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15/05/2012

Comparaison des rendements produits en agricultures biologique et conventionnelle

L'agriculture biologique est parfois critiquée pour avoir de plus faibles rendements par unité de surface et pour renforcer la demande en surfaces agricoles. La comparaison des rendements de l'agriculture biologique et de l'agriculture conventionnelle reste toutefois très controversée.

 Des chercheurs américains et canadiens ont donc analysé la littérature scientifique disponible : 316 comparaisons de rendements conventionnels/biologiques ont été étudiées conjointement pour 34 cultures différentes et sur 62 sites d'étude à travers le monde. Les résultats, publiés en mai 2012 dans la revue Nature, ont montré que les rendements par unité de surface en bio étaient, en moyenne, 25% inférieurs à ceux du conventionnel, avec toutefois de fortes disparités suivant les cultures, les pratiques culturales et les milieux. Ainsi, si les rendements des céréales et des légumes en bio sont effectivement plus faibles qu'en conventionnel (-26% et -33% respectivement), les rendements des fruits et des oléagineux ne sont pas significativement différents (respectivement -3% et -11% en bio). La présence d'irrigation influence également les niveaux de rendements : comparés à ceux en conventionnel, les rendements en bio sont inférieurs de 35% en agriculture irriguée, mais de seulement 17% en agriculture pluviale.

En résumé, les performances des systèmes biologiques, en termes de rendements surfaciques, peuvent être équivalentes à celles des systèmes conventionnels dans certains cas (type de cultures, pratiques culturales, etc.), mais elles ne le sont pas (encore) dans la majorité des cas. Les auteurs considèrent donc qu'il convient de poursuivre les recherches sur les facteurs de limitation des rendements en bio, surtout dans les pays en développement dans lesquels l'augmentation des rendements est la plus cruciale.

Ils prennent soin de rappeler que l'objet n'est pas ici de déterminer qui de l'agriculture biologique ou conventionnelle est « gagnante » quel que soit le contexte, et que les deux types d'agriculture, voire des « hybrides », seront vraisemblablement nécessaires pour relever les défis à venir. Ils précisent enfin que « les rendements agricoles ne sont qu'un des critères parmi un ensemble de facteurs économiques, sociaux et environnementaux », qu'il conviendra d'évaluer pour comparer plus globalement les bénéfices de différents systèmes de production agricole pris dans leurs contextes.

 Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

Source : Nature

 

 

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14/05/2012

Vers de très grandes exploitations laitières en Europe ?

Les débats se poursuivent autour du projet de création d'une exploitation de 1000 vaches laitières dans la Somme, projet porté par une société civile d'exploitation agricole (SCEA), dont le troupeau est actuellement de près de 200 vaches laitières.

Il s'agirait d'augmenter progressivement la taille du troupeau, et de développer la production d'énergie via le traitement des effluents d'élevage par méthanisation. Le plan d'épandage serait réalisé sur un ensemble de parcelles d'un total de 1200 hectares.

Après l'avis favorable du CODERST (conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques) rendu fin avril 2012, c'est à présent la décision préfectorale qui est attendue pour connaître le devenir du projet.

Ce projet de la SCEA n'est pas sans faire écho au projet « Nocton Dairies » de création d'une exploitation de plus de 8000 vaches laitières initialement, au Royaume-Uni dans un contexte de disponibilités de droits à produire. Ce projet a toutefois finalement avorté suite à la décision de l'Agence de l'environnement britannique.

 Ces types de projets sont liés aux évolutions de la politique laitière communautaire. L'augmentation progressive des quotas laitiers jusqu'à leur suppression en avril 2015 lève en effet l'un des principaux freins à l'établissement de très grandes structures laitières en Europe.

