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17/11/2020

Caractérisation par la théorie des graphes des investissements dans les terres agricoles à l'étranger

Les investissements dans les terres agricoles à l'étranger se sont accélérés à la suite de la crise financière de 2008. Un article publié dans Plos One en octobre 2020 présente une analyse des flux d'investissements (achat, location, bail, etc.) entre pays, en mobilisant la théorie des graphes. Les données 2009-2020 de la Land Matrix database sont utilisées pour construire le graphe d'investissements, composé d'un ensemble de nœuds (i.e. les pays) et de liens représentant les interactions entre nœuds (i.e. les investissements).

Les auteurs montrent que les flux sont asymétriques : les pays du Nord investissent dans les pays du Sud sans que la réciproque soit vraie. Il existe donc des États investisseurs et des États cibles. Une étude plus fine des flux identifie des pays intermédiaires, recevant des investissements sur leur territoire, mais également investisseurs dans d'autres pays (ex. : Brésil). Tout comme les pays investisseurs, ces pays intermédiaires tendent à avoir (coefficient de corrélation de Pearson de 0,57) un haut niveau de « biocapacité » c'est-à-dire, selon la définition du Global Footprint Network, des surfaces pouvant produire des denrées ou stocker du dioxyde de carbone. Cela traduirait, pour les auteurs, une certaine puissance économique et une capacité à investir.

Ils montrent ensuite (carte ci-dessous) que les investissements sont dirigés vers les pays à bas niveau de développement, à hauts niveaux d'insécurité alimentaire et de corruption. Ceux-ci présentent toutefois des conditions climatiques et une fertilité des terres favorables, une main-d’œuvre bon marché, une bonne disponibilité en zones arables et en eau, des infrastructures agricoles peu développées et des rendements agricoles à fort potentiel de progression. Parmi les pays à bas score, donc investisseurs tout en recevant peu d'investissements, on note la présence des anciennes puissances coloniales (qui conservent ainsi un accès aux terres des pays du Sud) et des États du Golfe (qui investissent préférentiellement dans les pays partageant leur religion).

Carte des scores d'investissement par pays (de 0 pour les pays investisseurs à 1 pour les pays cibles)

Investissements-terres.jpg

Source : Plos One

Lecture : le score d'investissement correspond au logarithme de la somme des surfaces cédées sur la somme des surfaces cibles des investissements.

Aurore Payen, Centre d'études et de prospective

Source : Plos One

05/07/2019

Structure et évolution du réseau mondial d'échanges de céréales

Des chercheurs décrivent, dans un article de mai 2019, la façon dont se sont organisés les échanges internationaux de céréales de 1986 à 2013. Pour ce faire, ils s'appuient sur la théorie des graphes, un graphe étant un ensemble de nœuds et de liens représentant respectivement les pays et leurs échanges de céréales : si un pays vend des céréales à un autre l'année n, un lien les relie dans le graphe représentant cette année-là.

La structure du réseau a évolué au cours du temps, passant d'une organisation centrée sur des hubs, principalement les pays d'Europe de l'Ouest et les États-Unis, à un accroissement des échanges entre États historiquement moins centraux, notamment, depuis les années 1990, les pays émergents asiatiques et sud-américains. Cette diversification des voies d'échanges et des approvisionnements pourrait se traduire par une meilleure résistance aux perturbations.

Source : PLOS One