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25/02/2011

Panorama sur les systèmes agricoles combinant production d'alimentation et d'énergie

Ce Panorama de la FAO sur les systèmes agricoles combinant production d'alimentation et d'énergie (IFES : Integrated Food Energy Systems) rassemble les retours d'expérience et les résultats des principales recherches menés dans différents pays sur ces systèmes innovants. Les auteurs présentent ces systèmes comme des réponses adaptées aux défis de l' "agriculture intelligente face au climat" récemment prônée par la FAO (voir cette note), tant pour les pays en développement que pour les pays développés.

Deux types de systèmes sont décrits : dans IFES1, la production intégrée est pensée à l'échelle d'une parcelle de cultures végétales (rotations diversifiées, agroforesterie). Les systèmes IFES2 sont plus complexes et fonctionnent davantage à l'échelle agro-industrielle car ils nécessitent des investissements matériels importants ; les complémentarités reposent sur les échanges et le recyclage des co-produits entre élevages, pisciculture et plantes. Dans tous les cas, la production d'énergie renouvelable repose sur des technologies de 2ème génération. Les auteurs insistent sur le fait que ces systèmes sont à adapter aux contextes locaux. Notamment, l'utilisation des résidus de cultures pour la production d'énergie n'est possible que si les résidus sont disponibles en excédents. Dans certains cas, il convient de les réserver pour l'alimentation animale ou pour améliorer la fertilité des sols.

Le déploiement de tels systèmes requière la mise en place de structures adaptées pour partager les coûts et la charge de travail induits. Le rapport préconise des organisations collectives par lesquelles les agriculteurs se concentrent sur les tâches agricoles et les activités de production d'énergie sont prises en charge par d'autres acteurs. De plus, la configuration de ces organisations doit impliquer les agriculteurs dans les systèmes de développement et d'accompagnement technique. En effet, les auteurs soulignent que l'intégration verticale des services d'accompagnement ne convient pas à la complexité des systèmes IFES.

Le déploiement de systèmes IFES nécessite des politiques tant agricoles qu'énergétiques. Le rapport souligne certaines défaillances des politiques agricoles et de R&D actuelles pour soutenir ces systèmes : priorité donnée aux commodités et manque de soutiens aux systèmes bas carbone et gérés de manière écosystémique, subventions aux fertilisants chimiques, etc. En termes de politiques énergétiques, le rapport cite deux principaux outils (tarifs d'achat et subventions) en précisant que leur efficacité dépend des contextes locaux (concentrations des acteurs, accès aux capitaux, etc.) et que leur mise en œuvre doit être définie en fonction de ces contextes. Dans tous les cas, ces soutiens doivent faire l'objet de prise en charge publique et assurer des soutiens stables et de long terme.

Fabienne Portet, CEP (Centre d'études et de prospective)

12:00 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Climat, Energie, Filières agricoles | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Attitudes et comportements des Français en matière d’environnement

Dans une enquête réalisée à la demande de l’ADEME, le CREDOC fait le point sur les attitudes et comportements des Français en matière d’environnement. Cette enquête montre que le concept de développement durable fait son chemin dans l’opinion, les personnes en ont une idée de plus en plus précise et la notion s'élargit au-delà de l'environnement (33% des interviewés l’envisagent sous un jour économique et 18% y apposent une de ses implications sociales).

Les différentes facettes de la consommation durable pourraient être regroupées en deux grandes catégories : « consommer moins » qu’il s’agisse d’éviter le gaspillage, de consommer des produits plus robustes, de réduire sa consommation en général ou de louer et échanger des produits ; et « consommer mieux » des produits différents : plus respectueux de l’environnement, fabriqués localement, ou issus du commerce équitable. Il est intéressant de constater que ces deux visions de la consommation durable sont aussi présentes l’une que l’autre dans l’opinion (respectivement 77% et 76%).

Pour 46% des enquêtés, la consommation durable signifie avant tout d’éviter le gaspillage, 44% parlent de consommer des produits plus respectueux de l’environnement, et 38% évoquent la consommation de produits locaux (+10 points en un an).

Mais force est de constater que le grand public émet des doutes sur l’information délivrée sur les produits respectueux de l’environnement : seuls 31% pensent que l’information sur les produits respectueux de l’environnement est scientifiquement fondée et seuls 25% la jugent claire.

Les personnes interrogées semblent mitigées concernant la mise en place d’un affichage environnemental : 52% jugent cette information utile mais 46% pensent qu’il s’agira d’une étiquette de plus qu’ils ne regarderont pas. La principale attente d’étiquetage environnemental concerne les produits alimentaires, loin devant les produits d’entretien, d’hygiène et de beauté et les autres catégories de produits proposées.

L’alimentation fait ainsi office de porte d’entrée dans une consommation plus responsable, et cela d’autant plus que les actes d’achats alimentaires sont plus fréquents que les achats d’autres biens et services.

Voir aussi : scénarios du CAS sur la consommation durable à 2030.

11:16 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Equitable made in france

 

Ethiquable, entreprise coopérative du Gers, spécialiste du commerce équitable, lance ce printemps une gamme à la fois équitable, bio et locale en collaboration avec des producteurs français. Cette gamme, baptisée « Paysans d'Ici », propose 16 produits (piment d'Espelette, jus de tomate de Marmande, crème de châtaigne de l'Aveyron…) développés avec neuf groupements de producteurs.

De son côté, Alter Eco, le spécialiste du commerce équitable habituellement tourné vers les pays du sud, a engagé un partenariat avec une coopérative agricole biologique de Poitou-Charentes. Il garantit une rémunération minimale aux 120 producteurs de cette coopérative. Le prix payé par Alter Eco pour la tonne de lentilles, haricots blancs ou de blé figurera sur l'étiquette des produits.

 

Sources : Ethiquable, Alter Eco.

10:12 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

22/02/2011

Oenotourisme par smartphone

L'une des premières applications sur l'oenotourisme pour smartphone, consacrée à la Bourgogne , propose des informations sur les différentes appellations de la région et leurs producteurs.

Baptisée « Vins et tourisme en Bourgogne », cette application gratuite permet notamment, grâce à la géolocalisation, de consulter des informations sur les appellations traversées en visitant le vignoble, par exemple sur les producteurs, les hôtels et restaurants à proximité et les fêtes viticoles du moment.

Issues d'un cofinancement entre privé (40 %) et public (60 %), les données présentées par l'application émanent de Bourgogne Tourisme (comité régional du tourisme) et du Bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne.

iphone vin.jpg


« Aujourd'hui, c'est de l'information. Demain on pourra développer le paiement ou les réservations sur mobile », estime Didier Martin, président de Bourgogne Tourisme, soulignant également le rôle clé de cet outil pour « établir le profil-type du consommateur ». Une application du même type a récemment été mise en place par l'interprofession des vins de Loire.

11:16 Publié dans Filières agricoles | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/02/2011

Gaspillage et compétitivité

Le Value Chain Management Centre (VCMC) canadien envisage la lutte contre le gaspillage comme un moyen d'améliorer la compétitivité du secteur agro-alimentaire, tout en préservant l'environnement.

Dans une étude, les auteurs estiment qu'à cause du gaspillage (entendu comme la différence entre ce qui est produit et ce qui est consommé), le Canada perd 20 milliards d'euros par an soit 40% de la production agricole et 2% du PIB.

Selon cette étude, les consommateurs finaux sont responsables de plus de 50% du gaspillage (cliquer pour agrandir) :

gaspillage canada graph.jpg



Le VCMC cite des exemples d'entreprises ayant réussi à réduire leurs coûts de 20% et à augmenter leurs ventes de 10% en améliorant l'organisation de leur chaîne de valeur.

