Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/05/2011

Le monde entre dans une nouvelle époque géologique : l'Anthropocène

Caractérisée par l'impact de l'activité humaine à présent visible dans les couches géologiques, une nouvelle époque géologique, « l'Anthropocène », aurait commencé avec l'industrialisation de l'agriculture au début du XXe siècle.

Après le magazine National Geographic en mars 2011, The Economist du 28 mai 2011 fait sa "une" sur la reconnaissance d'une nouvelle époque géologique. Au-delà des discussions scientifiques commencées il y a dix ans sur l'opportunité d'introduire une nouvelle époque dans la période géologique du Quaternaire, la reconnaissance croissante par la communauté scientifique d'un Anthropocène est importante car cette nouvelle période géologique est définie par l'activité de l'Homme. Notre empreinte serait à présent visible dans les phénomènes géologiques, dont la portée est généralement de l'ordre du million d'années.

Les couches géologiques sont définies par leur contenu stratigraphique. L'Anthropocène serait caractérisé par les nombreux fossiles d'artéfacts humains que trouveront les géologues du futur :

  • des indices évidents comme les matériaux que l'Homme rejète dans son environnement (objets de la vie quotidienne, traces d'infrastructures humaines, etc.) ;

  • les restes fossiles des espèces domestiquées par l'Homme (animaux d'élevage, plantes alimentaires, d'ornement et forestières), mais également des espèces animales et végétales qui se sont adaptées aux milieux naturels de plus en plus anthropisés.  ;

  • les indicateurs plus subtils d'une modification par l'Homme des équilibres atmosphériques et géologiques (minéraux caractéristiques d'une plus forte concentration de dioxyde de carbone atmosphérique et océanique).

 D'après The Economist l'Anthropocène a commencé par un événement qui a marqué l'histoire du développement agricole mondial. En 1909, l'Allemand Fritz Haber découvre un procédé artificiel d'hydrogénation de l'azote atmosphérique pour le transformer en ammoniac, élément précurseur des engrais azotés synthétiques. Ces derniers ont permis de multiplier les rendements agricoles mais le procédé a également modifié la balance du cycle naturel de l'azote, dont on trouve déjà des indices dans les couches géologiques superficielles.

Source : The Economist et National Geographic Magazine

 

Jo Cadilhon, Centre d'études et de prospective

 

10:09 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Agriculture de montagne et avenir de la PAC

Les montagnes représentent près d'un tiers du territoire européen. Pourtant, elles ne bénéficient pas de la part de l'Union européenne d'une politique dédiée et tenant compte de leurs spécificités naturelles, économiques et sociales. Néanmoins, elles occupent une place originale dans les programmes européens.

Ce rapport d'information du Sénat montre comment la montagne, zone à handicap permanent, est appréhendée par l'Union européenne et notamment la place particulière qu'occupe l'agriculture de montagne au sein du deuxième pilier de la PAC. Il analyse les résultats et les limites des mesures qui, bien que ne visant pas expressément la montagne, ont contribué à façonner nos massifs au fil des ans.

Après l'adoption du traité de Lisbonne qui a consacré l'objectif de cohésion territoriale, l'Europe des 27 vient d'engager un processus de négociations pour dessiner ses grandes orientations politiques pour la période 2014-2020. Ce rapport formule une série de propositions afin de permettre à la montagne de conserver sa place au sein des deux grandes politiques européennes que sont la politique agricole commune et la politique de cohésion à l'horizon 2020.

10:02 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC, Territoires | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

26/05/2011

L'avenir de la PAC selon le CESE

 Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté son rapport sur La future Pac après 2013. Parmi les principales préconisations, certaines visent à réduire la volatilité des prix agricoles, d'autres à prendre en compte l'emploi agricole comme critère d'attribution des aides, d'autres enfin à "verdir" la PAC.

Lire la suite

16:34 Publié dans Environnement, PAC, Travail et emploi | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2011-2020

 

La Stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 est la déclinaison française des engagements internationaux actés à Nagoya en 2010 pour enrayer la perte de biodiversité. Elle s’intègre à toutes les politiques publiques et à tous les secteurs d’activités – eau, sols, climat, énergie, agriculture, forêt, urbanisme, infrastructures…

Dans le cadre du Grenelle de l'environnement et du Grenelle de la mer, de nombreux engagements ont déjà été pris et contribuent à la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la biodiversité. En complément, l'Etat s'engage pour la mise en oeuvre de la SNB.

