14/06/2010
Perspectives de la viande bovine et ovine à l'horizon 2015
Les productions et consommations de viandes bovine et ovine européennes dépendent de facteurs internes et externes à l'Union. Dans l'hypothèse d'une crise économique persistante, de négociations OMC qui s'enlisent et d'une PAC figée jusqu'en 2013, ces productions devraient poursuivre leur lente érosion, entraînant les consommations à la baisse, selon ce travail réalisé par l'Institut de l'élevage.
L’UE à 27 membres s’enfoncerait ainsi progressivement dans une érosion lente mais continue de sa production de viande bovine et de sa consommation, l’une et l’autre en germe depuis plusieurs années : la production reculerait de l’ordre de 3% à l’horizon de 5 ans et la consommation de 2%, l’Europe renforçant progressivement sa dépendance à l’égard du marché mondial.
Le secteur ovin connaîtrait une évolution du même type avec un recul de production de 7% en 6 ans tirant à la baisse la consommation.
L'étude (26 p.)
16:42 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles, PAC | Lien permanent | Imprimer | |
28/05/2010
Baisse de l'emploi agricole dans l'UE-27
Le secteur agricole européen a perdu 3,7 millions d'emplois entre 2000 et 2009, soit le quart des effectifs, selon les dernières données d'Eurostat. L'emploi agricole a diminué de 17% dans l'UE-15 et de 31% dans les 12 nouveaux Etats membres (jusqu'à - 55% en Estonie).
En 2009, l'agriculture européenne comptait 11,2 millions d'emplois équivalent temps plein, dont un peu plus de la moitié dans les 12 nouveaux Etats. La Pologne représente 20 % de l'ensemble, suivie de près par la Roumanie (19%), l'Italie (10%), puis l'Espagne et la France avec chacune 8%.
Cette baisse est-elle appelée à se poursuivre selon le même rythme ? Selon les dernières prévisions du CEDEFOP (Centre européen pour le développement de la formation professionnelle) portant sur la période 2010-2020, l'agriculture européenne devrait perdre encore près de 2,5 millions d'emplois, et sa part passer de 5,4% à 4,2% du total des emplois en 2020. Il s'agit toutefois de projections tendancielles portant sur des données très agrégées, ne prenant pas en compte d'éventuels changements de politiques ou de modes de production.
15:00 Publié dans 3. Prévision, Travail et emploi | Lien permanent | Imprimer | |
26/05/2010
Un "scénario vert" pour la pêche
Environ 30% des réserves halieutiques sont déjà considérées comme perdues, au sens où les stocks sont tombés si bas qu'ils ne sont plus exploitables. Seuls 25% des stocks sont considérés comme «bons» ou «relativement bons», tandis que 60% d'entre eux sont jugés en «mauvais état» et 11% en « très mauvais état». Au rythme actuel de surexploitation des océans, il n'y aura plus de pêcheries exploitables dans quarante ans, d'après la version préliminaire d'un rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
Le PNUE estime qu'un investissement moyen de 8 milliards de dollars par an, dont une partie peut être couverte par réduction progressive des quelques 27 milliards de dollars de subventions alloués chaque année à la pêche traditionnelle, est nécessaire pour réduire de manière drastique la capacité actuelle excessive du secteur de la pêche mondiale et la surexploitation des ressources qu'elle entraine, tout en aiguillant les travailleurs vers des moyens de subsistance alternatifs.
Ce financement est nécessaire pour réformer et recentrer la gestion des pêcheries, par exemple à travers des politiques telles que les quotas négociables et la création d'aires marines protégées, afin d'empêcher l'épuisement des stocks et de leur permettre de se reconstituer.
Le PNUE a chiffré également les avantages d'un tel scénario en termes de croissance du revenu des pêcheurs et a comparé les coûts et les bénéfices globaux.
Le rapport final « Green Economy », qui couvrira un total de 11 secteurs allant de l'agriculture et de la gestion des déchets dans les villes au tourisme, sera publié fin 2010.
15:30 Publié dans 3. Prévision, Pêche et aquaculture | Lien permanent | Imprimer | |
15/04/2010
Changement climatique et biodiversité
Les chercheurs de l'université de Bonn et de celle Yale ont publié une étude qui vise à quantifier et à modéliser, à l'échelle régionale, l'impact potentiel du changement climatique sur la diversité de la flore. Après avoir examiné plusieurs espèces de plantes que l'on peut trouver dans différentes régions dans les conditions climatiques actuelles, ils ont tout étudié les interdépendances, auxquelles ils ont ensuite appliqué 18 scénarios de changement climatique à l'horizon 2100.
Les conclusions de l'étude indiquent que les régions froides et humides de la planète pourraient servir de refuge à un nombre plus important d'espèces, mais aussi que les régions chaudes et sèches pourraient devenir des milieux hostiles à la diversité végétale.
Les chercheurs estiment qu'ils ne peuvent prédire la manière dont la biodiversité d'une région donnée s'adaptera à ces nouvelles conditions, mais, d'après eux, la redistribution massive des espèces végétales entraînera, dans le monde entier, une uniformisation de la végétation au niveau régional, au détriment d'espèces uniques qui se sont adaptées à des conditions d'habitat particulières.
En conclusion, les auteurs soulignent la nécessité d'une politique forte pour le climat, car « la biodiversité est le fondement même de l'existence humaine ».
Etude parue dans la revue Proceedings of the Royal Society London
10:30 Publié dans 3. Prévision, Climat, Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Imprimer | |
13/04/2010
L'assurance, bientôt première source de revenus agricoles aux US ?
Selon les prévisions du FAPRI (Food and Agricultural Policy Research), les programmes d'assurance récolte et d'assurance recettes pourraient devenir la première source de soutien du revenu des agriculteurs. En effet, les indemnités nettes touchées par les producteurs de grandes cultures et fruits et légumes devraient approcher les 6 milliards de dollars par an en 2013, soit un montant comparable à l'ensemble des paiements directs, et le coût total des programme d'assurance pour les finances publiques serait supérieur, en 2019, aux autres programmes de soutien des prix et des revenus.
Ces chiffres sont issus de projections basés sur des hypothèses sur les prix de marché des grandes cultures assez soutenus et une participation aux programmes d'assurance relativement stable, autour de 40% des surfaces cultivées.
Par ailleurs, la Risk Management Agency (RMA) de l'USDA a publié une étude sur les résultats financiers des assureurs participant au programme fédéral d'assurance agricole. Pour l'année 2009, le taux de rendement des capitaux propres investis atteint 26,4%, ce qui place l'année 2009 parmi les années les plus rentables pour les assureurs. Dans le même temps, la RMA a cherché à évaluer le taux de rendement "raisonnable" compte tenu des risques effectivement encourus, il est estimé à 10,7%
Source : Agri Us Analyse, FAPRI.
18:31 Publié dans 3. Prévision, Production et marchés | Lien permanent | Tags : assurance, etats-unis | Imprimer | |
07/04/2010
Le Brésil prévoit une forte croissance de sa production agricole
Près de 50 millions de tonnes de céréales et d'oléagineux, plus de 8 millions de tonnes de viande et 300 millions de tonnes de canne à sucre supplémentaires seraient produites au Brésil d'ici 2020, selon une récente étude publiée par le Ministère de l'agriculture brésilien. La croissance de la production de viande (boeuf, porc et poulet) serait de 37% sur toute la période. Pour le bœuf, la consommation interne étant supposée augmenter de près de 2% par an, les exportations pourraient quant à elles croître de près de 4% par an.
Depuis 1990, la croissance de la production brésilienne de céréales et d'oléagineux est de 5% par an en moyenne. Les prévisions intègrent un ralentissement des rendements en soja. Les chercheurs devraient se focaliser sur les plantes comme le riz, le maïs, le blé, le coton, sur lesquels des progrès sont encore à faire en termes de rendement. Il sera possible de produire plus sans étendre les surfaces cultivées pour ces productions (sauf le maïs, qui devrait s'étendre d'un million d'hectares). Les nouvelles terres mises en culture seront surtout consacrées au soja et à la canne. Au total, les surfaces cultivées devraient, selon le ministère brésilien, s'accroître de 15% de 2010 à 2020.
La question se pose de savoir si ces prévisions sont compatibles avec l'objectif que le Brésil s'est fixé de réduire la déforestation de 80 % d'ici à 2020 également.
10:58 Publié dans 3. Prévision, 4. Politiques publiques, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : brésil | Imprimer | |
02/04/2010
Croissance de la consommation mondiale de viande
Le FAPRI (Food and Agricultural Policy Research Institute) a publié ses prévisions d'évolution des principaux produits agricoles jusqu'à 2019. En se basant sur l'hypothèse d'une reprise économique en 2010-2011, et sur l'augmentation du revenu par tête dans les pays émergents, il table sur une augmentation de la consommation de viande par personne de près de 6 kg, soit une consommation de 54,5 kg par personne et par an en 2019. La consommation de porc connaîtrait la progression la plus forte, suivie par celle de poulet. En conséquence, la production mondiale de viande progresserait de 17 % entre 2009 et 2019.
D'autres prévisions concernent les céréales, le sucre, le coton ou encore les biocarburants.
10:58 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles | Lien permanent | Imprimer | |
18/03/2010
Projections à 2019 des prix agricoles
Selon ces projections réalisées, comme tous les ans, par l'USDA, l'impact de la crise économique et financière devrait progressivement s'effacer et les prix agricoles retrouver un niveau élevé, du fait de la demande alimentaire et énergétique croissante. La croissance de la production américaine de bioéthanol devrait se poursuivre, quoiqu'à un rythme moins soutenu. Les objectifs européens concernant les biocarburants se traduiraient par une forte demande de biodiesel. Tout ceci devrait se traduire par un renchérissement de l'alimentation du bétail, les prix de la viande sont donc appelés à augmenter également.
L'USDA prévient en préambule qu'il ne s'agit pas de prévision de ce qui va advenir, mais d'un scénario dépendant de plusieurs hypothèses d'entrée, dont l'absence de choc externe, des conditions météorologiques normales, des politiques énergétiques et climatiques inchangées. Ce sénario « de référence » doit servir de point de comparaison pour des scénarios faisant varier certaines hypothèses.
Le rapport (106 p.)
14:53 Publié dans 3. Prévision, Production et marchés | Lien permanent | Imprimer | |
26/02/2010
Progression des OGM dans le monde
L'International Service for the Acquisition of Agribiotech Applications (ISAAA), une organisation en partie financée par les grands semenciers, a publié en février 2010 son bilan annuel sur l'état des cultures biotechnologiques dans le monde.
Selon ses chiffres, 134 millions d'hectares d'OGM étaient cultivés dans le monde en 2009, soit une progression de 7% des surfaces par rapport à 2008. Quatorze ans après le démarrage commercial des OGM, le rythme de leur essor tend toutefois à ralentir : il y a trois ans, il était encore de 13% (cliquer pour voir le graphique en grand).
Les principaux utilisateurs d'OGM sont les États-Unis (64 millions d'hectares), le Brésil (21,4 millions) et l'Argentine (21,3 millions). Viennent ensuite l'Inde (8,4 millions), le Canada (8,2 millions), la Chine (3,7 millions), le Paraguay (2,2 millions) et l'Afrique du Sud (2,1 millions). Tous les autres pays restent en deçà de la barre du million d'hectares.
Les OGM représentent ainsi 9 % des cultures mondiales. Mais ce chiffre cache d'énormes disparités en fonction des cultures et des régions du monde : plus des trois quarts des superficies dédiées au soja sont OGM, le coton transgénique, qui perce en Inde et en Afrique, représente un plant sur deux, et pour le maïs, la proportion est de 26 %.
D'ici à 2015, l'ISAAA considère que la barre des 200 millions d'hectares d'OGM plantés dans le monde pourrait être franchie, grâce notamment à l'arrivée d'un « maïs anti-sécheresse » dans les campagnes des Etats-Unis dès 2012. L'intérêt de la Chine pour le riz et le maïs transgéniques laisse également présager une expansion des superficies dédiées aux cultures biotechnologiques.
Les Amis de la Terre critiquent ces chiffres et mettent l'accent sur la baisse des surfaces en Europe où, compte tenu de l'hostilité des opinions publiques, les surfaces cultivées en OGM ont reculé en moyenne de 12 % l'an dernier.
Sources : ISAAA, Global Status of Commercialized Biotech/GM Crops: 2009, Executive Summary (44 p.)
Les Amis de la Terre, Who benefits from GM crops? (43 p.)
11:27 Publié dans 3. Prévision, Environnement, Filières agricoles, Mondialisation et international | Lien permanent | Tags : ogm | Imprimer | |
21/10/2009
Croissance des cultures OGM et commerce international
Ce rapport issu de l'Institut d'études technologiques prospectives (IPTS) du centre de recherche de la Commission dresse le tableau des récoltes OGM à travers le monde, et comporte des prévisions à l'horizon 2015 : le nombre de variétés OGM commercialisées serait multiplié par 4, passant de 30 aujourd'hui à 120 en 2015.
Cette croissance devrait, selon les auteurs du rapports, faire peser un risque sur le commerce alimentaire mondial du fait des « autorisations asynchrones » selon les pays.
Les problèmes de présence fortuites dans les lots ne peuvent que se multiplier, ce qui interroge sur la capacité des pays de l'Union à maintenir leurs politiques de tolérance zéro.
16:17 Publié dans 3. Prévision, Environnement, Mondialisation et international | Lien permanent | Imprimer | |
18/09/2009
France laitière 2015
À quoi ressemblera la France laitière en 2015? Quelles sont les perspectives à plus long terme? Jusqu'où va se poursuivre la baisse du nombre des exploitations laitières? Comment les régions tireront-elles leur épingle du jeu ? Quelles stratégies d'exploitation se dessinent dans les différentes régions? Autant de questions sur lesquelles se penche une étude réalisée par l'Institut de l'élevage, qui propose un zonage de la France en trois grandes zones laitières : les zones de plaine à forte densité laitière, les zones de polyculture-élevage et les zones de montagne-piémonts.
La baisse des exploitations laitières devrait se poursuivre à l'horizon 2015, selon cette étude, tandis que les contrastes régionaux et la concurrence entre les bassins de production s'accentueraient.
11:51 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : lait | Imprimer | |
09/07/2009
La faim dans le monde : projections à l'horizon 2018
Selon l'USDA, le nombre de personnes sous-alimentées dans les 70 principaux pays en développement à bas revenu (soit 47 % de la population mondiale) augmenterait de 2% entre 2008 et 2018, pour atteindre 834 millions à cette date.
Le déficit alimentaire global des pays concernés devrait donc rester relativement proche de son niveau de 2008, mais la situation évoluerait de manière contrastée selon les régions : alors que la population souffrant de la faim diminuerait de 22 % en Asie, elle croîtrait de 25 % en Afrique subsaharienne et de 8 % en en Amérique latine et dans les Caraïbes (cliquer sur le tableau pour l'aggrandir):
Ces projections sont basées sur des hypothèses optimistes, des scénarios alternatifs prévoient quant à eux une augmentation comprise entre 9% et 18% du nombre de personnes sous-alimentées entre 2008 et 2018.
15:47 Publié dans 3. Prévision, Développement, Sécurité alimentaire | Lien permanent | Imprimer | |
19/06/2009
FAO/OCDE: Perspectives agricoles 2009-2018
Les prix agricoles mondiaux repartiront à la hausse au cours des dix prochaines années sans toutefois atteindre les pics de la crise alimentaire de 2006-2008, indiquent l'OCDE et la FAO dans leur rapport annuel sur les Perspectives agricoles.
La faiblesse persistante de l'économie mondiale freinera les prix des denrées de base au cours des deux ou trois prochaines années, puis ceux-ci devraient se raffermir sous l'effet de la reprise économique", souligne le rapport.
Au cours des dix prochaines années, le prix des productions végétales (céréales, sucre...) devrait ainsi augmenter de 10 à 20%, hors inflation, par rapport à la moyenne de 1997-2006 tandis que celui de la viande se stabilisera, souligne l'étude. D'ici à 2018, le prix des produits laitiers devrait être "légèrement" plus élevé qu'au cours de la période 1997-2006.
Par ailleurs, le rapport pointe un potentiel d'accroissement considérable de la productivité. Une augmentation de 40% de la production agricole mondiale d'ici à 2018 ne semble ainsi pas "irréaliste" à condition de réaliser les investissements nécessaires et de gérer certains risques "importants" notamment concernant les ressources en eau, soulignent les deux organisations.
Le rapport met en garde contre les risques de "stress hydrique" liés au changement climatique (inondations, sécheresse...), alors que le secteur agricole utilise déjà 44% du total de l'eau consommée dans les pays de l'OCDE et plus de 60% dans de nombreux autres pays.
Brossant un tableau "plutôt positif" du marché des denrées agricoles, les deux organisations appellent toutefois à prendre leurs projections avec prudence en raison des bouleversements économiques à venir et d'une possible remontée des cours du brut. Si le baril de pétrole avoisinait les 90-100 dollars, les prix agricoles augmenteraient considérablement et la production serait fortement touchée, relève le rapport, qui a fondé l'essentiel de ses projections sur un baril à 60-70 dollars.
16:40 Publié dans 3. Prévision, Production et marchés | Lien permanent | Imprimer | |
02/06/2009
Exercice d'anticipation des comportements alimentaires des Français
Le CREDOC dispose d'enquêtes historiques depuis 1988 sur l'observation des attitudes et la mesure des comportements réels. L'évolution des comportements alimentaires dans les années à venir est anticipé grâce au suivi dynamique des générations qui, à l'aide de modélisation statistique (modèle Age - Période - Cohorte) sur des données historiques, permet d'établir l'existence des effets d'âge et/ou de génération. Ces effets peuvent être isolés à partir des variables de revenus, de diplôme ou encore de taille ou de nature du ménage. Les projections démographiques permettent ensuite de projeter les comportements et attitudes à l'horizon 2020. Si les nouvelles générations sont plus adeptes d'un certain comportement que leurs aînées, on peut anticiper "toutes choses égales par ailleurs" que ce comportement se développera avec le remplacement des générations. Si le comportement n'est lié qu'à l'âge et s'il augmente avec l'âge, le comportement se développera avec le vieillissement de la population.
Diversification des modes d'approvisionnement, simplification des repas, déstructuration temporelle des repas, vers des produits de plus en plus transformés sont ainsi des tendances qui devraient se renforcer.
16:06 Publié dans 3. Prévision, Alimentation et consommation | Lien permanent | Imprimer | |
01/06/2009
France laitière 2015 suite
L'étude France laitière 2015 menée par l'Institut de l'élevage à la demande du Cniel (l'interprofession laitière) et de FranceAgriMer est basée sur une série d'entretiens collectifs, qui a permis d'enregistrer les attitudes, projets et interrogations des éleveurs au 1er trimestre 2009.
En outre, des analyses statistiques ont permis de brosser un portait des 88 000 exploitations laitières françaises à partir des données 2007 de l'enquête sur la structure des exploitations agricoles (Agreste) enrichie de données sur les quotas laitiers (FranceAgriMer).
Trois grands contextes de production sont identifiés (zones de montagne-piémont, zones de polyculture élevage, zones d'élevage de plaine les plus orientées vers la production laitière), eux-mêmes subdivisés en 7 sous-zones de plaine et une série de massifs montagneux concernés par la production laitière. C'est cette grille de lecture qui est mobilisée pour lister les enjeux auxquels seront confrontés les exploitations laitières et présenter les simulations micro-économiques réalisées par les Réseaux d'élevage pour évaluer l'intérêt de différentes adaptations possibles des systèmes de production.
C'est aussi cette entrée régionale qui est retenue pour produire les résultats des projections à moyen terme (2014) en termes de nombre d'exploitations et de taille moyenne d'atelier en comparant un scénario tendanciel et un autre marqué par un contexte économique défavorable au lait. Ces projections régionales sont précédées d'une analyse démographique rétrospective (depuis 1990) et prospective (jusqu'en 2035). Avec une poursuite tendancielle de la restructuration et en l'absence de toute relance de l'installation, le nombre d'installations laitières françaises ne seraient plus que de 20 000 entre 2015 et 2035. En revanche, s'il l'on maintient au-delà de 2015 le niveau de 1200 installations par an, le nombre d'exploitations tendrait vers 30 000 en 2035. Encore faut-il que les conditions économiques propres à la production laitère ne se dégradent pas trop.
De fait, les différentes analyses confirment que les contrastes régionaux et la concurrence entre bassins de production sont en train de s'exacerber :
Moins contraintes par les quotas (les règles de gestion adoptées au niveau français ont de fait favorisé les croissances les plus importantes dans les zones les moins laitières), les zones de polyculture - élevage ont bâti un modèle économique performant, mais sensible à la conjoncture.
A l'opposé, les zones de plaine spécialisées ont été davantage freinées par les quotas et la pression foncière. Elles ont investi sans pouvoir exprimer totalement leur potentiel et, pour valoriser au mieux leur quota, elles ont optimisé les coûts de production. Elles disposent donc d'une réserve de productivité, avec des coûts marginaux faibles, qu'elles ont d'ailleurs bien exprimée en 2008.
Quant à la montagne, elle est en danger de décrochage structurel, lequel risque d'aggraver le différentiel de productivité et de rémunération du travail. Ceci renforce encore l'impérieuse nécessité de se démarquer davantage des zones de plaine pour éviter la concurrence frontale sur les productions de masse, mais appelle également un renforcement des politiques d'accompagnement spécifiques, initié en France avec le Bilan de santé de la PAC.
13:50 Publié dans 3. Prévision, Filières agricoles | Lien permanent | Imprimer | |