09:53 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement, IAA | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/02/2011

Le bio poursuit sa progression

D’après les premières estimations de l'Agence bio, la France compterait 20 600 producteurs bio fin 2010, soit une hausse de 50% par rapport à 2008. Les surfaces conduites en agriculture biologique ont augmenté de 23,5% en 2010 par rapport à 2009, soit 2,9% de la surface agricole française, contre 2,46% fin 2009. En termes de répartition géographique, la région Rhône-Alpes reste la première région bio de France, suivie du Languedoc-Roussillon et de la région Midi-Pyrénées.

(cliquer pour agrandir)

exploitation bio progression.jpg


Côté consommation, les ventes de produits bio ont de leur côté augmenté de 10% en 2010, pour atteindre 3,3 milliards d'euros environ. La part des consommateurs de produits bio est restée stable malgré la crise. En 2010, 39% des Français déclarent avoir acheté des produits bio dans les 4 semaines précédant l’enquête. Par ailleurs, 43% des Français affirment consommer des produits biologiques au moins une fois par mois, dont 23% au moins une fois par semaine et 7% tous les jours.

L’alimentaire n’est plus le seul domaine concerné  : effet, près de la moitié des Français a acheté au moins un produit biologique autre qu’alimentaire en 2010, qu’il s’agisse de produits d’entretien ménager, de produits cosmétiques et d’hygiène, de produits de jardinage utilisables en agriculture biologique ou de textile.

15:29 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/02/2011

L'Afrique attire les industriels et les distributeurs

L’Afrique est considérée comme un marché prometteur pour le groupe Nestlé, qui lui consacre un programme d’investissements de près de 1 milliard d’euros sur trois ans, anticipant l'émergence des classes moyennes.

Aujourd’hui, Nestlé Afrique pèse 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en progression de 15%, pour des ventes mondiales de plus de 80 milliards d’euros en 2009. Comptant 26 usines sur le continent, le groupe y emploie directement 14 000 personnes, et de moins en moins d’expatriés.

Le groupe s'approvisionne de plus en plus localement, alors que jusqu’ici il importait la majorité de ses produits et de ses matières premières. Ainsi, le Nescafé Plan prévoit la distribution de 13 millions de plants de café sur toute l’Afrique, une assistance technique et une certification standard. Nestlé, qui achète 50 000 t de café par an sur le continent (Côte d’Ivoire, Éthiopie, Kenya…), devrait en acheter 23000 t directement aux coopératives ivoiriennes d’ici à 2015.

L'objectif est de se prémunir contre la volatilité des cours du marché mondial, et de maîtriser les coûts de production.

Nestlé prévoit de développer les aliments répondant aux problèmes nutritionnels (35 % de la population manque d’iode et 30 % manque de fer), l'eau en bouteilles ainsi que l'offre halal.

De son côté, Wal-Mart a également des ambitions en Afrique : le groupe est en train de racheter le groupe sud-africain Massmart, 3e plus gros distributeur du continent.

Sources : Jeune Afrique, Afriquinfos

14:52 Publié dans Alimentation et consommation, Développement, IAA | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/02/2011

Innovations alimentaires

Le CRIOC (Centre de recherche et d'information des organisations de consommateurs) belge a analysé quelque 500 produits alimentaires qui ont été introduits sur le marché en 2010, et a identifié les principales tendances d'innovation. Ainsi, il s'avère que le motif d'innovation le plus fréquent vise à améliorer le goût du produit. L'étude montre également que tous les pays n'innovent pas de la même manière. Ainsi, la Belgique occupe une position proche des innovations françaises ou hollandaises alors que l'Italie innove surtout dans le secteur des apéritifs et snacks et se focalise sur la recette et développe la sophistication des produits. Les innovations en provenance des Etats-Unis sont focalisées sur le bénéfice santé et la technologie.

