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06/04/2011

Création d'une commission pour la sécurité alimentaire en lien avec le changement climatique

Dans le cadre de son programme de recherche sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire (CCAFS en anglais), le CGIAR s'intéresse au lien entre la sécurité alimentaire et le changement climatique, en mettant en place une commission ad hoc. Les récentes catastrophes naturelles (inondations, sécheresses) et l'augmentation consécutive des prix de certaines commodités agricoles ont en partie motivé la création de cette commission. Le professeur Sir John Beddington a été nommé à la tête de cette commission.

La composition de l'équipe regroupera des chercheurs confirmés des sciences de l'agriculture, du climat, de l'alimentation et de la nutrition, de l'économie, et des ressources naturelles, venant de différents pays. Cette commission a pour but de faire la synthèse des recherches pour comprendre les impacts du changement climatique sur la sécurité alimentaire aux échelles globale et régionale. Elle produira par la suite des recommandations de politiques et d'actions publiques, en particulier dans le cadre des actions internationales.

Thuriane Mahé, CEP

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18/03/2011

Démographie, climat et alimentation mondiale

L'Académie des Sciences publie un rapport intitulé "Démographie, climat et alimentation mondiale". Fruit des travaux d'un groupe d'une quarantaine de membres dont Michel Griffon, animé par Henri Leridon et Ghislain de Marsily, ce rapport rappelle d’abord ces contraintes démographiques, climatiques et environnementales qui pèseront sur la disponibilité de ressources à l’horizon 2050, et traite ensuite des facteurs d’évolution de la demande alimentaire, des moyens techniques et économiques d’y faire face, et enfin des conditions d’un équilibre possible.


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14/03/2011

Feuille de route pour réduire les émissions agricoles

La Commission Européenne (CE) vient de présenter sa feuille de route pour une économie compétitive à bas carbone en 2050. D'après la CE, la réduction des émissions de GES permettra non seulement de réduire les menaces climatiques futures, mais encore de diminuer les importations de l'UE en énergies fossiles, d'améliorer la qualité de l'air et la santé publique. Elle doit donc se fixer de fortes ambitions en la matière.

Selon les conclusions générales, la mise en œuvre des politiques existantes devrait permettre d'atteindre en 2020 l'objectif fixé dans le paquet Énergie Climat (-20 % d'émissions par rapport à 1990). Pour les périodes suivantes, la CE table sur une transition graduelle pour réduire de 80 % à 95 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) domestiques de l'UE en 2050 : -40 % en 2030 puis -80% en 2050.

Cette feuille de route se veut une première étape pour initier des initiatives similaires dans les secteurs clefs, parmi lesquels l'agriculture et la forêt. Seules les émissions agricoles hors CO2 (méthane et protoxyde d'azote) sont prises en compte. Leur part vont augmenter pour atteindre un tiers des émissions totales de l'UE en 2050 (contre 9 % en 2007), sous l'effet de la hausse de la demande alimentaire et des autres produits d'origine agricole (bioénergie, etc.). La place de l'agriculture dans les politiques climatiques est donc cruciale.

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17:54 Publié dans Climat, Energie | Lien permanent | Tags : climat |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/03/2011

Quel élevage demain ?

Selon les projections de la FAO, la production de viande pourrait doubler pour atteindre 470 millions de tonnes d'ici 2050, et celle de lait passer de 580 actuellement à 1.043 millions de tonnes. Parallèlement, le changement climatique pourrait affecter la production et la sécurité alimentaires (conditions climatiques extrêmes plus fréquentes, prolifération de pathogènes émergents, développement de nouvelles maladies). Etant donné que l’augmentation de la production de viande aura surtout lieu dans des pays en développement (pays africains par exemple) ou à économie de transition (comme le Brésil), il sera nécessaire de mettre en place des stratégies pour réduire les émissions de GES sans provoquer des dommages sur le plan économique, social et environnemental. L’élevage est responsable actuellement de 37% des émissions de méthane, de 65% des émissions de dioxyde d’azote et de 9% des émissions de dioxyde de carbone.

 C’est pourquoi l’Inra, en association avec 25 partenaires, lance le projet européen AnimalChange (AN Integration of Mitigation and Adaptation options for sustainable Livestock production under climate CHANGE).

L’ambition de ce projet est de déterminer, en fonction de paramètres climatiques, économiques, énergétiques et liés à l’agriculture, les caractéristiques des systèmes d’élevage du futur. Concrètement, les partenaires d’AnimalChange développeront une série de scénarios, de modèles biophysiques et socio-économiques, qu’ils associeront à l'expérimentation. Ils pourront ainsi explorer des scénarios futurs pour le secteur de l'élevage ainsi que pour l’évolution du CO2 atmosphérique. Ils proposeront notamment des systèmes de développement durable de l’élevage en Europe, Afrique du nord et sub-saharienne et en Amérique latine.

 Les partenaires d’AnimalChange informeront par la suite les politiques publiques de développement et proposeront des actions de coopération avec les petits éleveurs des pays en voie de développement sélectionnés.

 AnimalChange réunit 25 partenaires publics et privés issus de 12 pays européens, du Sénégal, de Turquie, d’Afrique du Sud, du Brésil, du Kenya et de Nouvelle-Zélande.

Son budget global est de 12,8 millions d’euros dont 9 millions sont financés par la Commission Européenne dans le cadre du 7ème PCRD sur une durée de 4 ans (2011-2015).

 source : INRA

09:45 Publié dans 1. Prospective, Climat, Environnement, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : élevage |  Imprimer | | | | |  Facebook

01/03/2011

Changement climatique et agriculture : scénario noir

Un réchauffement d’au moins 2,4 degrés de la température du globe d’ici 2020 combiné à un important accroissement de la population risque de créer des pénuries mondiales dans la production des principales cultures, selon un rapport d’experts privés publié par l’Universal Ecological Fund, une organisation non gouvernementale argentine.

La production mondiale de blé subirait un déficit de 14% par rapport à la demande d’ici dix ans. Ce chiffre serait de 11% pour le riz et de 9% pour le maïs. Le soja est la seule culture majeure qui connaîtrait une augmentation de sa production, permettant un excédent de 5% sur la demande, selon cette projection.

L’Inde, second producteur mondial de riz et de blé, pourrait subir une diminution de jusqu’à 30% de ces deux récoltes. En revanche, la Chine, plus grand producteur de riz et de blé et second de maïs devrait accroître ces productions de 20%.

En Europe, les pays du Nord, comme la Suède ou la Norvège, bénéficieront du réchauffement pour voir leurs rendements de blé grimper de 3 à 4% d’ici 2020, selon ce rapport.

Mais les pays européens du bassin méditerranéen dont l’Italie, l’Espagne et la France subiraient une baisse de 10% de l’ensemble de leurs récoltes, surtout des raisins dont ils représentent ensemble aujourd’hui 30% de la production mondiale.

L’Amérique latine et les Caraïbes devraient voir leurs récoltes de blé, de riz, de maïs et de soja diminuer de 2,5 à 5% d’ici dix ans, mais le Brésil et l’Argentine devraient pouvoir accroître leur production de soja de 21 et 42% respectivement.

En Amérique du Nord, une baisse des précipitations va surtout toucher les Etats-Unis, notamment l’ouest, posant des problèmes d’irrigation et affectant diverses productions. Si les auteurs prévoient une certaine augmentation des rendements de blé dans les Grandes Plaines, ils prédisent une réduction des récoltes de maïs et de soja dans la « Corn belt ».

Enfin l’Afrique devrait voir les deux tiers de ses terres arables disparaître d’ici 2025 en raison de la sécheresse.

Cette étude a été jugée erronée et alarmiste par des experts du climat. Certains jugent en effet qu'il faudrait en effet non pas 9 ans mais « plusieurs décennies » pour que les moyennes augmentent de 2,4 degrés celsius, et que les rejets de CO2 ont une incidence non pas immédiate mais perceptible des dizaines d’années après. Les auteurs de l'étude ont rétorqué qu'ils s'étaient basés sur l’augmentation de l’ensemble des gaz à effet de serre calculée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin de novembre 2009. 

10:52 Publié dans Alimentation et consommation, Climat, Environnement, Production et marchés | Lien permanent | Tags : climat |  Imprimer | | | | |  Facebook

25/02/2011

Panorama sur les systèmes agricoles combinant production d'alimentation et d'énergie

Ce Panorama de la FAO sur les systèmes agricoles combinant production d'alimentation et d'énergie (IFES : Integrated Food Energy Systems) rassemble les retours d'expérience et les résultats des principales recherches menés dans différents pays sur ces systèmes innovants. Les auteurs présentent ces systèmes comme des réponses adaptées aux défis de l' "agriculture intelligente face au climat" récemment prônée par la FAO (voir cette note), tant pour les pays en développement que pour les pays développés.

Deux types de systèmes sont décrits : dans IFES1, la production intégrée est pensée à l'échelle d'une parcelle de cultures végétales (rotations diversifiées, agroforesterie). Les systèmes IFES2 sont plus complexes et fonctionnent davantage à l'échelle agro-industrielle car ils nécessitent des investissements matériels importants ; les complémentarités reposent sur les échanges et le recyclage des co-produits entre élevages, pisciculture et plantes. Dans tous les cas, la production d'énergie renouvelable repose sur des technologies de 2ème génération. Les auteurs insistent sur le fait que ces systèmes sont à adapter aux contextes locaux. Notamment, l'utilisation des résidus de cultures pour la production d'énergie n'est possible que si les résidus sont disponibles en excédents. Dans certains cas, il convient de les réserver pour l'alimentation animale ou pour améliorer la fertilité des sols.

Le déploiement de tels systèmes requière la mise en place de structures adaptées pour partager les coûts et la charge de travail induits. Le rapport préconise des organisations collectives par lesquelles les agriculteurs se concentrent sur les tâches agricoles et les activités de production d'énergie sont prises en charge par d'autres acteurs. De plus, la configuration de ces organisations doit impliquer les agriculteurs dans les systèmes de développement et d'accompagnement technique. En effet, les auteurs soulignent que l'intégration verticale des services d'accompagnement ne convient pas à la complexité des systèmes IFES.

Le déploiement de systèmes IFES nécessite des politiques tant agricoles qu'énergétiques. Le rapport souligne certaines défaillances des politiques agricoles et de R&D actuelles pour soutenir ces systèmes : priorité donnée aux commodités et manque de soutiens aux systèmes bas carbone et gérés de manière écosystémique, subventions aux fertilisants chimiques, etc. En termes de politiques énergétiques, le rapport cite deux principaux outils (tarifs d'achat et subventions) en précisant que leur efficacité dépend des contextes locaux (concentrations des acteurs, accès aux capitaux, etc.) et que leur mise en œuvre doit être définie en fonction de ces contextes. Dans tous les cas, ces soutiens doivent faire l'objet de prise en charge publique et assurer des soutiens stables et de long terme.

Fabienne Portet, CEP (Centre d'études et de prospective)

12:00 Publié dans Biomasse/Biocarburants, Climat, Energie, Filières agricoles | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/01/2011

Global Food and Farming Futures : rapport final

Le rapport final du programme Global Food and Farming Future du Foresight britannique vient d'être publié. Il a été réalisée avec la participation de 400 experts de 35 pays et de disciplines diverses. L'horizon de la prospective a été fixé délibérément à long terme (2030 et 2050).

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Il s'agit essentiellement d'un état de la science sur de nombreux sujets, notamment les biotechnologies (dans les céréales, l'élevage, l'aquaculture), l'impact du changement climatique, mais aussi la valorisation financière des écosystèmes ou encore les mécanismes pour réduire la volatilité des prix.

Des focus par régions ou pays ont été réalisés (Chine, Afrique, Inde, Brésil, Europe de l'Est).

Dans sa synthèse, le rapport identifie cinq défis principaux pour l'avenir :

  1. équilibrer l'offre et la demande alimentaires futures de manière durable ;

  2. assurer une stabilité de l'offre et protéger les plus vulnérables de la volatilité ;

  3. permettre un accès généralisé à la nourriture et lutter contre la faim ;

  4. faire participer le système alimentaire à l'atténuation du changement climatique ;

  5. maintenir la biodiversité et les écosystèmes.

Parmi les messages principaux, les auteurs insistent sur l'importance de prendre en compte l'interconnexion des politiques : l'alimentation doit être considérée dans ses relations à l'énergie, les ressources en eau, l'usage des sols, la biodiversité... et comme un système, de la fourche à la fourchette.

L'augmentation de la production devra se faire, selon eux, sans mettre en culture beaucoup de nouvelles terres (afin d'éviter les changements d'affectation des sols qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre). Ils estiment en outre que la productivité agricole peut encore être améliorée grâce aux technologies existantes, mais qu'il ne faut pas se priver des nouvelles technologies.

Ils recommandent par ailleurs d'investir de nouveau dans la recherche agronomique, de développer des infrastructures dans les pays en développement (routes, ports, irrigation, capacités de stockage, technologies de l'information et de la communication), de réduire le gaspillage ou encore d'orienter les comportements alimentaires.

Céline Laisney, CEP (Centre d'études et de prospective)

 

Voir aussi les notes plus anciennes : lancement de l'exercice article de Science

Les causes de la volatilité des prix agricoles

 

Le Centre d'Analyse stratégique a publié une note d'analyse relative à la volatilité des prix des produits agricoles. Après une présentation des principaux enjeux, qui diffèrent selon le niveau de développement et la structure commerciale des pays, la note revient sur les causes de la volatilité des prix sur les marchés agricoles.

La rigidité de la demande de produits agricoles et les anticipations imparfaites des agents conduisent à considérer la volatilité comme structurelle des marchés agricoles. D'autres facteurs des récents épisodes de volatilité sont par ailleurs soulignés : la diminution du recours au stockage public, les politiques d'incorporation des biocarburants induisant une demande incompressible quelque soit le niveau des prix ; les épisodes climatiques et leurs impacts dans un contexte d'étroitesse des marchés internationaux des produits agricoles. La relative faible valeur du dollar a aussi pu stimuler la demande de produits agricoles sur les marchés internationaux. Certains États ont par ailleurs induit de plus fortes variations de prix du fait de leurs comportements de précaution en situation de crise, comme les limitations temporaires des exportations. Enfin, si les marchés financiers sont nécessaires en agriculture notamment pour le partage des risques, l'afflux d'acteurs financiers en quête de diversification de leur portefeuille a pu également amplifier les variations de prix, bien que cela soit difficilement démontrable (beaucoup de transactions se faisant de gré à gré).

Cette analyse des causes de la volatilité des prix conduit alors à différentes recommandations, visant à la limiter mais aussi à en atténuer les effets : augmenter l'offre agricole dans les pays vulnérables pour réduire la dépendance vis à vis des importations ; instituer une coopération alimentaire internationale ; développer les capacités de stockage ; aider les importateurs à limiter la transmission de la volatilité sur leurs marchés domestiques ; favoriser la transparence sur les marchés à terme et encadrer les opérateurs intervenant sur les marchés agricoles.

Marie-Sophie Dedieu, CEP (Centre d'études et de prospective)

10:53 Publié dans Climat, Production et marchés, Sécurité alimentaire | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/01/2011

Scénarios de consommation et terres nécessaires

Les analystes de la Cranfield Business School britannique, à la demande du UK Committee on Climate Change, ont évalué l'impact en termes d'usages des sols et d'émissions de gaz à effet de serre de changements de modes de consommation alimentaire.

Trois alternatives ont été étudiées :

  • une réduction de 50% de la consommation de viande, compensée par une augmentation de celle de produits végétaux;
  • le remplacement de la viande rouge par la viande blanche et une diminution de 75% de la première;
  • une réduction de la consommation de viande blanche de 50%, compensée là encore par les produits végétaux.

Les chercheurs concluent que ces changements de consommation réduiraient, à des degrés variés, la quantité de terres nécessaires à la production, ainsi que les émissions.

 

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(cliquer pour agrandir)

 

Ils reconnaissent cependant que cette analyse doit être complétée des effets économiques, sociaux et environmentaux d'une réduction de l'élevage.

Céline Laisney, CEP (Centre d'études et de prospective)

L'étude (158 p. et 9 Mo)

10:39 Publié dans Alimentation et consommation, Climat, Environnement, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : royaume-uni, élevage, climat |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/01/2011

Agriculture et gaz à effet de serre : état des lieux et perspectives

Une publication du Réseau Action Climat-France (RAC) fait le bilan des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole à l’échelle européenne. Elle présente un état des lieux objectif des connaissances scientifiques et des différentes pistes techniques, politiques et économiques permettant d’atténuer l’impact de ce secteur sur les changements climatiques.

Les principaux défis à relever concernent l'évaluation et la mesure des émissions, ainsi que la mise en œuvre, dans la recherche et dans les politiques, de démarches systémiques pour prendre en compte la complexité des systèmes et des pratiques.
L'une des conclusions du rapport porte sur la nécessité de mettre en place des politiques de recherche.
En particulier, la mesure du stockage de carbone devrait être l'un des principaux points d'attention.

Fabienne Portet, CEP (Centre d'études et de prospective)

15:01 Publié dans Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : climat |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/12/2010

Sécurité alimentaire mondiale et changement climatique : scénarios à 2050

L'IFPRI (International Food Policy Research Institute) publie de nouveaux scénarios sur la sécurité alimentaire mondiale à l'horizon 2050 face au défi du changement climatique.

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Dans la lignée de son rapport de 2009 Climate Change: Impact on Agriculture and Costs of Adaptation, cet exercice ne repose plus sur un scénario tendanciel mais sur trois combinaisons d'hypothèses concernant l'évolution des revenus et de la population par grandes régions du monde (un scénario « moyen », un scénario pessimiste et un scénario optimiste).

Chacun de ces trois scénarios peut être soumis à quatre scénarios climatiques plausibles, plus un scénario « d'atténuation » climatique (soit la continuation du climat actuel).

La combinaison des deux sets de scénarios débouche donc sur 15 scénarios d'ensemble, caractérisés par trois grands indicateurs : les prix des principales céréales, le nombre moyen de calories consommées par jour et par habitant, le nombre d'enfants souffrant de malnutrition.

Le rapport indique que d'ici à 2050, les prix du maïs pourraient augmenter de 42 à 131%, ceux du riz de 11 à 78%, ceux du blé de 17 à 67%, selon le scénario considéré.

 Des cartes interactives permettent de visualiser l'évolution de plusieurs indicateurs par pays

 La synthèse (8 p.)

 L'étude (140 p.)

16/12/2010

L’agriculture européenne en 2020: Défis à long terme, nouvelles politiques publiques et privées

Le GEM (Groupe d'économie mondiale) Sciences-po a organisé, avec le German Marshall Fund, en janvier 2009, une conférence sur l'agriculture européenne en 2020. La première journée portait sur l'agriculture face aux défis climatique, énergétique et de l'eau. La seconde abordait d'abord la question des politiques publiques concernant la sécurité alimentaire, la PAC, la multifonctionnalité, puis les politiques privées avec la question de la gestion des risques, l'agroalimentaire et la politique de concurrence.

Cette conférence a donné naissance à un ouvrage en anglais richement illustré, sous la direction de  Pierre Boulanger et Patrick Messerlin.

Les actes de la conférence (avec les débats) sont également disponibles en français.

03/12/2010

Agriculture intelligente vis-à-vis du climat

Au moment où démarre la conférence de Cancun, la FAO forge un concept nouveau : l'« agriculture intelligente vis-à-vis du climat » (climate-smart agriculture), qui doit être capable de relever le triple objectif de la sécurité alimentaire, de l'adaptation au changement climatique et de l'atténuation des émissions de GES.

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Deux messages forts se dégagent du rapport :

- D'une part, les options techniques disponibles sont de natures multiples. L'agriculture devra doser de manière intelligente, c'est à dire en fonction des ressources et des contraintes locales et pour mieux gérer l'utilisation des ressources, différents types d'approches : pratiques agricoles basées sur les écosystèmes (agriculture de conservation, agro-foresterie), recherche de gains de productivité (améliorations variétales, sélection génétique), nouveaux modes d'organisation (diversification des productions et des activités incluant la production d'énergies renouvelables, agricultures urbaine et péri-urbaine).

- D'autre part, le manque de transfert entre les connaissances climatiques et leurs applications en agriculture freinent ce processus de transition vers une « agriculture intelligente ». Les institutions internationales devraient améliorer ces transferts dans le cadre de politiques climatiques et agricoles intégrées impulsées par les États. Mais surtout, cette transition nécessite des moyens financiers importants. Les États devraient orienter leurs investissements vers des modèles d' « agriculture intelligente », par exemple en utilisant les revenus de l'atténuation (30 milliards US$/an selon le GIEC) comme leviers dans les pays en développement. La finance carbone permettrait d'assurer la transition en compensant les coûts et le manque à gagner sur les revenus liés à un changement de pratique agricole. Concernant les modalités de mise en œuvre, la FAO ne tranche pas entre les mécanismes financiers existants ou la création d'un fonds climat, actuellement en discussion.

 La FAO met en outre à la disposition des acteurs une série d'outils permettant d'analyser les effets sur les productions (Crop monitoring and yield forecasting for early warning systems, climate impact assessement tollbox, Farm adaptative dynamic optimization, Local climate estimate, etc.)

 

Fabienne Portet, Centre d'études et de prospective

12:18 Publié dans Climat, Energie, Environnement, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : climat |  Imprimer | | | | |  Facebook

25/11/2010

Synthèse des prospectives sur l'eau

Une synthèse technique commandée par FARM à AgroParisTech- ENGREF dresse un état des lieux des connaissances disponibles en prospective sur les ressources  en eau et usages agricoles à l’échelle mondiale, vis-à-vis d’objectifs de satisfaction des besoins alimentaires.

Il en ressort que si l’eau est un paramètre clé de la détermination des équilibres entre production agricole et consommation alimentaire, elle est prise en compte à des niveaux de détail variables au sein des prospectives alimentaires réalisées à l’échelle mondiale.

La demande en eau agricole (irrigation) est en général évaluée, les demandes des autres secteurs le sont plus rarement. La pression sur la ressource peut être estimée via des indicateurs dédiés, et l’adéquation entre ressource et usages est parfois assurée par l’utilisation de règles d’allocation entre secteurs. L’utilisation de modèles dédiés facilite la prise en compte de l’eau dans les études.

Les problèmes connexes liés à l’eau (pollution, dégradation des sols, perte de biodiversité) et leurs effets restent malgré tout à la marge et ne sont pas quantifiés. Enfin des difficultés liées au manque de données, à la méthodologie ou à la prise en compte du changement climatique existent.

Certaines études actuelles indiquent qu’il y aura suffisamment d’eau en 2050 pour nourrir la planète. Cependant ces résultats ne peuvent être considérés comme totalement fiables. De nouvelles études prenant en compte le changement climatique, les problèmes connexes liés à l’eau, la résilience des socio-écosystèmes agricoles et accordant une attention particulière au niveau de consommation alimentaire et au maillage géographique seront plus précises.

17:06 Publié dans 1. Prospective, Climat, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

11/11/2010

Energie et climat : un scénario tendanciel

Dans ses dernières prévisions, l'AIE a estimé le coût du manque d'ambition des engagements climatiques  et les répercutions à prévoir sur le marché de l'énergie. L'agence  décrit un nouveau scénario « prudent », dans lequel les engagements de  réduction des émissions de GES et leur mise en œuvre se limitent à ceux  fixés à Copenhague. La demande de pétrole, tirée par les pays hors de  l'OCDE, croîtrait de 36% entre 2008 et 2035 pour atteindre 99 millions  de barils par jour. Le prix du pétrole doublerait pour atteindre 113$ le  baril d'ici 2035. La part des EnR atteindrait alors 14% alors que le  nucléaire augmenterait de 8%; mais le pétrole resterait l'énergie  dominante sur les marchés d'ici 2035, suivi du charbon.

La hausse de la demande de pétrole contribuerait à élever les  températures au-delà de 2°C, ce qui rendrait les réductions d'émissions  non seulement plus importantes mais aussi plus coûteuses dès 2020. Le  coût du manque d'ambition climatique est estimé à mille milliards de dollars US.

L'AIE appelle donc les gouvernements à une « poussée politique  phénoménale ». Ils devraient en particulier supprimer d'ici 2020 les soutiens octroyés aux énergies fossiles inefficaces, estimés à 312  milliards de $ en 2009, ce qui permettrait de réduire la demande de  pétrole de 4.7 mb/jour.

Fabienne Portet, CEP (Centre d'études et de prospective)

13:59 Publié dans Climat, Energie, Environnement | Lien permanent | Tags : climat |  Imprimer | | | | |  Facebook