte également les résultats d'une enquête conduite auprès de jeunes Allemands sur le sujet.

Parmi les nombreux éléments proposés, les auteurs s'intéressent aux étapes de l'abattage et de la transformation. Alors que les capacités de production augmentent, ils rappellent que la crise du covid-19 a mis un « coup de projecteur » sur les conditions de travail difficiles dans l'industrie de la viande. Elles vont de pair avec certaines stratégies d'entreprises pour contourner des règles nationales portant sur les salaires, la protection sociale ou encore l'impôt (ex. travail détaché). Les pages consacrées aux dix plus grandes firmes mondiales rappellent le degré élevé de concentration du secteur : par exemple, en Allemagne, cinq structures contrôlent les deux tiers du marché du porc transformé. Ce pouvoir de marché a aussi des conséquences sur l'évolution des exploitations agricoles, pouvant être accompagnée par des aides publiques.

Ventes réalisées par les plus grandes entreprises des secteurs de la viande et du lait en 2019-2020 (milliards de $ US)

meat atlas.jpg

Source : Heinrich Böll Stiftung

Du côté des ressources aquatiques, l'analyse nuancée considère les différents types d'eau utilisés pour la production : « verte » (précipitations), « bleue » (irrigation), « grise » (volume théorique nécessaire à la dilution de contaminants). Les espèces, les systèmes de production ou encore l'origine de l'alimentation animale sont aussi intégrés et la production industrielle se révèle alors la plus impactante. Les auteurs soulignent également les dégradations des ressources en eau et des zones humides constatées au niveau mondial, comme, par exemple, des zones marines « mortes » du fait de pollutions liées à l'élevage.

Enfin, des éclairages intéressants sont proposés sur la consommation d'insectes. Si son développement paraît prometteur en Europe et Amérique du Nord (marché estimé à 8 milliards de $ à 2030), les atouts et les risques d'un élevage de masse sont soulignés : faible consommation d'espace et de nourriture, perte de diversité génétique, émergence de maladies, etc.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : fondation Heinrich Böll

09/02/2021

Un avis de l’Efsa sur l’usage des insectes en alimentation humaine

En janvier 2021, l’Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) a publié un avis autorisant l’utilisation d’insectes en alimentation humaine, dans le cadre du règlement novel food. Ce faisant, l’Efsa répond à une demande de la Commission européenne, saisie par un industriel. Le panel de scientifiques a appuyé son avis sur un dossier fourni par l'industriel lui-même.

L’avis porte sur l’utilisation après séchage des larves de ténébrion (Tenebrio molitor), entières ou sous forme de poudre incluse ensuite dans un aliment. Après récolte des œufs et éclosion, les larves sont élevées dans des containers et nourries de végétaux et de farines de céréales. Au bout de 11 semaines, elles sont tamisées afin d’éliminer tout déchet (substrat, exuvies, fèces, etc.) et triées pour retirer les larves mortes. Elles sont ensuite tuées par un passage pendant 1 à 5 minutes dans de l’eau bouillante, séchées puis déshydratées en four ventilé. Les larves commercialisées entières ou broyées (poudre) sont ensachées et stockées à température ambiante.

Ce nouvel aliment est proposé pour l’ensemble de la population, sous des formes variées : en-cas et snacking (en particulier pour les larves entières), produits à forte teneur protéique pour les sportifs, ingrédient de biscuits et de produits à base de légumes ou de pâtes. Il se caractérise par sa richesse en protéine, en matières grasses et en fibres (tableau ci-dessous), sous ses deux formes. Le taux protéique élevé doit cependant être relativisé car la technique d’analyse inclut la présence de chitine, composante principale des fibres alimentaires insolubles. Les taux de traces de métaux lourds, de mycotoxines et de bactéries sont inférieurs aux normes recommandées.

Composition de 5 échantillons de larve de ténébrion in toto

efsa.jpg

Source : Efsa

Notons enfin que ce produit ne présente pas de toxicité particulière. Des allergies, rares, sont cependant possibles et documentées dans les pays asiatiques, consommateurs d’insectes. Un risque d’allergie croisée est possible pour les personnes allergiques aux crustacés et acariens. Les experts rendent donc un avis favorable à ce nouvel aliment pour les usages prévus tout en recommandant à son producteur d’engager des recherches sur son allergénicité.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Agence européenne de sécurité sanitaire

12/11/2020

Quand la nature se rebelle. Le changement climatique au XVIIe siècle et son influence sur les sociétés modernes, Philipp Blom

nature,histoire,climat,transformation

L’actuel réchauffement climatique n’a pas seulement des conséquences sur les rendements agricoles, les zoonoses ou la biodiversité. Il a et aura aussi des effets sur nos conceptions de la nature, notre appréhension des risques, nos représentations de l’humanité et de son avenir. Beaucoup d’éléments d’une société se transforment lorsque son climat change : ce constat déjà fait par Aristote, Montesquieu, Hegel, ou plus près de nous Diamond, est au cœur du livre de P. Blom. Il étudie, lui, les impacts du Petit Âge glaciaire sur les conditions de vie en Europe, en particulier du Nord. Un des grands intérêts de son travail est de se placer constamment dans la perspective des témoins de l’époque.

Entre les milieux du XVIe et du XVIIIe siècles, les températures moyennes baissèrent de 4°C par rapport aux XIVe et XVe siècles, soit -2 degrés par rapport au XXe siècle. Cela entraîna un bouleversement des courants océaniques et une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes : longues périodes de pluies, inondations, tempêtes, gel, neige, grêle en été. Les causes en sont toujours débattues aujourd’hui, les plus souvent avancées étant un décalage de l’axe de rotation de la Terre et une baisse d’activité du soleil.

Ce refroidissement a eu des effets sur les ressources halieutiques, avec un déplacement des bancs de poissons, notamment de harengs. Il a surtout eu des effets sur l’agriculture, avec la perte d’environ 6 semaines de végétation, des baisses de rendements, des destructions régulières de productions (céréales, vigne, fruits). Il faudra attendre 1750 pour retrouver, toutes choses égales par ailleurs, les niveaux de récolte de 1570. Il en résulta un renchérissement des prix (pain, vin), des carences alimentaires, de nombreuses famines, des vagues de troubles et d’insurrections, et l’exode de nombreux paysans allant se réfugier dans les villes. Plus positivement, la pression du changement climatique suscita une véritable révolution agraire qui, partie des Pays-Bas puis de l’Angleterre, se propagea dans toute l’Europe : pratiques culturales, innovations techniques, introduction de nouveaux légumes (pomme de terre, etc.) et céréales (maïs, etc.), modalités de stockage, descente de la viticulture de cinq cents kilomètres, utilisation plus intensive des engrais organiques, etc.

Au-delà de ces transformations agricoles et agronomiques, P. Blom montre que le Petit Âge glaciaire a joué un rôle décisif dans la mutation des modes de vie, des représentations religieuses et intellectuelles, des manières de penser la nature et les échanges économiques.

Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective

Lien : Éditions de la Maison des sciences de l’homme

 

16:53 Publié dans Climat, Production et marchés | Lien permanent | Tags : nature, histoire, climat, transformation |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/03/2020

Prestation de yaourterie à domicile

À l’occasion du Salon international de l’agriculture, la start-up « Né d’une seule ferme » a été lancée officiellement. Afin de soutenir le développement d’activités de transformation sur les exploitations, elle propose aux éleveurs la location d’une yaourterie préfabriquée, d’une capacité de 50 000 litres de lait. Un partenariat avec Intermarché prévoit l'attribution de 60 % de la valeur TTC des produits aux producteurs, sachant qu’un QR code sur le yaourt fournira au consommateur des informations sur les pratiques d’élevage.

Sources : La France agricole, LSA

15:40 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir | Lien permanent | Tags : yaourt, transformation, élevage, lait |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/12/2019

Comment améliorer la qualité nutritionnelle des aliments

Le récent volume 78 d'Innovations agronomiques, revue éditée par l'Inra, propose dix articles issus du colloque « Améliorer la qualité nutritionnelle des aliments », organisé début novembre 2019. Le premier présente les observations générales effectuées dans le cadre de l'Observatoire de la qualité de l'alimentation (Oqali) : si des démarches d'amélioration des produits sont bien engagées, elles restent trop limitées pour avoir des effets importants sur les apports nutritionnels des consommateurs. Les évolutions les plus nettes sont constatées pour la réduction des teneurs en sel.

Les articles suivants abordent les aspects sensoriels, souvent présentés comme limitant l'acceptabilité, par les mangeurs, des reformulations nutritionnelles. Parmi les pistes ouvertes, figurent par exemple des alternatives à l'addition de substituts ou d'exhausteurs pour la réduction du sel et du sucre dans des produits de la catégorie « boulangerie pâtisserie viennoiserie » : répartition hétérogène du sel dans les pizzas ; production par voie enzymatique de sucres (à partir d'amidon) dans une pâte feuilletée permettant ensuite de limiter leur teneur dans le fourrage aux fruits associé.

D'autres contributions s'intéressent aux leviers existants du côté des procédés de transformation : enrichissement des produits céréaliers en fibres, limitation des matières grasses dans les denrées frites, réduction de l'imprégnation en sel des charcuteries sèches, etc. Ainsi, dans le cas de jambons, les effets biochimiques, texturaux, structuraux et microbiologiques induits ont pu être quantifiés grâce à la simulation du procédé de transformation.

Enfin, sont également présentées des approches à l'échelle des filières, par exemple avec l'association céréales-légumineuses (blé-pois), connue pour ses avantages agronomiques et nutritionnels, depuis le champ jusqu'à la production de gâteaux moelleux. Les auteurs soulignent les questions posées par la variabilité des matières premières et la modification des procédés de transformation, ainsi que les opportunités de l'« ingénierie reverse ». Ils identifient plusieurs pistes d'améliorations : limiter le différentiel de dureté entre graines de blé tendre et de légumineuses, privilégier les conditions maximisant la proportion de pois, envisager un nouveau système de rémunération, de valorisation et de stockage.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Innovations agronomiques

15:30 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Tags : qualité nutritionnelle, aliments, procédés, transformation |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/06/2019

La relocalisation de la filière forêt-bois contribuerait à la baisse des émissions nationales et mondiales de CO2

Une équipe de l'Institute for Climate Economics (I4CE) a comparé, à la situation actuelle, quatre scénarios de relocalisation de la transformation du bois français et leurs implications en matière d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Il s'agissait ainsi d'évaluer l'impact des échanges et des effets de substitution entre matériaux sur l'inventaire français des émissions et sur les émissions mondiales. Plus précisément, la filière forêt-bois exportant essentiellement des produits bruts et important des produits transformés, comment la modification de la balance commerciale (en quantité et qualité), par le biais d'une transformation accrue de la ressource nationale par les entreprises françaises, déplacerait-elle les émissions de GES du pays, mais également celles de nos partenaires commerciaux ?

Pour ce faire, les auteurs ont reconstitué les flux français de produits bois et de « connexes » (sous-produits du travail du bois, utilisés pour la production de panneaux ou d'énergie). Ils ont identifié l'origine et la destination du bois produit et consommé en France, et intégré les volumes provenant des échanges commerciaux, en se basant sur les statistiques nationales et internationales (FAO). Les analyses de cycle de vie ont été privilégiées, pour prendre en compte toutes les émissions de GES liées à la consommation des produits bois, notamment le transport. Elles permettent également de comparer les émissions lorsque le bois est remplacé par une alternative non-bois, dans les usages énergétiques ou comme matériau.

Récapitulatif des différents scénarios explorés (BE : bois-énergie ; BI : bois d'industrie ; BO : bois d’œuvre)

Bois1.jpg

Source : I4CE

Les quatre scénarios sont progressifs, pour mieux comprendre l'impact des déplacements des émissions liés aux modifications des échanges. Cet exercice met en évidence les émissions « évitées » liées au commerce international, en complément de l'approche nationale par les inventaires. Le transport international s'avère être un contributeur clé au bilan des émissions de GES du secteur forêt-bois. De ce fait, une relocalisation de la transformation du bois aurait un impact positif sur les émissions mondiales. La réduction proviendrait des émissions évitées sur le transport et la production d'énergie (utilisation des connexes supplémentaires produits), alors même que les scénarios restent conservateurs en ce qui concerne les usages du bois (en énergie ou matériau).

Bilan des émissions de GES pour les différents scénarios, selon les deux approches retenues

Bois2.jpg

Source : I4CE

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : I4CE

09:54 Publié dans Climat, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : ges, filière forêt-bois, relocalisation, transport, transformation |  Imprimer | | | | |  Facebook