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11/05/2022

Perception des aliments génétiquement modifiés par les consommateurs canadiens

Des chercheurs publient, dans la revue Frontiers in Genome Editing, les résultats d'une enquête auprès de 500 consommateurs canadiens, visant à identifier les facteurs influençant leur perception des aliments génétiquement modifiés. Le manque de connaissances sur ces techniques est source d'incertitudes entraînant de l'appréhension à manger les produits qui en sont issus. Ainsi, la majorité des sondés ne distingue pas les diverses techniques de modification génétique, entre celles produisant des organismes génétiquement modifiés (OGM) et les nouvelles techniques d'édition du génome (NBT). L'étude montre qu'une meilleure information sur ces sujets confère une plus grande confiance des consommateurs envers les NBT, technique qui leur paraît moins dégrader la naturalité des aliments. Parmi les avantages de ces nouveaux aliments, les enquêtés mentionnent l'amélioration des apports nutritionnels, la réduction des résidus de pesticides dans les aliments et dans l'environnement. En revanche, ils formulent des craintes quant aux risques potentiels de diminution de la biodiversité.

Source : Frontiers in Genome Editing

18/05/2021

Statut des nouvelles techniques d'édition du génome : une étude de la Commission européenne

Les services de la Commission européenne ont conduit une étude sur le statut des nouvelles techniques d'édition du génome (NGT, New Genomic Techniques) au regard du droit en vigueur au sein de l'Union. En effet, la recherche publique et privée rencontre des obstacles réglementaires, pour innover sur ces NGT, alors que celles-ci présentent des atouts pour atteindre les objectifs du Green Deal (stratégies Farm to fork et Biodiversité) et ceux de développement durable de l'ONU (lutte contre la faim dans le monde, préservation de la biodiversité). Par exemple, certaines plantes obtenues grâce aux NGT sont plus résistantes aux maladies, aux événements climatiques, moins dépendantes des intrants agricoles, ou encore capables d'arriver plus rapidement à maturité.

Rappelant l'avis de la Cour de justice de l'UE (cas C-528/16), l'étude établit clairement que les organismes obtenus par les NGT sont considérés comme des organismes génétiquement modifiés (OGM), au sens du droit de l'Union. Cependant, la Commission observe que les mutations obtenues par NGT ne sont pas facilement détectables, puisque la mutagénèse recompose l'ADN de l'organisme sans y introduire d'ADN étranger. Les modifications apportées par ces techniques pourraient donc avoir été produites par sélection variétale classique, voire par processus naturel, contrairement aux modifications obtenues par transgénèse (OGM). L'application de la réglementation pourrait alors s'avérer difficile. La Commission relève aussi que, sur le plan éthique, les inquiétudes concernent moins les techniques elles-mêmes que leurs usages. Enfin, si le recours aux NGT représente de vrais défis (monopolisation de la propriété intellectuelle relative au vivant, etc.), le choix de ne pas y recourir en comporte également (sécurité alimentaire mondiale, etc.).

Selon la Commission, divers éléments justifient de repenser la réglementation européenne sur ces techniques d'édition du génome : les possibilités innovantes offertes par les NGT, la difficulté à garantir une traçabilité, les craintes d'un retard de l'UE en matière de compétitivité de ses filières et les risques de différends avec ses partenaires commerciaux. Il en ressort qu'une approche au cas par cas serait la plus appropriée et que toute réglementation en résultant devrait être performante et agile face à l'évolution des NGT, qui va nécessairement s'accroître selon les auteurs.

Vincent Hébrail-Muet, Centre d'études et de prospective

Source : Commission européenne