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13/09/2021

Acceptabilité des légumes verts par les enfants âgés de deux ans et moins

Les 1 000 premiers jours de la vie jouent un rôle prépondérant dans la formation du goût, des préférences et des comportements alimentaires du futur adulte. Introduire la consommation de légumes verts durant cette période est donc un enjeu fort qui peut se muer en défi, attendu que les enfants acceptent difficilement leur amertume. Une étude, parue dans le Journal of Nutrition, compare l'impact de quatre modalités de préparation sur la consommation de ces légumes : des purées de chou frisé avec 0 %, 1,2 % ou 1,8 % de sucre, ou 0,2 % de sel, sont proposées à des enfants âgés de 6 à 24 mois. Les parents consignent leurs réactions dans un questionnaire.

Contrairement à ce qui a été observé chez les adultes, la purée sans ajout visant à masquer l'amertume est la mieux acceptée. L'âge est un facteur déterminant de ces résultats, les enfants de 6 à 12 mois étant plus enclins à accepter les différentes purées et à en apprécier le goût. 

Comportements des enfants face aux purées selon leur âge

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Source : The Journal of Nutrition

Lecture : de gauche à droite pour chacune des sous-sections, les enfants de 6-12 mois, 12-18 mois, 18-24 mois et tous âges confondus. Comportement joueur en A ; auto-alimentation en B ; comportement d'évitement en C ; pleurs ou agitation en D ; rejet en E ; toutes réponses confondues en F.

Source : The Journal of Nutrition

16/12/2019

Quel recours au travail des enfants dans les chaînes d'approvisionnement mondiales ?

Publié en novembre 2019 conjointement par l'Organisation internationale du travail (OIT), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), un rapport fournit des estimations sur le recours au travail des enfants et au travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, alimentaires notamment. Pour cela, les auteurs utilisent des données de l'OCDE (tableaux internationaux d'entrées-sorties), décrivant les relations entre secteurs producteurs et consommateurs de chaque pays et permettant d'isoler l'impact direct ou indirect d'un secteur spécifique sur l'ensemble de l'économie. Ils les combinent avec 65 ensembles de données probabilistes nationales sur le travail des enfants. Une analyse complémentaire a également estimé le recours au travail forcé, mais les données sont plus limitées et les résultats moins robustes.

Les auteurs montrent qu'il existe un risque non négligeable de travail des enfants dans la production liée aux chaînes d'approvisionnement mondiales, même si celui-ci est nettement plus répandu dans celle destinée à l'économie nationale. Ainsi, ils estiment que 26 % du travail des enfants en Asie orientale et du Sud-Est contribuent aux exportations vers d’autres régions (voir figure ci-dessous), contre 9 % en Asie occidentale et en Afrique septentrionale.

Estimations du travail des enfants et de la valeur ajoutée pour les biens et services exportés et la demande intérieure, par région (2015)

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Source : OIT, OCDE, OIM, Unicef

L’analyse empirique fournit également des indications sur les maillons des chaînes d’approvisionnement concentrant le travail des enfants : selon les régions, entre 28 % et 43 % de ce travail contribuent indirectement aux exportations, par l’intermédiaire des secteurs amont (comme l’extraction de matières premières ou l’agriculture). De ce fait, les secteurs agricoles et alimentaires font partie de ceux présentant le risque le plus élevé de travail des enfants dans leur chaîne d'approvisionnement, et ce pour toutes les régions étudiées (voir tableau ci-dessous). En Amérique latine par exemple, 7 % du travail des enfants contribuant à la production alimentaire se font dans le dernier maillon de la chaîne, contre 93 % dans les secteurs en amont (dont 80 % dans le secteur agricole).

Cinq principaux secteurs d’exportation présentant un risque de travail des enfants dans leur chaîne d’approvisionnement, contributions directes et indirectes, par région (2015)

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Source : OIT, OCDE, OIM, Unicef

Lecture : les contributions directes proviennent du stade final de la production tandis que les contributions indirectes proviennent des intrants en amont de la chaîne d’approvisionnement.

Enfin, les auteurs identifient trois grandes catégories de facteurs de risques : i) lacunes dans la législation, l'application de la loi et l'accès à la justice, ii) pressions socio-économiques auxquelles sont confrontés les individus et iii) conduite des entreprises. Ils proposent un ensemble de recommandations pour les acteurs publics et privés.

Estelle Midler, Centre d'études et de prospective

Source : OIT

10/09/2019

Rapport du Défenseur des droits sur la cantine scolaire

Mi-juin 2019, le Défenseur des droits a rendu un rapport consacré au droit à la cantine scolaire pour les enfants en école primaire. Six ans après une première publication sur ce même thème, il constate des évolutions sociétales, législatives et jurisprudentielles, révélées notamment par les nombreuses réclamations reçues. Cette restauration scolaire est à la croisée de divers enjeux dépassant la seule fourniture de repas : sociaux, éducatifs, sanitaires, de santé publique, écologiques, politiques, relatifs aux convictions religieuses et philosophiques. La cantine joue un rôle croissant dans la nutrition quotidienne des élèves, notamment par l'augmentation de la fréquentation (environ 7 enfants sur 10) et des situations de pauvreté. Si, depuis janvier 2017, l'inscription est un droit pour les enfants scolarisés dès lors que le service existe, le Défenseur des droits relève des inégalités d'accès, notamment en zones rurales et périurbaines, ainsi que des disparités de tarification. Il s'intéresse également à la composition des repas, au cœur de débats croissants, faisant la part entre prise en charge des troubles de santé (projet d'accueil individualisé) et convictions personnelles. Il fait six recommandations, préconisant par exemple le lancement d'une réflexion sur la généralisation, selon les possibilités locales, d'un repas végétarien de substitution.

Source : Défenseur des droits

16:17 Publié dans Alimentation et consommation, Société | Lien permanent | Tags : défenseur des droits, cantine scolaire, enfants |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/05/2019

Réduire la taille des portions alimentaires pour les enfants et les adolescents : stratégies, effets, pistes d'action

Un article publié dans le Nutrition Bulletin rend compte d'un ensemble d'études menées par son auteur sur l'effet « taille de portion » (portion size effect) au Royaume-Uni. Cette expression se rapporte à la tendance des individus à manger plus que nécessaire quand l'offre est abondante, en particulier quand l'aliment est très calorique et agréable au goût (gras, sucré). L'auteur met en œuvre des expérimentations avec des familles (avec un total, à chaque fois, de 40 à 50 enfants), pour tester les stratégies les plus efficaces pour réduire les apports en nourriture très énergétiques des jeunes publics.

L'article présente d'abord les résultats d'expériences menées auprès de jeunes enfants (2 à 5 ans) sur les portions lors d'encas (snack) et de repas, dans le but de tester l'efficacité de deux stratégies de réduction des apports caloriques : la diminution de la taille de la portion ou le remplacement par des fruits et légumes. Il en ressort, pour les encas, que le remplacement est la stratégie la plus efficace pour réduire l'apport énergétique global sur la semaine (pas d'effet de compensation et moins de gras consommé). Pour les repas, la diminution de la portion du plat principal, efficace, peut s'accompagner d'une augmentation de la diversité des légumes proposés, qui en influence positivement la consommation.

Pour les encas, effets de la réduction de la taille (vert clair) ou du remplacement (vert foncé) par un fruit ou un légume, sur l'apport énergétique quotidien des enfants (2-4 ans), sur trois semaines

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Source : Nutrition Bulletin

La dernière partie de l'article rapporte les difficultés rencontrées par l'auteur pour aborder des questions équivalentes chez un public adolescent, se caractérisant par plus d'autonomie dans ses choix alimentaires, et pour lequel les dispositifs expérimentaux ont échoué (perte de la moitié des participants entre le début et la fin de l'expérience).

En conclusion, il replace la réduction des apports énergétiques pour les enfants dans le temps long. Il rappelle en particulier le poids des normes et des habitudes alimentaires, qui implique d'inscrire les interventions sur une période de plusieurs semaines consécutives afin d'avoir des effets durables, à long terme, sur le régime alimentaire des enfants.

Hélène Milet, Centre d'études et de prospective

Source : Nutrition Bulletin