09/04/2021
Rexecode fait le point sur la compétitivité française à l'export en 2020
L'institut privé d'études économiques Rexecode a publié en mars son 77e document de travail. Les auteurs y observent d'une façon générale que les indicateurs de compétitivité de la France, s'ils restent bons, se sont plus fortement dégradés en 2020 que pour ses voisins européens, et que la crise sanitaire, la compétitivité-prix à l'export et la spécialisation industrielle ne suffisent pas à expliquer cette dégradation. Celle-ci met en lumière une fragilité générale de la performance du pays à l'exportation. Les soldes négatifs des secteurs agricole (-434 M€) et agroalimentaire (-1 049 M€) ont été significativement accrus. Le rapport fait aussi état d'une enquête de compétitivité sur les biens de consommation : elle montre, pour les produits agroalimentaires, que la France a, depuis la précédente enquête en 2018, perdu en notoriété, en délais de livraison et en variété des fournisseurs, mais gagné en design, en ergonomie et en rapport qualité-prix.
Décomposition de l'évolution du solde commercial de la France en 2020 par rapport à 2019
Source : Rexecode (données des Douanes)
Source : Rexecode
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20/01/2020
Le rôle des importations dans la dégradation du solde commercial agricole et agroalimentaire de la France
En décembre 2019, la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) a publié un document étudiant l'évolution du solde commercial agricole et agroalimentaire de la France, et les causes de sa dégradation entre 2010 et 2018. L'analyse est réalisée à partir des données douanières et d'Eurostat. Cet article apporte de nouveaux éléments de compréhension sur l'évolution des importations, en distinguant celles en volume et celles en valeur.
Les auteurs analysent d'abord l'évolution globale du solde agricole et agroalimentaire sur la période étudiée. Ils montrent qu'il demeure excédentaire en 2018 mais s'est réduit de 1,1 milliard d'€ depuis 2010. Cette dégradation s'explique, selon l'étude, par la hausse des importations en valeur. Les fruits frais et transformés sont les principaux contributeurs, avec un accroissement de 5,2 % en moyenne annuelle entre 2010 et 2018. Les légumes, la viande et les produits laitiers voient également leur déficit s'accroître du fait d'importations plus dynamiques que les exportations.
L'étude montre ensuite que l'accroissement des importations en valeur de fruits et légumes non transformés s'explique, pour près de la moitié, par la hausse des valeurs unitaires. Selon les auteurs, celle-ci est causée par l’augmentation de la demande et des prix, traduisant de nouvelles habitudes de consommation des ménages, privilégiant davantage les produits d'origine végétale (en particulier l'avocat, de plus en plus prisé dans la cuisine occidentale). Les autres facteurs avancés sont une plus forte consommation hors saison de fruits (oranges) et la montée en gamme des importations pour certains produits (tomates). En ce qui concerne les produits laitiers, des valeurs unitaires plus élevées expliquent plus de 70 % de l'augmentation des importations. En sont responsables, en premier lieu, les prix mondiaux du beurre, tirés par la demande chinoise qui s'oriente vers des produits occidentaux tels que les viennoiseries. Pour la viande, l'accroissement des valeurs unitaires est surtout significatif pour le porc et il s'explique par une augmentation des importations de viande transformée. Enfin, tous produits confondus, la hausse des quantités importées de certains produits compense les baisses pour d'autres, et la valeur unitaire moyenne expliquerait l'essentiel de l'accroissement des importations en valeur.
Décomposition de la croissance en valeur des importations par groupes de produits
Source : DGDDI
Raphaël Beaujeu, Centre d'études et de prospective
Source : DGDDI
16:09 Publié dans Production et marchés | Lien permanent | Tags : commerce, solde commercial, importations | Imprimer | |