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09/06/2021

Le réveil écologique : prise de conscience et action pour la nature dans le monde

Une étude de l’Intelligence Unit de The Economist (EIU), publiée en mai 2021 et commandée par WWF, montre la préoccupation croissante du public pour la biodiversité et la nature, à travers le monde, entre 2016 et 2020. L’étude s’appuie sur une enquête, réalisée par GlobeScan, portant sur l’engagement, la sensibilisation et l’action en faveur de la nature dans 54 pays représentant 80 % de la population mondiale. Elle repose aussi sur une analyse des médias sociaux, de l’actualité (cf. figure ci-dessous) et de recherches Google.

Couverture médiatique mondiale des manifestations en faveur de la nature (dans les 54 pays étudiés)

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Source : The EIU

Lecture : en ordonnées, le nombre d’articles couvrant les manifestations (en milliers). Le pic en 2019 est notamment expliqué par l'accroissement de l'activisme mondial (cf. mouvement « Extinction Rebellion ») et en octobre par la couverture médiatique des actions coordonnées dans les aéroports, les autoroutes et les rues.

D’après l’EIU, le nombre de conversations mentionnant la perte de biodiversité sur Twitter a augmenté de 65 %, montrant le développement de l'activité numérique sur ce thème. Le changement d'attitudes des consommateurs est lui aussi perceptible à travers l’augmentation de 71 % des recherches en ligne sur les produits durables. Le rapport apporte également des résultats à l’échelle des pays, mettant en lumière une accélération des préoccupations dans ceux qui sont « en développement ». C’est le cas en Indonésie, premier producteur d’huile de palme, et en Inde où les recherches Google sur la perte de biodiversité et la nature ont augmenté respectivement de 53 % et 190 %, contre seulement 16 % au niveau mondial. En Inde, la demande en produits biologiques a augmenté de 13 % depuis 2018. Ce pays compte, en outre, le plus grand nombre d’entreprises engagées dans la mise en œuvre des Science Based Targets visant à réduire leurs impacts environnementaux. D’après les auteurs, la demande des consommateurs semble progressivement pousser les industries à adopter des pratiques durables.

Face à cette prise de conscience et à la pression des citoyens, de nouvelles politiques publiques plus strictes sont adoptées dans le monde. L’une des réussites militantes les plus significatives est la mise sur l'agenda du problème des déchets plastiques avec l’adoption, dans 127 pays, de lois limitant les plastiques à usage unique, suite à des protestations, un peu partout dans le monde, sur leurs impacts. Depuis 1972, le nombre de lois environnementales a, de plus, été multiplié par 38 selon les Nations unies. D’après les auteurs, un écart persiste cependant entre l’inquiétude croissante de la population pour la perte de biodiversité et le développement de politiques ambitieuses, ainsi que leurs applications efficaces.

Salomé Sengel, stagiaire au Centre d’études et de prospective

Source : WWF

10/11/2020

Perturbateurs endocriniens, « bombe à retardement » ?

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Le Muséum national d'Histoire naturelle diffuse sur son site internet une série audio de 12 épisodes sur le thème « la nature : mieux la connaître pour mieux la préserver ». Dans l'épisode du 22 octobre dernier, Jean-Baptiste Fin, biologiste et professeur au Muséum, nous relate l'histoire de la « guerre » sanitaire menée contre les perturbateurs endocriniens.

Des avancées notables, et particulièrement en France, ont été réalisées en matière de prise de conscience, de connaissances scientifiques et de législation, notamment sur les pesticides. Cependant, le spécialiste reconnaît la méconnaissance des effets de certaines molécules dont la production croît de manière rapide. Il souligne également l'importance des évaluations à conduire avant la mise sur le marché des substituts aux produits identifiés comme perturbateurs endocriniens, en prenant l'exemple de l'interdiction des contenants plastiques dans les cantines scolaires à l'horizon 2025 dans le cadre de la loi Egalim.

Source : Muséum national d'Histoire naturelle

 

16:37 Publié dans Environnement, Santé et risques sanitaires | Lien permanent | Tags : perturbateurs endocriniens, santé, plastique |  Imprimer | | | | |  Facebook

20/01/2020

Rapport d'information parlementaire sur les perturbateurs endocriniens présents dans les contenants en plastique

Fin 2019 ont été rendus, à l'Assemblée nationale, les travaux d'une mission d’information sur les conséquences sanitaires et environnementales des perturbateurs endocriniens (PE) présents dans les contenants en matière plastique alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques. S'appuyant en particulier sur 70 auditions, le rapport présente 48 recommandations.

Il constate d’abord que l’exposition aux perturbateurs endocriniens est à la fois fréquente et insidieuse. De nombreux éléments en contiennent et les produits de dégradation (chaleur, vieillissement) de matériaux inertes peuvent relever de la catégorie des PE (ex. : ré-utilisation de bouteilles d’eau en plastique à usage unique). En outre, leurs effets ne sont pas dose-dépendants (action pouvant être plus néfaste à faible qu’à forte dose) et les interactions entre molécules (effets cocktails) sont insuffisamment connues. L’enjeu majeur de santé publique lié à la perturbation endocrinienne est souligné, avec des conséquences sanitaires variées, avérées (reproduction) ou soupçonnées (cancers hormono-dépendants, obésité, etc.). Les femmes enceintes ou allaitantes, les nourrissons, enfants et adolescents sont les plus sensibles. Plus largement, l’environnement (pollution de l’eau et des sols) et la faune sauvage (aquatique et terrestre) sont également concernés.

Principales conséquences sur la santé humaine des perturbateurs endocriniens

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Source : Assemblée nationale

Si la France a été à la pointe de la réglementation dans ce domaine, en particulier sur le bisphénol A, le niveau européen apparaît stratégique pour les députés : encadrement réglementaire (ex. : REACH) à adapter et homogénéiser ; trois types de substances à distinguer et mentionner (perturbateurs « avérés », « présumés » et « suspectés »), au lieu de la seule interdiction des substances avérées ; effort de recherche à renforcer et coordonner ; diffusion large des connaissances à assurer. D'autres défis sont également identifiés, tels que l'application par tous les acteurs du principe de précaution, la problématique du remplacement des PE par d'autres substances dont la toxicité est mal documentée, ou encore l'information de la population. Au niveau national, si le démarrage de la deuxième stratégie nationale en 2019 est salué, tout en regrettant ses limites, des attentes fortes sont placées dans l’application de la loi Égalim sur le retrait des plastiques alimentaires, en particulier en milieu scolaire. Enfin, les bonnes pratiques relevées au niveau local (Strasbourg, région Nouvelle-Aquitaine, etc.) sont soulignées.

Franck Bourdy, Centre d'études et de prospective

Source : Assemblée nationale