Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/02/2022

Dénominations en langue occitane de produits alimentaires

Dans le numéro de Langage et société consacré aux nouveaux usages socio-économiques des langues régionales, C. Alén Garabato et H. Boyer (sociolinguistes, université Montpellier 3) consacrent un article aux noms de produits alimentaires en occitan. La tendance à utiliser cette langue, dans un contexte commercial, apparaît dans les années 1980, puis s'accélère dans les années 2000. Trois exemples sont abordés : les pâtes, les bières artisanales et le vin. Les producteurs font preuve d'une grande créativité. Ils exploitent « des lexèmes pas forcément connus du grand public », « à forte charge identitaire » ou encore des « bribes de discours figées » comme « Tot çò que cal » [Tout ce qu’il faut], « Farem Tot Petar » [On fera tout sauter] », pour des cuvées de vin rouge (image ci-dessous). Ils manifestent souvent un certain respect de la langue (graphie normalisée). Sans exagérer la portée militante et revendicative de ces choix, les auteurs soulignent leur intérêt, dans le cadre d'une patrimonialisation dynamique, ainsi que leur contribution à une « relative légitimation face au français ».

Cuvée « Tot çò que al » du domaine Château Plaisance (AOC « Fronton »)

occitan.jpg

Source : Langage et société

Source : Langage et société

11/11/2020

L’« inférence de contamination » en grande distribution : regards croisés des consommateurs et des manageurs

L'influence, sur l'acte d'achat d'un consommateur, de la perception ou de l'évaluation d'un risque de souillure du produit par de précédentes manipulations est une question importante pour la grande distribution. Elle concerne surtout les rayons frais, où la possibilité de toucher renseigne sur l'état et les qualités du produit, et trouve une nouvelle actualité en contexte pandémique. Un travail en marketing éclaire cette question, grâce à des entretiens semi-directifs conduits avec des consommateurs et des managers, notamment chargés de la vente des fruits et légumes. La gêne et le dégoût liés aux « inférences de contamination » pour les produits d'usage intime (en relation avec le corps), comme les aliments, sont mis en perspective avec la tendance des managers à minimiser la réalité des contaminations dans leur propre magasin. Pour les auteures, « si la massification des produits en libre-service satisfait le besoin de toucher des consommateurs, elle a pour revers d’exacerber l’inférence de contamination ». Elles en tirent des réflexions sur le mode de présentation selon les produits et sur l'organisation de la maintenance des rayons.

Source : Management & Avenir

 

13/05/2020

Des prix de détail peu sensibles aux chocs de demande

Le lien entre prix et variations de la demande est un sujet ancien et majeur en économie. Considérant des produits de première nécessité (denrées alimentaires, produits d'hygiène et ménagers), deux chercheurs de la Réserve fédérale (Fed - Banque centrale américaine) ont étudié les réponses des prix au détail, dans les supermarchés, à des chocs de demande dus à des événements imprévus. Le choix d'épisodes externes et conjoncturels leur a permis d'isoler l'effet de ces chocs par rapport à des équilibres de long terme.

Ils ont sélectionné trois types d’événements affectant uniquement la demande des consommateurs, sans perturber le reste des chaînes d'approvisionnement :

- deux épisodes de grèves touchant des enseignes de supermarchés en 2003, à la suite desquels les acheteurs se sont redistribués entre les détaillants ;

- les déplacements majeurs de populations en Louisiane causés par l'ouragan Katrina, se traduisant par une hausse massive de la demande dans les zones les plus épargnées ;

- les tempêtes de neige de 2009 et 2010 qui ont stimulé certains achats par anticipation.

Les données du panel distributeurs IRI, couvrant l'ensemble des États-Unis entre 2001 et 2011, ont permis aux auteurs d'analyser les variations locales des prix et volumes par rapport à un régime habituel.

Fluctuation des indices de volume et des prix autour du choc de demande (exemple des grèves)

Prix.jpg

Source : Journal of the European Economic Association

Les résultats sont similaires pour les différentes catégories de produits étudiés, dont particulièrement les denrées alimentaires. Tout d’abord, les observations hebdomadaires montrent qu’en dehors de ces chocs, les prix sont régulièrement ajustés et leurs variations se répercutent, pour 80 % d’entre elles, sur les magasins d'une même chaîne, laissant la place à des adaptations locales. Par ailleurs, face aux chocs locaux de demande, les prix n'augmentent que marginalement. Ainsi, les réallocations de clientèle consécutives aux grèves n'ont entraîné que des fluctuations très modérées (voir figure), avec une faible élasticité des prix (0,07). L’analyse des effets des déplacements de population après l'ouragan Katrina met en évidence des résultats similaires (élasticité de 0,03). Enfin, les ruées sur les magasins à l'annonce des tempêtes de neige, en prévision de l'isolement et d'un accroissement des repas pris à domicile, n'ont eu aucun effet inflationniste. Pour les auteurs, une des explications de cette rigidité des prix serait le coût de gestion de leur changement, trop élevé pour des réponses locales.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Journal of the European Economic Association

09/12/2019

Consommations par habitant en France et en Europe

L'Insee a publié, en novembre 2019, une comparaison des consommations effectives par habitant en Europe. Il apparaît notamment que la France occupe la 10e place, avec des consommations supérieures de 7 % à la moyenne. Celles en produits alimentaires et boissons dépassent de 4 % la moyenne, avec un écart particulièrement marqué pour les catégories « lait, fromage et œufs » (+ 17 %) et « pain et céréales » (+ 8 %). Il en est de même pour les boissons alcoolisées (+ 31 %), la différence s'expliquant en particulier par la gamme des produits achetés. En revanche, la consommation dans l'ensemble « hôtellerie, cafés et restaurants » est inférieure de 20 %. Par ailleurs, les prix français sont plus élevés que la moyenne européenne, en particulier pour les produits alimentaires et les boissons (+ 15 %, et environ + 30 % pour les catégories « fruits, légumes et pommes de terre » et « viande »), alors que ceux des boissons alcoolisées sont inférieurs de 6 %, mais avec de fortes variations selon les types de boissons. Enfin, les auteurs soulignent une dynamique de convergence, entre États membres, des niveaux de consommation et de prix (sauf entre 2009 et 2015 pour ces derniers).

Source : Insee

12/06/2019

Les impacts de la consommation alimentaire européenne sur la biodiversité

Un article publié récemment dans le Journal of Cleaner Production analyse les conséquences, sur la biodiversité, de la consommation alimentaire de l'Union européenne. La méthode choisie, d'analyse de cycle de vie (ACV), prend en compte les impacts tout au long de la chaîne d'approvisionnement, de la production à la consommation en passant par le transport, le stockage, etc. L'originalité de ce travail, selon les auteurs, réside dans le nombre conséquent de catégories de produits alimentaires considérées (32), dans l'analyse des déficits de connaissance par l'utilisation et la comparaison critique de différents modèles, et l'utilisation simultanée d'indicateurs midpoint (ex. : émissions de gaz à effet de serre, eutrophisation des eaux, etc.) et endpoint (ex. : nombre d'espèces pouvant potentiellement disparaître). Les résultats mettent en évidence que les consommations de viande et de produits laitiers ont les impacts les plus importants sur la réduction des espèces, notamment du fait des changements d'usages des sols liés aux besoins de l'alimentation animale (transformation de sols « naturels » en sols agricoles) (cf. figure). Le changement climatique joue également un rôle notable dans ces dynamiques. Les auteurs soulignent l'intérêt de développer et d'affiner ce type d'approche évaluative dans le contexte des Objectifs de développement durable (ODD).

Contribution relative de chaque produit alimentaire étudié aux dommages causés à la réduction potentielle des espèces en 2015, sur la base de la méthode d'ACV ReCiPe établie en 2008 (a) et en 2016 (b)

ACV.jpg

Source : Journal of Cleaner Production

Source : Journal of Cleaner Production