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15/09/2016

Examen de la performance environnementale de la France par l’OCDE

Tous les 10 ans, les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) se soumettent à un examen approfondi de leur performance environnementale par leurs pairs et le secrétariat de l’organisation. Celui de la France, remis le 11 juillet 2016 à la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, par le secrétaire général de l'OCDE, fait le point sur les progrès accomplis depuis le précédent examen de 2005. Il formule 33 recommandations pour stimuler la croissance verte et améliorer la gouvernance et la gestion de l’environnement en France. Cet examen repose sur un processus de plus d’un an, qui a étroitement mobilisé les services de l’Etat afin de répondre aux questions de l’organisation.

Après avoir détaillé les évolutions environnementales clés en France depuis 2005 et le contexte de mise en œuvre des politiques publiques sur cette période, l’examen porte sur la stimulation de la croissance verte, la transition énergétique et la protection de la biodiversité, ce tous secteurs confondus. Il se révèle globalement positif, soulignant que la France a réduit depuis 2005 ses émissions de gaz à effet de serre, la concentration des principaux polluants atmosphériques et ses prélèvements d’eau douce. Néanmoins, le rapport met en exergue la nécessité de limiter l’artificialisation des sols, la faible probabilité que le pays atteigne son objectif de 23% d’énergies renouvelables en 2020, le besoin d’améliorer la qualité de l’air et d’agir sur les pollutions par les nitrates et les pesticides.

Parmi les secteurs économiques couverts, l’examen se révèle particulièrement mitigé sur la performance environnementale de l'agriculture française. Les principales critiques de l’OCDE portent sur l'usage des nitrates et des pesticides, et le bilan du premier plan Ecophyto. L'intensification agricole est également pointée du doigt comme facteur de dégradation de la biodiversité en milieu rural. Au regard de ces constats, l’OCDE recommande à la France, en matière agricole, de poursuivre l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse et d’instaurer une redevance analogue sur les engrais minéraux azotés. Pour améliorer spécifiquement l’impact de l’agriculture sur la biodiversité, elle l’encourage notamment à ratifier le protocole de Nagoya et à promouvoir l'agro-écologie.

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Vanina Forget, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

15:10 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent | Tags : ocde, performance environnementale |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/09/2016

Pollution de l'air, santé et agriculture : quels impacts économiques ?

Dans une publication de juin 2016, l'OCDE explore les conséquences économiques de la pollution de l'air à l'horizon 2060, au niveau mondial et dans un certain nombre de régions (ex : Afrique sub-saharienne, Asie du Sud et du Sud-Est). Ce rapport se concentre sur la santé humaine. L'agriculture y est abordée, à double titre : principal émetteur d'ammoniac, ce secteur est également touché par la pollution de l'air, l'ozone influençant les rendements.

La méthode retenue repose sur plusieurs modèles. Elle part de projections des activités sectorielles et des polluants de l'air émis qui en découlent. Ensuite sont estimées les concentrations atmosphériques à partir desquelles sont déduits les impacts biophysiques sur la santé humaine (ex : mortalité, morbidité). S'agissant de l'agriculture, ce sont les pertes en riz, blé, maïs et soja qui sont calculées. Pour les autres cultures, les auteurs recourent à leur sensibilité relative à celle du riz pour estimer ces baisses de rendement (exemple du sucre 1,5 fois plus sensible que le riz d'après la littérature retenue). Pour finir, les coûts associés sont évalués (ex : dépenses en soins médicaux, changements de la productivité du travail), ainsi que les effets sur le PIB et sur le bien-être. Le scénario proposé prolonge les tendances actuelles, et intègre les politiques publiques en place à la fin de l'année 2010.

D'après ce rapport, la pollution de l'air (extérieur) serait à l'origine du décès prématuré de 3 millions de personnes en 2010, un résultat proche de précédents travaux (voir à ce sujet un autre billet sur ce blog). En 2060, ce nombre passerait à 6-9 millions par an, avec le plus de décès en Chine et en Inde. Cette augmentation sur cinquante ans n'est pas seulement liée aux plus grandes concentrations de polluants (PM2,5 et ozone), mais aussi à l'urbanisation (niveau d'exposition plus important) et au vieillissement de la population (Chine, Europe de l'Est). Les frais médicaux passeraient de 21 milliards US$ (2010) en 2015 à 176 en 2060. Les rendements agricoles, quant à eux, pâtiraient de cette pollution, principalement le blé et les oléagineux. Certains pays comme la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou le Chili connaîtraient des effets moindres comparés au Japon, à la Chine ou aux États-Unis. À noter enfin que les impacts macroéconomiques de ces pertes agricoles restent limités selon ces travaux (-0,1 % de PIB en 2060 au niveau global).

Impact de la qualité de l'air sur les rendements en 2060 (variation par rapport à une projection n'incluant pas les boucles de rétroactions, en %)

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Source : OCDE

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

15:07 Publié dans Environnement, Production et marchés, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : air, ocde, santé, pollution |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/07/2016

Focus sur l'Afrique subsaharienne dans le rapport Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO 2016-2025

Rendu public à Rome le 4 juillet 2016, ce rapport annuel présente l’évolution récente et la tendance pour 2016-2025 des marchés, des productions, des consommations, des flux commerciaux et des prix des grandes matières premières agricoles (biocarburants, céréales, oléagineux et protéagineux, sucre, viandes, produits laitiers, coton, produits de la pêche et de l'aquaculture). Cette édition comporte diverses améliorations par rapport aux précédentes : les analyses et projections distinguent le maïs et le soja des autres céréales et oléoprotéagineux, et des projections pour la consommation mondiale des différents produits ont été détaillées. Les outils de visualisation et de comparaison des données en ligne ont également été développés.

Le document montre que 2015 a été marquée par une baisse généralisée des prix sur l'ensemble des produits, tant végétaux qu'animaux. Il les explique par la rencontre d'une offre mondiale en croissance, permise notamment par des améliorations des rendements, et d'un fléchissement de la progression de la demande, dû à la crise économique globale, à la baisse des prix du pétrole et à la poursuite de l’accumulation de stocks déjà abondants. Si la sous-alimentation mondiale recule, la tendance à la hausse de la consommation de sucre et de graisses se renforce. Ces facteurs structurels conduisent l'OCDE et la FAO à conclure que la période des prix très élevés est vraisemblablement terminée, dans tous les secteurs, et à projeter un ralentissement de la croissance des marchés en général et des échanges agricoles en particulier.

Croissance annuelle, en pourcentage, du volume des échanges par produit

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Source : OCDE/FAO

Après des focus sur le Brésil en 2015 et l'Inde en 2014, l'édition 2016 comporte pour la première fois un chapitre spécial sur l’Afrique subsaharienne. Si l'agriculture demeure centrale tant pour le développement de cette zone, qui compte 13 % de la population mondiale, que pour la subsistance de millions de personnes, de grandes disparités sont présentes. Le rapport souligne le rôle des améliorations de productivité dans la croissance agricole, l'augmentation des importations pour de nombreux produits alimentaires de base et la place des cultures de rente comme source de revenus. Il conclut que des politiques stables, associées à des investissements, pourraient améliorer l'avenir de l'agriculture dans la région.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

10:00 Publié dans 3. Prévision | Lien permanent | Tags : ocde, fao, outlook, afrique subsaharienne |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/07/2016

Organisation de Coopération et de Développement Économiques : rapport annuel de suivi et d'évaluation des politiques agricoles

L'OCDE a publié récemment son rapport sur les politiques agricoles, portant cette année sur 50 pays (membres de l'organisation et certaines économies émergentes). Sur la période 2013-2015, ces pays ont en moyenne consacré 469 milliards d'€ par an au soutien direct de leurs producteurs agricoles, dont 68 % sont liés « au soutien des prix du marché, aux paiements fondés sur la production ou sur l'utilisation d'intrants sans contrainte ». Pour les pays de l'OCDE, le soutien a diminué de près de la moitié sur les 30 dernières années (17 % des recettes agricoles brutes actuellement) ; en revanche, il augmente pour les économies émergentes et devient proche de celui des États membres de l'organisation.

Évolution de l’estimation du soutien à l'agriculture, 1995 à 2015

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Source : OCDE, mise en forme CEP

Les moyennes cachent toutefois des disparités fortes : par exemple, le Viet Nam, intégré pour la première fois dans ce rapport annuel, fait partie des pays avec des niveaux de soutien inférieurs, voire très inférieurs, à la moyenne OCDE ; à l'inverse, l'Islande, le Japon et la Norvège font partie de ceux qui présentent les plus hauts niveaux. De manière générale, face aux multiples défis à venir pour l'agriculture, l'Organisation recommande que les pays recentrent plus leurs politiques agricoles « pour répondre aux besoins à long terme d’amélioration de la productivité et de gestion durable ».

Source : OCDE

09:22 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques | Lien permanent | Tags : ocde, politiques agricoles |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/05/2016

Multiplication des éco-labels : un impact difficile à établir tant sur l'environnement que sur le commerce

Répondant à la montée des préoccupations environnementales, les dispositifs d'éco-étiquetage se sont beaucoup développés ces dernières années. Si leur diversité est aujourd'hui bien décrite, les conséquences de leur foisonnement pour un même secteur, voire un même produit, sont encore mal connues. Une publication récente, dans la collection Working Papers de l'OCDE, fait le point sur les recherches menées et identifie les questions restant à défricher.

La concurrence entre les labels permet-elle d'accroître le niveau d'exigence environnementale ou, a contrario, est-elle un moyen pour les entreprises de « verdir » leur offre ? La réponse n'est pas univoque : tout dépend du secteur et du type d'éco-étiquetage. Les modèles théoriques existants, peu nombreux à confronter plusieurs systèmes d'éco-étiquetage, ne permettent pas d'apporter une réponse claire. L'article se focalise ensuite sur quelques exemples (café, cacao, produits forestiers), ces marchés étant confrontés à une multiplication des éco-labels, d'origine non gouvernementale ou mis en avant par les négociants internationaux.

Selon une enquête menée par le Comittee on Sustainability Assessment auprès des producteurs de café et de cacao dans douze pays, ceux ayant fait le choix de plusieurs éco-labellisations ont des résultats économiques et une efficacité environnementale supérieurs à la moyenne. Le secteur forestier se caractérise quant à lui par la coexistence de deux standards internationaux portés par des ONG, FSC (Forest Stewardship Council) et PEFC (Program for the Endorsement of Forest Certification), qui convergent avec le temps. 10 % environ des forêts certifiées pourraient l'être sous les deux systèmes simultanément, sans qu'il soit actuellement possible de déterminer la portée environnementale ou économique de cette situation.

Enfin, le développement des étiquetages s'appuyant sur l'empreinte carbone ou environnementale, basé sur l'analyse du cycle de vie (ACV), pourrait devenir la source principale des perturbations des marchés intérieurs et internationaux, en raison des difficultés méthodologiques rencontrées pour vérifier les éléments affichés. Différentes initiatives sont actuellement en cours afin de limiter ces risques. Les auteurs rappellent à ce titre l'expérimentation menée en France qui couvrait, entre autres, le secteur de la production agricole.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

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03/05/2016

L'éducation, au cœur des mutations de la société

L'OCDE vient de publier un exercice de prospective sur l'éducation confrontée aux grandes tendances de la société. Les grandes mutations qui transforment l'éducation 2016 permet ainsi de lire les évolutions actuelles au prisme des besoins en compétences et des contraintes du système éducatif.

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Les principales tendances économiques, politiques, sociales, démographiques, technologiques, etc., sont analysées et débouchent sur des questions auxquelles l'éducation, prise au sens large (enseignement, formation continue, transmission, etc.), devra répondre.

L'essor des biotechnologies est mis en avant pour questionner le défi, pour l'école, de la consommation de médicaments visant à améliorer les performances cognitives, ou encore l'enjeu pour l'enseignement supérieur des compétences nécessaires à cette industrie, et enfin l'impact de ces technologies sur la longévité humaine et donc sur la demande de formation tout au long de la vie.

Source : OCDE

09:14 Publié dans 1. Prospective, Société | Lien permanent | Tags : ocde, education |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/04/2016

Parution du Guide OCDE-FAO pour des filières agricoles responsables

L’OCDE et la FAO viennent de publier un guide pour aider les entreprises à respecter les standards internationaux de conduite responsable dans les filières agricoles. Il résulte des travaux d'un Groupe consultatif multi-acteurs : pays membres et non-membres de l’OCDE, investisseurs institutionnels, entreprises du secteur agroalimentaire, organisations paysannes ou de la société civile. Cette publication a également bénéficié des conclusions du Forum mondial sur la conduite responsable des entreprises qui s’est tenu en 2014 et en 2015.

Portant sur le « modèle de politique d'entreprise », le premier volet présente le contenu des standards existants pour des filières agricoles responsables. Certains de ces standards, en matière de droits de l’homme, de droits du travail et de sécurité alimentaire, ont déjà été intégrés dans la législation de nombreux pays. Les autres standards portent sur la santé et la sécurité sanitaire, les droits fonciers et l’accès aux ressources naturelles, le bien-être animal, la protection de l’environnement, la gouvernance, la technologie et l’innovation.

Une seconde partie identifie cinq étapes pour l’exercice d’une production responsable et durable au sein des filières agricoles : 1) établir des systèmes de gestion performants ; 2) identifier, évaluer et hiérarchiser les risques ; 3) concevoir et mettre en œuvre une stratégie de gestion de risques ; 4) vérifier le processus de mise en œuvre d’une production responsable ; 5) publier un rapport sur cette mise en œuvre. Une troisième partie décrit les risques et des mesures d’atténuation. Par exemple, le partage d’informations et la conduite de consultations peuvent réduire les coûts de transaction et diminuer le risque d’opposition à un projet donné. Autre exemple, les mécanismes de réclamation permettent aux entreprises de se doter d'un système d’alerte rapide.

Le dernier volet présente les orientations concernant l’implication des peuples autochtones. Certains standards internationaux se réfèrent ainsi à un engagement des États à mener des consultations afin d’obtenir le « consentement préalable donné librement et en connaissance de cause » des populations locales avant l’approbation de tout projet ayant des impacts sur leurs terres ou d'autres ressources. Ajoutons enfin qu'il serait pertinent d’évaluer l’appropriation et l’application de ce guide volontaire par les entreprises d'amont et d'aval des filières agricoles dans différents pays.

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Céline Fabre, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

10:48 Publié dans Filières agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : ocde, fao, filières responsables |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/03/2016

Trois scénarios contrastés pour l'agriculture et l'alimentation dans le monde

L’OCDE a publié récemment un document présentant les principaux enjeux associés à trois scénarios d’évolution du système alimentaire mondial à 2050, construits par des groupes de travail associant experts et officiels, et recourant à plusieurs modèles économiques :

- « Individual, Fossil Fuel-Driven Growth » : focalisation des États sur l’économie, privilégiant la coopération régionale ; déploiement de solutions techniques essentiellement basées sur les énergies fossiles, sauf pour les régions faiblement dotées (bioéconomie régionale). Le commerce international compense uniquement les déséquilibres structurels entre grandes régions.

- « Citizen-Driven, Sustainable Growth » : adoption massive de comportements plus « durables » par les individus, mais une coopération internationale limitée par des divergences sur la traduction concrète de ce terme ; innovations techniques valorisant les ressources naturelles et la préservation de l’environnement ; valorisation des produits bio-sourcés plus efficace permettant de développer les usages non alimentaires.

- « Fast, Globally-Driven Growth » : globalisation accélérée, centrée sur les enjeux de croissance et tirée par les émergents ; renforcement de la coopération internationale ; diffusion rapide de l’innovation technologique. Si la demande en produits agricoles est ici la plus importante, la production suit par le recours intensif à la technologie et aux intrants de synthèse ; une dualisation de l’agriculture s’opère.

Ces scénarios ont été comparés à l’aune de 7 enjeux jugés cruciaux (cf. première figure ci-dessous). Le recours aux modèles a permis, pour certains de ces enjeux, de quantifier l’ampleur du défi (cf. seconde figure).

Importance relative des sept enjeux selon les scénarios

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Source : OCDE

 Evolution, entre 2010 et 2050, de la valeur ajoutée agricole, par région et selon chaque scénario

ocde,système alimentaire

Source : OCDE

 Quelques conclusions transversales sont également dégagées : tendance haussière de la demande, des prix et des revenus agricoles ; poursuite de la progression de la sécurité alimentaire mondiale, mais à des rythmes très différents ; les risques sanitaires gagnent en importance ; même pour le scénario « sustainable », on peut craindre une dégradation de l'environnement et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Le document se termine par un chapitre de recommandations visant à promouvoir des stratégies associant acteurs publics et privés, autour de 5 axes.

Pierre Claquin, Centre d'études et de prospective

Source : OCDE

10:19 Publié dans 1. Prospective, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : ocde, système alimentaire |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/10/2015

Politiques agricoles : publication du rapport annuel de l’OCDE

L’OCDE a publié en septembre la version 2015 de son rapport annuel sur le suivi et l’évaluation des politiques agricoles. Dans les 49 pays membres, ces politiques ont en commun des objectifs qui permettent la viabilité économique du secteur agricole et des zones rurales, de produire assez d’aliments nutritifs pour répondre aux besoins des populations et d’améliorer la durabilité environnementale de la production alimentaire. Ce rapport fournit surtout une estimation des soutiens publics à l’agriculture dans chacun des pays membres, notamment via un indicateur central : « l’estimation du soutien au producteur ». Cet indicateur exprime en valeur monétaire les transferts annuels bruts des consommateurs et des contribuables vers les producteurs. L’OCDE fait le constat que ce soutien tend à s’harmoniser entre les pays de l’OCDE où il diminue et les pays émergents ou il est en augmentation.

Source : OCDE


09:06 Publié dans 4. Politiques publiques, Mondialisation et international, PAC | Lien permanent | Tags : ocde, politiques agricoles |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/06/2015

Les dimensions commerciales de la sécurité alimentaire : risques et opportunités

En mars dernier, l’OCDE a diffusé un document rédigé par J. Brooks et A. Matthews sur les rapports complexes liant ouverture commerciale et sécurité alimentaire, laquelle est considérée selon les quatre piliers classiques définis en 1996 (disponibilité, accès, qualité et régularité).

L’étude s’appuie pour l’essentiel sur une importante revue des travaux passés et conclut que, d’un point de vue général, l’ouverture commerciale améliore la sécurité alimentaire dans ses quatre dimensions mais présente, pour chacune d’entre elles, à la fois des effets positifs et négatifs, des risques et des opportunités. En ligne avec les préconisations habituelles de l’institution, ce constat conduit les auteurs à préconiser des politiques non commerciales : fourniture de filets de sécurité, d’outils de gestion des risques, mais aussi investissement dans la productivité agricole. Ils appellent également à soigner l’« économie politique » des réformes d’ouverture commerciale pour en faciliter l’acceptabilité par les parties prenantes et en assurer le succès.

Au-delà de ces conclusions génériques, diverses tendances à l’échelle des États sont à souligner. Les auteurs définissent ainsi plusieurs indicateurs simples mais aux conclusions contrastées, permettant de qualifier le « risque » associé au fait de dépendre des importations pour assurer sa sécurité alimentaire. Trois méritent en particulier qu’on leur prête attention :

- « En moyenne » au niveau mondial, la part des importations alimentaires dans l’ensemble des importations est passée de 15 % en 1961 à 5 % aujourd’hui. Cette tendance cache cependant une certaine diversité (tendance baissière nette pour les petites îles mais moins évidente sur le long terme pour les pays les moins développés). Un taux relativement bas laisse penser qu’en cas de difficulté (flambée des prix à l’import), des substitutions d’importations sont possibles.

- Moins « rassurante », la capacité des pays à financer durablement leur dépendance alimentaire à l’importation par leurs exportations (et autres profits liés aux investissements à l’étranger) ne montre pas de tendance baissière évidente, voire au contraire une tendance à la hausse depuis 2007.

- Les auteurs calculent aussi des indicateurs de dépendance de pays importateurs à un nombre restreint de partenaires commerciaux. Ainsi, pour au moins 20 pays (11 en Afrique, 4 en Asie et 5 en Amérique Latine), plus de 50 % des importations cumulées de blé, riz et maïs, sont assurés par seulement les deux premiers fournisseurs de chacun de ces pays.

Au final, il semble pour les auteurs qu’il n’y ait pas de corrélation évidente entre le statut commercial d’un pays (importateur net ou exportateur net d’aliments) ou son évolution d’une part, et l’amélioration ou la dégradation de sa sécurité alimentaire d’autre part, comme en témoigne le graphique suivant :

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Source : Brooks et Matthews, 2015, présentation CEP

Pierre Claquin, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

 

09:46 Publié dans Production et marchés, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : sécurité alimentaire, commerce, ocde |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/04/2015

OCDE : une première évaluation des indicateurs de « croissance verte » pour l’agriculture

Le 12 mars 2015, l’OCDE a rendu public un rapport portant sur une première déclinaison dans le domaine agricole de son cadre de « croissance verte » pour l’économie. Ce rapport cherche à identifier parmi un certain nombre d’indicateurs, pour la plupart déjà existants, ceux pouvant permettre de suivre les progrès de la « croissance verte » en agriculture.

Mise en avant suite à la crise de 2008, lors du conseil de l’OCDE de juin 2009, cette notion reconnaît la possibilité de concilier « croissance » et « souci de l’environnement ». Concept plus étroit que celui de « développement durable », elle constitue un volet de ce dernier. Elle s’appuie principalement sur la notion de « découplage » entre production et impacts environnementaux grâce à une augmentation de la productivité et de l’efficience de l’usage des ressources naturelles.

Cette première évaluation des indicateurs de « croissance verte » pour l’agriculture rappelle que si le concept est relativement nouveau, de nombreux indicateurs similaires sont d’ores et déjà utilisés par ailleurs (indicateurs agro-environnementaux de l’OCDE, indicateurs de la politique agricole commune). Dans cet exercice, les indicateurs reflétant au mieux les liens entre environnement et économie, permettant des comparaisons entre pays et faciles à communiquer, ont été retenus. Ils sont rassemblés en six groupes : efficacité environnementale, productivité des ressources, stock d’actifs naturels, qualité environnementale de la vie, opportunités économiques, et mesures prises par les pouvoirs publics. Seuls trois indicateurs, relatifs à la productivité carbone, la productivité énergétique et aux formes de soutien aux producteurs pouvant être préjudiciables à l’environnement, ont satisfait l’ensemble des critères de sélection.

Les auteurs admettent que, en l’état, cette première liste appelle de nombreuses améliorations. Elle comporte tout d’abord un nombre assez limité d’indicateurs, et tous ne sont pas pertinents dans l’ensemble des pays. De plus, les indicateurs de politiques publiques ne prennent pas en considération les instruments réglementaires, part pourtant essentielle des outils au service de l’environnement. Enfin, il n’existe pas pour l’instant d’indicateur mesurable pour certains domaines, comme celui de la « qualité environnementale de la vie » par exemple.

Clément Villien, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

10:00 Publié dans 2. Evaluation, Environnement | Lien permanent | Tags : ocde, croissance verte, indicateurs |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/12/2014

Impacts des politiques de soutien aux biocarburants et aux fertilisants en 2025

L'OCDE a publié en novembre 2014 les résultats d'un exercice de modélisation à l'horizon 2025 regardant l'impact des politiques publiques de soutien, d'une part aux biocarburants, principalement sous forme de mandat et d'exemptions de taxe, et d'autre part aux fertilisants via des subventions accordées dans certains pays (Inde, Indonésie, Russie et Chine). Pour ce faire, les auteurs ont mobilisé une base de données de l'OCDE répertoriant les politiques publiques de 48 pays en lien avec ces deux secteurs, ainsi que le modèle d'équilibre général MAGNET. L'objectif était d'étudier les évolutions du revenu des agriculteurs, ainsi que les conséquences sur les prix des matières premières.

Au chapitre des conclusions, les auteurs retiennent que :

- les soutiens à la production de biocarburants sont à l'origine d'une demande supplémentaire de matières premières agricoles et d’une augmentation des revenus des agriculteurs (environ 1 % par rapport au scénario de référence, avec une approche combinant les soutiens aux biocarburants et aux fertilisants), mais ils induisent des coûts plus élevés pour les éleveurs ou les consommateurs ;

- les politiques publiques associées aux fertilisants sont à l'origine d'une augmentation des revenus agricoles dans les pays ayant des politiques de subventions, alors que l'effet est opposé ailleurs ;

- les politiques de soutien aux deux secteurs augmentent de 1 à 7 % la production globale de blé et autres céréales, d'oléagineux et de plantes sucrières ; à l’inverse, les prix du riz, blé et plantes sucrières diminuent (jusqu'à – 6 %), l'effet étant atténué pour les céréales autres que le blé et pour les oléagineux soutenus par la production de biocarburants.

Les auteurs soulignent aussi l'importance du contexte, en particulier le prix de l'énergie, dont le niveau impacte significativement les résultats : par exemple un prix bas du pétrole rend les biocarburants moins compétitifs par rapport aux carburants fossiles. Cet exercice présente plusieurs limites : le traitement imparfait de l'incertitude (données ou comportement des acteurs modélisés), l'absence d’intégration des évolutions technologiques (par exemple carburants de seconde génération), la non prise en compte de l'adaptation des stratégies des agriculteurs suite au changement des prix, etc.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

15:00 Publié dans 3. Prévision, Biomasse/Biocarburants | Lien permanent | Tags : ocde, biocarburants, fertilisants |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/11/2014

Rapport de l’OCDE sur l’utilisation des antimicrobiens en élevage

Publié en octobre, le rapport sur La résistance aux antimicrobiens : utilisation des antimicrobiens dans l'élevage de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), fait suite à une étude soutenue par la Suède et encouragée par d'autres États membres, dont la France et les Pays-Bas.

Ce rapport présente les caractéristiques des risques liés aux antibiorésistances en médecine humaine ou animale, et distingue les antimicrobiens utilisés en tant que médicaments de ceux utilisés comme promoteurs de croissance. Cette dernière utilisation est interdite depuis le 1er janvier 2006 dans l’Union européenne, mais est encore pratiquée dans les pays tiers (dont les États-Unis). Les incertitudes et inégalités entre pays dans le domaine de la consommation d'antimicrobiens sont également pointées : de fortes disparités persistent dans l'évaluation de cette consommation en tant que médicaments vétérinaires (dispositifs performants en France, au Royaume-Uni, au Danemark et en Suède, procédures de comptage aux États-Unis et au Canada, mais peu de données pour la plupart des pays en développement).

Le rapport aborde également les aspects économiques qui, souvent, sont devancés par les enjeux de santé. Le cabinet conseil Vetnosis, spécialisé en santé animale et médicament vétérinaire, évalue le marché mondial annuel du médicament vétérinaire à 22 milliards de dollars, ce chiffre ne pouvant être garanti compte tenu des divergences de distribution entre régions. Par ailleurs, les impacts économiques mondiaux des antibiorésistances ne sont pas aisés à quantifier. Or, le recours aux antimicrobiens en élevage peut, dans certains cas, donner lieu à un dilemme entre le gain à court terme (résultant d'une croissance pondérale et d'une productivité accrues) et les coûts à long terme résultant des risques d'antibiorésistance. Les modalités d'utilisation doivent donc faire l'objet d'un compromis à l’échelle de l’élevage.

Le travail autour de ce thème majeur se poursuit au sein de l'OCDE et devrait donner lieu, en fin d'année 2015, à une conférence internationale sur le sujet, qui réunira les experts des gouvernements afin de clarifier les positions et intérêts des pays membres de l’organisation sur cette question. La question de l'impact sur les antibiorésistances de l'utilisation des antimicrobiens en élevage est un enjeu de santé publique fort. Ainsi, le présent rapport cite notamment l'OMS en précisant qu'à l'échelle mondiale, on utilise plus d'antimicrobiens pour traiter des animaux en bonne santé que pour traiter des humains malades.

Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

29/08/2014

Résilience : l'agriculture face au changement climatique

Cet été, l'OCDE a publié un rapport intitulé Climate change, water and agriculture, towards resilient systems. Ce rapport s'inscrit dans un contexte où le changement climatique aura des impacts multiples sur la ressource en eau (changement dans les régimes pluviométriques, qualité dégradée, événements extrêmes plus fréquents et plus intenses, etc.). Il fait ainsi le point sur les implications pour l'agriculture de telles modifications du cycle de l'eau, ainsi que sur la place des politiques publiques dans les mesures d'adaptation à l'échelle des exploitations.

Source : OCDE

09:13 Publié dans Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : ocde, changement climatique, eau |  Imprimer | | | | |  Facebook

20/05/2014

« Global Value Chains : A road to development » - Débat OCDE du 16/05/2014

Développé par Gary Gereffi (Duke University), le concept de chaîne globale de valeur (CGV) permet de décrire la succession d'activités (et de création de valeurs), reliant la conception d'un produit à sa consommation finale. Permettant de rendre finement compte des échanges mondiaux et de l'interdépendance entre les pays, ce concept est de plus en plus mobilisé par les institutions internationales, pour étudier l'horticulture par exemple.

La résilience de ces chaînes, confrontées à la crise économique, a été questionnée lors d'un débat organisé le 16 mai 2014 par l'OCDE. Selon Ganeshan Wignaraja (Asian Development Bank Institute), les CGV, facilitées par les traités de libre-échange, l’harmonisation des normes et les faibles coûts de transports, seraient mises à mal par l'accentuation des tensions économiques. Les différents pays, où s'étend une même chaîne, subissant la crise de façons contrastées, la chaîne perdrait son utilité économique et les entreprises leader préfèreraient repenser leurs stratégies. Ainsi, comme l'a souligné Dirk Pilat (OCDE), une fois impactées par la crise, les CGV auraient une faible capacité de résilience.

La concentration des activités de production, de transformation et de commercialisation (par une action de relocalisation, par exemple dans le secteur agricole), aurait été la réaction de nombreux producteurs et firmes pour supporter la crise. Réduire la fragmentation des activités permet notamment un meilleur suivi (particulièrement exigé par le consommateur de produits agroalimentaires), une limitation des coûts de transport des denrées, une plus forte réactivité et un lien plus solide entre producteurs et consommateurs.

Josselin Crozier, Centre d'études et de prospective

14:58 Publié dans Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Tags : cgv, ocde |  Imprimer | | | | |  Facebook