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07/05/2019

Rôle majeur des tropiques dans l'augmentation récente de la pollution azotée globale

Un article récent de Nature Communications est consacré à l'évolution à long terme des stocks et flux d'azote au niveau mondial, à l'aide de simulations effectuées avec le modèle global terre-biosphère LM3-TAN (Terrestrial and Aquatic Nitrogen). Prenant les bassins versants comme unité d'analyse, les chercheurs se sont notamment intéressés au rôle modulateur des stocks d'azote dans la dynamique des émissions. Selon leurs simulations, les régions tropicales sont aujourd'hui une source majeure des émissions mondiales d'azote réactif (56 % de la pollution globale), en dépit de flux entrants (ex. : engrais) plus limités qu'en zones extra-tropicales. Ceci s'explique par le relargage des stocks d'azote accumulés depuis plusieurs siècles, à cause du changement d'usage des sols (déforestation, expansion agricole) qu'ont connu récemment ces bassins versants tropicaux. En revanche, dans les autres régions, les sols constituent aujourd'hui des puits nets d'azote.

Indice de perte d'azote (Nitrogen Loss-Index, ratio entre flux sortants et flux entrants d'azote au niveau du sol) : a) évolution sur la période étudiée, b) moyenne et c) écart-type pour les 159 principaux bassins versants sur 1976-2005

Azote.jpg

Source : Nature Communications

Source : Nature Communications

11:32 Publié dans Agronomie, Environnement | Lien permanent | Tags : sols, azote, tropique, pollution azotée |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le glyphosate pourrait impacter la santé des générations futures : résultats d'expérience sur des rats

S'il existe de nombreuses études sur les impacts du glyphosate sur la santé animale ou humaine, aucune n'avait été conduite, jusqu'à présent, pour étudier les effets indirects de son utilisation sur la santé des générations futures. C'est la question à laquelle se sont intéressés des chercheurs américains dans un article publié en avril 2019 dans la revue Scientific Reports. Pour y répondre, ils ont exposé des rattes en gestation à des doses de glyphosate équivalentes à la moitié de la quantité connue comme n'ayant pas d'effet indésirable, et les ont comparées à un groupe témoin. Les auteurs n'ont pas identifié d'effet sur la santé des femelles exposées ni sur celle de leur progéniture. Ils ont, en revanche, observé une augmentation forte de la prévalence de certaines pathologies chez les deux générations suivantes (petits-enfants et arrières petits-enfants) : maladies de la prostate et des ovaires, obésité, déficiences rénales et problèmes lors des mises bas. L'analyse épigénétique des spermatozoïdes des descendants a permis d'identifier, pour certains gènes associés à ces pathologies, des différences de méthylation de l'ADN, jouant sur leur expression. Les auteurs concluent que, dans le cas des rats étudiés, le glyphosate peut induire une hérédité transgénérationnelle de certaines maladies et mutations.

Source : Scientific Reports

11:31 Publié dans Protection des végétaux et des animaux, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : glyphosate, rats |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/05/2019

Enquêter sur l'homéopathie vétérinaire : y croire ou pas

Sur le blog Transhumances, F. Hellec (Inra) consacre une série de billets à l’homéopathie en élevage, très présente en bio, le cahier des charges restreignant fortement le recours aux antibiotiques. L’apprentissage de ces démarches s’appuie sur des échanges entre éleveurs, sur un corpus spécifique – la matière médicale –, sur des grilles d’analyse et même sur des logiciels disponibles dans le commerce. Des récits de guérisons miraculeuses, véritables « cas d’école », visent à démontrer que « quand le bon remède a été trouvé, la guérison est complète et obtenue rapidement » ; en contrepartie, les échecs sont attribués à un manque de maîtrise, sans remettre en cause la démarche elle-même. L’auteure en vient ainsi à affronter la question épineuse de l’efficacité thérapeutique de l’homéopathie. D'un côté, durant l’enquête, de nombreux discours et pratiques viennent heurter sa culture scientifique. D’un autre côté, la relation entre l’éleveur et ses animaux se trouve « profondément modifiée » : le nouveau cadre relationnel, un suivi plus attentif de l’état sanitaire, des gestes et des paroles, etc., contribuent selon elle en pratique à « ce qui marche » dans l’homéopathie vétérinaire.

