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20/05/2015

Biocarburants et débat public : la rhétorique des générations technologiques

Dans un article publié par la revue de sciences de la communication Réseaux, Thomas Tari (université Paris-Est) entreprend de décortiquer les usages de la notion de « génération » technologique (comme dans « OGM de nième génération »). Il le fait pour le cas des biocarburants, à partir d’un important travail de documentation (constitution d’une base de données à vocation exhaustive de 197 projets de recherche dans le domaine des bioénergies) et d’enquête (50 entretiens avec des chercheurs et managers de la recherche). Cette notion apparaît d’emblée « fortement liée à la trajectoire sociale de ces innovations et aux controverses qu’elles ont parfois suscitées dans l’espace public ». Elle constitue aussi une ressource rhétorique utile pour dialoguer entre experts, « mais surtout avec leurs tutelles, l’État, les médias et le grand public ». Pour l’auteur, ce faisant, elle contribue aussi à infantiliser et obscurcir le débat. Son travail de clarification « constitue donc un plaidoyer pour l’abandon de ce concept, potentiellement néfaste en ce qu’il véhicule un discours simplificateur, qui ne représente aucunement des choix de sociétés essentiels » dans le contexte de la transition énergétique.

Lien : Réseaux

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05/03/2015

Enquête sur les produits biosourcés auprès de consommateurs européens

Dans le cadre du programme de recherche européen Open-Bio, des chercheurs de l’université de Wageningen ont interrogé 107 consommateurs issus de six pays européens afin de mieux comprendre leur perception du terme « biosourcés ». L’étude montre une disparité dans les représentations des personnes enquêtées : certaines font le lien avec les biotechnologies, d’autres avec l’agriculture biologique ou l’environnement au sens large. Les auteurs soulignent en particulier qu’un grand nombre de consommateurs ne connaît pas ce concept. De plus, aucun des participants n’aurait fait référence au caractère renouvelable de la ressource, la biomasse, constituant la base des produits qui leur ont été présentés.

Source : Wageningen UR

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11/12/2014

Impacts des politiques de soutien aux biocarburants et aux fertilisants en 2025

L'OCDE a publié en novembre 2014 les résultats d'un exercice de modélisation à l'horizon 2025 regardant l'impact des politiques publiques de soutien, d'une part aux biocarburants, principalement sous forme de mandat et d'exemptions de taxe, et d'autre part aux fertilisants via des subventions accordées dans certains pays (Inde, Indonésie, Russie et Chine). Pour ce faire, les auteurs ont mobilisé une base de données de l'OCDE répertoriant les politiques publiques de 48 pays en lien avec ces deux secteurs, ainsi que le modèle d'équilibre général MAGNET. L'objectif était d'étudier les évolutions du revenu des agriculteurs, ainsi que les conséquences sur les prix des matières premières.

Au chapitre des conclusions, les auteurs retiennent que :

- les soutiens à la production de biocarburants sont à l'origine d'une demande supplémentaire de matières premières agricoles et d’une augmentation des revenus des agriculteurs (environ 1 % par rapport au scénario de référence, avec une approche combinant les soutiens aux biocarburants et aux fertilisants), mais ils induisent des coûts plus élevés pour les éleveurs ou les consommateurs ;

- les politiques publiques associées aux fertilisants sont à l'origine d'une augmentation des revenus agricoles dans les pays ayant des politiques de subventions, alors que l'effet est opposé ailleurs ;

- les politiques de soutien aux deux secteurs augmentent de 1 à 7 % la production globale de blé et autres céréales, d'oléagineux et de plantes sucrières ; à l’inverse, les prix du riz, blé et plantes sucrières diminuent (jusqu'à – 6 %), l'effet étant atténué pour les céréales autres que le blé et pour les oléagineux soutenus par la production de biocarburants.

Les auteurs soulignent aussi l'importance du contexte, en particulier le prix de l'énergie, dont le niveau impacte significativement les résultats : par exemple un prix bas du pétrole rend les biocarburants moins compétitifs par rapport aux carburants fossiles. Cet exercice présente plusieurs limites : le traitement imparfait de l'incertitude (données ou comportement des acteurs modélisés), l'absence d’intégration des évolutions technologiques (par exemple carburants de seconde génération), la non prise en compte de l'adaptation des stratégies des agriculteurs suite au changement des prix, etc.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : OCDE

15:00 Publié dans 3. Prévision, Biomasse/Biocarburants | Lien permanent | Tags : ocde, biocarburants, fertilisants |  Imprimer | | | | |  Facebook

03/12/2014

L'approche génomique à haut débit offre de nouvelles pistes aux produits biosourcés

Une seule bactérie, Clostidium phytofermentans, est au cœur des récents travaux publiés par les chercheurs du Génoscope associés à l'université d'Evry et au CNRS. L'intérêt pour ce micro-organisme tient à sa capacité de dégrader une grande diversité de polysacharides en éthanol et hydrogène, grâce à une batterie d'enzymes. Le recours à la génomique à haut débit a permis d'identifier 171 enzymes et de mieux comprendre les mélanges enzymatiques nécessaires à cette dégradation. Cette découverte représente de nouvelles pistes d'applications pour la transformation de la biomasse végétale par voie enzymatique en vue de créer des produits biosourcés.

Source : PLOS Genetics

 

14:40 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Biomasse/Biocarburants, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : bioéconomie |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/11/2014

Histoire et perspectives pour le site de Bazancourt-Pomacle

Quatre auteurs de la NEOMA Business School viennent de publier un ouvrage dédié au concept de bio-raffinerie, s'appuyant sur l’expérience du site de Bazancourt-Pomacle (Marne), en lien avec le pôle de compétitivité Industries & Agro-Ressources (IAR). Initialement créé par des agro-industries (distillerie puis sucrerie en 1953), ce site rassemble aujourd’hui des installations industrielles variées (sucrerie, amidonnerie, production d'acide succinique, de cosmétiques, de tensio-actifs, etc.), des démonstrateurs et pilotes industriels (ex : éthanol de deuxième génération) et une plate-forme d’innovation, soit une approche intégrée permettant le passage du laboratoire à l’industrialisation. Les auteurs font un retour sur l’histoire de la bio-raffinerie, et présentent le fonctionnement du site, sur le principe de l’écologie industrielle (en particulier pour l’eau, l’énergie et la gestion des effluents). Quant aux perspectives, deux projets sont présentés : une ferme expérimentale qui permettrait d’étudier les variétés pouvant répondre au mieux aux besoins et exigences de la bio-raffinerie, ainsi que l’agrandissement du site pour accueillir de nouveaux acteurs par exemple.

Parallèlement à cette publication et en lien aussi avec le pôle de compétitivité IAR, l’APEC a réalisé une étude sur les métiers stratégiques pour la filière de la chimie du végétal et des biotechnologies industrielles. 32 professions ont ainsi été identifiées comme susceptibles de répondre aux enjeux de la filière à l’horizon de 3 à 5 ans. Quatre grandes familles sont retenues : l’innovation (ex : ingénieur R&D en biotechnologies ou en matériaux biosourcés), la production et l’optimisation industrielle (ex : responsable logistique matières premières végétales ou conseiller agro-ressources), la protection (ex : ingénieur méthanisation) et la compréhension des marchés.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Sources : L’Harmattan, APEC

10:40 Publié dans Biomasse/Biocarburants | Lien permanent | Tags : bioéconomie |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/11/2014

Bioéconomie : retour sur la conférence organisée par l'APCA

« Bioéconomie, comment peut-elle contribuer à une meilleure valorisation de la production agricole ? », telle était la question posée par l'APCA le mardi 4 novembre 2014. Organisée à l'initiative de l’Amicale des conseillers agricoles à Paris, cette conférence a réuni des représentants d’ambassades, instituts de recherche, centres techniques, industriels et fédérations de professionnels. Quant aux présentations, elles couvraient tant des aspects techniques que des exemples de stratégies nationales.

Le premier volet de cette journée portait sur les enjeux de la bioéconomie en lien avec les politiques publiques. Ainsi, selon plusieurs intervenants, les politiques actuelles sont principalement tournées vers le secteur énergétique, créant un déséquilibre dans l'émergence de la bioéconomie. En effet, cette dernière concerne aussi une diversité de secteurs comme en témoignent les tables rondes de l'après-midi organisées autour de trois débouchés distincts : la bioénergie, les biomatériaux et la chimie verte.

Concernant les stratégies nationales, l'exemple finlandais a suscité l'attention. Adopté en mai 2014, la stratégie nationale sur la bioéconomie a été présentée comme un projet de société (réflexion partagée des ministères, collectivités, instituts de recherche et du grand public via un site internet). Bien qu'elle ne bénéficie pas de budget spécifique, l'objectif de cette stratégie est d'inclure la bioéconomie comme ligne directrice et prioritaire des divers financements existants.

De cette conférence ressortent plusieurs éléments. Selon les acteurs, la bioéconomie couvre différents périmètres. Par exemple, le domaine de la santé est pris en compte dans les stratégies américaines et sud-africaines, alors qu'il n'est pas inclus au niveau européen. Les acteurs ont ainsi souligné que la bioéconomie n'est pas aussi présente dans les politiques publiques actuelles qu'elle pourrait le laisser supposer par les larges domaines qu'elle englobe. Insistant sur la nécessité d'incitations claires pour permettre l'émergence de la bioéconomie, la demande d'une stratégie nationale, via une feuille de route, a été formulée à plusieurs reprises.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : APCA

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09/10/2014

Production et consommation de biomasse à des fins énergétiques à l'horizon 2030

L'agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) a exploré, dans un document de travail, la place de la biomasse dans la production d'énergie à l'horizon 2030. Selon cette étude, cette ressource pourrait représenter 60 % de l'énergie finale issue de ressources renouvelables.

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Alors qu'en 2010 la biomasse est surtout utilisée pour le chauffage et la cuisine, les principaux usages de cette ressource changeraient en 2030 : le chauffage et l'électricité représenteraient presque 30 % des usages, de même pour les biocarburants (9% en 2010). En une vingtaine d'années, la demande pourrait doubler (de 53 à 108 EJ - exajoules), et 56 % de cette dernière seraient concentrésauxÉtats-Unis, en Chine, en Inde, au Brésil et en Indonésie.

L'approvisionnement (97 à 147 EJ par an) se ferait pour 40 % à partir des résidus agricoles et des déchets, le reste étant partagé entre les cultures énergétiques et les produits forestiers. L'étude développe aussi une approche sur les coûts qui seraient compris, selon l'origine de la biomasse utilisée, entre 3 et 17 USD par gigajoules.

Au regard de cette forte croissance de la demande, et, conséquemment, de l'approvisionnement, les auteurs soulignent l'importance d’une mobilisation soutenable de la biomasse, selon les trois piliers habituels du développement durable (économie, environnement, social). Ils insistent aussi sur le rôle croissant que jouera le commerce international pour permettre de répondre à la demande.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : IRENA

 

11:05 Publié dans 3. Prévision, Biomasse/Biocarburants, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : bioéconomie |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/08/2014

AGROBIOFILM, un film biodégradable à usage agricole

Fabriqué avec des matériaux dégradables par la microfaune du sol, ce film permet de couvrir le sol, et ainsi de réguler la température du sol, lutter contre les adventices, limiter les pertes d'eau. Ses concepteurs mettent l'accent sur les gains environnementaux et économiques réalisés ; en effet, ce biofilm peut être enterré directement dans le sol contrairement à une couverture en matière plastique, synthétisée à partir d'hydrocarbures.

Le projet AGROBIOFILM a été coordonné par le Portugal en collaboration avec la France, l'Espagne, la Norvège et le Danemark via un financement du 7e programme cadre à hauteur de un million d'euros (2011-2013).

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© Ruud Morijn - Fotolia.com

Source : Joint Research Center

 

09:04 Publié dans Agronomie, Biomasse/Biocarburants, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : biofilm |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/08/2014

Concours Innovation 2030 : quelques projets lauréats pour les ambitions sur la chimie du végétal et la silver économie

La première phase du concours mondial de l'innovation a permis de récompenser 110 projets. Ce concours s’inscrit dans la continuité du rapport remis en octobre 2013 par la Commission Innovation 2030 présidée par Anne Lauvergeon : Un principe et sept ambitions pour l'innovation.

À noter, parmi les lauréats, deux projets en lien avec l'ambition n°4 « les protéines végétales et la chimie du végétale » :

  • le projet BOB - Bioraffinerie optimisée biométhodes – qui, à l'ère de la bioéconomie, propose une exploitation de ressources non-alimentaires (pailles, tiges, bois) pour la production de biocarburants avancés et de composés chimiques « biosourcés » ;

  • le projet MOVE2CHEM qui vise à valoriser les effluents et déchets issus des industries agroalimentaires via leur transformation en molécules chimiques, futures bases de matériaux et produits.

Côté silver économie (ambition n°6), le projet SOFTFOOD a pour objectif de réaliser, à destination des personnes dépendantes souffrant de troubles de la déglutition et de la mastication, des plats à texture modifiée, reprenant la forme 3D de l'aliment d'origine et adaptés aux conditions de la restauration publique (mode de conservation, prix).

Source : Innovation 2030

04/07/2014

Biomasse, consommation énergétique et utilisation des sols

L'étude intitulée A calculation of the EU Bioenergy land footprint discute l'impact des objectifs de l'Union européenne en termes de bioénergie aux horizons 2020 et 2030, tant sur les surfaces cultivées que sur les forêts. Ces travaux ont été réalisés par des chercheurs de l'université de Vienne pour l'association Les Amis de la Terre. Ils estiment le nombre d'hectares nécessaires à l'atteinte de ces objectifs (surface domestique mais aussi liée aux importations) : 44,5 Mha en 2010 (taille de la Suède) et 70,2 Mha en 2030 (taille de la Pologne et de la Suède). À noter qu'en 2010, la biomasse représente 8% de l'énergie finale consommée à l'échelle de l'UE.

Afin d'estimer la demande en biomasse à destination énergétique, les auteurs s'appuient sur les plans d'actions nationaux en termes d'énergies renouvelables en 2020, et les avancées rapportées par les États membres. Pour l'horizon 2030, ils recourent aux résultats d'une étude (Biomass Futures Project) mobilisant le modèle PRIMES, modèle d'équilibre partiel du secteur de l'énergie. À chaque technologie de transformation en chaleur, énergie ou pour les transports, est associée la quantité de biomasse nécessaire. La surface mobilisée en est déduite à partir du rendement moyen par hectare. L'approche pour la forêt est plus théorique et sujette à prudence selon les auteurs. Le calcul est fait à partir de l'activité maximale pour laquelle la productivité du stock n'est pas dégradée.

Cette méthode donne les résultats suivants (cf. tableau ci-dessous) :

- les surfaces dédiées à la bioénergie augmenteraient de 27% à l'horizon 2030 et de 57% à l'horizon 2050 par rapport à l'année 2010 (surface estimée par les auteurs à 44,5 Mha en 2010) ;

- l'augmentation résultant de l'usage de biocarburants serait concentrée sur la période 2010-2020 ;

- les parts des surfaces cultivées et des forêts consacrées au débouché énergie passeraient respectivement, à l'horizon 2030, de 4,6% à 12,4% et de 29,2% à 39%.

bioénergie

En conclusion, les auteurs de l'Institute of the Environment and Regional Development (Vienna University of Economics and Business) critiquent la disponibilité des données, tant sur la ressource elle-même qu'au niveau de l'impact environnemental, pour faire de telles estimations à l'échelle de l'UE, au regard de l'importance des surfaces en jeu.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Friends of the Earth

17:34 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Energie, Enseignement et recherche, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : bioénergie |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/05/2014

Production d'énergie à partir de biomasse à l'horizon 2050 au Royaume-Uni

Des chercheurs du Tyndall centre for climate change research (université de Manchester) ont réalisé des scénarios à l'horizon 2050 afin d'évaluer la biomasse disponible pour répondre à la demande énergétique du Royaume-Uni. D'après leur résultats, la biomasse mobilisable sur leur territoire pourrait répondre à 44% des besoins, sans impact sur le système alimentaire.

En termes de méthodologie, un modèle d'affectation des ressources a été développé, représentant les dynamiques au niveau de l'approvisionnement en biomasse et les interactions possibles. Il permet de faire un bilan énergétique de type « offre-demande » et d'en déduire d'éventuels besoins en importations. Parmi les paramètres, sont pris en compte l'utilisation et la disponibilité des terres, trois catégories de biomasse et leur potentiel au niveau local. Sont ainsi distingués a) les cultures (dont celles à but énergétique), b) les résidus issus de la forêt, de l'agriculture et des industries, et c) les déchets.

Quatre scénarios sont retenus :

  • « food focus » où l'attention est portée sur l'amélioration de la sécurité alimentaire et l'auto-suffisance via, par exemple, l'augmentation de la productivité des cultures, la diminution du gaspillage alimentaire, une réduction des importations, etc. ;

  • « economic focus » où le développement économique est l'objectif central (expansion des zones urbanisées, de la forêt, mobilisation des résidus forestiers, etc.) ;

  • « conservation focus » où la protection des ressources est prioritaire (restriction sur l'urbanisation, utilisation limitée des résidus agricoles et forestiers pour le débouché énergie, moindre production de déchets, etc.) ;

  • « energy focus » où le secteur bioénergie se développe (augmentation des surfaces dédiées aux cultures énergétiques, de l'utilisation des résidus, etc.).

Le graphique ci-dessous présente les principaux résultats de disponibilité par type de biomasse et par scénario.

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  Source : Energy Policy

Cette étude explore donc le potentiel énergétique de la biomasse afin de répondre aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'augmentation de la part d'énergies renouvelables au Royaume-Uni. À l'horizon 2050, pour répondre à la demande, les chercheurs concluent à des contributions variables des trois catégories de biomasse : une part relativement constante des résidus (6,5%), un fort potentiel pour les déchets (autour de 15,4%) et une participation d'environ 22% de la biomasse cultivée et des cultures énergétiques aux énergies renouvelables.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Energy Policy, Volume 68, mai 2014, pages 1-14

16/05/2014

Absorption de carbone par les forêts

Les forêts qui se développent sur un sol fertile séquestrent 30% du carbone prélevé dans l'air pour la photosynthèse, alors que ce stockage s'élève à 6% dans le cas d'un sol pauvre en nutriments.

Ces résultats sont issus de travaux de modélisation associant plusieurs laboratoires de recherche de par le monde, dans le cadre du projet IMBALANCE-P (« Synergy Grant » du European Research Council). Les modèles mobilisés ont été améliorés afin de tenir compte non seulement de la quantité d'azote dans le sol, mais aussi de sa disponibilité à de grandes échelles (ajout de contraintes telles que le pH ou encore le phosphore). Selon les chercheurs, cette différence de séquestration proviendrait de la mobilisation par l'arbre de ses ressources afin d'explorer un sol pauvre à la recherche de nutriments. En résulte alors une plus faible production de biomasse, et donc une plus faible séquestration de carbone.

Source : Nature Climate Change

14:52 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Climat, Enseignement et recherche, Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêt, carbone |  Imprimer | | | | |  Facebook

24/04/2014

Biocarburants avancés à partir de résidus et de déchets : quel potentiel ?

Une étude, réalisée par l'International council on clean transportation (ICCT) et les consultants NNFCC, évalue le potentiel des biocarburants avancés à partir de résidus et de déchets à l'horizon 2030 et à l'échelle de l'Union européenne.

Selon les auteurs, l'Europe génère chaque année 900 millions de tonnes de résidus agricoles et forestiers, ainsi que de déchets ménagers verts et d'huiles usagées. En prenant en compte les usages existants et l'environnement (qualité des sols, prévention de l'érosion et maintien de la biodiversité), le volume mobilisable pour les biocarburants dits « avancés » serait de 223 à 225 millions de tonnes par an. Cela correspond, sous l'hypothèse de rendements constants, à une production de 36,7 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), soit 16% de la consommation en carburants en 2030. À noter que certaines technologies sont considérées comme proches de la commercialisation, d'autres nécessitant des incitations à court terme pour y parvenir.

Concernant les émissions de gaz à effet de serre, les auteurs se sont reposés sur une analyse de cycle de vie : pour les biocarburants étudiés, la réduction est de l'ordre de 60%. Le rapport souligne néanmoins la nécessité d'assurer un prélèvement soutenable de la ressource via une gestion qui maintienne les fonctionnalités et le carbone du sol, protège la ressource en eau et la biodiversité.

Sur les aspects économiques, selon l'étude, si la ressource était utilisée au maximum de son potentiel, elle permettrait de générer 15 milliards d'euros et de créer environ 300 000 emplois, dont 133 000 permanents, à l'horizon 2030.

Cette évaluation a été coordonnée par Pete Harrison de l'European Climate Foundation (ECF) et revue par l'Institute for European Environmental Policy (IEEP).

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Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : ICCT

 

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28/02/2014

Les bioraffineries de demain : restitution finale de trois grands projets européens

Les 11 et 12 février se sont tenues les restitutions finales de trois grands chantiers européens, financés dans le cadre de l'appel à projets FP7. Privilégiant une approche collaborative entre les industries et la recherche, leur objectif commun porte sur le modèle de bioraffinerie de demain. Autrement dit, il s'agit de développement de nouvelles technologies pour élaborer des bioproduits bénéficiant tant au secteur de l'énergie, qu'à celui de la chimie ou encore des matériaux. Ces projets se sont intéressés à la fois aux enjeux économiques et aux impacts environnementaux de ce nouveau modèle de production. À noter que la « bioraffinerie » peut être définie par analogie au terme de « raffinerie », en lien avec le fractionnement de la plante, non du pétrole, en molécules d'intérêt valorisées par la production de produits alimentaires et non alimentaires.

SUPRABIO, Sustainable products from economic processing of biomass in highly integrated biorefineries, coordonné par la Brunel University (London), a réuni 17 partenaires de 8 pays. Les travaux portaient sur le développement de technologies de procédés (fractionnement de la lignocellulose, conversion par des bactéries ou des champignons, algues) dans un objectif de développement de bioréacteurs industriels.

EuroBioRef, European multilevel integrated biorefinery design for sustainable biomass processing, coordonné par le CNRS, a réuni 29 partenaires de 15 pays. Ses travaux reposent sur la volonté d'intégrer une flexibilité dans les bioraffineries via le développement de différentes chaînes de valeur mobilisables en fonction de l'intrant choisi ou encore du débouché souhaité. Parmi les objectifs peuvent être cités la valorisation de la plante entière lors de l'étape de fractionnement, ou encore la réflexion sur l'élaboration de procédés efficaces d'un point de vue environnemental (réduction des déchets, économie d'eau, etc.). Les chercheurs se sont aussi penchés sur la manière de diversifier les activités des bioraffineries existantes.

BIOCORE, a biorefinery concept for the transformation of biomass into second generation fuels and polymers, coordonné par l'Inra, a réuni 24 partenaires de 13 pays. Il porte sur la mobilisation de biomasse lignocellulosique pour produire une diversité de produits dits « bio-sourcés ». Pour ce faire, des études de cas ont été menées en Inde (pailles de riz et de blé) et en Europe (paille de céréales, taillis de peuplier à rotation courte, bois de feuillus, etc.), dont un cas en Beauce où les pailles de blé et d'orge constituent la matière première mobilisée avec le miscanthus. Le tableau ci-dessous synthétise les capacités envisagées des bioraffineries pour chaque étude de cas, la biomasse disponible aux horizons 2015 et 2025 ainsi que son pourcentage de mobilisation et les changements d'affectation des sols induits par le projet.

bioéconomie

Afin de tester la faisabilité des modèles de bioraffineries imaginés dans le cadre du projet BIOCORE, la première étape vise à quantifier la biomasse disponible dans les zones étudiées. Les auteurs concluent à une diminution du potentiel d'approvisionnement entre 2015 et 2025, pour diverses raisons : agriculture plus respectueuse de l'environnement et aux rendements plus faibles, impacts du changement climatique, compétition entre usages, etc. L'étude souligne en particulier le cas français où la quantité de paille pourrait s'avérer insuffisante pour assurer la pérennité de la bioraffinerie, tout autre source alternative n'étant pas prise en compte (bois de la forêt d'Orléans par exemple).

Un autre point clé est l'aspect logistique, impliquant une réflexion sur le lieu d'implantation des bioraffineries en fonction de la saisonnalité des productions de biomasse, du réseau de transport et des possibilités de stockage. Ainsi des coûts de production ont été calculés : celui des pailles de céréales en Europe se situe en moyenne entre 40 et 52 euros la tonne de matière sèche par exemple.

Un dernier point porte sur les impacts environnementaux de la mobilisation de la biomasse. En Europe, les conclusions sont plutôt défavorables : diminution de la restitution au sol des matières organiques et nutriments, impact sur la rotation des cultures, émissions de gaz à effet de serre, etc. Au vu de ces résultats, l'étude préconise l'établissement d'actions préventives lors de la conception de la bioraffinerie.

Au final, cette étude met en évidence l'importance du territoire d'implantation d'une bioraffinerie (biomasse disponible et sa diversité, coûts de logistique) et de la mise en place de technologies adaptées en vue de créer différents produits.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Inra

 

13:57 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Biomasse/Biocarburants, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : bioéconomie |  Imprimer | | | | |  Facebook

29/01/2014

De nouvelles avancées technologiques pour la production de biocarburants de deuxième génération

Un article récent de Science rapporte des résultats prometteurs pour la production de biocarburants. La découverte faite par une équipe de l'université du Wisconsin repose sur une molécule capable de dégrader la lignocellulose, polymère complexe de sucre, en son monomère. L'innovation est dans la capacité du gamma valerolactone d'agir sur toute matière première végétale, y compris le bois. Parmi les obstacles sont cités le temps de réaction, lent, et la purification du substrat de la réaction, qui sera utilisé par la suite dans la conversion du sucre en éthanol par des levures.

Côté français, une étude récente montre que les déinocoques, voie bactérienne choisie par l’entreprise Deinove, ont permis de produire une solution titrée à 9% d'éthanol, un résultat prometteur également pour les biocarburants de deuxième génération.

Ces deux études présentent donc de nouvelles avancées pour la production d'éthanol à partir de lignocellulose, qui devront s'accompagner d'essais à plus grande échelle pour tester la viabilité économique et technique de ces résultats.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Sources : Science et Deinove