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05/07/2021

La situation économique et financière des coopératives polyvalentes en 2019/2020 : des difficultés antérieures à la crise de la Covid-19

En mai 2021, l’Observatoire financier des entreprises agroalimentaires du Crédit Agricole consacre son analyse aux coopératives polyvalentes. Exerçant dans de multiples filières, ces entreprises génèrent 40 % de leur chiffre d’affaires « à l’amont » (collecte et commercialisation des productions agricoles, fourniture de produits et de services) et 60 % « à l’aval » (transformation puis commercialisation de produits transformés). La diversité des situations des structures étudiées est grande et dépend de leur taille et secteur d’activité. En 2019/2020, le chiffre d’affaires des entreprises de l’échantillon est de 22,3 milliards d’euros. Leur rentabilité se stabilise, mais elle est inférieure à celle des coopératives spécialisées. Leur résultat net est très dégradé et leurs investissements sont insuffisants et moindres que ceux de l’ensemble du secteur agroalimentaire (3 % du chiffre d’affaires contre 5 %). Pour les auteurs, cela pourrait entraîner à terme des rapprochements ou des fusions. Le Crédit Agricole publie régulièrement des analyses économiques et financières : le numéro de juin 2021 est ainsi dédié aux métiers des grains (meunerie, boulangerie-viennoiserie-pâtisserie, etc.).

Source : Observatoire financier des entreprises agroalimentaires, Crédit Agricole S.A.

11/06/2021

Coûts de transaction et choix du mode de commercialisation de producteurs d’anacarde au Bénin

Dans un article publié dans la revue scientifique Cahiers Agricultures, P. Kokou Degla et J.H. Ahodode, chercheurs à l’université de Parakou au Bénin, présentent les résultats d’une étude menée auprès de 122 producteurs d’anacarde dans le nord-ouest du pays.

En considérant les coûts de transaction comme éléments nécessaires à l’analyse économique de la filière, ils ont testé l’hypothèse de la « préférence des acteurs pour le mode de coordination minimisant les coûts de transaction dans un processus d’échange ». Ceux retenus dans leur étude sont directement liés au processus de commercialisation du produit, soit « les coûts de recherche et d’information, les coûts de négociation et de décision et les coûts de surveillance et d’exécution des contrats ».

L’ensemble de ces coûts atteint, en moyenne, 43 francs CFA/kg pour une vente collective et 93 francs CFA/kg pour une vente individuelle. La moindre mutualisation des coûts, dans la vente individuelle, ainsi que la multiplication des contacts avec les acheteurs, afin d’écouler de petites parties du stock au fil de la campagne, expliquent cette différence.

Les auteurs décrivent une très forte asymétrie d’informations entre de multiples producteurs et un faible nombre d’acheteurs. Le développement de coopératives ou d’autres structures de vente collective permettrait de la réduire ; pourtant, 62 % des producteurs de l’échantillon vendent leurs produits individuellement. Dans certains cas, ils ne connaissent pas l’existence de ces coopératives – parfois constituées par des ONG et des acteurs du développement, sans implication des agriculteurs dans leur conception – ou les avantages qu’elles peuvent apporter pour la commercialisation. Les auteurs mettent aussi en avant le coût financier de l’adhésion ainsi que la moindre liberté de décision et d’action des vendeurs engagés dans ces structures. Les liens familiaux entre producteurs et acheteurs constituent également un frein à la vente collective. De plus, les préfinancements ou les crédits proposés par les acheteurs aux agriculteurs rendent ces derniers captifs. Enfin, dans d’autres cas, des expériences passées de malversations au sein de structures collectives n’incitent pas les producteurs à les rejoindre malgré le développement de meilleurs dispositifs de contrôle.

Amandine Hourt, Centre d'études et de prospective

Source : Cahiers Agricultures

09/12/2020

Les coopératives agricoles, en constante évolution depuis la création de leur statut

Depuis leur apparition à la fin du XIXe siècle, les positionnements et les missions des coopératives agricoles ont fortement évolué. Cela résulte de modifications réglementaires, agricoles et sociétales, qui sont retracées dans un article récemment publié dans la revue RECMA.

Dans leur analyse historique, les auteurs montrent en particulier comment la concentration des coopératives, leur internationalisation, ainsi que le recours à la filialisation à l'aval (pour accroître leur pouvoir de marché) sont des stratégies très dépendantes du contexte. En effet il s'est agi, à partir des années 1980, de mieux garantir les débouchés des produits de leurs adhérents, dans un contexte de surproduction et de libéralisation des échanges.

Pour les auteurs, ce processus continu d'adaptation de la raison d'être des coopératives devrait se traduire par une nouvelle étape, en réponse aux défis actuels, notamment ceux liés aux rapports entre agriculture et environnement.

Évolution des missions des coopératives agricoles en fonction du contexte réglementaire

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Source : RECMA

Source : RECMA

07/11/2018

Fidéliser, servir, rendre dépendant. Le travail d'attachement au sein d'une grande coopérative agricole

Robin Villemaine (sociologue, AgroSup Dijon) publie, dans la revue Sociologie du travail, un article tiré de sa thèse sur le travail des cadres technico-commerciaux (TC) d'une grande coopérative céréalière du nord-est de la France. Ces agents jouent un rôle important dans « l'attachement » des agriculteurs à leur coopérative. L'auteur dégage notamment de ses entretiens différents profils d'agriculteurs (plus ou moins autonomes ou, au contraire, « délégataires ») et trois procédés mis en œuvre par les TC pour les fidéliser : les « cocooner », sanctionner l'infidélité commerciale, instaurer une convention d'exclusivité. L'article évoque « la faible distance entre le travail de fidélisation » et « le tissage d'une relation de dépendance », une question au centre des débats récurrents sur la séparation du conseil et de la vente d'intrants.

Source : Sociologie du travail