En mai 2011, une sélection d'indicateurs a été opérée pour accompagner la publication de la SNB. Le document d'étape "Stratégie nationale pour la biodiversité, quels indicateurs retenir?" présente la démarche développée pour doter la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité d'indicateurs robustes, élaborés en concertation, compréhensibles par le plus grand nombre et utilisés pour orienter l'action en faveur de la biodiversité. Jusqu'à fin 2011, le jeu d'indicateurs sera mis en débat.

16:02 Publié dans 4. Politiques publiques, Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook

Conférence internationale sur les investissements fonciers internationaux

 Une conférence organisée par l'Institute of Development Studies (IDS) s'est tenue en avril pour faire le point sur la réalité des investissements fonciers internationaux.

Après le rapport de la Banque mondiale sur le sujet, de nouveaux chiffres estiment le phénomène à 80 millions d'hectares dans le monde, dont plus de la moitié en Afrique:

land grab share.gif


Il est toutefois très difficile d'avoir des chiffres solides, la plupart des contrats n'étant pas publics, et certains restant à l'étape de la négociation sans jamais se matérialiser.

De nombreuses interventions ont passé en revue les impacts de ces investissements sur les pays d'accueil à partir d'études de cas concrètes menées dans de plusieurs pays de tous les continents.

Parallèlement, l'IDS a publié une édition du Journal of Peasant Studies sur ce thème.

Klaus Deininger, senior economist à la Banque mondiale, y examine les défis représentés par la nouvelle vague d'investissements fonciers.

Olivier De Schutter exprime ses inquiétudes et appelle à aller plus loin que les « codes de bonne conduite ».

Tania Murray Li, professeur d'Anthropologie à l'Université de Toronto, estime que ces investissements ne sont pas susceptibles de réduire la pauvreté ni de créer autant d'emplois que ce qui est souvent avancé.

Développement de la biomasse en Slovaquie

Afin de respecter l'objectif de 20% d'énergie renouvelable dans la consommation finale d'énergie de l'Union européenne, la Slovaquie s'est donnée un objectif de 14% au niveau national. Pour ce faire, le gouvernement a entre autres prévu de développer la filière de la biomasse. Une étude réalisée par la société LESY SR et remise au gouvernement récemment, fait le point sur les possibilités de mise en place de cultures énergétiques sur des terrains forestiers, en fonction de la nature des sols, des caractéristiques des espèces d'arbres, et de la réglementation concernant la protection de l'environnement.

Selon cette étude, il serait possible de créer 30.000 ha de culture énergétique sur les zones forestières d'ici à 2020. Selon la nature des sols disponibles, les auteurs du rapport estiment qu'il est possible de planter de 4.000 à 15.000 ha d'acacia avec une période de rotation comprise entre 20 et 50 ans, 6500 ha de peupliers domestiques et de saules avec une période de rotation de 20-40 ans, 4000 ha de peupliers avec une période de rotation de 15-25 ans, et 6.000 ha de peupliers trembles. En faisant l'hypothèse d'une période de rotation de 15 ans en moyenne, les rendements obtenus sur des terrains de fertilité moyenne seraient compris entre 150 t/ha et 225 t/ha suivant les espèces. Même si le rendement de la production dépend essentiellement de la préparation des sols et du climat, les auteurs du rapport évaluent la production annuelle à 250.000 m3 de biomasse, composée à 70% de copeaux de bois et à 30% de fibres. Une telle mise en oeuvre de plantation pourrait créer 350 emplois fixes et 250 emplois saisonniers pour chaque 1000 ha d'exploitation.

Avec une forêt et des terres agricoles recouvrant respectivement 40% et 50% de son territoire, l'énergie tirée de la biomasse (produit de l'agriculture et de l'exploitation forestière et de la transformation du bois) représente l'un des plus grands potentiels de développement des énergies renouvelables en Slovaquie. D'après les estimations du ministère, cette source d'énergie pourrait même représenter 50% de la consommation d'énergie globale en 2050.

Source : ADIT, BE Slovaquie 20, 24 mai 2011

24/05/2011

Food stamps et boissons sucrées

 Le nombre d'Américains qui bénéficient du programme de bons alimentaires (food stamps) SNAP (Supplemental Nutrition Assistance Program) a beaucoup augmenté avec la crise économique : la proportion est maintenant d'un américain sur 7, soit 44 millions de personnes. Or, l'USDA estime que 6% du montant des food stamps sont dépensés en "soft drinks" (boissons sucrées).

Ces bons ne permettent pas d'acheter certains produits comme l'alcool, les suppléments alimentaires et les plats préparés. Le maire de New York, Michael Bloomberg, et le gouverneur David Paterson, proposent d'ajouter en octobre prochain à la liste des articles interdits les boissons sucrées, afin d'enrayer l'augmentation de l'obésité et du diabète. Ils affirment que les boissons sucrées sont « le plus gros contributeur à l'épidémie d'obésité » et demandent une période d'essai de 2 ans pour tester cette mesure.

Cependant l'American Beverage Association, qui représente les intérêts de l'industrie des boissons, s'est élevée contre cette décision, estimant que les bénéficiaires du SNAP avaient le droit de choisir leurs aliments.

Source : New York Times

NutriNet-Santé : grignotage et équilibre alimentaire

 

Lancée en mai 2009, l'étude NutriNet-Santé est un programme de recherche qui vise à rassembler   500 000 « Nutrinautes » pour étudier les comportements alimentaires et les relations nutrition-santé.

Deux ans après son lancement, près de 180 000 internautes se sont inscrits et quelques résultats ont été présentés récemment.

Ils portent sur les rythmes alimentaires, les comportements de grignotage (entendu comme la consommation d'aliments et/ou de boissons caloriques entre les 3 repas principaux de la journée). Ainsi, 61% de la population grignotent : 26% sont des grignoteurs occasionnels (2 jours sur 3), et 35% sont des grignoteurs réguliers (3 jours sur 3).

Les femmes sont plus nombreuses à grignoter que les hommes (65% vs 57%) et sont plus souvent des grignoteurs réguliers. On retrouve également plus de grignoteurs chez les jeunes, les chômeurs et les allocataires d’aides sociales.

Ce grignotage n'est pas anondin, puisque chez les grignoteurs réguliers, il représente 484 Kcal soit 22,4% de leur apport calorique total. Il est en effet constitué principalement de produits gras et sucrés (gâteaux, viennoiseries…) pour les femmes, et de boisssons alcoolisées ou sucrées pour les hommes.

Au total, ces premiers résultats montrent que la pratique du grignotage est répandue dans la population des Nutrinautes, avec des conséquences défavorables sur la qualité de l’équilibre nutritionnel. Le caractère longitudinal de l’étude NutriNet-Santé, permettra dans le futur, lorsque l’objectif de participation massive des volontaires sera atteint, de mettre en évidence les effets potentiels des comportements de grignotage sur la santé, et en particulier la prise de poids et les facteurs de risque cardiovasculaires qui lui sont associés.

14:18 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Scénarios sur la production de viande bovine en Bretagne

 La Bretagne est la troisième région française productrice de viande bovine. Mais en 10 ans, elle a perdu près d’un tiers de la production. Dans des conjonctures de plus en plus fluctuantes et face à l’incertitude pesant sur le secteur laitier, quels sont les futurs possibles pour la production de viande dans cette région ?

Pour y répondre, un travail prospectif a été piloté par les chambres d’agriculture de Bretagne avec l’Institut de l’élevage. Un séminaire a réuni 40 représentants professionnels ou responsables administratifs, acteurs de la filière viande bovine bretonne.

Cinq scénarios d’évolution de la production de viande bovine ont été construits, en lien avec la dynamique de la filière laitière et les choix stratégiques de l’industrie de la viande bovine :

- un scénario intitulé «développement des ateliers de transformation et de découpe à la recherche d’une viande au moindre prix» ;

- un scénario dans lequel « les outils d’abattage sécurisent leurs approvisionnements » ;

- un scénario de « développement de la production laitière au détriment de la production allaitante » ;

- un scénario où « la hausse des effectifs des vaches laitières se ferait au détriment de la production de bovins mâles » ;

- enfin, un scénario impulsé par les décisions politiques qui favoriseraient « une production à l’herbe » ;

L’impact potentiel des scénarios a été chiffré grâce à un outil de prévision. Trois scénarios pourraient aboutir à une baisse de la production de viande en Bretagne comprise entre -5% à -13%.

Les répercussions sur la valeur ajoutée ont également été évaluées. Globalement, l’accent a été mis sur la nécessité pour les producteurs de cerner au mieux leurs coûts de production et de réfléchir aux moyens pour les diminuer.

 

Source : Revue Chambres d'agriculture février 2011, n°1000

11:50 Publié dans 1. Prospective, Filières agricoles | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

10 tendances de l'alimentation aux États-Unis

 Le numéro d'avril du magazine Food Technology contient un article sur les 10 tendances de l'alimentation aux États-Unis :

  1. l'importance de la démographie et notamment l'éclatement des modes de consommation selon l'âge et l'origine ethnique, avec l'essor de catégories comme « les riches hispaniques » ou les personnes seules ;

  2. l'engouement pour la cuisine et le « fait maison », avec un niveau jamais atteint de personnes déclarant préparer leurs repas à la maison, y compris parmi les jeunes (influence possible de la crise) ;

  3. l'attrait pour les produits locaux made in USA, la cuisine traditionnelle américaine, les spécialités régionales (qui se développent également dans la restauration rapide), la fréquentation croissante des marchés fermiers ;

  4. la gastronomie comme nouveau hobby, particulièrement chez les jeunes adultes (25-34 ans) : plus de la moitié des Américains regardent des émissions culinaires à la télévision (en moyenne 4 heures par semaine) ; la proportion de ceux qui ont acheté des produits d'épicerie fine est passée de 46% en 2009 à 63% en 2010 ;

  5. la recherche de « naturalité », le rejet des produits chimiques, des additifs et colorants (essor des produits « sans », « artisanaux »)

  6. parmi les « produits santé », l'arrivée de nouveaux nutriments, les vitamines et le calcium étant éclipsés par les protéines et le magnésium ;

  7. malgré ce souci pour la santé, les produits dont les ventes connaissent les plus fortes hausses sont les desserts, les sucreries, les glaces, le chocolat et le vin ;

  8. le passage à trois repas par jour : ce qui est la norme en France ne l'était pas outre-atlantique mais le devient peu à peu. La proportion de personnes faisant trois repas par jour, en hausse, atteint 44% tandis que celle des personnes faisant deux repas et grignottant diminue. Le petit-déjeuner, en particulier, est davantage pris, la restauration hors foyer s'est emparée de cette tendance pour proposer diverses formules.

  9. Les aliments-médicaments prennent de l'importance avec l'incidence croissante du diabète, du cholestérol, et plus généralement le vieillissement de la population ;

  10. le recentrage sur le foyer, où 7 repas sur 10 sont encore pris, et où les Américains reçoivent davantage qu'auparavant (les services de traiteur sont également en hausse).

11:28 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : etats-unis, tendances |  Imprimer | | | | |  Facebook

Impact du réchauffement climatique sur la production

 Selon une étude réalisée par des scientifiques des universités de Stanford et de Columbia et publiée dans la revue Science, le réchauffement climatique aurait réduit la production mondiale de maïs et de blé de respectivement 5,5% et 3,8% entre 1980 et 2008. Cette diminution serait responsable d'une augmentation des prix de ces produits de 6% sur la période.

Quant au soja et au riz, les pertes dans certaines régions du monde auraient été compensées par des gains ailleurs.

Les effets du réchauffement sont variables selon les pays, certains étant plus affectés par la diminution de la productivité agricole (comme la Russie, la Turquie et le Mexique) et d'autres un peu moins (l’Inde, la France, le Brésil et la Chine).

L’étude insiste sur l'importance des stratégies d’adaptation, telles que les avancées technologiques, pour faire face à l’impact du réchauffement climatique à venir.

11:24 Publié dans Climat, Enseignement et recherche, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : climat |  Imprimer | | | | |  Facebook

20/05/2011

Tracteurs en open source, à faire soi-même

 Un réseau d'agriculteurs, d'ingénieurs et de donateurs, Open Source Ecology, a imaginé et créé le Global Village Construction Set, une plateforme technologique open source, conçue pour permettre la fabrication artisanale des 50 machines les plus importantes, depuis les tracteurs et les fours à pain aux graveuses de circuits imprimés, nécessaires à la vie moderne.

Sur un wiki sont donc publiés les plans en 3D, les schémas, les vidéos d’explication et les budgets nécessaires. Des participants du monde entier ont contribué à réaliser de nouveaux prototypes. Le projet commence à grandir de façon autonome.

open source.jpg

 

Marcin Jakubowski, fermier américain d'origine polonaise à l'origine de ce projet, explique qu'il est destiné aussi bien aux pays en développement qu'aux pays développés, l'objectif étant de développer une nouvelle culture du “faites-le vous-même”.




16:35 Publié dans 5. Fait porteur d'avenir, Travail et emploi | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Verdissement de la PAC : un rapport d'évaluation pour alimenter les débats

 

Alors que le débat européen bat son plein sur les contours et les modalités d'un éventuel verdissement de la prochaine Politique agricole commune, la Commission européenne publie un rapport de synthèse de différentes études conduites par le GEIE Alliance Environnement et consacrées à l'évaluation des effets et impacts sur l'environnement de différentes mesures de la PAC passée et actuelle (des années 1980 au bilan de santé de 2008 exclu). Après un bref rappel de la méthodologie employée, le rapport présente, secteur par secteur, les effets environnementaux des différents dispositifs de la PAC associés à une lecture transversale par typologie d'instruments (soutien des prix, des revenus, quotas et limitation de production, outils réglementaires, etc.).

Outre qu'il rappelle les effets jugés nettement défavorables pour l'environnement des premières politiques agricoles (celles d'avant 1992 n'avaient tout simplement pas de réelle finalité environnementale) et les améliorations globalement apportées par les réformes successives (1992, 2003), le rapport formule quelques recommandations, la plupart prolongeant les orientations passées (comme l'amélioration de la prise en compte de l'environnement dans les textes communautaires et leurs déclinaisons par les Etats membres, la nécessité d'un ciblage accru ou encore la prévention contre le recours à des éléments distorsifs).

Plus originale est la place accordée à la formation des agriculteurs sur ces sujets.

Plus novatrice également, la proposition de mise en place de "réserves de surfaces de compensation écologique", un dispositif qui viserait, selon les auteurs, à généraliser l'implantation ou le maintien de surfaces non productives ou dédiées à des productions extensives. Signalons toutefois que des dispositifs existent déjà qui organisent la mise en place de ces surfaces "écologiques", que ce soit de façon obligatoire (introduction dans le bilan de santé de surface équivalente topographique) ou volontaire (dans certaines mesures agro-environnementales).

Pierre Claquin, Centre d'études et de prospective

 
 

16:04 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, Environnement, PAC | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

Etat des lieux du gaspillage et des pertes, par la FAO

 Le tiers des aliments produits chaque année dans le monde pour la consommation humaine, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est perdu ou gaspillé, selon une étude commandée par la FAO au Swedish Institute for Food and Biotechnology.

L'étude distingue entre pertes alimentaires et gaspillage de nourriture :

Les pertes alimentaires - aux stades de la production, de la récolte, de l'après-récolte et de la transformation - sont plus importantes dans les pays en développement. Cela est dû à la fois à des infrastructures défaillantes, à des technologies dépassées et à la faiblesse des investissements dans les systèmes de production alimentaire.

Le gaspillage de nourriture, lui, est plus problématique dans les pays développés. Il est trop souvent le fait des détaillants et consommateurs qui jettent à la poubelle des aliments parfaitement comestibles.(voir graphique, cliquer pour agrandir)

FAO gaspillage.jpg


L'étude de la FAO, qui recense les données disponibles (souvent lacunaires) et les travaux récents sur le sujet, présente quelques chiffres marquants:

- En Europe et en Amérique du Nord, chaque consommateur gaspille entre 95 et 115 kg par an, contre 6 à 11 kg seulement pour le consommateur d'Afrique subsaharienne et d'Asie du Sud et du Sud-Est.

- Chaque année, les consommateurs des pays riches gaspillent presque autant de nourriture (222 millions de tonnes) que l'entière production alimentaire nette de l'Afrique subsaharienne (230 millions de tonnes).

- Le volume total de nourriture perdue ou gaspillée chaque année est équivalent à plus de la moitié de la production céréalière mondiale (2,3 milliards de tonnes en 2009-2010).

Les pertes alimentaires se traduisent par des pertes de revenus pour les petits paysans et par des prix trop élevés pour les consommateurs pauvres. A l'inverse, la réduction des pertes aurait un impact «immédiat et significatif» sur leurs moyens d'existence et leur sécurité alimentaire.

Les pertes et le gaspillage alimentaires entraînent également la dilapidation des ressources environnementales et engendrent des émissions de gaz à effet de serre.

Le rapport présente un certain nombre de suggestions d'ordre pratique visant à la réduction des pertes et du gaspillage : renforcement de la chaîne d'approvisionnement alimentaire facilitant l'accès direct des petits paysans aux acheteurs; investissements dans les infrastructures, le transport, la transformation et l'emballage; actions sur les normes de qualité (notamment concernant l'aspect extérieur du produit); éducation des consommateurs; récupération des invendus par les associations, etc.

Cette étude a été préparée à l'occasion du congrès international Save Food! de Düsseldorf.

13/05/2011

3e rapport du SCAR

 Le SCAR (Standing Committee on Agricultural Research), chargé de conseiller la Commission européenne et les Etats-membres sur la recherche en agriculture, a publié son troisième rapport de prospective, “Sustainable food consumption and production in a resource-constrained world”.

Ce rapport focalise sur les pénuries de ressources et souligne leur interdépendance, et donc la nécessité de prendre en compte les rétro-actions.Il présente deux "récits" (scénarios), ainsi que les implications pour la recherche.

Lire la suite

11:00 Publié dans 1. Prospective, Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook