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09/12/2016

Évolution de la consommation de desserts par les ménages français depuis 2008

Début novembre, FranceAgriMer a mis en ligne, dans sa collection des Synthèses, un bilan de l'évolution de la consommation de desserts par les ménages français, de 2008 à 2014. Basée sur des données de panel (KANTAR Worldpanel) portant sur les achats pour la consommation à domicile (ceux en boulangerie et le « fait maison » n'étant pas inclus), cette analyse montre que la part des desserts dans le budget alimentaire total reste stable sur la période étudiée, aux alentours de 17,5 %. Des écarts importants se dégagent entre produits, avec deux catégories achetées par la quasi-totalité des ménages : les fruits frais (28,6 % du budget des desserts) et l'ultra-frais (26,8 %). Ce document présente des analyses fines selon des caractéristiques des ménages (composition, statut financier, âge), déclinées pour trois sous-univers de produits substituables : les produits à base de fruits, les desserts lactés, les autres desserts. Le graphique ci-dessous illustre des résultats obtenus pour la première catégorie :

desserys.jpg


Source : données Kantar Worldpanel – estimation FranceAgriMer (moyenne des indices de QAp 100 par UC calculée sur la période 2008-2014)

Source : FranceAgriMer

11:50 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : franceagrimer, desserts, consommation |  Imprimer | | | | |  Facebook

13/10/2015

Le digital et l’aliment : productivité et expérience de consommation

Le 6 octobre dernier, Christophe Benavent, professeur à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, donnait une conférence organisée par le Fonds Français pour l’Alimentation et la Santé (FFAS), sur le thème « Le digital et l’aliment : productivité et expérience de consommation ». Le FFAS a publié à cette occasion sa Lettre scientifique n°21, consacrée à ce sujet. L’auteur s’intéresse ici non pas à l’alimentation comme consommation, mais « au travail nécessaire pour l’accomplir » (idée d’un « consommateur-travailleur »). Il utilise « l’ensemble du cycle de production » (le « parcours client ») pour analyser le rôle des technologies de l’information (web social, big data, internet des objets) dans ce cadre. Il se penche également sur l’« expérience de consommation », pour formuler in fine des recommandations en matière de marketing. Nous ne retiendrons ici qu’une partie des éléments développés, denses en références théoriques et en exemples.

Quatre types de techniques sont distingués : techniques informatives (ex : plateformes de données relatives aux produits) ; techniques facilitant l’interaction sociale, le filtrage de l’information, la coordination des activités et la planification ; les boucles de feed back (objets connectés et plateformes associées) ; techniques productives (impression 3D, balances et tables de cuisson programmatique, etc.). Pour l’auteur, elles « s’articulent moins par des fonctions que par l’enracinement dans des moments particuliers du processus très général de la décision d’achat et de la consommation ».

Rappelant que l’alimentation est une pratique sociale, Ch. Benavent analyse également l’échec de projets de listes de courses électroniques, pourtant « dispositif clé d’une digitalisation des pratiques alimentaires ». Par ailleurs, en lien avec l’« expérience de consommation », le digital joue, pour l’auteur, un double rôle : il est source de consommations intermédiaires et fournit des « ingrédients symboliques » (cf. le riche écosystème des blogs culinaires et de santé) ; il coordonne toutes les activités induites par les pratiques et les usages alimentaires. C’est donc un « capital matériel qui permet des gains de productivité dans l’auto-production de l’expérience ».

In fine, l’auteur recommande d’adopter une approche nouvelle du marketing, les dispositifs numériques permettant d’agir non pas tant sur la décision individuelle que sur le collectif.

Julia Gassie, Centre d’études et de prospective

Source : FFAS

 

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Voir son steak comme un animal mort. Martin Gibert

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Alors que, selon l’auteur, nous serions de plus en plus informés des dures conditions d’élevage et d’abattage des animaux, qu’un nombre croissant de personnes déclareraient être sensibles à leur bien-être et à leurs droits, que les découvertes de la science confirmeraient l’existence d’une certaine conscience animale, pourquoi continuons-nous à manger leur chair ? Pourquoi refuser de voir que ce steak, dans notre assiette, n’est que de l’animal mort ? Comment expliquer ce décalage entre nos convictions et nos actes, entre nos valeurs et notre appétit ? C’est ce “paradoxe de la viande”, phénomène de “dissonance cognitive”, que Gibert (défenseur du véganisme) essaie d’analyser en s’appuyant sur divers travaux de philosophie éthique, de psychologie morale et de psychologie sociale, ainsi que sur des comparaisons historiques, géographiques et culturelles.

L’ouvrage montre les limites de la cognition humaine face à la nourriture et les failles quotidiennes de la rationalité du mangeur. Il souligne les efforts que nous faisons pour mettre à distance et ne pas voir les souffrances infligées aux animaux. Ainsi, en les démentalisant et en les chosifiant, nous nous persuadons qu’ils ne souffrent pas pour continuer à les manger sans trop culpabiliser : on ne cuisine pas un poulet mais du poulet. Gibert décrit les croyances et alibis que nous mobilisons pour justifier nos comportements alimentaires, échapper à nos contradictions et persévérer dans nos habitudes. Il insiste par exemple sur ces '“omnivores consciencieux”' qui, en s’approvisionnent auprès de “petits éleveurs” bio ou locaux, se dédouanent de leur carnisme en prétendant consommer de la “viande heureuse”. Il démonte les ressorts de ce carnisme, normalité alimentaire inculquée dès l’enfance en famille et à l’école, puis renforcée par les messages de la publicité, des médias, des politiques publiques et des industries agro-alimentaires. Enfin, raisonnant sur l’évolution plus globale des sociétés, il rappelle que la domination masculine a pendant longtemps déterminé l’exploitation des animaux, des colonisés, des femmes et de la nature, et qu’il y a des intersections évidentes entre ces diverses formes de discrimination que sont le sexisme, le racisme, le classisme et le spécisme : '‘les vrais mâles préfèrent la viande’' et ''la masculinité continue de se construire du côté des barbecues'' (p 190).

Bruno Hérault, Centre d’études et de prospective

Lien : LUX Editeur

 

09:25 Publié dans Alimentation et consommation | Lien permanent | Tags : gibert, animal, consommation, viande, mangeur, carnisme, veganisme |  Imprimer | | | | |  Facebook