Vendanges présidentielles : quand du vin coulent les votes (05/10/2018)
Un an après une note de Terra Nova sur l'élection présidentielle de 2017 (voir une précédente brève sur ce blog), la Fondation Jean-Jaurès passe en revue les différents vignobles, à la recherche de mécanismes expliquant ou éclairant les résultats électoraux. Selon J. Fourquet et S. Manternach, le cadre d'interprétation qui oppose France des métropoles et « espaces périphériques », « régions gagnantes » et « perdantes » de la mondialisation, est globalement « valide et opérant ». La réputation des terroirs, sanctionnée par les Appellations d'origine protégée (AOP), et la capacité à « créer et capter des richesses », favorisent les votes conservateurs, tandis que « les problématiques d'isolement, de relégation et de déclassement » pousseraient au vote protestataire. Mais la réalité est plus complexe que cette première approche ne le laisse entendre. Les lignes de fracture passent aussi, en fait, à l'intérieur des différents bassins économiques. Ainsi, en Bourgogne, dans la côte de Nuits, le vote Le Pen s'accroît à mesure qu'on s'éloigne du centre de la micro-région, et que l'agriculture est « moins présente et moins lucrative ». Les différentes observations avancées ne manquent pas d'intérêt, mais comme souvent dans ce type d'étude, quand le cadre d'analyse général est pris en défaut, des ressorts ad hoc sont mis en avant (ancienneté de l'implantation du FN en Languedoc-Roussillon, attaches personnelles de Mélenchon dans le vignoble d'Arbois, etc.).
Source : Fondation Jean-Jaurès
09:35 | Lien permanent | Tags : vote, vignobles, élections présidentielles, terra nova | Imprimer | |