12/11/2019
Le Centre for Environment, Fisheries and Aquaculture Science (Cefas)
Le Cefas est une agence exécutive du ministère de l'environnement, de l'alimentation et des affaires rurales (Defra) du Royaume-Uni, chargée des questions de durabilité des environnements aquatiques, marins ou d'eau douce. Fondé en 1902 à Lowestoft, cet organisme compte actuellement 530 employés dans diverses villes du pays, ainsi que deux antennes à l'étranger (Koweït, Oman). Le Cefas a pour mission d'appuyer la prise de décisions par le gouvernement du Royaume-Uni, mais il peut également être sollicité par d'autres acteurs (territoires d'outre-mer, gouvernements étrangers, entreprises, ONG, instituts de recherche, etc.), sur diverses thématiques : prévision des changements écosystémiques, développement de techniques innovantes de mesure et de surveillance, collecte de données, appui à l'économie bleue et durabilité des produits de la mer. Par exemple, cet organisme a proposé des éléments scientifiques pour aider à la mise en place d'aires de protection marine au Royaume-Uni. Par ailleurs, en matière de modélisation, il a développé des méthodes pour évaluer les impacts potentiels des flottes de pêche sur les espèces et les écosystèmes.
Dans le cadre de l'interdiction par l'Union européenne de la pêche électrique, il a publié en juin dernier une étude des impacts de ce type de chalut sur la biodiversité. La richesse spécifique mesurée est plus faible de 57 % sur la zone où la pêche électrique fut utilisée, comparativement à celle qui en était exempte. De plus, le nombre de captures était moindre de 21 %. Toutefois, les auteurs soulignent que la zone soumise à la pêche électrique avait également été exploitée par des chaluts traditionnels : les effets respectifs des deux techniques ne peuvent donc pas être distingués.
Enfin, dernière illustration de ses travaux, en mai 2019, le Cefas a co-animé un atelier sur la diminution des prises accessoires de cétacés dans les pêcheries du Royaume-Uni, rassemblant entre autres pêcheurs et décideurs politiques. Sur la base de ces échanges, il conseille par exemple de mettre en place des incitations monétaires pour encourager les pêcheurs à tester des alternatives techniques et à collecter des données pour en évaluer l'efficacité.
Aurore Payen, Centre d'études et de prospective
Source : Centre for Environment, Fisheries and Aquaculture Science
09:39 Publié dans 4. Politiques publiques, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : cefas, portrait, modélisation, écosystèmes, flotte, pêcheries | Imprimer | |
11/10/2019
Statistiques économiques de la flotte de pêche européenne
Le Comité scientifique, technique et économique pour la pêche (STECF) de l'Union européenne a publié, en août 2019, son rapport annuel. Les données sont détaillées par type de navire, par zone de pêche et par pays membre, et couvrent la période 2008-2017.
Le nombre de navires européens a diminué de 15 % entre 2008 et 2017, tandis que leur puissance (kW) a décru de 14,5 % et leur tonnage de 18 % sur la même période (hors Croatie). 21,3 % des navires ont été inactifs en 2017. 75 % de ceux en activité sont classés en pêche artisanale (bateaux de moins de 12 m utilisant des engins dormants, par exemple des nasses), 24 % sont de grande taille (plus de 12 m, utilisant des engins dormants ou traînants, majoritairement dans les eaux européennes) et moins d'un pourcent appartiennent à la flotte hauturière (plus de 24 m). Si l'Espagne présente la flotte ayant le plus grand tonnage (22 % du total), celle de la France est la plus puissante (16,3 %) et celle de la Grèce la plus nombreuse (18 %).
Évolution du tonnage de la flotte européenne, en fonction de l'activité de pêche (artisanale en bleu, de grande taille en vert, hauturière en orange et inactive en gris), entre 2008 et 2017
Source : Publications Office of the European Union
Le nombre de jours passés en mer, les sorties de pêche et, par suite, l'énergie consommée suivent une tendance à la baisse. Pourtant les captures en valeur (7,6 milliards d'€) et en poids (5,3 millions de tonnes) ont augmenté respectivement de 6 et 14 % par rapport à 2008. Les débarquements en poids et en valeur par jour de pêche suivent ainsi une tendance croissante depuis 2008 (+ 33 % et + 25 % en moyenne). Dans les deux cas, l'Espagne est le plus grand producteur. Le hareng de l'Atlantique est l'espèce la plus pêchée en tonnage, et le maquereau commun en valeur.
Enfin, après neuf ans de croissance continue, les performances économiques de la flotte européenne affichent une baisse de 3 % par rapport à 2016. Quatre pays membres (Allemagne, Finlande, Malte, Lituanie) ont subi des pertes nettes en 2017, et la pêche artisanale est la plus touchée par ce recul. Les résultats économiques sont notamment dépendants des quotas attribués et du coût de l'énergie. Si l'emploi a également diminué de 13 % entre 2008 et 2017, les salaires en équivalent temps plein ont eux augmenté de 38 %. À noter que la France présente les salaires en équivalent temps plein les plus élevés pour les pêches artisanale et hauturière.
Évolution des indicateurs de performance économique par rapport aux niveaux de 2008 : revenu (bleu), valeur ajoutée brute (vert), valeur ajoutée nette (rouge), bénéfice brut (orange)
Source : Publications Office of the European Union
Aurore Payen, Centre d'études et de prospective
11:33 Publié dans Pêche et aquaculture | Lien permanent | Tags : flotte, navires, zones de pêche | Imprimer | |