Source : Transhumances, Transhumances, Transhumances

11:29 Publié dans Agriculteurs, Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : élevage, vétérinaire, homéopathie |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le grain et l'ivraie, film de Fernando Solanas

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Sorti en France en avril 2019, le documentaire Le Grain et l'ivraie (avec pour titre original Viaje a los pueblos fumigados) est construit sur la forme d’un « voyage » dans plusieurs régions d’Argentine : recueillant de nombreux témoignages, il illustre les conséquences de l’utilisation massive des phytosanitaires, notamment du glyphosate, faisant partie du « paquet technologique » qui soutient l’agro-industrie du soja. Résolument engagé, le réalisateur pointe du doigt les dommages environnementaux (déforestation, pollution des eaux et de l’air par les phytosanitaires), sociaux (déplacement de populations indigènes, dépeuplement rural) et sanitaires (présence de pesticides dans le sang des populations, cancers, malformations), imputables à ce modèle. L’existence de modèles alternatifs représente pour le cinéaste une note d'espoir : agriculture biologique, systèmes alimentaires locaux, etc. Espoir cependant relatif selon lui, les devises engendrées par le complexe agro-industriel du soja étant vitales pour le budget de l’État argentin.

Sources : Nour Films, Le Monde

11:25 Publié dans Agriculteurs, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : argentine, solanas, soja, glyphosate, pesticides |  Imprimer | | | | |  Facebook

Alimentation saine, développement économique et genre : une étude internationale

Sociology of Development publie un article qui nuance le lien habituellement postulé entre développement économique des pays (PIB/habitant) et adoption de comportements alimentaires sains (healthy eating behaviors), approchés ici sous le seul angle de la consommation de fruits et légumes. Cette étude repose sur les données déclaratives fournies par l'International Social Survey Programme (ISSP), pour 31 pays. En les analysant au prisme du genre, les deux auteurs montrent que, dans tous les cas, les femmes déclarent manger plus de fruits et légumes que les hommes et que cette différence est d'autant plus forte que le pays est plus développé (cf. figure ci-dessous). De plus, la fréquence déclarée de consommation pour les hommes ne varie pas en fonction du PIB/habitant. Ils concluent alors que la corrélation générale observée entre le développement économique d'un pays et la consommation d'aliments sains est avant tout liée aux comportements féminins.

Fréquence hebdomadaire déclarée de consommation de fruits et légumes par rapport au PIB/habitant

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Source : Sociology of Development

L'étude s'intéresse également à la santé perçue (self-rated health) : il y aurait ainsi une corrélation entre le niveau de santé perçu par tous les individus et leur consommation hebdomadaire de fruits et légumes, avec un effet un peu plus important pour les femmes.

Source : Sociology of Development

11:12 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : genre, comportements alimentaires, issp, fruits, légumes |  Imprimer | | | | |  Facebook

Rapport mondial sur les crises alimentaires en 2018

Le Food Security Information Network (FSIN) a publié récemment la troisième édition de son rapport sur les crises alimentaires. Fruit d'un travail collectif associant diverses organisations internationales et mobilisant des méthodes rigoureuses, ce document présente une synthèse des crises survenues en 2018, détaille les 27 principales et identifie les causes et risques potentiels pour 2019.

L'année passée, plus de 113 millions de personnes ont connu des situations de faim avancée nécessitant une aide d'urgence : 53 pays sont concernés, sachant que huit rassemblent les deux tiers de ces individus. Les principales causes identifiées sont les conflits et l'insécurité (pour 74 millions de personnes), les catastrophes naturelles et climatiques (29 millions) et les chocs économiques (10,2 millions). En dix ans, les besoins d'aide ont augmenté de 127 %, parmi lesquels 40 % destinés aux problématiques agricoles et alimentaires. Ce constat amène les auteurs à appeler à de nouveaux modes de coordination de l'ensemble des interventions humanitaires.

Cadre harmonisé de classification de la sécurité alimentaire

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Source : Food Security Information Network

Source : Food Security Information Network