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13/06/2017

Du fordisme à l'ubérisation : penser l'organisation du travail pour imaginer le travail en 2030

Parce que l'organisation des entreprises a joué un rôle central dans l'évolution du travail lui-même, France Stratégie a publié récemment les résultats d'un exercice de prospective à l'horizon 2030, dessinant les formes d'organisation du travail du futur.

Dans un premier temps, les principales formes d'organisation actuelles sont rappelées. Elles sont identifiées au niveau européen à partir de l'European Working Conditions Survey (EWCS), enquête menée tous les 5 ans sur les conditions de travail et la qualité de l'emploi en Europe, auprès des structures du secteur marchand de plus de 10 salariés, hors agriculture. S'appuyant sur un ensemble de quinze variables parmi lesquelles l'autonomie dans le travail, les rythmes de travail ou les formes de supervision, quatre types d'organisations sont ainsi identifiés : l'organisation simple (16 % des salariés européens, majoritaire en particulier dans les services à la personne), l'organisation taylorienne (18 % des salariés, forme majoritaire notamment dans les IAA et l'industrie du bois), l'organisation apprenante (37 % des salariés, très représentée en secteur tertiaire) et l'organisation en lean production (29 % des salariés, dans l'industrie automobile ou pharmaceutique par exemple).

Selon l'étude prospective, le développement rapide des technologies de l'information et celui de la robotique, dans un contexte d'élévation générale du niveau d'éducation (projection de 90 % de la population mondiale sachant lire et écrire en 2030), devraient faire évoluer l'organisation du travail, les tendances étant déjà à l’œuvre aujourd'hui dans certains secteurs. En particulier, à la faveur du vieillissement de la population et de la progression du maintien à domicile, le secteur des services à la personne pourrait opérer une mutation vers une organisation apprenante, s'appuyant sur un coordinateur de toutes les interventions (médicales et sociales), et sur les aides à domicile comme source première d'informations permettant d'organiser ces interventions. Une plus grande intégration des différents secteurs d'appui aux personnes, phénomène observé dans plusieurs pays, permettrait d'améliorer la qualité des emplois et d'offrir des perspectives de carrière aux personnels.

Enfin, cette étude identifie quatre formes d'organisation du travail en 2030 (« organisation apprenante », « plateforme apprenante virtuelle », « super-intérim », « taylorisme new-age »), avec leurs conséquences en matière de travail et de capital humain.

Les quatre types d'organisation du travail en 2030, leurs avantages et risques pour les travailleurs

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Source : France Stratégie

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : France Stratégie

09:50 Publié dans 1. Prospective, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : travail, 2030, fordisme, uberisation, france stratégie |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/12/2016

Numérisation, digitalisation, robotisation, uberisation : la révolution du travail

Comment travaillerons-nous demain ? Et quels seront les impacts sur notre santé ? L'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) s'est livré à un exercice prospectif large, pour dessiner les différents contours que pourrait prendre le travail en 2040, et les conséquences en matière de santé et de sécurité. Ces résultats ont été présentés lors d'un colloque organisé le 23 novembre dernier.

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L'exercice couvre l'ensemble des secteurs économiques, parmi lesquels l'agriculture occupe une place singulière. En effet, par sa démographie mais également son organisation, et les missions qui lui sont assignées (productrice de matières premières et de services), elle a fortement influé sur les autres secteurs économiques.

Les résultats sont déclinés en cinq enjeux structurants pour imaginer le travail de demain : les types et modes de production, l'automatisation et la robotisation, le retour du local, les formes de travail, les rythmes de travail. Le rapport met ainsi en avant la dualisation probable de l'agriculture, entre la croissance de très grandes exploitations et le maintien d'exploitations à « taille humaine », répondant à la demande de certains consommateurs. Il identifie également le développement de nouvelles formes de mutualisation. Si le recours à la robotique et à l'automatisation permet aux grandes exploitations d'accroître la productivité par personne, le déploiement de robots d'assistance pour réduire la pénibilité des travaux en agriculture biologique, même sur des surfaces plus petites (maraîchage par exemple), doit aussi être envisagé.

La France, « pays où il fait bon vivre et manger », pourrait notamment capitaliser sur cette image, largement liée aux terroirs agricoles et à leurs productions, et développer plus encore son offre de services (tourisme, santé, environnement) au plan international. La prospective s'interroge de plus sur le rapport accru au local, suivant ainsi l'exemple de l'agriculture, dans une valorisation par les consommateurs du lien aux territoires et aux producteurs.

Enfin, les formes de travail sont appelées à évoluer sensiblement : place du salariat, télétravail, plateformisation, etc. C'est probablement dans ce domaine que les incertitudes sont les plus fortes. En agriculture, confrontée à une baisse continue du nombre d'exploitants, le recours aux interventions extérieures à la main-d’œuvre familiale a vocation à augmenter : salariat, prestations de services par des entreprises ou des indépendants.

Muriel Mahé, Centre d’études et de prospective

Source : INRS

13:15 Publié dans 1. Prospective, Société, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : inrs, prospective, travail, numérisation, robotisation, uberisation |  Imprimer | | | | |  Facebook