L'étude Nouveaux produits alimentaires

 

14:40 Publié dans Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

04/02/2011

Consommation record de poisson

En 2010, la place du poisson dans l'alimentation mondiale a atteint une moyenne record de près de 17 kg par habitant, assurant 15% des besoins moyens en protéines animales de plus de 3 milliards de personnes. Ce rapport de la FAO estime que la part des ressources surexploitées, épuisées ou en phase de reconstitution est passée à 32% en 2010. Pêche et aquaculture font vivre 540 millions de personnes (8% de la population mondiale)

L'organisation des Nations Unies propose des mesures visant à lutter contre le commerce des poissons pêchés de façon illégale, ainsi que la création d'un registre mondial des bateaux de pêche, attribuant à chacun d'entre eux, et ce à vie, un "numéro d'identification unique".

Par ailleurs, Steve Murawski, qui occupait jusqu'à récemment le poste de directeur des programmes scientifiques au sein du département de la pêche de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), affirme que plus aucune espèce de poisson vivant dans les eaux territoriales américaines n'est surexploitée cette année, contre 37 espèces l'année dernière. D'après lui, il s'agit d'une première depuis 1900, date à laquelle remontent les archives. Ces bons résultats viennent après que la Nouvelle-Angleterre ait mis en place un nouveau système de gestion qui répartit les pêcheurs par secteurs, en leur attribuant un quota annuel de pêche pour les poissons de fond comme la morue, le haddock ou le flet (source : ADIT).

14:21 Publié dans Alimentation et consommation, Pêche et aquaculture, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : fao |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/02/2011

L'obésité dans le monde

Dans le monde, 1,46 milliard d'adultes sont en surpoids et la prévalence de l'obésité a quasi doublé entre 1980 et 2008, touchant 205 millions d'hommes et 297 millions de femmes – soit près de 10 % des hommes et 14 % des femmes. Ces résultats ont été publiés dans la revue britannique The Lancet par les chercheurs de la Harvard School of Public Health de Boston qui estiment que  "le surpoids et l'obésité, l'hypertension et le haut niveau de cholestérol ne sont plus désormais l'apanage des pays occidentaux ou des pays riches et ont glissé vers les pays à revenu bas ou moyen".

Il existe des différences entre pays toutefois : les États-Unis ont l'IMC (rapport du poids au carré de la taille en mètre) le plus élevé (plus de 28), suivis de la Nouvelle-Zélande, tandis que le Japon a l'IMC le plus bas (22 pour les femmes et 24 pour les hommes).

L'IMC a baissé chez les femmes italiennes, et n'a que très peu augmenté en Belgique, en Finlande et en France.

14:01 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/02/2011

Scénarios sur la consommation durable à 2030

Le CAS (Centre d'analyse stratégique) a publié un rapport sur la consommation durable, conçue non seulement comme un « verdissement » de l'économie mais comme un changement profond des habitudes nées de l’essor des sociétés modernes de consommation.

Ce rapport souligne l'écart entre les intentions affichées et les actes concrets et s'interroge sur ce que serait une politique publique en la matière. Des expérience étrangères (Royaume-Uni, Finlande et Suède) sont décrite dans une partie « état des lieux », tandis que la deuxième partie est consacrée aux 5 scénarios à l'horizon 2030, qui sont plus différentes « options » possibles, ou différents degrés d'engagement dans la consommation durable, sachant que les auteurs ont volontairement exclu l'option de la décroissance.

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Compte-rendu du rapport par Céline Laisney, CEP (2 p.)

Synthèse (12 p.)

Rapport (186 p.)

12:03 Publié dans Alimentation et consommation, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

28/01/2011

La Suisse prépare la réforme de sa politique agricole

L’Office fédéral suisse de l’Agriculture vient de publier les grandes lignes de la prochaine période 2014-2017. Selon ces proposition, les paiements directs, liés à la surface, seraient remplacés par des paiements pour production de biens publics (les agriculteurs seraient rémunérés selon qu’ils vont au-delà de l’exigence minimale des « Prestations écologiques requises »). Le budget global devrait rester stable à 2,8 milliards de francs suisses (2,17 milliards d’euros) par an. Un agriculteur qui déciderait de ne pas participer à ces programmes facultatifs de fourniture de biens publics percevrait moins de soutiens qu’auparavant. A l’intérieur de ce budget, des aides de transition (environ 700 millions d’euros) permettraient d’atténuer les effets de la réforme pendant les premières années.

D’après les estimations fournies par le ministère fédéral, l’agriculture de montagne sortirait sensiblement gagnante de cette réforme. Les autres productions seraient peu impactées, à condition qu’elles participent aux « contributions » de biens publics. L’Etat suisse entend surtout mieux légitimer le budget agricole aux yeux de la population. Les négociations autour de ce projet devraient se dérouler durant toute l’année 2011.

15:02 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Tags : suisse |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/01/2011

Global Food and Farming Futures : rapport final

Le rapport final du programme Global Food and Farming Future du Foresight britannique vient d'être publié. Il a été réalisée avec la participation de 400 experts de 35 pays et de disciplines diverses. L'horizon de la prospective a été fixé délibérément à long terme (2030 et 2050).

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Il s'agit essentiellement d'un état de la science sur de nombreux sujets, notamment les biotechnologies (dans les céréales, l'élevage, l'aquaculture), l'impact du changement climatique, mais aussi la valorisation financière des écosystèmes ou encore les mécanismes pour réduire la volatilité des prix.

Des focus par régions ou pays ont été réalisés (Chine, Afrique, Inde, Brésil, Europe de l'Est).

Dans sa synthèse, le rapport identifie cinq défis principaux pour l'avenir :

  1. équilibrer l'offre et la demande alimentaires futures de manière durable ;

  2. assurer une stabilité de l'offre et protéger les plus vulnérables de la volatilité ;

  3. permettre un accès généralisé à la nourriture et lutter contre la faim ;

  4. faire participer le système alimentaire à l'atténuation du changement climatique ;

  5. maintenir la biodiversité et les écosystèmes.

Parmi les messages principaux, les auteurs insistent sur l'importance de prendre en compte l'interconnexion des politiques : l'alimentation doit être considérée dans ses relations à l'énergie, les ressources en eau, l'usage des sols, la biodiversité... et comme un système, de la fourche à la fourchette.

L'augmentation de la production devra se faire, selon eux, sans mettre en culture beaucoup de nouvelles terres (afin d'éviter les changements d'affectation des sols qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre). Ils estiment en outre que la productivité agricole peut encore être améliorée grâce aux technologies existantes, mais qu'il ne faut pas se priver des nouvelles technologies.

Ils recommandent par ailleurs d'investir de nouveau dans la recherche agronomique, de développer des infrastructures dans les pays en développement (routes, ports, irrigation, capacités de stockage, technologies de l'information et de la communication), de réduire le gaspillage ou encore d'orienter les comportements alimentaires.

Céline Laisney, CEP (Centre d'études et de prospective)

 

Voir aussi les notes plus anciennes : lancement de l'exercice article de Science

Perspectives 2010-2020 des marchés et des revenus agricoles de la Commission

La Commission a rendu publiques ses Perspectives 2010-2020 de marché et de revenu agricoles. A noter, les améliorations affichées par la Commission par rapport aux précédents rapports : un horizon temporel élargi (de 10 ans et non plus de 7) ; une plus large couverture des produits agricoles (prise en compte notamment des biocarburants) ; l'élaboration de scénarios alternatifs et enfin une amélioration du processus de modélisation par l'implication d'un plus grand nombre d'experts. La Commission souligne en effet l'importance de ce rapport pour alimenter les réflexions sur la future PAC.

Les hypothèses sur lesquelles reposent les conclusions globales du rapport ne laissent pas envisager de quelconque rupture dans les 10 années à venir : environnement macroéconomique stable, perspectives favorables sur le marché mondial, demande agricole globale stimulante, et statu quo des politiques environnementales, agricoles et commerciales. Selon les conclusions, la production européenne resterait en-deçà de son potentiel, du fait d'une augmentation du prix des intrants limitant la profitabilité de la production.

L'Europe perdrait en compétitivité à l'export, avec une perte de parts de marché alors que la demande mondiale est prévue croissante. La Commission prévoit en revanche un certain rééquilibrage des « marchés agricoles ». Elle estime qu'il ne sera pas nécessaire de recourir à l'intervention, hormis pour la poudre de lait écrémé. Les revenus agricoles devraient augmenter de 20 % entre 2005-2009 et 2010 du fait de la poursuite de la baisse des actifs agricoles, mais plus fortement dans les nouveaux États membres (+45 %, VS +10 % pour les anciens). Toutefois, le rapport ne contient aucun élément quantifié sur l'évolution des prix agricoles.

Pour tenir compte des incertitudes pesant sur les hypothèses initiales, quelques variantes sur l'offre, la demande, le contexte macro économique et les biocarburants ont été testées, et 6 scénarios ont été construits. Dans le premier, de plus hauts rendements en céréales (plus grande utilisation d'intrants) conduiraient à une baisse de leurs prix profitant aux éleveurs au détriment des céréaliers, et à une augmentation des exportations de céréales de l'Union. Si ces gains de rendements se situaient dans un contexte mondial de progrès technique (scénario 2), les gains à l'export pour l'Europe en seraient amoindris. Le troisième scénario analyse des évolutions alternatives du prix des intrants, et montre son impact sur la compétitivité européenne, alors que celui sur les revenus est limité. Une plus grande croissance dans les pays émergents (scénario 4) n'aurait que peu d'impact pour les marchés européens. Le cinquième scénario prend en compte des ruptures dans la croissance mondiale et le prix du pétrole, et montre que ces variations affecteraient surtout les productions d'oléagineux.

Enfin, dans le dernier scénario qui analyse les effets du prix du pétrole, un prix accru du baril combiné à une diminution de la demande de carburants pour le transport serait favorable à la consommation de biodiésel mais sa production ne satisferait pas la demande intérieure.

Marie-Sophie Dedieu, CEP (Centre d'études et de prospective)

11:09 Publié dans 3. Prévision, PAC, Production et marchés | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Les causes de la volatilité des prix agricoles

 

Le Centre d'Analyse stratégique a publié une note d'analyse relative à la volatilité des prix des produits agricoles. Après une présentation des principaux enjeux, qui diffèrent selon le niveau de développement et la structure commerciale des pays, la note revient sur les causes de la volatilité des prix sur les marchés agricoles.

La rigidité de la demande de produits agricoles et les anticipations imparfaites des agents conduisent à considérer la volatilité comme structurelle des marchés agricoles. D'autres facteurs des récents épisodes de volatilité sont par ailleurs soulignés : la diminution du recours au stockage public, les politiques d'incorporation des biocarburants induisant une demande incompressible quelque soit le niveau des prix ; les épisodes climatiques et leurs impacts dans un contexte d'étroitesse des marchés internationaux des produits agricoles. La relative faible valeur du dollar a aussi pu stimuler la demande de produits agricoles sur les marchés internationaux. Certains États ont par ailleurs induit de plus fortes variations de prix du fait de leurs comportements de précaution en situation de crise, comme les limitations temporaires des exportations. Enfin, si les marchés financiers sont nécessaires en agriculture notamment pour le partage des risques, l'afflux d'acteurs financiers en quête de diversification de leur portefeuille a pu également amplifier les variations de prix, bien que cela soit difficilement démontrable (beaucoup de transactions se faisant de gré à gré).

Cette analyse des causes de la volatilité des prix conduit alors à différentes recommandations, visant à la limiter mais aussi à en atténuer les effets : augmenter l'offre agricole dans les pays vulnérables pour réduire la dépendance vis à vis des importations ; instituer une coopération alimentaire internationale ; développer les capacités de stockage ; aider les importateurs à limiter la transmission de la volatilité sur leurs marchés domestiques ; favoriser la transparence sur les marchés à terme et encadrer les opérateurs intervenant sur les marchés agricoles.

Marie-Sophie Dedieu, CEP (Centre d'études et de prospective)

10:53 Publié dans Climat, Production et marchés, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook