16/12/2015
Un rapport de la FAO sur l’agriculture dans une zone de conflit
La FAO vient de rendre public le rapport d’une étude traitant de l’influence du conflit armé sur les exploitations agricoles dans l’est ukrainien. Les enquêteurs, déployés par une ONG locale, ont interrogé 648 exploitants, en se basant sur un échantillon représentatif d’exploitations vivrières et professionnelles, des deux côtés de la ligne de front séparant les territoires occupés des territoires sous contrôle de l’État ukrainien.
Les principaux résultats décrivent une situation particulièrement dégradée le long de cette ligne de front ainsi que dans les territoires occupés. L’accès au crédit et les problèmes de trésorerie rendent le financement des campagnes particulièrement difficile pour les agriculteurs professionnels qui ne peuvent plus se fournir en intrants, les prix de ces derniers ayant doublé. Les exploitations réduisent leurs cheptels bovins et s’orientent vers une production végétale encore plus extensive. L’autoconsommation joue plus que jamais un rôle de filet de sécurité alimentaire, dans un contexte de grande pauvreté monétaire, avec une intensification du travail agricole vivrier.
Les auteurs terminent par une série de recommandations, au premier rang desquelles la nécessité de réorganiser les filières d’intrants et de subventionner l’achat d’engrais et d'aliments pour le bétail. Dans un second temps, des aides pour l’achat de produits phytosanitaires, de cheptels et de machines agricoles seront nécessaires. D’après les experts de la FAO, 6 à 20 millions de dollars US seraient nécessaires pour éviter un effondrement du secteur agricole, qui aurait des conséquences économiques et sociales importantes.
Alexis Grandjean, Centre d’études et de prospective
Source : FAO
11:35 Publié dans Agriculteurs | Lien permanent | Tags : fao, ukraine | Imprimer | |
Le nouveau guide de la FAO sur « La sauvegarde des droits fonciers dans le contexte de l’investissement agricole »
Publié par la FAO récemment, ce guide technique soutient l’utilisation des Directives volontaires, en matière d’investissements agricoles, pour une gouvernance responsable de la terre et des ressources. Il s’inscrit dans la suite des Directives volontaires pour la gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts, dans le contexte de la sécurité alimentaire de chaque pays. Ces Directives ont été entérinées par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de la FAO en mai 2012, puis des principes pour un investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires ont été approuvés en octobre 2014.
Ce guide est destiné aux gouvernements et autres décideurs, et leur fournit des informations sur les mesures incitatives permettant de favoriser des modèles d’entreprise inclusifs.
Le guide est structuré en cinq grandes parties :
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la première porte sur les conditions nécessaires pour créer un environnement administratif et juridique privilégiant les investissements responsables ;
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le second volet passe en revue les types d’investissement et les garanties à mettre en œuvre pour limiter les risques envers les populations locales, et notamment les risques d’expropriation ;
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le chapitre suivant se concentre sur le processus de conception et de décision concernant ces investissements, le guide préconisant la plus grande transparence en associant l’ensemble des parties prenantes ;
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les pages suivantes incitent les États et les autres parties prenantes à surveiller la mise œuvre effective des investissements, par la mobilisation d’indicateurs de performance permettant d’évaluer la durabilité de la production agricole, plus particulièrement dans le suivi d’opérations foncières de grande envergure ;
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enfin, le rapport s’achève sur une liste d’outils et de ressources utiles pour mettre en œuvre et suivre ces investissements agricoles durables et responsables.
Céline Fabre, Centre d’études et de prospective
Source : FAO
11:30 Publié dans Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : fao, foncier | Imprimer | |
10/11/2015
La protection sociale, nécessaire pour combattre l’insécurité alimentaire
La protection sociale contribue à l’amélioration des revenus et de la sécurité alimentaire non seulement parce qu’elle permet une augmentation de la consommation, mais aussi parce qu’elle place les ménages dans de meilleures conditions pour produire des aliments et accroître leurs revenus. Telle est la conclusion du rapport annuel 2015 de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture. L’articulation des mesures de développement agricole et rural avec des programmes de protection sociale permet de rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de la vulnérabilité des habitants des zones rurales, notamment en relançant les investissements dans les activités économiques.
Source : FAO
10:30 Publié dans Développement, Mondialisation et international, Société | Lien permanent | Tags : fao, protection sociale, insécurité alimentaire | Imprimer | |
10/04/2015
Vers l’éradication d’une deuxième maladie animale à l’horizon 2030 ?
Du 31 mars au 2 avril derniers, s’est tenue à Abidjan une conférence mondiale organisée par la FAO et l’OIE, autour du lancement de la campagne mondiale de lutte et d’éradication de la peste des petits ruminants (PPR). Après l’éradication mondiale, en 2011, de la peste bovine, les deux institutions se sont engagées, en 2013, dans la lutte contre cette maladie, actuellement l’une des plus destructrices en Afrique, Moyen-Orient et Asie. La campagne mondiale fait suite au classement de la PPR en tant que maladie à statut officiel dans la version 2014 du code sanitaire des animaux terrestres, ainsi que dans la liste des maladies prioritaires dans le cadre du plan quinquennal mondial 2013-2017 de contrôle des maladies animales transfrontalières.
Identifiée pour la première fois en Côte d’Ivoire en 1942, cette maladie s’est développée considérablement depuis 15 ans pour toucher aujourd’hui 70 pays, situés dans des zones de grande pauvreté (voir carte) concentrant 330 millions de personnes et 80 % de l’élevage ovin et caprin mondial. Le coût annuel de la PPR va de 1,45 à 2,1 milliards d’euros, sachant que l’élevage est une ressource essentielle de l’économie locale, les denrées non consommées étant une monnaie d’échange pour d’autres biens de consommation.
Situation mondiale de la PPR et apparition de foyers entre 2007 et 2014
Sources : réseaux WAHIS OIE et EMRES FAO
La stratégie d’éradication de la PPR repose sur des principes d’évaluation, de contrôle et des actes médicaux (vaccinations notamment). Ainsi, seront mis en œuvre un traitement de la maladie à la source dans les pays précédemment indemnes, une communication optimisée vis-à-vis des éleveurs et un renforcement des capacités de contrôle et du réseau de laboratoires. À titre d’exemple, les campagnes de vaccination, menées ces dernières années dans certaines régions avec des résultats positifs, seront de plus grande ampleur avec une coordination par les organisations internationales.
Le succès de cette entreprise nécessite un soutien politique à l’échelle internationale, la santé animale étant de plus en plus considérée comme un bien public mondial. Les coûts de cette campagne d’éradication à l’horizon 2030 pourraient varier de 7 à 9 milliards de dollars.
Madeleine Lesage, Centre d’études et de prospective
Source : OIE
09:52 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : fao, oie, ppr | Imprimer | |
02/04/2015
La bioinformatique au service de la santé animale
La FAO a désigné, mi-février, l’Institut suisse de bioinformatique (SIB) comme centre de référence sur cette technologie de pointe, dans le cadre de la lutte contre les maladies infectieuses animales, avec en ligne de mire la fièvre aphteuse, les grippes aviaires et la maladie de West Nile.
Les experts du SIB ont développé des outils permettant d’analyser le génome des pathogènes et, ainsi, d’améliorer la détection précoce et les systèmes d’alerte rapide afin de répondre aux émergences de maladies transfrontalières. En collaboration avec l’Institut, la FAO a développé des cours en ligne sur bioinformatique et pathogènes viraux, et le SIB alimente la base de données Global Animal Disease Information System.
Source : FAO
09:24 Publié dans Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : fao, bioinformatique | Imprimer | |
12/03/2015
Engrais : projections de la FAO à 2018
La FAO a publié mi-février un rapport explorant des tendances sur la production et l’utilisation des engrais azotés, phosphatés et potassiques à l’horizon 2018. Au niveau mondial, la demande devrait être 25 fois plus importante qu’en 2008, atteignant environ 200 millions de tonnes. La croissance à cet horizon est plus importante pour la potasse (2,6 % par an) et le phosphore (2,25 % par an) que pour l’azote (1,4 % par an). Côté acteurs, l'Asie restera le plus gros consommateur, tandis que la demande européenne devrait se stabiliser. Ces deux zones géographiques, tout comme l’Amérique latine et les Caraïbes, resteraient dépendantes des importations, alors que l’Afrique serait toujours un exportateur malgré une augmentation de sa demande intérieure. Quant aux activités de production, qui excèdent d’ores et déjà la demande réelle, elles devraient croître plus vite que l’utilisation.
Cette publication propose une décomposition pour les trois principaux engrais. S’agissant du phosphore, l’augmentation de la demande devrait venir pour plus de la moitié d’Asie (58 % entre 2014 et 2018, dont 10 % pour l’Inde et 5 % pour la Chine) et pour plus du quart du continent américain (29 %, dont 19 % pour le Brésil seul). Côté production (matières premières, produits intermédiaires et finaux), l’augmentation viendrait principalement d’Asie (environ 63 %) et d’Afrique (environ 37 %), alors que la production en Amérique du Nord serait en retrait (environ -6,6 %). La FAO propose par ailleurs un focus sur l’azote.
Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective
10:00 Publié dans 3. Prévision, Agronomie | Lien permanent | Tags : fao, engrais | Imprimer | |
11/02/2015
Le Brésil sort de la carte mondiale de l'insécurité alimentaire
Le dernier rapport annuel conjoint de la FAO, du FIDA et du PAM, sur l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, a sorti le Brésil de la carte de la faim. Le taux de prévalence de la sous-nutrition est en effet descendu sous le seuil des 5 %. Cette évolution traduit les résultats remarquables des politiques engagées au Brésil depuis le programme FAIM ZERO en 2003. Le rapport revient sur les différentes déclinaisons du programme dont on retiendra le caractère intégré (mobilisant un grand nombre de leviers de manière pragmatique) et décentralisé.
Source : FAO
L'agriculture familiale, qui produit 70 % de l'alimentation consommée dans le pays, a été aidée par des soutiens directs, un programme de crédit rural et des services de vulgarisation. Sur les 10 dernières années, l'accès à la terre de 600 000 ménages pauvres sans terre a été permis par l'allocation de 50 millions d'hectares. Outre ces mesures directes, le programme d'achat de produits alimentaires issus de l'agriculture familiale constitue une des ressources de l'aide alimentaire. Et depuis 2009, les écoles ont également pour objectif de consacrer au moins 30 % de leurs dépenses alimentaires à des achats directs auprès de ce type d'agriculture.
Au-delà du Brésil, le rapport expose également les politiques d'autres pays comme la Bolivie, le Malawi, l'Indonésie ou Haïti. En dépit d'une baisse de 100 millions sur la dernière décennie, on estime encore à environ 800 millions le nombre de personnes en situation de sous-alimentation chronique dans le monde.
Mylène Testut Neves, Conseillère Agricole (Brésil et Cône Sud), Service Économique Régional de Brasilia, Ambassade de France au Brésil
Frédéric Courleux, Centre d’études et de prospective
Source : FAO
10:55 Publié dans Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : brésil, fao, insécurité alimentaire | Imprimer | |
19/01/2015
Publication d’un rapport de la FAO sur Les jeunes et l’agriculture : principaux enjeux et solutions concrètes
Cette étude, parue fin 2014, a été menée conjointement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA). L’objectif est de proposer aux acteurs de terrain un aperçu des solutions envisageables pour surmonter les difficultés rencontrées par les jeunes en agriculture.
L’analyse se structure autour de six enjeux majeurs :
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Accès au savoir, à l’éducation et à l’information ;
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Accès à la terre ;
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Accès aux services financiers ;
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Accès aux métiers de l’environnement ;
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Accès aux marchés ;
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Engagement dans les débats politiques.
Le rapport propose une série d’études de cas adaptées à chacun des enjeux et de nombreux exemples concrets mis en œuvre dans différents pays, dont, pour en citer quelques-uns :
- la mise en place par de jeunes entrepreneurs d’un service de SMS permettant aux agriculteurs kényans d’être informés en temps réel du prix des cultures, de les relier directement aux acheteurs et, ce qui est tout aussi important, de les relier entre eux afin qu’ils puissent mutualiser leur production et accéder à de plus gros marchés ;
- la création d’un fonds d’investissement public/privé pour aider les jeunes agriculteurs québécois ;
- un label « Youth Trade » pour faciliter l’accès aux marchés des jeunes entrepreneurs américains. Les exemples sont liés à un contexte précis, mais les auteurs insistent en conclusion sur la nécessité « d’une réponse intégrée cohérente » pour appuyer les jeunes qui débutent en agriculture.
Céline Fabre, Centre d’études et de prospective
Source : FIDA
16:18 Publié dans Agriculteurs, Exploitations agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : fao | Imprimer | |
02/12/2014
Deux documents paraissent sur la nutrition au niveau international
Mi-novembre a été publié le Global nutrition report 2014, document établi par un groupe d’experts internationaux sous l’égide de l’IFPRI. Première édition d’une série annuelle, initiée suite aux engagements pris lors du Nutrition for Growth Summit (2013), ce rapport rassemble un champ large d’indicateurs clés sur le statut nutritionnel, les actions et les ressources des 193 pays membres des Nations unies. L’objectif est d’évaluer les progrès réalisés dans l’amélioration du statut nutritionnel, à l’échelle mondiale et de chaque pays, et également de proposer un mécanisme de suivi des engagements pris par les 96 signataires du Nutrition for Growth Summit. Une plate-forme permet de visualiser en ligne les données recueillies, qui présentent toutefois un certain nombre de lacunes (absence d’éléments pour plusieurs pays, dont le Canada, une grande partie des États européens, l’Australie, etc.).
Dans le même temps, à l’occasion de la Deuxième conférence internationale sur la nutrition (ICN2), organisée à Rome du 19 au 21 novembre, la FAO a publié un recueil compact (Food and Nutrition in Numbers 2014) des principales données et tendances sur les déficits en micronutriments, le surpoids, l’obésité et les maladies non transmissibles, de 1990 à aujourd’hui. Ce document propose également des indicateurs sur les liens entre nutrition, santé et environnement, ainsi que des données détaillées notamment sur les prix et la consommation alimentaires, les émissions carbone de l’agriculture et l’usage des terres.
Sources : Global nutrition report, FAO
14:35 Publié dans Mondialisation et international, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : nutrition, obésité, fao | Imprimer | |
01/12/2014
Rapport de la FAO sur l'atténuation du changement climatique par le secteur de l'élevage au niveau mondial
La FAO vient de traduire en français le rapport paru l'an passé sur la réduction des émissions de GES par le secteur de l'élevage et intitulé Lutter contre le changement climatique grâce à l’élevage, une évaluation des émissions et des opportunités d’atténuation au niveau mondial (cf. billet d'octobre 2013 sur ce blog). D'après les auteurs, compte tenu du poids de l'élevage dans les émissions de GES d'origine anthropique (environ 15 %), des actions d'atténuation doivent être développées au niveau international. Ils défendent l'idée selon laquelle l'amélioration de l'efficience au niveau des animaux et des troupeaux est la clé pour réduire les émissions (meilleur équilibre de la ration, amélioration de la sélection, de la santé animale et de la récupération d'énergie notamment). Les changements de système sont en revanche peu envisagés. Les auteurs concluent qu'il serait possible de réduire les émissions de 30 %, « si les producteurs d'un système donné, dans une même région et dans une même zone climatique adoptaient les technologies et pratiques utilisées par les 10 % d'entre eux ayant l'intensité d'émission la plus basse ».
Source : FAO
14:31 Publié dans 2. Evaluation, Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : fao, élevage | Imprimer | |
07/07/2014
Rapport du HLPE – Pertes et gaspillages de nourriture dans un contexte de systèmes alimentaires durables
Le 3 juillet dernier, le High level panel of experts on food and security and nutrition (HLPE) a remis son rapport intitulé Food losses and waste in the context of sustainable food systems au Comité de la sécurité alimentaire mondiale de la FAO. Considérés comme partie intégrante des systèmes alimentaires, les pertes et gaspillages alimentaires ont été analysés sous trois perspectives : systémique, durable, et de sécurité alimentaire et nutrition.
Le HLPE pose différentes définitions, dont celles des pertes alimentaires (qui interviennent avant le stade de la consommation finale) et des gaspillages alimentaires (qui interviennent au niveau de la consommation finale). Les pertes et gaspillages alimentaires (dénommés « gaspillage alimentaire » dans la suite de ce billet) correspondent donc à toute perte, en poids et à tous les stades de la chaîne alimentaire, de nourriture destinée à la consommation humaine, sans tenir compte des causes ; les food quality loss or waste se rapportent à la baisse des caractéristiques qualitatives des denrées alimentaires. De nombreuses études existent sur le gaspillage alimentaire mais l'absence de protocole commun en empêche la comparaison.
Trois types d'impacts du gaspillage alimentaire sur la sécurité alimentaire et la durabilité des systèmes sont identifiés par le HLPE : une réduction de la disponibilité, locale et globale, de nourriture ; un impact négatif sur l'accès aux produits alimentaires, à tous les stades de la chaîne ; un effet à long terme en lien avec l'usage non durable de ressources naturelles, dont dépend la future production de denrées alimentaires. L'impact sur la nutrition (pertes de qualités nutritives des aliments), ainsi que les caractéristiques nécessaires à un système alimentaire pour faire face à des variations parfois très importantes de production et de consommation, dans le temps et l'espace, sont moins explorés dans la littérature scientifique. Enfin, pertes et gaspillage jouent sur les trois dimensions de la durabilité des systèmes alimentaires : pertes économiques et baisse du retour sur investissement, ralentissement du développement et des progrès sociaux, impact environnemental (consommation superflue de ressources naturelles, traitement des déchets alimentaires).
Les pertes et gaspillage alimentaires découlent de nombreux facteurs potentiels (microbiologiques, technologiques, comportementaux, etc.), dont l'importance varie selon le produit, le contexte et le stade de la chaîne alimentaire. L'identification des causes et de leurs interrelations nécessite de développer une approche intégrée tout au long de cette chaîne. Le HLPE décrit ces causes selon trois niveaux : micro (pour une étape de la chaîne), méso (causes secondaires ou systémiques) et macro (enjeux systémiques). Des solutions pour chaque niveau sont identifiées, solutions à adapter aux spécificités locales et aux produits concernés.
Le HLPE émet enfin des recommandations à destination de l'ensemble des acteurs. Il s'agit ainsi d'améliorer la collecte des données et le partage de connaissances, de développer des stratégies déclinées en actions concrètes pour réduire le gaspillage alimentaire et de mieux coordonner les politiques afférentes.
Julia Gassie, Centre d'études et de prospective
Source : FAO
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29/04/2014
Rapport de la FAO sur le commerce international et les risques de contaminations entre produits GM et non GM
À partir d'une enquête à laquelle 75 pays ont répondu, la FAO a réalisé une étude sur les incidents liés à la présence d'organismes génétiquement modifiés (OGM) en faible quantité dans les denrées alimentaires et aliments pour animaux faisant l'objet d'échanges internationaux. Partant du constat que la production de denrées GM s'accroît aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement, et que les réglementations liées au commerce des OGM sont très diverses d'un pays à l'autre, l'enquête visait à faire un état des lieux des risques de contaminations entre produits GM et non GM en lien avec le commerce international. Elle était composée de 21 questions portant sur la production d'OGM, la réglementation, les procédures de détection des OGM, les incidents de contamination entre lots et les risques associés en matière de commerce international. Une étude économétrique a également été conduite.
L'enquête révèle d'abord que presque la moitié des pays répondants déclare produire des OGM à des fins commerciales ou de recherche. Seulement 47% des pays répondants indiquent qu'ils ont les capacités techniques pour détecter des denrées GM dans les matières premières importées. Les incidents liés à la faible présence d'OGM dans les lots importés se sont toutefois multipliés au cours des dix dernières années (198 incidents recensés, dont 138 depuis 2009), avec 35% de pays répondants concernés par ces incidents. À noter que la notion de faible quantité est toutefois variable d'un pays à l'autre. Les principaux produits faisant l'objet de mélanges entre lots GM et non GM sont le lin, le riz, les galettes et nouilles de riz, le maïs et le soja. Les trois pays les plus exportateurs de lots contaminés sont les États-Unis, la Chine et le Canada. Concernant la France, elle a indiqué avoir identifié onze lots de denrées contaminées aux OGM, sur les dix dernières années, dont cinq de riz en provenance des États-Unis et d'Asie, et quatre de maïs des États-Unis.
Alors, la présence d'OGM dans des lots censés ne pas en contenir menace-t-elle le commerce alimentaire mondial ? Du point de vue des États, le facteur le plus important en matière de risque pour le commerce est la multitude de législations en matière d'OGM (42% des pays répondants estiment ce facteur très important), la contamination involontaire des cultures (39%) et les différences de dates d'autorisation des OGM entre pays (35%). Le rapport de la FAO pointe également la politique de tolérance zéro comme ayant un effet dissuasif sur le commerce de maïs. Les stratégies d'interdiction des produits contaminés, sur la base de seuils, semblent en revanche avoir des impacts plus limités sur le commerce international. D'après la FAO, ces résultats plaident donc pour des politiques réglementaires excluant la tolérance zéro.
Noémie Schaller, Centre d'études et de prospective
Source : FAO
15:52 Publié dans Alimentation et consommation, Mondialisation et international, OGM | Lien permanent | Tags : fao, ogm | Imprimer | |
16/04/2014
FAO – Données sur la couverture végétale de la planète
En mars, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié une nouvelle base de données appeléeGlobal Land Cover SHARE (GLC-SHARE). Elle rassemble des données sur le couvert végétal et repose sur une grande diversité de sources dont les informations ont été harmonisées selon la norme établie par la FAO et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) (Land Cover Classification System).
Le schéma ci-dessous en montre les principaux résultats. Cet outil pourrait servir au suivi de l'évolution de l'occupation des sols, des impacts du changement climatique par exemple.
GLC-SHARE distribution of land cover types
Source : FAO
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04/02/2011
Consommation record de poisson
En 2010, la place du poisson dans l'alimentation mondiale a atteint une moyenne record de près de 17 kg par habitant, assurant 15% des besoins moyens en protéines animales de plus de 3 milliards de personnes. Ce rapport de la FAO estime que la part des ressources surexploitées, épuisées ou en phase de reconstitution est passée à 32% en 2010. Pêche et aquaculture font vivre 540 millions de personnes (8% de la population mondiale)
L'organisation des Nations Unies propose des mesures visant à lutter contre le commerce des poissons pêchés de façon illégale, ainsi que la création d'un registre mondial des bateaux de pêche, attribuant à chacun d'entre eux, et ce à vie, un "numéro d'identification unique".
Par ailleurs, Steve Murawski, qui occupait jusqu'à récemment le poste de directeur des programmes scientifiques au sein du département de la pêche de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), affirme que plus aucune espèce de poisson vivant dans les eaux territoriales américaines n'est surexploitée cette année, contre 37 espèces l'année dernière. D'après lui, il s'agit d'une première depuis 1900, date à laquelle remontent les archives. Ces bons résultats viennent après que la Nouvelle-Angleterre ait mis en place un nouveau système de gestion qui répartit les pêcheurs par secteurs, en leur attribuant un quota annuel de pêche pour les poissons de fond comme la morue, le haddock ou le flet (source : ADIT).
14:21 Publié dans Alimentation et consommation, Pêche et aquaculture, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Tags : fao | Imprimer | |
18/06/2010
Perspectives agricoles à l'horizon 2019
L'OCDE et la FAO ont publié le 15 juin leurs dernières prévisions conjoncturelles pour les dix prochaines années. Les principales hypothèses utilisées pour réaliser ces prévisions sont une reprise économique mondiale et une hausse des couts de l'énergie. Au final, l'OCDE estime que les prix des produits agricoles sur la prochaine décennie pourraient être supérieurs aux prix observés entre 1997-2006, soit avant la flambée des prix. Cela est valable aussi bien pour les produits végétaux que pour les produits animaux (à l'exception de la viande de porc). Les plus fortes hausses concernent les huiles végétales et les produits laitiers (beurre) avec des hausses de plus de 40% en termes reels.
Les pays en développement pourrait être la principale source de croissance de la production agricole mondiale, de la consommation et des échanges : (cliquer pour aggrandir)
L'OCDE et la FAO reconnaissent que ces prévisions se fondent sur des hypothèses de conditions «normales» et ne prennent donc pas en compte des nombreuses incertitudes sur les conditions climatiques, les facteurs macroéconomiques ou les interventions publiques. Ils recommandent des actions publiques pour faire face aux conséquences négatives de la volatilité, notamment le maintien de stocks de sécurité de produits alimentaires.
Pierre-Emmanuel Lecoq (CEP)
La synthèse (100 p)
09:36 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles, Mondialisation et international, Production et marchés | Lien permanent | Tags : fao, ocde | Imprimer | |