 Marie-Sophie Dedieu, Centre d'études et de prospective

 


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Expérimentation de l’affichage environnemental sur les produits agro-alimentaires : premier retour d’expériences

Le principe de la mise à disposition auprès des consommateurs des caractéristiques environnementales des produits de consommation courante a été acté lors du Grenelle de l’Environnement. Cette nouvelle information devrait permettre aux consommateurs d’intégrer une composante environnementale au moment de l’acte d’achat, tout en permettant à l’ensemble de la chaîne de production et de distribution de disposer de nouveaux indicateurs de pilotage spécifiques, et ainsi d’inciter à l’éco-conception des produits.

Depuis le 1er juillet 2011, et pour un an minimum, plus de 160 entreprises de tous secteurs et dont les produits sont vendus en France, participent à une expérimentation nationale d’un tel affichage environnemental. Unique au monde, cette expérimentation vise notamment à évaluer les conditions d’une éventuelle généralisation d’un tel affichage sur une large gamme de produits de grande consommation. Conduite le dernier trimestre 2011 par trois étudiants de l’AgroParisTech, une enquête permet un premier retour d’expériences dans le secteur agro-alimentaire. La synthèse a été publiée par le Commissariat général au développement durable (CGDD).

Les principaux enseignements de cette enquête illustrent la grande variété des indicateurs, supports et formats d’affichage possibles, et témoignent de la forte mobilisation engendrée au sein des entreprises mais également de la relative facilité à obtenir des données environnementales ou à assurer leur traçabilité. Ce premier retour d’expérience indique également de nouvelles collaborations, nées grâce à l’opération, avec des fournisseurs, des distributeurs, voire des entreprises concurrentes. Il rend compte du souhait de la majorité des entreprises participantes de poursuivre dans la voie de l’affichage environnemental, au-delà de la seule période d’expérimentation.

Source : CGDD

Voir aussi : NESE

14:56 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, Climat | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/05/2012

Directives volontaires pour encadrer les achats de terres

Les achats ou locations de longue durée de terres par des investisseurs étrangers (publics ou privés) ont suscité de nombreuses critiques depuis quelques années. Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), instance hébergée par la FAO, a adopté le 11 mai 2012 le premier accord international destiné à encadrer ce phénomène.

Les Directives volontaires pour une Gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale énoncent les principes et pratiques pouvant servir de référence aux gouvernements lors de l'élaboration des lois et de l'administration des droits relatifs aux terres, aux pêches et aux forêts. Elles sont le résultat de deux ans de négociations intergouvernementales menées par le CSA et faisant intervenir des responsables des gouvernements, des organisations de la société civile, des représentants du secteur privé, des organisations internationales et des universités. Les directives portent sur un vaste éventail de considérations, notamment la reconnaissance et la protection de droits de tenure légitimes, même en présence de systèmes informels, les droits des communautés autochtones, ou encore des mécanismes de résolution des conflits liés aux droits fonciers.

Il revient toutefois aux pays qui ont approuvé les directives de les mettre ou non en application. La FAO leur a proposé son soutien et son assistance technique pour leur adaptation et leur mise en œuvre.

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Source : FAO 

Les freins au commerce équitable

Selon un sondage BVA pour Max Havelaar France, 91% des Français ont une image plutôt positive ou très positive de la démarche du commerce équitable, les femmes, les jeunes et les CSP+ étant encore plus convaincus que le reste de la population.

Mais cet engouement ne se traduit pas en termes d'achat, puisque seulement 8% des Français achètent des produits issus du commerce équitable toutes les semaines et 21% tous les mois. Presque 20% de la population déclarent ne jamais en acheter.

Le principal frein à l’achat est le prix : 48% des répondants déclarent trouver trop chers ces produits, surtout les jeunes de 25 à 34 ans (70%), alors qu’ils sont plus sensibles à la démarche que les générations précédentes.

De plus, un Français sur trois est sceptique sur la mission sociale et économique portée par le commerce équitable. La volonté de privilégier des produits français lui est parfois opposée (les produits équitables étant souvent des produits « exotiques » importés).

Le chiffre d’affaires des produits labellisés « commerce équitable » en 2011 s'élevait à 350 millions d’euros en 2011 (dont 75% de produits alimentaires) en France, contre 1 milliard au Royaume-Uni.

 

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

Sources : Sondage BVA, La Croix.

14:56 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/05/2012

Contenu carbone du panier de la ménagère

Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié une synthèse d'une étude co-financée par l'ADEME sur le contenu carbone du panier de consommation courante des Français. Les données proviennent d'un échantillon de 20 000 ménages.

En 2009, chaque Français a acheté en moyenne 700 kg d’aliments, de boissons et de produits de droguerie, parfumerie et hygiène. Ce panier d’achats moyen contenait 1,4 tonne équivalent carbone (eq.CO2). Le contenu eq.CO2 par kg d’achats varie dans un rapport de 1 à 25 environ selon la catégorie de produits. Ainsi, les fruits et légumes constituent 20% du poids du panier et induisent 7% du contenu carbone des achats.

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Par ailleurs, pour une même catégorie de produits, l'impact carbone peut différer selon le degré de préparation, la provenance ou l'emballage des produits. Ainsi, la moyenne du contenu carbone des légumes frais est inférieure de 35% à celle des légumes en conserves. L'emballage représente 30% du contenu carbone des produits liquides (eaux minérales, boissons gazeuses ou alcoolisées). Des différences existent également entre les catégories socioprofessionnelles.

Source : CGDD

14:52 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Alimentation et consommation, Climat | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/05/2012

Perspectives de l'environnement à l'horizon 2050

 Perspectives de l'environnement de l'OCDE à l'horizon 2050 est une exercice de projection sur les questions d'environnement au niveau mondial, réalisé par l'OCDE et l'Agence néerlandaise de l'environnement. Il offre un panorama large des principales tendances en cours et des conséquences de leur prolongement pour 4 grands enjeux environnementaux : changement climatique, biodiversité, ressource en eau et liens santé/environnement.

 

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15:00 Publié dans 1. Prospective, 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Horizons stratégiques, l'avenir géopolitique à 30 ans

Le rapport de prospective Horizons stratégiques, élaboré par la Délégation aux affaires stratégiques du ministère de la Défense, a pour vocation d'éclairer la préparation des programmes d'armement. Cette réflexion s'adosse à une analyse prospective de l'environnement stratégique international réalisée à partir des tendances globales d'évolution du contexte stratégique, des équilibres géopolitiques mondiaux, de la nature et de l'intensité des risques et des menaces pour en identifier les conséquences sur le positionnement de la France dans le système international au cours des trois prochaines décennies.

Dans l'introduction générale, trois tendances sont mises en avant :

  • la fin de la domination occidentale, le risque de « déclassement » de l'Europe et l'émergence de nouvelles puissances à vocation mondiale (Chine, Inde, brésil) ou à dimension régionale (Afrique du Sud, Indonésie, Turquie) ;

  • l'accélération de la mondialisation et les interdépendances croissantes ;

  • une instabilité et une volatilité de plus en plus marquées.

 Avec des thèmes comme l'économie, la démographie, la santé et les évolutions technologiques, sociétales et culturelles, les ressources naturelles font ensuite l'objet d'un chapitre dédié. En effet, selon le rapport, sous l'effet combiné de l'accroissement de la demande et de la dégradation de l'environnement, l'accès aux ressources constituera l'un des principaux défis auxquels sera confrontée l'humanité.

Les problèmes alimentaires et hydriques, notamment, pourraient devenir des facteurs de conflictualité croissants en contribuant à exacerber des tensions déjà existantes, alimenter les crises économiques et sociales internes et devenir un facteur déterminant de déstabilisation, voire de conflits intra- ou interétatiques.

La deuxième partie du rapport est constituée d'approches régionales, avec des « focus » sur les Etats-Unis, l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient, la Russie, l'Asie et l'Amérique latine.

Source : DAS

Céline Laisney, Centre d'études et de prospective

14:58 Publié dans 1. Prospective, Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Territoire durable 2030

La mission prospective du MEDDTL (ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement) pilote le programme « Territoire durable 2030 » visant à « co-construire des scénarios de développement durable des territoires à l'horizon 2030 ». Initié en 2010, ce programme de prospective territoriale aborde « toutes les dimensions économiques, sociales, écologiques, climatiques, énergétiques et institutionnelles ».

La combinaison de deux types de facteurs, (1) déterminants territoriaux (caractéristiques en termes de gouvernance, foncier, formes économiques et sociales, etc.) et (2) niveaux de richesse produits ou existants sur les territoires (richesses économiques, naturelles et humaines) a conduit à construire quatre scénarios.

Pages de CGDD Territoires 2030.jpg


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14:56 Publié dans 1. Prospective, Environnement, Territoires | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Le changement climatique pourrait accroître la volatilité des prix du maïs

Une étude américaine, parue dans la revue Nature Climate Change, tend à démontrer que la variabilité interannuelle des cours du maïs pourrait passer de 43% (pour la période récente 1980-2000) à 200% (dans le pire scenario simulé pour la période 2020-2040). Cette variabilité des prix est calculée en simulant la variation interannuelle des rendements en maïs, elle-même déterminée par les évolutions des conditions météorologiques annuelles (température, précipitations). Pour cela, les chercheurs se sont appuyés sur des données économiques, climatiques et agricoles, et sur des modèles numériques.

La principale originalité de ce travail est l'étude croisée de deux déterminants de la volatilité des prix (toutes choses égales par ailleurs) : (1) le changement climatique et (2) les interactions agro-énergétiques et les politiques énergétiques (en particulier les mandats d'incorportion des biocarburants). L'étude révèle que :

  • le changement climatique pourrait fortement accentuer la volatilité des cours du maïs aux États-Unis (en raison de vagues de chaleur plus nombreuses et plus intenses dans la Corn Belt, première zone de production de maïs dans ce pays);

  • le maintien d'une politique de promotion des biocarburants (mandats d'incorporation) amplifierait encore l'effet du changement climatique sur la volatilité des prix (effet cumulé). À l'inverse, en l'absence de mandats, l'intégration croissante des marchés agricoles et énergétiques pourrait davantage amortir les chocs induits par les aléas (production de biocarburants accrue en cas de rendements élevés, et inversement).

 Les chercheurs soulignent donc la nécessité de considérer les interactions entre politiques énergétiques et marchés agricoles pour s'adapter au changement climatique.

Source : Nature Climate Change

Noémie Schaller et Pierre Claquin, Centre d'études et de prospective

14:52 Publié dans 4. Politiques publiques, Agronomie, Climat, Production et marchés | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/05/2012

Une nouvelle base de données sur les investissements fonciers internationaux

Une nouvelle base de données rend désormais compte des transactions foncières internationales à des fins agricoles en Afrique. Le projet Land Matrix est l'œuvre de cinq partenaires internationaux dont le CIRAD en France, et 40 ONGs et groupes de recherche. Se basant sur une multitude de sources, les chercheurs du projet constatent qu'en 12 ans, près de 5% des terres agricoles des pays les plus pauvres d'Afrique ont été achetées ou louées par des investisseurs étrangers, totalisant ainsi 62% des échanges effectués au niveau mondial. Recensant un total de 1217 transactions, le rapport publié avec le lancement de la base de données évalue à plus de 83 millions d'hectares les terres négociées dans les pays en développement, soit 1,7% de la surface agricole mondiale.

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Si ce phénomène a atteint un sommet en 2009, il s'est ralenti, entre-autres, sous l'effet de la crise économique, observent les auteurs du rapport. Ils attribuent par ailleurs un rôle principal aux pays émergents dans la croissance des investissements, mais aussi aux pays du Golfe, aux États-Unis et aux pays Européens.

Source : Land Matrix

Hiba el Dahr, Centre d'études et de prospective

15:00 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Mondialisation et international | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/05/2012

Bilan énergétique des biocarburants

L'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) a publié en avril un avis sur les biocarburants de première génération.

L'Agence avait réalisé en 2009 une analyse de cycle de vie (ACV) des biocarburants, permettant d'évaluer les gains nets en émissions de gaz à effet de serre par rapport aux carburants fossiles. Cette étude avait montré que les biodiesels et bioéthanols avaient des bilans énergétiques largement positifs (jusqu'à 82% pour les biodiesels et jusqu'à 85% pour les bioéthanols) et permettaient de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre.

 Une nouvelle étude, réalisée en partenariat avec l'Inra (Institut National de la Recherche Agronomique) en 2010-2011, a toutefois montré que le développement des biocarburants de première génération peut conduire à des changements d'affectation des sols (CAS), ces changements pouvant être directs ou indirects. D'après l'Inra, "dans plus de deux tiers des évaluations, la prise en compte, dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre de la filière, des émissions générées par le CAS aboutit à un bilan total d'émissions de gaz à effet de serre qui ne permet pas de respecter le critère de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 35% par rapport aux carburants fossiles de référence, compte tenu des valeurs de référence actuellement retenues par l'Union européenne". Ce bilan remettrait donc en cause la durabilité de la production de biocarburants de première génération.

 Notons toutefois qu'il existe des incertitudes sur les évaluations du changement d'affectation des terres et l'ampleur de son impact, et qu'il existe une grande variabilité de résultats en fonction des filières et des régions de production. Ceci rend donc nécessaire la poursuite de travaux d'évaluation des bilans des biocarburants de première génération, notamment en vue d'atteindre l'objectif européen de 10% d'énergies renouvelables dans les transports en 2020.

Sources :

Avis de l'Ademe sur les biocarburants de première génération

Inra Sciences Sociales, "Les agrocarburants de première génération : un bilan mitigé"

Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective

15:01 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Enseignement et recherche | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/05/2012

Perspectives de l'éthanol brésilien

Selon une étude publiée par Rabobank, l'industrie brésilienne ne tirera pas des bénéfices immédiats des nouvelles orientations politiques (abolition des mesures de soutien) sur le marché de l'éthanol aux États-Unis. En raison d'un fort ralentissement dans la production de canne et des perspectives incertaines pour la croissance de cette production, le Brésil devrait en effet connaître des difficultés à satisfaire sa propre demande intérieure.

Mis à part les facteurs climatiques ayant affecté la production dans le passé, les problèmes structurels qui handicaperont le marché en 2012/2013 sont liés au manque de rénovation des champs de canne, avec des conséquences négatives sur la productivité des cultures dans les prochaines années.

Pour les industriels brésiliens, l'arbitrage entre production de sucre et celle d'éthanol dépendra des niveaux des prix du sucre sur les marchés internationaux, du taux de change real/dollar et du prix de l'éthanol sur le marché domestique.

 Défis et opportunités pour le marché de l'éthanol aux États-Unis au-delà de 2012

Selon l'étude de Rabobank, la croissance de l'offre en éthanol à base de maïs va ralentir au cours des prochaines années, étant donné que les taux d'incorporation obligatoires dans l'essence diminuent. Remplir le mandat d'incorporation actuel devrait s'avérer de plus en plus difficile pour deux raisons : une plus faible consommation d'essence, et une pression accrue sur les marchés des céréales notamment du maïs, contribuant à la volatilité des prix. Malgré le ralentissement de la croissance sur le marché de l'éthanol à base de maïs, les États-Unis n'ont pas été en mesure d'accroître leur production d'éthanol cellulosique ou de carburants alternatifs tels que le biodiesel ou l'éthanol à base de sucre.

 Défis et opportunités pour le marché de l'éthanol Brésilien au-delà de 2012

Selon les estimations actuelles, un minimum de 3 ans serait nécessaire pour que le secteur puisse se rapprocher de sa capacité maximale de production. Environ 130 millions de tonnes de canne supplémentaires par rapport à la production de 2011/12 seraient requis pour fournir en 2015/16 suffisamment d'éthanol au marché du flex-fuel pour maximiser l'utilisation de sa capacité actuelle. Par ailleurs, l'investissement dans des installations existantes pourrait (par rapport à la création de nouvelles unités de production) fournir entre 62 à 125 millions de tonnes supplémentaires. L'étude prévoit en 2015/16 des opportunités pour le Brésil d'exporter de l'éthanol aux États-Unis.

En même temps, selon Rabobank, l'incertitude concernant le prix de l'essence (dont les prix restent administrés) impactera largement l'avenir des investissements dans l'industrie de la canne. Ceci représente un problème crucial pour le marché de l'éthanol hydraté qui est un substitut à l'essence et dont les ventes restent très sensibles à l'évolution de son prix.

D'après Rabobank, les années à venir verront les investissements s'orienter vers le secteur de l'éthanol plutôt que celui du sucre. La volonté du gouvernement brésilien de développer ce secteur pourrait se traduire, au-delà de 2012, par des interventions (taxation des exportations d'éthanol ou même de sucre) ou par la mise en place à moyen ou long terme de mesures d'incitation (comme la construction de nouvelles unités de production).

Source : Rabobank

 Hiba el Dahr, Centre d'études et de prospective

15:02 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : brésil |  Imprimer | | | | |  Facebook

06/05/2012

Les causes des différentiels de rendement en maïs en Afrique

Le département de recherche socio-économique LEI de l'université de Wageningen aux Pays-Bas a publié un rapport qui cartographie le différentiel entre rendement réel et rendement potentiel de maïs pouvant exister dans différentes zones géographiques d'Afrique. Une analyse statistique identifie des facteurs comme l'utilisation d'engrais de synthèse, les infrastructures de transport et les institutions socio-politiques qui ont une relation avec ce différentiel de rendement. La cartographie résultant de l'analyse permet de repérer les zones où des efforts sont particulièrement nécessaires pour améliorer les rendements réels de production du maïs. Elle peut également servir d'outil pour identifier les zones où un système d'assurance récolte pourrait fonctionner de façon efficace.

 La méthode utilisée par le LEI s'appuie sur de l'imagerie satellite et des systèmes d'information géographique pour calculer le différentiel entre rendement actuel et rendement potentiel. La cartographie représente ensuite ce différentiel de rendement. Le croisement avec les indicateurs socio-économiques des différentes régions montre que l'accès aux marchés et l'utilisation d'engrais de synthèse sont corrélés avec un faible différentiel de rendement. Cependant, à une échelle plus fine, ces corrélations sont moins marquées, indiquant que d'autres facteurs entrent en jeu. Des différences marquées apparaissent entre régions administratives, ce qui suggère que des facteurs institutionnels et socio-politiques contribuent à expliquer les différentiels de rendement observés.

Source : LEI, Wageningen 

Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective

 

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03/05/2012

La réponse des pays d'Amérique latine et des Caraïbes à la volatilité des prix alimentaires

La FAO, l'Institut inter-amériques pour la coopération agricole (IICA) et la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) viennent de publier un rapport sur la réponse de l'Amérique latine et des Caraïbes à la plus grande volatilité des prix alimentaires et sur les opportunités de coopération régionale. Le rapport propose des recommandations de politiques publiques aux pays des trois grandes régions (Cône Sud, Amérique centrale et Caraïbes).

Constituant les actes de quatre séminaires régionaux organisés pour améliorer le dialogue entre institutions de la société civile, du secteur privé et des pouvoirs publics des différents pays de la zone, ce rapport décrit les réponses en matière de politiques publiques pour faire face à la plus grande volatilité des prix alimentaires. La conclusion recommande plus de coopérer plus afin d'améliorer la transparence et la compétition sur les marchés alimentaires, de permettre aux pays de mieux tirer partie des zones de libre échange régionales, et de mettre en place des politiques de limitation des risques pour les consommateurs les plus vulnérables à travers des actions de protection sociale. Le rapport recommande de porter une attention toute particulière au développement de l'agriculture familiale dans les pays de la région au sein de stratégies nationales plus larges de développement agro-alimentaire.

Source : CEPAL

 Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective