05/10/2018
Mesurer plus précisément la déforestation par le biais des images satellitaires
Une équipe de chercheurs a récemment développé un modèle d'analyse des images satellitaires permettant d'identifier plus précisément les causes de la régression du couvert forestier. Ces travaux ont été publiés dans Science en septembre.
Il est aujourd'hui possible de visualiser les changements d'usage des sols et la « disparition » des forêts. Le site Global Forest Watch proposé par le World Resource Institute, permet de voir les variations du couvert forestier entre différentes périodes, avec une couverture géographique détaillée. En revanche, il était difficile jusqu'alors de déterminer les raisons de cette disparition par le seul examen des images. En combinant l'analyse spatiale avec des éléments statistiques (démographie, incendies de forêt, développement économique, etc.), il est désormais possible d'en connaître la typologie : déforestation pour l'agriculture ou l'urbanisation, incendie, exploitation forestière, défrichement temporaire.
Principaux moteurs de la perte de couvert forestier entre 2001 et 2015
Source : Science
Ces développements permettent de mieux comprendre les écarts entre la réduction des surfaces observée par les satellites et les changements d'usage des sols déclarés par les pays. Ils devraient aussi faciliter le ciblage des actions menées pour limiter la déforestation.
Source : Science
09:40 Publié dans Forêts Bois | Lien permanent | Tags : forêt, déforestation, images satellitaires, sols, usage des sols | Imprimer | |
Quel « espace sécurisé » (Safe Operating Space) pour l’élevage européen ?
La fondation RISE (voir sur cet organisme un portrait sur ce blog) vient de publier une prospective normative sur le développement du secteur de l’élevage dans l’Europe des 28. Présentée et débattue le 13 septembre lors d'une session organisée par le Partenariat Européen pour l’Innovation à Bruxelles, cette étude plaide pour des évolutions profondes de production et de consommation, sous le constat que le secteur a dépassé les « limites de durabilité » en termes d'émissions de gaz à effet de serre, de besoins en nutriments et d’érosion de la biodiversité. Les options explorées établissent qu’un saut technologique (digitalisation, génomique et génétique, gestion des nutriments) est nécessaire, mais pas suffisant, et devrait s’accompagner d’une diminution par deux au minimum de la taille du cheptel européen et d'un changement considérable des habitudes de consommation. Des scénarios de rupture, assumés par les auteurs, qui plaident pour une sortie du statu quo et une mise à l’agenda politique de ce sujet.
Définir un « espace sûr d’opération » pour l’élevage européen
Source : Fondation RISE
Source : Fondation RISE
09:37 Publié dans 1. Prospective, Environnement | Lien permanent | Tags : élevage, fondation rise | Imprimer | |
Vendanges présidentielles : quand du vin coulent les votes
Un an après une note de Terra Nova sur l'élection présidentielle de 2017 (voir une précédente brève sur ce blog), la Fondation Jean-Jaurès passe en revue les différents vignobles, à la recherche de mécanismes expliquant ou éclairant les résultats électoraux. Selon J. Fourquet et S. Manternach, le cadre d'interprétation qui oppose France des métropoles et « espaces périphériques », « régions gagnantes » et « perdantes » de la mondialisation, est globalement « valide et opérant ». La réputation des terroirs, sanctionnée par les Appellations d'origine protégée (AOP), et la capacité à « créer et capter des richesses », favorisent les votes conservateurs, tandis que « les problématiques d'isolement, de relégation et de déclassement » pousseraient au vote protestataire. Mais la réalité est plus complexe que cette première approche ne le laisse entendre. Les lignes de fracture passent aussi, en fait, à l'intérieur des différents bassins économiques. Ainsi, en Bourgogne, dans la côte de Nuits, le vote Le Pen s'accroît à mesure qu'on s'éloigne du centre de la micro-région, et que l'agriculture est « moins présente et moins lucrative ». Les différentes observations avancées ne manquent pas d'intérêt, mais comme souvent dans ce type d'étude, quand le cadre d'analyse général est pris en défaut, des ressorts ad hoc sont mis en avant (ancienneté de l'implantation du FN en Languedoc-Roussillon, attaches personnelles de Mélenchon dans le vignoble d'Arbois, etc.).
Source : Fondation Jean-Jaurès
09:35 Publié dans Société, Territoires | Lien permanent | Tags : vote, vignobles, élections présidentielles, terra nova | Imprimer | |
04/10/2018
L'université Harvard et ses investissements fonciers
En septembre 2018, GRAIN consacre un rapport à l'université Harvard en tant qu'acteur majeur des investissements fonciers à l'échelle mondiale. Selon les auteurs, un réseau complexe et opaque de sociétés lui ont permis, jusqu’en 2017, d’acquérir 850 000 ha pour un montant de 930 millions de dollars. Ils s'appuient sur des données issues des déclarations d'impôt de l'université et de ses filiales, sur les investissements en ressources naturelles (données Preqin), des rapports universitaires ainsi que des témoignages des populations concernées. Les terres ont été achetées au Brésil, en Afrique du Sud, en Ukraine, en Nouvelle-Zélande, en Australie et aux États-Unis. Le rapport indique que ces transactions ont pu être sources de conflits avec les populations locales, et avoir des conséquences néfastes sur l'environnement et la ressource en eau. C'est notamment le cas dans la région du Cerrado au Brésil où des partenariats avec des sociétés locales ont permis de prendre le contrôle de grandes surfaces par la suite déforestées pour la culture du soja ou de la canne à sucre. Dans le cas présent, l'échec productif de ces investissements témoigne du caractère spéculatif des projets.
Terres agricoles du Fonds de dotation de l'université Harvard
Source : GRAIN
Source : GRAIN
09:33 Publié dans Mondialisation et international, Territoires | Lien permanent | Tags : foncier, investissements fonciers, harvard | Imprimer | |
Agricultures urbaines : potentiel de développement et impacts
J. Fosse (France Stratégie) publie, dans la série « Décryptages » de la fondation La fabrique écologique, une note sur le potentiel de développement des agricultures urbaines et leurs impacts possibles sur l'environnement et l'aménagement des territoires. Faisant la synthèse de différents travaux, l'auteur établit une typologie, identifie des initiatives exemplaires et s'interroge sur les leviers de développement d'une agriculture urbaine durable.
Typologie des différents modes d'agriculture urbaine
Source : La fabrique écologique
Pour l'auteur, le potentiel de production alimentaire urbaine semble « modeste », mais la végétalisation des villes est intéressante en termes environnementaux. L'agriculture urbaine a aussi sa place dans la réflexion sur l'artificialisation des sols et la gouvernance du foncier. Ces développements confirment les pistes explorées par l'Ademe dans une publication récente (voir une précédente brève sur ce blog).
Source : La fabrique écologique
09:30 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : agriculture urbaine, environnement, aménagement | Imprimer | |
L'animal est-il un homme comme les autres ? Les droits des animaux en question, Aurélien Barrau, Louis Schweitzer
Sous forme de dialogue entre deux interlocuteurs engagés, cet ouvrage aborde différents thèmes relatifs à la condition animale : droits des animaux, hiérarchisation entre espèces, exploitation animale, végétarisme et véganisme, biodiversité, etc. Le droit à la vie animale est illustré par un principe édicté par Albert Schweitzer, illustre médecin missionnaire et grand oncle d'un des auteurs, qui jugeait légitime de tuer un moustique en Afrique – car potentiellement contaminant – mais pas en France. Malgré des divergences, notamment sur le bien-fondé de l'exploitation animale, la consommation de produits animaux ou la possession d'animaux de compagnie, le ton demeure serein et constructif. Enrichi de références juridiques, historiques, scientifiques et philosophiques, cet essai offre un ensemble de réflexions pertinentes sur cette question clivante. Pour les auteurs, l'avenir pourrait se situer entre un réformisme progressif (« droit souple à l'anglo-saxonne » compatible avec une société de consommation et d’économie libérale) et un révolutionnarisme assuré (les partis radicaux, aux procédés parfois contestables, participent à l'évolution du rapport Homme-Animal).
Source : Éditions Dunod
09:27 Publié dans Société | Lien permanent | Tags : animal, droit, rapport homme-animal | Imprimer | |