09/03/2015
Colloque de la SFER « Structures d’Exploitation et Exercice de l’Activité Agricole : Continuités, changements ou ruptures ? »
La Société Française d’Économie Rurale (SFER) a organisé les 12 et 13 février un colloque sur la question des mutations structurelles des exploitations agricoles. Parmi les très nombreuses présentations de diverses équipes de chercheurs et de professionnels, les thèmes abordés ont été le travail agricole, les organisations de producteurs et les évolutions de l’agriculture en France, au Canada ou encore dans certains pays d’Afrique.
Ces deux journées ont débuté par un exposé de J. D. Van der Ploeg, de l’université de Wageningen, en partie basé sur son ouvrage The New Peasantries et des publications plus récentes telles que l’article paru en 2014 dans The Journal of Peasant Studies (Peasant-driven agricultural growth and food sovereignty). Le chercheur a critiqué la vision duale du monde agricole, opposant une agriculture paysanne en déclin à des systèmes émergents de types entrepreneurial ou industriel. Il a expliqué que les évolutions passées ne permettent pas de conclure à une disparition de la petite agriculture familiale, et qu’au contraire une « repaysanisation » est à l’œuvre, à l’échelle du monde, en marge du développement d'« empires » de l’agroalimentaire, intermédiaires entre les millions de producteurs et les centaines de millions de consommateurs européens. Avant d’aborder la question de la rémunération, par la société, des externalités positives, il a cité une étude comparative de deux types d’exploitations bovin lait en Hollande, de même surface, et nécessitant toutes deux le travail d’un exploitant. L’une, « high tech », produit 800 000 kg de lait par an. L’autre, souvent décrite comme « non préparée pour le futur », en produit 400 000. La seconde s’est révélée plus rémunératrice que la première, notamment en période de crise.
Alexis Grandjean, Centre d’études et de prospective
Lien : SFER
09:44 Publié dans Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : structures d'exploitations, sfer | Imprimer | |
04/03/2015
Deux nouvelles cartes pour apporter une vue globale sur l’agriculture
L’IIASA et l’IFPRI ont récemment produit deux nouvelles cartes à l’échelle mondiale sur des sujets agricoles. La première présente les pourcentages de terres agricoles pour l’année 2005, avec une résolution d’un kilomètre. Basée sur l’hybridation de multiples sources de données et cartes, avec une validation des données par des volontaires (crowdsourcing), elle améliore une précédente carte réalisée en 2011 par l’IIASA.
IIASA-IFPRI Global Cropland Map (View of northern and central Africa)
Source : IIASA Geo-Wiki Project, Google
La deuxième carte porte sur la taille des parcelles agricoles.
IIASA Global Field Size Map (View of northern and central Africa)
Source : IIASA Geo-Wiki Project, Google
Ces deux cartes sont disponibles sur la plate-forme Geo-Wiki.
Sources : IIASA, Global Change Biology
09:25 Publié dans Agronomie, Exploitations agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : cartographie, iiasa, ifpri | Imprimer | |
19/01/2015
Publication d’un rapport de la FAO sur Les jeunes et l’agriculture : principaux enjeux et solutions concrètes
Cette étude, parue fin 2014, a été menée conjointement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA). L’objectif est de proposer aux acteurs de terrain un aperçu des solutions envisageables pour surmonter les difficultés rencontrées par les jeunes en agriculture.
L’analyse se structure autour de six enjeux majeurs :
-
Accès au savoir, à l’éducation et à l’information ;
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Accès à la terre ;
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Accès aux services financiers ;
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Accès aux métiers de l’environnement ;
-
Accès aux marchés ;
-
Engagement dans les débats politiques.
Le rapport propose une série d’études de cas adaptées à chacun des enjeux et de nombreux exemples concrets mis en œuvre dans différents pays, dont, pour en citer quelques-uns :
- la mise en place par de jeunes entrepreneurs d’un service de SMS permettant aux agriculteurs kényans d’être informés en temps réel du prix des cultures, de les relier directement aux acheteurs et, ce qui est tout aussi important, de les relier entre eux afin qu’ils puissent mutualiser leur production et accéder à de plus gros marchés ;
- la création d’un fonds d’investissement public/privé pour aider les jeunes agriculteurs québécois ;
- un label « Youth Trade » pour faciliter l’accès aux marchés des jeunes entrepreneurs américains. Les exemples sont liés à un contexte précis, mais les auteurs insistent en conclusion sur la nécessité « d’une réponse intégrée cohérente » pour appuyer les jeunes qui débutent en agriculture.
Céline Fabre, Centre d’études et de prospective
Source : FIDA
16:18 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : fao | Imprimer | |
12/12/2014
Une légère hausse du nombre d’installations en 2013 mais qui ne compense pas les départs
La Mutualité Sociale Agricole vient de publier, début novembre, les derniers chiffres de l'installation en agriculture. Pour la MSA, la notion « d’installation » correspond à une première affiliation d’un individu en tant que débiteur de cotisations sociales. Selon cette définition, 13 200 exploitants agricoles se sont installés en 2013, contre 17 230 chefs d'exploitation qui ont cessé leur activité. Cette hausse de 6 % des installations, la première depuis trois ans, s’explique en partie par l’accroissement du nombre de départs à la retraite.
Les jeunes éligibles au dispositif d’aide à l’installation sont 6 800 en 2013, soit là aussi une hausse de 6,2 % par rapport à 2012. La superficie moyenne par jeune installé s’accroît, elle est de 35,5 hectares.
Les installations en sociétés sont toujours majoritaires : en 2013, 56,8 % des jeunes ont choisi de s’établir en société, principalement en EARL ou en GAEC.
À l’échelle régionale, la Corse, le Poitou-Charentes, la Champagne-Ardenne et la Picardie connaissent une hausse de leur nombre d’installations ; à l’inverse, l’Alsace et Rhône-Alpes ne bénéficient pas de la dynamique enregistrée en 2013.
Céline Fabre, Centre d’études et de prospective
Source : MSA
15:11 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : msa, installations | Imprimer | |
Les derniers chiffres de l’emploi salarié dans les groupements d’employeurs agricoles
La MSA vient de publier une étude consacrée à la main-d’œuvre salariée dans les groupements d’employeurs agricoles de 2004 à 2013. Ces groupements permettent à de petites exploitations de se regrouper dans une structure tierce, pour embaucher un ou plusieurs salariés, afin de les employer en commun, à temps complet ou partiel.
En 2013, 68 200 salariés, représentant 22 094 équivalents temps plein (ETP), sont employés dans les 3 800 groupements d’employeurs agricoles, ce qui représente 7 % de l’emploi salarié du secteur de la production agricole. Ces établissements comptent en moyenne 5,8 ETP, et sont de taille supérieure à la moyenne de la production agricole nationale, qui est de 2 ETP. De plus, les contrats à durée indéterminée représentent 52 % du volume d’heures de travail.
Sept régions concentrent environ les trois quarts de l’emploi en groupements d’employeurs, les activités exercées par les salariés concernant essentiellement les cultures spécialisées dans le secteur de la production.
Source : MSA
Enfin, depuis 2004, l’emploi en groupements d’employeurs connaît une hausse de 7 % par an en moyenne. Cette croissance s’explique par un double phénomène : l’augmentation du nombre de groupements d’employeurs et l’agrandissement de la taille des structures existantes.
Céline Fabre, Centre d’études et de prospective
Source : MSA
15:09 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : msa, groupements d'employeurs | Imprimer | |
10/12/2014
L'agriculture française : une diva à réveiller ? Jean-Marie Séronie
L'auteur de cet ouvrage paru récemment, ingénieur agronome et expert comptable, a eu des activités professionnelles fort variées, mais toujours dans le champ du conseil et de l'accompagnement des agriculteurs. Il a souhaité, en écrivant cet essai, rassembler et ordonner ses expériences, proposer quelques idées et ainsi contribuer aux débats sur l'avenir de l'agriculture française.
Pour lui, notre agriculture est, comme certaines divas d'opéra, pleine de talents et de réussites, d'exigences et d'ambitions, mais après avoir été admirée et flattée dans le passé, elle risque aujourd’hui de se trouver « déconnectée de la réalité économique » et de « sombrer dans la dépression » (partie 1). La diva eut de brillantes performances, pendant plusieurs décennies, grâce à la conjonction de quatre facteurs : un milieu naturel aux grandes potentialités ; la recherche agronomique et le progrès génétique ; le savoir-faire et l'implication des agriculteurs ; les politiques agricoles mises en œuvre.Or, nous serions à la fin de cette période faste, perdant des places face à nos concurrents, d'où ce « manque de confiance », ce discours permanent de crise, cette « peur de l'avenir » de la part d'agriculteurs qui se sentent marginalisés, remis en cause dans leurs pratiques, et qui savent que leur métier va encore profondément changer.
Selon l’auteur, la reconquête nécessitera de relever cinq défis (partie 2). Tout d’abord, celui de la mondialisation, de l'alignement sur les marchés internationaux, de la financiarisation et de l’accélération du rythme des échanges économiques. Ensuite, celui du passage à une « entreprise agricole flexible », résistante, managée de façon stratégique et innovante. Troisièmement, il faudra « accepter des horizons agricoles » de plus en plus variés : apporteurs externes de capitaux, recours au salariat, gestion déléguée d’exploitation, etc. Le quatrième défi sera de concilier adaptation au marché et gouvernance territoriale, et de moderniser les structures de gestion, de représentation et de conseil. Enfin, J-.M. Séronie rappelle qu’il faudra gérer les contradictions découlant de la complexité croissante de notre société et des injonctions paradoxales adressées à l'agriculture : réconcilier quantité et qualité, productivité et environnement, nature et technologie, industriels et locavores.
Pour relever ces défis, il faudra, d’après l’auteur, engager des actions énergiques et soutenues dans deux grands domaines (partie 3). En premier lieu, il conviendra de généraliser le modèle du « chef d’entreprise agricole autonome » : spécialisation des compétences, gestion des risques, flexibilité statutaire, stratégies locales d’alliance, externalisation de certaines tâches, diversification des activités, mais aussi réduction du suréquipement et prise de distance avec la logique patrimoniale. En second lieu, il sera nécessaire de s’affranchir de la conception dominante héritée des années 1960, donc de se libérer du modèle « d’exploitation agricole familiale » en modifiant la fiscalité (actuellement « trop favorable aux immobilisations »), en promouvant un nouveau « régime d’impôt sur les sociétés agricoles », en rendant le bail « véritablement cessible de droit comme le sont les baux commerciaux », en favorisant une nouvelle gouvernance territoriale de l’agriculture.
En conclusion, l’auteur procède à quelques comparaisons internationales, et le bon état de santé des agricultures danoise et allemande l’amène à penser que leur modèle pourrait, demain, inspirer la France, à condition « d’accepter la réalité », « d’avoir confiance », de changer le « regard que les agriculteurs portent sur eux-mêmes », et de considérer que le « nombre d’agriculteurs » est moins important que leur puissance économique.
Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective
Source : Éditions QUAE
14:49 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles | Lien permanent | Imprimer | |
12/11/2014
Concevoir des systèmes innovants en élevage
La revue Inra Productions animales a composé dernièrement un riche dossier sur les démarches de conception en élevage. La notion d’innovation elle-même, souvent un peu mystérieuse, y fait l’objet d’analyses très claires.
Peuvent ainsi être distinguées les démarches de conception réglée (J-M. Meynard et J-Y. Dourmad), où l’objectif est « d’améliorer de manière graduelle, des produits ou technologies existants » (ex : la formulation des aliments du bétail, intégrant de nouvelles connaissances dans le calcul des rations sans en changer le principe) et les démarches de conception innovante, qui désignent « un processus d’exploration de nouveaux possibles visant à satisfaire des attentes tout à fait différentes » de celles qui gouvernent l’existant (ex : questions de bien-être animal ou de meilleure maîtrise des pollutions induites par l’élevage intensif). La conception innovante peut être en rupture, s’appuyant largement sur les modèles scientifiques sans se poser la question de sa mise en œuvre opérationnelle, ou au contraire, se réaliser « pas à pas », en s’attachant à penser en amont les conditions des transitions et de la diffusion des nouveaux systèmes, et en associant davantage les agriculteurs. D’autres cadres d’analyse sont mobilisés pour illustrer « les processus d’innovation en ferme », à l’initiative des éleveurs (S.Ingrand et al.).
Sans épuiser le numéro, on retiendra deux articles sur l’élevage de précision : sur ses impacts sociaux, avec la question des transformations du travail d’éleveur (N.Hostiou et al.), et sur ses développements dans les conduites extensives (F. Bocquier et al.). Mentionnons également un article de synthèse sur les apports de l’écologie aux démarches de (re)conception des systèmes d’élevage (M. Thomas et al.), avec d’un côté l’agroécologie (« ensemble de pratiques dont l’objectif est d’amplifier les processus naturels pour concevoir des systèmes productifs peu artificialisés, respectueux de l’environnement et moins dépendants des intrants »), et de l’autre, l’écologie industrielle, qui « explore quant à elle les possibilités de bouclage des cycles de matière et d’énergie ». Les auteurs fournissent une discussion intéressante des principes de ces deux branches de l’écologie, quand elle s'applique aux questions de production agricole, l’une plutôt orientée vers les conduites à l’air libre, l’autre vers l’élevage en milieu confiné.
Dans son ensemble, le numéro présente des réalisations originales pour différentes productions (ex : cas d’agroforesterie pour la production de foie gras d’oie combiné avec du recyclage par méthanisation - M.Thomas et al.), et des pistes prometteuses (ex : conception d’un système de production de truites en eau recirculée - L. Labbé et al.).
Enfin, sur cette même thématique, signalons que la revue Fourrages a consacré récemment un numéro aux innovations dans les systèmes fourragers.
Florent Bidaud, Centre d’études et de prospectives
Source : Quae
10:32 Publié dans Enseignement et recherche, Exploitations agricoles | Lien permanent | Tags : innovation, élevage | Imprimer | |
25/06/2014
Vers la commercialisation d'un dispositif de fractionnement des nutriments des effluents d'élevage aux États-Unis ?
L'université de l'État du Michigan a développé un dispositif de fractionnement des nutriments des fèces de vaches. La technologie, nommée McLanahan Nutrient Separation System, est un digesteur anaérobie couplé à un système d'ultrafiltration, d'extracteur à air et d'osmose inverse. Ce procédé permet d'obtenir en sortie de l'eau suffisamment « propre » pour être consommée par les troupeaux, ainsi que des nutriments qui peuvent être réutilisés comme fertilisants. Il permet également de piéger l'ammoniac et d'éviter les émissions de ce polluant atmosphérique. Après dix années de travail, les chercheurs espèrent maintenant pouvoir commercialiser leur dispositif auprès des agriculteurs.
Source : Michigan State University
16:59 Publié dans Agronomie, Exploitations agricoles | Lien permanent | Imprimer | |
L'impact des OGM sur les exploitations agricoles
Le Haut Conseil des Biotechnologies a réalisé une étude de la bibliographie en matière d'impacts des OGM sur les dimensions économiques et agronomiques des exploitations agricoles (marge brute par exemple). L'analyse porte sur diverses cultures (colza, blé, maïs, soja, pomme de terre, betterave, etc.), tolérantes à des herbicides totaux ou résistantes à des insectes. Les résultats sont essentiellement tirés de travaux menés à l'étranger et leur transposition potentielle en France est discutée. L'ouvrage est édité à la Documentation Française.
Source : La Documentation française
16:51 Publié dans Exploitations agricoles, OGM | Lien permanent | Tags : ogm, hcb | Imprimer | |
27/05/2014
Toshiba ouvre sa première usine à légumes
Toshiba a annoncé, le jeudi 15 mai, avoir développé une activité de production de légumes en usine. Si, à première vue, cette activité peut paraître éloignée de son cœur de métier (appareils électroniques et réacteurs nucléaires), elle s'avère dans les faits proche de sa production de semi-conducteurs. Il s'agit en effet de produire des légumes sans pesticides ni autres substances chimiques, dans une usine totalement close et aseptisée, et grâce à un important dispositif électronique.
Située dans la banlieue de Tokyo, l'usine sera dotée d'éclairages fluorescents optimisés pour la croissance des végétaux, d'un air conditionné maintenant une température et un degré d'humidité constants, d'un dispositif de surveillance de l'état physique des plantes et d'équipements de stérilisation pour l'emballage des produits. Sur une surface de près de 2 000 m2, le groupe va produire l'équivalent de 3 millions de salades par an. Au second semestre 2014, il pourra approvisionner en laitues, épinards et autres légumes des supermarchés, supérettes et restaurants, avec un chiffre d'affaires prévu de 300 millions de yens (soit environ 2,16 millions d'euros). Toshiba prévoit également de cultiver, en fonction de la demande, des légumes ayant des particularités précises, par exemple une plus forte teneur en vitamine C. En outre, le groupe envisage la construction d'une installation similaire hors du Japon, ainsi que la vente d'équipements dédiés courant 2014.
Toshiba n'est pas le premier groupe d'électronique japonais à s'intéresser aux « usines à légumes ». Panasonic et Fujitsu ont ainsi lancé récemment des « exploitations agricoles » de ce type dans la préfecture de Fukushima. Ce type de production répond aux attentes d'une partie de la population qui préfère des légumes cultivés en milieu clos de crainte que ceux produits dans les champs ne soient radioactifs.
Anne-Sophie Wepierre, Centre d'études et de prospective
Source : Toshiba
15:50 Publié dans Alimentation et consommation, Exploitations agricoles, Production et marchés | Lien permanent | Imprimer | |
28/04/2014
Le plus important agriculteur du Royaume-Uni vend son affaire
The Co-operative, gigantesque coopérative de commerçants britanniques s'étant développée depuis 150 ans dans divers secteurs, a vu sa branche financière essuyer un très sérieux revers en 2013. Pour renflouer ses comptes, le groupe souhaite se débarrasser de ses activités agricoles.
Né au XIXe siècle à l'initiative de commerçants de détail anglais, le groupe s'est rapidement développé dans divers secteurs. Dès ses débuts, la coopérative, qui compte en 2014 plus de huit millions de membres, s'intègre vers l'amont pour approvisionner ses magasins. Elle développe ainsi une activité agricole dans tout le Royaume-Uni pour atteindre, dès 1918, près de 15 000 hectares en exploitation, et plus de 28 000 aujourd'hui. Néanmoins, cette logique d'intégration vers l'amont est loin d'être centrale de nos jours : seuls 2% de la production sont vendus dans les magasins du groupe, alors que la filiale est spécialisée en productions végétales (céréales, fruits et légumes). Quinze « fermes » fonctionnent majoritairement en faire-valoir direct et accessoirement en fermage, et sont parfois constituées de plusieurs unités en partie autonomes. Premier agriculteur du Royaume depuis un siècle, Co-op pense ainsi à céder ses fermes pour renflouer des pertes de plusieurs milliards de livres sterling concédées par sa filière financière en quelques mois.
Alexis Grandjean, Centre d'études et de prospective
Source : The Guardian
15:43 Publié dans Exploitations agricoles, Mondialisation et international, Société | Lien permanent | Tags : royaume-uni | Imprimer | |
25/04/2014
De nouveaux capteurs connectés pour la surveillance des troupeaux
Les outils connectés continuent à se développer au service des élevages bovins : Vel'Phone® permet de suivre l'arrivée d'un vêlage, Heatphone® de détecter les chaleurs et San'phone® de repérer des troubles de la santé des animaux. Le principe de ces outils, commercialisés par la société Medria, est de placer des capteurs dans l'organisme de la vache, pour recueillir un certain nombre d'informations sur son activité. Ces informations sont communiquées à une base radio GSM jusqu'à plus de 200 mètres. Lorsqu'un événement particulier est détecté, un SMS est envoyé directement sur le portable de l'éleveur pour le prévenir et lui permettre d'intervenir.
Heatphone® fonctionne avec un collier qui, placé autour du cou de la vache ou de la génisse, mesure son activité. Lorsque l'activité est significativement modifiée et devient caractéristique des chaleurs, l'éleveur peut intervenir pour constater lui-même les signes de chaleur et programmer une insémination. Vel'Phone® est quant à lui dédié au suivi des vêlages. Un thermomètre placé dans le canal vaginal de la vache permet d'informer l'éleveur de l'évolution quotidienne de la température, de l'imminence du vêlage et de l'expulsion de la poche des eaux. Ces deux outils sont en outre associés à des serveurs Daily Web Services® (DWS), sur lesquels les relevés zootechniques sont transmis, archivés et analysés en continu. Cette plateforme DWS donne ainsi accès en permanence à un tableau de bord zootechnique et sanitaire de l'exploitation, avec les courbes des mesures réalisées sur les animaux et l'historique des événements. Ces informations peuvent être partagées entre les différents collaborateurs de l'éleveur.
San'Phone® est commercialisé depuis le début de l'année pour proposer un suivi sanitaire des animaux : un thermomètre est ingéré par la vache au début de sa vie. Une fois localisé dans le système ruminal, il mesure la température corporelle de la vache et détecte précocement des troubles de la santé (troubles respiratoires, mammites, etc.), envoyant un SMS dès qu’un animal appelle une attention particulière ou un examen clinique. Un Feedphone devrait être bientôt lancé pour détecter spécifiquement les troubles de l'ingestion et de la rumination grâce à un capteur inséré dans le collier de l'animal. Autant d'outils connectés qui facilitent le travail de surveillance du troupeau pour les éleveurs.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : Medria
15:20 Publié dans Exploitations agricoles, Protection des végétaux et des animaux | Lien permanent | Tags : élevage, outils connectés | Imprimer | |
17/04/2014
Inauguration d'une maternité porcine du futur dans le Finistère
Une maternité porcine du futur a été inaugurée le 4 avril 2014 dans la station expérimentale des Chambres d’agriculture de Bretagne de Guernévez, à Saint-Goazec dans le Finistère. Ce projet, qui a coûté 240 000 euros, a pour objectif d'améliorer à la fois le bien-être animal, les conditions de travail des éleveurs, et les performances énergétiques du bâtiment. Grâce à une isolation renforcée, une meilleure utilisation de la lumière naturelle, des panneaux solaires thermiques et des récupérateurs de chaleur, cette maternité devrait permettre entre 50 et 75% d'économies d'énergie par rapport à un dispositif classique. Le bâtiment de 250 m² a également été conçu pour améliorer le bien-être des truies et des porcelets : des « nids » à porcelets et des dalles chauffantes ont été installés pour garantir une température de 35°C aux porcelets et maintenir une température de 18-20°C pour les truies en lactation. Enfin, le pilotage de l'éclairage et de l'alimentation a été automatisé et peut être géré avec des outils numériques.
Sources : L'Express et Chambres d'agriculture de Bretagne
14:26 Publié dans Exploitations agricoles, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : élevage | Imprimer | |
07/03/2014
PerfAlim calcule en ligne la performance nourricière des exploitations agricoles ou des territoires
Le Céréopa (Centre d'étude et de recherche sur l'économie et l'organisation des productions animales), Passion Céréales et BASF s'associent pour diffuser un calculateur en ligne visant à évaluer la performance nourricière des exploitations agricoles ou des territoires. PerfAlim permet, à partir de quelques informations clés (taille de l'exploitation, types de production, etc.), de calculer le nombre de personnes potentiellement nourries par une exploitation ou un territoire, en fonction des quantités annuelles nettes de matières premières agricoles produites. Chaque type de matière première est caractérisé par une valeur nutritionnelle estimée soit selon l'énergie (en calories), soit selon les protéines végétales ou protéines animales (en grammes). Le but de l'opération est in fine d'engager le dialogue avec le grand public, en proposant des supports de communication personnalisés pour valoriser les performances nourricières d'une exploitation ou d'un territoire (ex : logos « avec ma ferme, je nourris 995 personnes par an »).
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : PerfAlim
11:23 Publié dans Alimentation et consommation, Exploitations agricoles, Territoires | Lien permanent | Imprimer | |
04/02/2014
Parution du scénario Afterres 2050
Le cabinet d’études Solagro vient de publier le rapport Afterres 2050, fruit de trois années de travail. Partant du constat que le prolongement des tendances actuelles n’était pas soutenable, l'objectif de Solagro était de proposer, pour la France essentiellement, un scénario alternatif « souhaitable » (un scénario normatif, donc), permettant de répondre, à l’horizon 2050, aux grands défis agricoles et alimentaires. L’exercice entend en effet s’inscrire dans une « triple transition » : nutritionnelle (consommation raisonnée, sobriété), agricole (transition agroécologique ambitieuse) et énergétique (moindre consommation d’énergie fossile et production d’énergie bio-sourcée). Le scénario proposé se veut à la fois ambitieux (les changements sont souvent assez radicaux), raisonnable (mobilisation de pratiques déjà existantes et maîtrisées, respect des besoins nutritionnels) et cohérent techniquement (relations production/consommation et végétal/animal).
Le scénario fonde l’essentiel de ses résultats chiffrés sur le modèle MoSUT, conçu et développé par Solagro pour la France, qui souhaite assurer cette cohérence physique (tonnages, surfaces, volumes, etc.) entre productions, usages et occupations du sol. La quantification s’opère sur la base de nombreuses hypothèses explicitées au fil du rapport.
Sur le volet « demande », le rapport propose pour 2050 une réduction de 25% de la consommation de protéines en général, et de moitié pour les protéines animales. La consommation de sucre baisserait d’environ 20%. Une baisse très forte est également proposée pour le lait, le calcium étant dès lors majoritairement fourni par d’autres sources, pour un total journalier inférieur aux recommandations du PNNS mais conforme à d’autres recommandations internationales. À l'inverse, les consommations de céréales et de fruits et légumes progresseraient. Les pertes et gaspillages évitables diminueraient de 60% et les pertes non évitables (os, épluchures, etc.) seraient mieux valorisées.
Des transformations toutes aussi nombreuses sont proposées pour le volet « production domestique ». Ainsi, le scénario Afterres envisage que 45% de la SAU soient convertis à l’agriculture biologique, 45% conduits en production intégrée et 10% en agriculture raisonnée en 2050. Globalement, les pratiques agroécologiques seraient favorisées : rotations plus longues et plus variées, couverture des sols, agroforesterie, infrastructures agroécologiques, etc. Pour les productions animales, la moitié des porcs et volailles passerait sous label en 2050 et un quart des ruminants serait « tout à l’herbe ». Les races mixtes progresseraient.
Évolution des parts respectives de différents modes de production, en France, entre 2010 et 2050
Source : Solagro, Afterres 2050
Au total, le scénario conduit à une production végétale en baisse de 12% (en tonnes) et une SAU en légère baisse (28 millions d'ha en 2050). Les productions de porc, d’œuf ou de lait seraient divisées par deux et celle de viande bovine par trois. Inversement, la valorisation énergétique de la biomasse (biogaz, biocarburants, bois énergie, etc.) serait multipliée par trois. La consommation d’énergie, comme les émissions de GES, seraient réduites de moitié. Le recours à l’azote de synthèse baisserait de 60% et le NODU serait divisé par trois. La qualité et la gestion quantitative de l’eau s’amélioraient également.
Si le scénario Afterres 2050 mise sur la cohérence technique et « physique » (flux et transformation de matières), il n’intègre toutefois pas les dimensions socio-économiques (prix, marchés, emplois) et il n’est pas décliné spatialement. Ces deux aspects essentiels seront approfondis dans de futurs exercices.
Pierre Claquin, Centre d'études et de prospective
Source : Solagro
10:02 Publié dans 1. Prospective, Alimentation et consommation, Energie, Exploitations agricoles | Lien permanent | Imprimer | |