26/10/2011
Éthanol de seconde génération : une usine pilote
Une usine pilote d’éthanol de seconde génération, Procéthol 2G, a été inaugurée le 11 octobre près de Reims. Elle produira 180000 litres d’éthanol à partir de la fraction non comestible de plantes à fort rendement de biomasse, donc sans entrer en concurrence avec des cultures alimentaires. Les matières premières végétales employées peuvent être de la paille, du son, de la pulpe de betteraves, du miscanthus (une herbacée à haut rendement en matière sèche à l’hectare), du swithgrass ou du taillis à courte rotation.
Cette usine fait partie du projet Futurol qui associe 11 partenaires, dont l'INRA et IFP Energies Nouvelles. Par opposition à la voie thermochimique (biomass to liquid en anglais), qui soumet la biomasse à de fortes pressions et températures pour en extraire du diesel, Futurol fait appel à un procédé en majeure partie biologique. Après le pré-traitement mécanique et chimique des végétaux, ce sont en effet des organismes vivants qui prennent le relais : des champignons réalisent l’hydrolyse de la cellulose en sucres, puis des levures fermentent ces sucres en éthanol (voir schéma).
L'objectif est le démarrage à l’horizon 2015 d’un prototype industriel d’une capacité de 3,5 millions de litres par an. Mais dans deux ans, un test de grande ampleur doit être mené pour vérifier la faisabilité économique du projet : pour être compétitif, le carburant doit en effet atteindre le même prix que le bioéthanol de première génération, soit environ 50 centimes du litre.
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Consommation de terres "virtuelles"
L'empreinte "terre" en Europe est l'une des plus élevées au monde, d'après une étude publiée par Les Amis de la Terre Europe et Sustainable Europe Research Institute (SERI). Cette étude établit l'empreinte globale en terres liée à l'importation de produits d'origine agricole ou forestière, de l'ensemble des pays de l'Union européenne, ainsi que d'autres pays dont les États-Unis, l'Australie, l'Inde et le Brésil.
Les échanges de "terre virtuelle" ont été mesurés sur la base des terres consommées à l'échelle nationale, auxquelles s'ajoutent les terres importées à travers les produits (comme les denrées alimentaires mais aussi les vêtements), moins les terres utilisées pour l'export. Il en ressort que l'Europe est le continent le plus dépendant en "terres importées" : 60% des terres utilisées pour répondre à la demande européenne en produits agricoles, agroalimentaires et forestiers seraient au-delà des frontières du continent, avec 640 millions d'hectares utilisés annuellement, l'équivalent de 1,5 fois sa propre surface.
Balance commerciale en terre virtuelle de l'UE-27 (cliquer pour agrandir)
Le niveau de consommation de terre par personne au sein de l'Union européenne serait de 1,3 ha en moyenne contre moins de 0,4 ha en Chine ou en Inde. L'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, la France, les Pays-Bas et l'Espagne figurent parmi les 10 plus grands "importateurs de terres" au niveau mondial d'après l'étude, qui se base sur les chiffres les plus récents disponibles (mais datant de 2004).
Hiba El Dahr, Centre d'études et de prospective
Voir aussi cette note
15:39 Publié dans Environnement, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
25/10/2011
Système U contractualise avec une coopérative
Système U vient de signer un premier partenariat avec Gelagri, filiale du groupe coopératif Triskalia et leader français du légume surgelé, pour la fourniture de haricots verts extra fins certifiés Agriconfiance.
Cette démarche de certification, présentée comme la « troisième voie » entre l'agriculture conventionnelle et l'agriculture biologique, repose sur un double contrat, adhérent / coopérative et coopérative / adhérent. Elle concerne pour l'instant 14 filières agricoles en France.
Gelagri sera le fournisseur exclusif de Système U, à raison de 2000 tonnes par an soit 12,5% de sa production. La contractualisation se fera sur une base annuelle.
Pour Système U, ce partenariat est une garantie à la fois de certification - d'un produit de qualité et respectueux de l'environnement - et d'origine, puisque ce haricot est exclusivement produit en France, plus précisément en Bretagne.
16:23 Publié dans Alimentation et consommation, Production et marchés | Lien permanent | Imprimer | |
Campagne pour l'étiquetage OGM aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, où 90% du maïs et du coton ou encore 94% du soja sont issus de semences génétiquement modifiées, les OGM sont présents dans de nombreux produits, sans que le consommateur ne soit forcément au courant.
C'est pourquoi le Center for Food Safety (CFS), appuyé par 350 organisations, a engagé une action en justice contre la Food and Drug Administration (FDA) pour qu'elle impose un étiquetage des produits alimentaires contenant des OGM. Cette action est notamment soutenue par Horizon Organic, un des plus gros fournisseurs de lait bio aux États-Unis.
Une campagne intitulée Just Label It – We Have a Right to Know a été lancée, ainsi qu’une pétition rassemblant déjà près d’un million de signatures.
Une enquête menée en 2010 montre que 95% des consommateurs américains pensent que les produits OGM devraient être signalés et 93% veulent que le gouvernement impose cet étiquetage. L'un des arguments majeurs des pro-étiquetage est que de nombreux pays, dont ceux de l'Union européenne, de l'Australie ou le Japon, ont déjà adopté de telles mesures.
15:24 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : ogm | Imprimer | |
Bonduelle se développe en Russie
Le groupe Bonduelle, spécialisé dans les légumes en conserve et surgelés, a annoncé lors de la présentation de ses résultats annuels son projet d'acheter une usine et de reprendre des terres agricoles en Russie, avec pour objectif d'accélérer son développement sur ce marché très prometteur.
Bonduelle est présent en Russie et dans les pays d'Europe Centrale et Orientale depuis le milieu des années 1990. Il est leader du légume en conserve sur le marché russe avec plus de 30% de parts de marché en valeur. Outre la Russie, le Brésil est un autre point fort du développement de Bonduelle dans les pays émergents. Une usine y a été mise en service en septembre 2010 pour la conserve de maïs doux et petits pois.
14:26 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, IAA | Lien permanent | Imprimer | |
L'espérance de vie des agriculteurs s'accroît
De 1976 à 2008, l'espérance de vie à 35 ans a augmenté de cinq années pour les hommes et de quatre années et demie pour les femmes, selon l'INSEE. Toutes les catégories sociales ont profité de ce progrès : les agriculteurs ont gagné plus de quatre ans d'espérance de vie. Leur espérance de vie à 35 ans, si elle a moins augmenté que celle la moyenne des Français, reste parmi les plus élevées, avec celle des cadres et des artisans, commerçants et chefs d'entreprise (cliquer pour agrandir):
Ceci est parfois expliqué par un moindre tabagisme, une activité physique plus importante et une alimentation plus variée. Toutefois, cet indicateur doit être relativisé par l'"indicateur de vie en bonne santé", selon lequel la situation des agriculteurs est moins favorable.
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
12:02 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : agriculteurs | Imprimer | |
Flambée des prix du foncier agricole aux Etats-Unis
La hausse du prix du foncier agricole aux États-Unis se poursuit : +17% en un an. C'est ce que confirment les dernières données publiées cet été par le service de recherche du Département américain à l'agriculture. Les évolutions de prix sont toutefois très variables géographiquement, notamment du fait des différentes orientations productives agricoles. La hausse est très marquée en particulier dans le Corn Belt. Dans certains États du Sud-Est et du Nord-Est, en revanche, les prix ont enregistré des baisses.
La Federal Reserve Bank de Chicago s'est penchée sur ces évolutions et annonce une conférence en novembre sur le sujet, pour notamment analyser les causes de la flambée.
Sources :
Lettre de veille de la Federal Reserve Bank de Chicago
Marie-Sophie Dedieu, Centre d'études et de prospective
11:04 | Lien permanent | Imprimer | |
19/10/2011
Évaluation de la politique d'alimentation américaine
L'USDA vient de publier la liste des projets d'évaluation des politiques qu'il mène dans le cadre des programmes WIC (Women, Infants, and Children, programme pour l'alimentation des femmes, des nourrissons et des enfants) et SNAP (Supplemental Nutrition Assistance Program – les food stamps), ce dernier concernant, en 2010, 40 millions de personnes soit 13% des Américains. Certaines des mesures qui doivent être évaluées relèvent des incitations économiques et comportementales (ou nudges), outils usuels de la politique d'alimentation américaine pour orienter les comportements alimentaires vers des choix plus sains.
Ces 10 projets d'évaluation représentent plus de 2 millions de dollars US.
Annie Soyeux, Centre d'études et de prospective
13:02 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
11/10/2011
Scénarios canadiens d'adaptation au changement climatique
Le ministère de l'agriculture canadien, dans le cadre du programme Cultivons l'avenir, a réuni un groupe multidisciplinaire de 60 participants représentant l'ensemble du secteur pour réfléchir à la question de la résilience du système agricole canadien au changement climatique.
Quatre scénarios ont été élaborés sur la base de deux incertitudes : les répercussions du changement climatique seront-elles graduelles ou perturbatrices ? La géopolitique fonctionnera-t-elle de façon fragmentée ou de façon intégrée ?
Étant donné l'horizon temporel, les hypothèses climatiques sont peu contrastées et dans les quatre scénarios, le climat devient plus chaud et plus sec.
Voir un résumé des scénarios :
11:34 Publié dans 1. Prospective, Climat | Lien permanent | Tags : scénarios | Imprimer | |
Le Danemark taxe les aliments gras
Pour lutter contre la consommation des graisses saturées, le Danemark a adopté depuis le 1er octobre une taxe sur les produits alimentaires dits gras. Celle-ci sera de 2,15 euros par kilogramme de graisse saturée. Elle s'appliquera à tous les produits contenant plus de 2,3% d'acides gras, y compris les plats préparés et les produits importés (lorsque la teneur en matière grasse d'un produit importé ne sera pas suffisamment indiquée, le Danemark se réserve le droit d'imposer à l'importateur une taxe forfaitaire majorée). Les fonds amassés par cette taxe doivent servir à diminuer le prix de certains fruits et légumes.
La Hongrie, où le taux d'obésité atteint près de 19%, a également introduit début septembre 2011 une taxe sur les produits trop gras, sucrés et salés, et augmenté celles sur les sodas et l'alcool. Les recettes attendues serviront aux dépenses de santé.
11:06 Publié dans 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
L’agriculture dans le XIIe Plan quinquennal indien (2012-17)
La Commission indienne du plan vient de publier, après un vaste processus de consultation, un document de travail : « Faster, sustainable and more inclusive growth : an approach to the 12th five year Plan » dans le cadre de la préparation du XIIe Plan (2012-17).
Ce document présente le cadre macroéconomique, les objectifs et les orientations stratégiques pour les grands secteurs, dont l'agriculture. Après avoir fait un bilan des faiblesses de ce secteur, il fixe des objectifs visant à maintenir l'autosuffisance alimentaire du pays.
10:00 Publié dans 4. Politiques publiques, Développement, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : inde | Imprimer | |
10/10/2011
Insécurité alimentaire et instabilité des cours
La récente publication des 3 agences de l'ONU à Rome (FAO, FIDA et PAM) présente un bilan inquiétant des dernières crises alimentaires et économiques. Ces crises, qui "mettent à mal les efforts déployés pour réaliser l'Objectif du Millénaire pour le développement, continueront probablement à marquer les prochaines années" annonce le rapport.
Le document qui analyse l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, met en lumière les conséquences de l'instabilité des cours internationaux sur les économies ayant été impactées de manières différentes selon les régions.
"Les petits pays dépendants des importations notamment en Afrique ont été frappés de plein fouet par les crises" alors que des mécanismes de protection ont permis aux grands pays de mieux de se prémunir, favorisant ainsi la hausse des prix sur les marchés internationaux.
Le rapport pointe par ailleurs la recrudescence de la pauvreté chez les petits producteurs avec des effets durables sur le développement notamment chez les enfants. Les carences nutritionnelles chez ces derniers au cours des 1000 premiers jours qui suivent la naissance seraient significativement marquantes. La hausse des prix alimentaires bénéficie davantage aux producteurs disposant déjà de ressources productives par rapport aux plus pauvres qui achètent plus qu'ils ne produisent.
Cette hausse des prix favoriserait l'investissement durable dans l'agriculture, une stratégie fortement encouragée par le rapport, qui mise par ailleurs sur la productivité agricole et l'ouverture généralisée à la concurrence pour garantir la sécurité alimentaire à long terme.
Hiba El Dahr, Centre d'études et de prospective
14:40 Publié dans Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
Evolution de l'obésité
Le taux d'obésité a doublé au niveau mondial durant ces trente dernières années. La revue The Lancet publie une série d'articles sur ce problème, son évolution au niveau mondial, ses facteurs. Sur la base des tendances observées, des auteurs ont modélisé la progression de la prévalence de l'obésité aux États-Unis (de 32% actuellement à 50% en 2030) et au Royaume-Uni (de 26% à 35-48% selon le sexe en 2030). Ils ont également estimé l'impact en termes de dépenses de santé additionnelles (2 milliards de livres sterling par an dans le second cas).
Un dernier article recense les mesures possibles pour freiner l'épidémie, et aborde la question de l'évaluation économique des politiques mises en œuvre.
Céline Laisney, Centre d'études et de prospective
13:25 Publié dans 2. Evaluation, 3. Prévision, Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : obésité | Imprimer | |
Vers la suppression des aides directes aux Etats-Unis ?
La Société des Agriculteurs de France a relevé dans sa dernière lettre de veille les propositions du gouvernement américain quant à l'évolution de la politique agricole des États-Unis. En effet, dans un document daté de septembre 2011, "Living Within Our Means and Investing in the Future", l'Office of management and budget propose notamment :
- La suppression des aides directes. Parmi les arguments avancés, la stabilité des aides face aux variations de revenus, dans un contexte où les agriculteurs perçoivent des soutiens fondés sur des références historiques alors que les prix et les rendements sont à des niveaux records. La concentration des aides pour une minorité d'agriculteurs aux revenus très élevés est également montrée du doigt (plus de 50% des aides sont versées à des agriculteurs dont le revenu est supérieur à 100 000 dollars US). Leur suppression permettrait une économie budgétaire de 3 milliards de dollars par an.
- La réduction des subventions versées aux compagnies d'assurance pour les grandes cultures, compagnies qui enregistrent des taux de retour sur investissement relativement élevés mais qui bénéficient d'importants soutiens publics.
- Un meilleur ciblage dans les programme de "conservation" (protection des sols, des ressources naturelles etc).
Marie-Sophie Dedieu, Centre d'études et de prospective
11:34 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC | Lien permanent | Imprimer | |
09/10/2011
Les fermes verticales au secours de la sécurité alimentaire ?
Les travaux de Dickson Despommier mettent en avant les avantages des fermes verticales au Moyen-Orient et en Europe comme solution possible aux défis du changement climatique et à la problématique d'approvisionnement alimentaire des villes en quantité et en qualité.
Les procédés hydroponiques et aéroponiques qu'il préconise en culture "hors sol" permettraient ainsi d'économiser 70% de l'eau d'irrigation, d'augmenter simultanément le volume d'eau potable disponible et de qualité, et d'assurer des rendements suffisants tout en économisant de l'espace.
Si le concept est déjà en cours de développement au Japon, en Corée du Sud, aux Pays-Bas, en Angleterre et aux Etats-Unis, l'auteur prévoit sa généralisation dans de nombreux pays Européens mais aussi au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, régions largement importatrices et menacées par l'insécurité alimentaire. Les cultures en terrasse et sur les toits sont actuellement encouragées en Égypte (un des pays les plus peuplés de la région où l'agriculture urbaine constitue une source d'alimentation essentielle au citadins) et des projets agricoles futuristes sont en cours de réalisation aux Émirats. "Masdar City", proche d'Abu Dhabi, serait ainsi un projet urbain modèle pour la région, avec une empreinte carbonique égale à zéro, des fermes verticales intégrées dans l'environnement bâti et la mise à disposition de technologiques durables et d'énergies renouvelables.
Source : La Lettre de veille du CIHEAM n°18, septembre 2011, "Agricultures urbaines en Méditerranée"
Hiba El Dahr, Centre d'études et de prospective
10:30 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Environnement, Mondialisation et international, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |