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15/06/2021

Agriculture et agroalimentaire en UE : impacts de la Covid-19 et des mesures publiques mises en œuvre

Le Département thématique des politiques structurelles et de cohésion du Parlement européen a publié un rapport destiné à sa Commission agriculture (COMAGRI). Il analyse les impacts de la crise de la Covid-19 sur 11 secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire, à l'échelle de l'Union et à celle des États membres, ainsi que l'effet des mesures d'atténuation de la crise mises en œuvre.

Le rapport met en avant que la chaîne de valeur agroalimentaire européenne a bien résisté à la crise : les niveaux de production, d'échanges et de prix sont restés globalement stables. Par exemple, la valeur de la production agricole a baissé de 1,4 % en 2020 par rapport à 2019, mais a augmenté de 2,9 % par rapport à la moyenne 2015-2019. Les facteurs les plus impactants ont été la faible disponibilité de la main-d’œuvre, du fait des restrictions de déplacement, ainsi que la fermeture du débouché représenté par la restauration (vins, viande bovine, etc.). La figure ci-dessous présente les évolutions pour la viande bovine.

Évolution de la production nette de viande bovine de l'UE à 27 et consommation estimée

viande bovine.jpg

Source : Parlement européen

La troisième partie du document, particulièrement riche, documente les impacts de la Covid-19 sur 11 secteurs étudiés (ex. du vin et de la viande bovine dans la figure ci-dessous). Elle présente de nombreuses données, à l'échelle européenne comme à l'échelle française, comparant l'année 2020 à la moyenne 2015-2019. On y lit par exemple que, pour le vin, en valeur sur cette période et pour la France, la production a baissé de 9 %, les exportations vers l'UE ont progressé de 3,2 % tandis que celles à destination des pays tiers ont baissé de 6,8 %. La première vague de la pandémie a également engendré un surplus non vendu d'un milliard de litres, d'où une perte de valeur de 12 % entre mars et juin 2020 sur le prix moyen au litre (de 3,05 € à 2,69 €).

Comparaison de la production et des échanges commerciaux entre la moyenne 2015-2019 et l'année 2020 pour les États membres principaux producteurs et exportateurs de vins (tableau a) et de viande bovine (tableau b)

a)

covid 1.jpg

b)

covid 2.jpg

Source : Parlement européen

Lecture : hors animaux vivants pour le tableau b). * : valeur absolue ; ** : évolution.

Enfin, les auteurs analysent les effets des mesures mises en place par l'UE et par les États membres. Ils jugent que l'Union a bien su préserver l'intégrité du marché unique, mais que les mesures adoptées dans le cadre de la PAC ont eu des effets mitigés, étant différemment mises en œuvre selon les pays. De plus, la charge économique de la crise pèse massivement sur leurs finances publiques : le soutien de l'UE a été de 80 millions d'euros (aide au stockage privé), contre 63,9 milliards par les États membres. Les auteurs recommandent donc d'analyser pourquoi les mesures prises au titre de la PAC n'ont eu qu'un effet limité, et de mettre en place des programmes d'assistance alimentaire aux plus démunis, en réponse aux impacts de la crise.

Vincent Hébrail-Muet, Centre d'études et de prospective

Source : Parlement européen

16:23 Publié dans 4. Politiques publiques, IAA, Production et marchés | Lien permanent | Tags : union européenne, covid-19, vin, viande bovine |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/03/2020

Où va le bœuf ? : l'Institut de l'élevage analyse les flux de viande bovine

L'Institut de l'élevage a mis en ligne, en février 2020, un dossier consacré à l'analyse des flux de viande de bœuf en France, depuis l’approvisionnement jusqu'aux débouchés commerciaux. Une conférence en ligne présente également les résultats. À la suite de précédents travaux, les auteurs mettent en évidence une progression de la restauration hors domicile (RHD), qui représentait en 2017 près d'un quart des débouchés nationaux de viande bovine (figure ci-dessous), contre 19 % en 2014. Ces débouchés diffèrent selon l'origine de la viande, française ou importée : la RHD absorbe 12 % des volumes de la viande d'origine française et 57 % des volumes de celle d'origine étrangère.

Débouchés nationaux de la viande bovine française et importée en 2017 (en volume)

Viande.jpg

Source : Idele

Les auteurs développent l'exemple des bovins sous signes officiels de qualité ou produits en agriculture biologique, en progression régulière ces dernières années avec + 47 % en trois ans pour la viande biologique (atteignant 1,8 % de la production totale). Si les produits sous Label rouge, IGP et AOP sont majoritairement distribués en boucherie (56 %), le Bio, issu de races à viande ou laitières, passe essentiellement par les GMS et les magasins spécialisés.

Une analyse inédite de la commercialisation en vente directe, toujours difficile à appréhender, amène les auteurs à estimer qu'elle représente désormais 3 % des volumes, soit un débouché non négligeable. Concernant quasi-exclusivement des animaux de races à viande, elle occupe une place importante sur le marché des bœufs, en en valorisant 17 %.

Enfin, la place du haché continue de se renforcer, avec désormais 45 % des volumes, particulièrement stimulée en RHD par le succès des burgers, devenus le plat le plus consommé par les Français hors domicile. Ce produit a été vendu à 1,46 milliard d'unités en 2017, et est désormais très segmenté, de la restauration rapide au haut de gamme. Le développement de ce dernier, utilisant beaucoup de viande fraîche, a conduit à renforcer la place de l'origine française dans les approvisionnements de la RHD (de 33 à 48 % en trois ans).

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Idele

16:26 Publié dans Alimentation et consommation, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : viande bovine, idele, rhd |  Imprimer | | | | |  Facebook

18/04/2019

Analyse du cycle de vie de la production de viande bovine aux États-Unis

Une estimation de l'empreinte environnementale de la production de viande bovine aux États-Unis a été publiée, dans le numéro de février 2019 d'Agricultural Systems, par des auteurs issus de l'USDA, de la National Cattlemen's Beef Association et de l'université de l'Arkansas. Alors que les défis sur le sujet sont nombreux, tant au niveau du marché intérieur qu'à l'exportation, les auteurs ont développé une méthode pour caractériser les systèmes de production et en évaluer les impacts environnementaux. Ils ont utilisé des données sur les caractéristiques et pratiques de 2 270 exploitations (enquêtes en ligne et visites de terrain), ainsi que des statistiques nationales. Ils ont également divisé le pays en sept régions, déterminées à partir des conditions climatiques et des pratiques d'élevage.

Découpage des États-Unis en sept régions, déterminé pour l'analyse de l'empreinte environnementale de la production de viande bovine

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Source : Agricultural Systems

Dans un premier temps, les auteurs identifient 150 systèmes de production représentatifs à l'échelle nationale. Ils utilisent l'Integrated Farm System Model pour simuler, au niveau de l'exploitation et pour plusieurs années climatiques, la production d'aliments et leur consommation, la croissance et la performance des animaux, les cycles de nutriments. Une analyse de cycle de vie leur permet également d'évaluer, pour chaque système, l'utilisation des ressources et les émissions. La figure ci-dessous présente les résultats pour les trois principales phases de l'élevage bovin.

Contribution des trois principales phases d'élevage aux quatre catégories d'impact environnemental étudiées : émissions de gaz à effet de serre, utilisation d'énergie fossile et d'eau, pertes d'azote

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Source : Agricultural Systems

Dans un deuxième temps, une empreinte environnementale moyenne est simulée par région, en incluant les animaux issus de la production laitière. Elle ne permet pas de mettre en évidence des tailles ou systèmes de production plus efficaces, car cette efficacité dépend de nombreux paramètres, comme par exemple, pour les émissions de N2O, le type de bâtiments, de sols, le régime des précipitations, la fertilisation azotée, etc. Enfin, les auteurs utilisent les valeurs régionales pour déterminer les impacts nationaux, à partir du nombre d'animaux par État (74 % provenant de trois régions – Northern et Southern Plains, Midwest). Ils estiment ainsi que, par kg équivalent carcasse produit, 21,3 kg de CO2équ sont émis, 155 g d'N sont perdus, 50 MJ d'énergie fossile et 2 034 L d'eau sont utilisés.

Les auteurs soulignent en conclusion que ces estimations représentent une base potentielle pour des évaluations de stratégies d'atténuation, et précisent que leurs travaux se poursuivent sur les phases suivantes (transformation, consommation, déchets, etc.), afin de fournir une analyse complète de l'impact environnemental de la viande bovine américaine.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Sylvain Maestracci, Conseiller agricole, Service économique de Washington, Ambassade de France aux États-Unis

Source : Agricultural Systems