Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/09/2018

Consommation responsable : rapport du COE sur les opportunités pour l'emploi

Dans un rapport adopté en juin 2018, le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) s'intéresse aux impacts potentiels sur les emplois (volume, structure, localisation) de la consommation responsable, définie comme tout comportement d'un consommateur arbitrant ses choix (achat, usage, rejet de biens et services), « non seulement sur la base de critères d'intérêt privé (prix, qualité) mais aussi au regard de considérations collectives ». Plusieurs segments (pratiques nouvelles ou connaissant une amplification récente) sont identifiés, en lien avec des problématiques i) d'environnement (ex : produits verts), ii) de santé et bien-être (produits biologiques, produits plus sains), iii) d'impact économique territorial potentiel jugé positif (produits locaux, circuits courts, « Made in France »), iv) de respect de normes sociales fondamentales et de principes éthiques (ex : commerce équitable). Mobilisant en particulier la littérature existante et une étude réalisée en propre sur les effets potentiels du « Made in France », le rapport caractérise les segments de consommation, analyse leurs effets possibles sur l'emploi et documente ces effets pour chaque tendance.

In fine, les auteurs proposent une grille d'analyse commune et relèvent que si ces nouvelles attentes se traduisent de plus en plus par des comportements effectifs d'achat, amenés à se poursuivre et s'amplifier, elles reposent sur des arbitrages complexes. En matière d'emploi, ces évolutions représentent des opportunités variées et divers canaux de création sont ainsi identifiés : plus grande intensité en main-d’œuvre (exemple des magasins bio équitables), moindre propension à importer, etc. De possibles effets multiplicateurs au niveau des territoires (ex : magasins de producteurs) et d'entraînement des secteurs connexes sont également mis en exergue. La nature et la localisation des emplois peuvent évoluer : réallocations géographiques et sectorielles (ex : bio, circuits courts), métiers nouveaux ou transformés (ex : permaculture, agriculture urbaine), etc.

Le COE identifie différents atouts français pour « consolider et développer » l'offre agricole, industrielle et des services liés (ex : poids des secteurs agricole et agroalimentaire, crédibilité et reconnaissance des labels d'origine et de qualité). La réalisation des potentialités d'emploi nécessite toutefois la conjugaison de plusieurs actions : information du consommateur, productivité et compétitivité de l'offre, distribution des produits « responsables », anticipation des besoins en compétences dans les métiers et territoires, attention accrue portée à la qualité des emplois, etc.

Julia Gassie, Centre d'études et de prospective

Source : Conseil d'orientation pour l'emploi

18/01/2018

Pour la Banque mondiale, la PAC agit positivement sur l'emploi et réduit la pauvreté à l'échelle européenne

Dans son rapport Thinking CAP : supporting agricultural jobs and incomes in the EU, la Banque mondiale conclut à des effets différenciés, mais globalement vertueux, de la PAC sur l'emploi et la pauvreté dans l'Union européenne. Les auteurs ont développé une approche empirique en mobilisant des données, à différentes échelles, sur les aides de cette politique et sur les variables économiques du secteur agricole. Contrairement aux travaux existants, les résultats ne sont pas issus de projections, de modèles ou de comparaisons ex post : il s'agit de la première analyse empirique mesurant des corrélations entre la PAC et la pauvreté européenne sur longue durée.

L'étude conclut tout d'abord à un rôle positif de la PAC sur l'emploi agricole. Cet effet est néanmoins limité : une hausse de 10 % des subventions réduit de 1,5 % les pertes d'emplois du secteur. Mais l'étude montre aussi un rôle positif de cette politique sur la productivité agricole qui s'expliquerait, selon les auteurs, par le fait que, moins exposés aux risques, les agriculteurs seraient plus incités à investir. Contrairement à une idée répandue, il n'y aurait pas, d'après ces résultats, de contradiction entre amélioration de la productivité et maintien des emplois.

La PAC aurait également contribué à réduire la pauvreté dans l'UE, ainsi que les inégalités entre les régions européennes, cela étant dû notamment à l'amélioration de la qualité des emplois agricoles, et à un ciblage relativement efficace des fonds vers les régions européennes où le secteur agricole est corrélé à un taux de pauvreté important des populations. Ces résultats sont différenciés en fonction des États et des instruments. Les effets de la PAC varient ainsi selon l'étape atteinte par le pays dans le « processus de transformation structurelle », lequel permet de diminuer la pauvreté dans les zones agricoles. De plus, si le rapport salue les vertus des paiements découplés du premier pilier et les dispositifs du deuxième, il identifie en revanche des résultats négatifs des paiements couplés sur l'emploi.

Il résulte de cette analyse des recommandations ciblées. Pour les pays en transition (Roumanie, Bulgarie mais aussi Grèce ou Espagne), les auteurs recommandent de poursuivre le découplage des aides et le ciblage de celles-ci sur les zones et les producteurs les plus pauvres, et d'améliorer les conditions de vie dans les zones rurales. Pour ceux où la transition est plus avancée, il s'agirait de centrer la PAC sur les soutiens du deuxième pilier, destinés à poursuivre la modernisation de l'agriculture.

Alexandre Martin, Centre d'études et de prospective

Source : Banque mondiale

11:20 Publié dans 4. Politiques publiques, PAC, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : pac, banque mondiale, pauvreté, emploi |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/05/2017

Les métiers d'ouvriers agricoles, les plus recherchés en 2017

C'est l'une des conclusions marquantes de l'enquête « Besoins en main-d’œuvre » menée par Pôle Emploi auprès des employeurs pour l'année 2017. Au total, ce sont plus de 200 000 recrutements qui seraient prévus dans le secteur de la production agricole (+6 % par rapport à 2016).

Positionnement des 15 métiers les plus recherchés en 2017 en fonction des difficultés à les pourvoir et de leur caractère saisonnier

Pole-emploi.jpg

Source : Pôle Emploi

La grande majorité des recrutements prévus sont saisonniers (90 %), mais les projets de recrutements non saisonniers progressent en un an de plus de 10 %. La moitié est concentrée dans la viticulture et l'arboriculture, un quart s'adressant à des emplois saisonniers d'agriculteurs et ouvriers agricoles. De manière générale, bien qu'importants en quantité, les projets de recrutements sont jugés peu difficiles par rapport à la moyenne générale, à l'exception des emplois forestiers, des conducteurs d'engins et des pêcheurs. Les mauvaises conditions de travail sont les principaux freins à l'embauche avancés par les employeurs.

Source : Pôle Emploi, Pôle Emploi

10:23 Publié dans 3. Prévision, Agriculteurs, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : emploi, saisonnier, main d'oeuvre |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/03/2017

La désindustrialisation et la désagricolisation de la société française amplifient la métropolisation

La métropolisation de la société française, dans un contexte de désindustrialisation, modifie les dynamiques territoriales d'emploi. Les évolutions constatées au cours de la décennie écoulée, et leurs impacts sur les métiers, devraient s'amplifier d'ici 2022, selon l'analyse que vient de publier France Stratégie. Croisant les évolutions démographiques, les dynamiques sectorielles et la prospective des métiers et des qualifications à 2022, l'étude met en évidence les défis auxquels seront confrontées les zones rurales dans la décennie à venir.

Alors que la concentration des emplois en zones urbaines bénéficiait, jusqu'en 2000, à l'ensemble des villes (notamment aux petites et moyennes), on assiste depuis à une évolution divergente, aggravée depuis la crise de 2008 : les aires urbaines de moins de 100 000 habitants perdent régulièrement des emplois, alors que les créations se concentrent dans la douzaine de pôles urbains de plus de 500 000 habitants.

Taux de croissance annuel moyen de l'emploi en fonction du taux d'urbanisation

FS1.jpg

Source : France Stratégie

Par ailleurs, ces évolutions globales masquent des dynamiques à l’œuvre en termes de types d'emplois et de métiers, qui pourraient encore amplifier les contrastes territoriaux : les métiers de l'agriculture et de l'agroalimentaire, concentrés dans les zones peu urbanisées (voir sur ce thème une note de l'Insee), sont attendus en recul dans les prochaines années. À l'inverse, les postes de cadres, les métiers du numérique, des soins aux personnes, de l'hôtellerie sont en fort développement et particulièrement représentés dans les grands pôles urbains. Dans ce contexte, les zones rurales perdent en attractivité et l'accès aux services devient plus difficile, comme l'illustre le choix de certains agriculteurs d'habiter en ville et non plus sur leur exploitation.

L'analyse pointe également le fait que les métropoles les plus attractives et dynamiques sont celles du grand quart sud-ouest, combinant les activités cognitives (technologies, recherche, industries de pointe) et présentielles (liées aux populations et au tourisme). L'effet d'entraînement des métropoles sur leur périphérie doit toutefois être mieux étudié.

Évolution de l'emploi des 25-54 ans entre 2006 et 2013, par aire urbaine

FS2.jpg

Source : France Stratégie

Enfin, l'auteur s'interroge sur les dynamiques à plus long terme et notamment sur l'impact du numérique sur l'organisation spatiale du travail, permettant d'entrevoir des pistes d'action publique en faveur des zones actuellement à l'écart des dynamiques métropolitaines.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : France Stratégie

10:05 Publié dans Société, Territoires, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : métropolidation, france stratégie, emploi |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/12/2016

Manières d'être employeur dans les PME bio et forestières

L’agriculture et la forêt sont de plus en plus retenues comme terrains d’étude par des sociologues intéressés par les rapports employeurs-employés dans les professions indépendantes. En attestent deux publications récentes.

Dans la revue Sociologie du travail, Madlyne Samak (CNRS) rend compte d’une enquête auprès de maraîchers bio des Alpes-Maritimes, réalisée dans le cadre de sa thèse. Elle décrit des pratiques d’emploi « à la frontière du marchand et du non marchand ». Elle rappelle notamment que le recours au « coup de main » de la famille, des amis, des voyageurs pratiquant le WWOOFing, etc., pour « les aider à désherber, récolter, et entretenir les cultures » est parfois difficile à distinguer du « travail au noir ».

Mais le hiatus entre les idéaux des agriculteurs enquêtés – « une sympathie marquée pour les idées écologistes et altermondialistes », voire anticapitalistes –, et certaines « pratiques d’emploi » pose à ces exploitants des questions de cohérence idéologique. L’implication dans des groupes de producteurs et le jugement des pairs « produisent parfois des effets de politisation, qui conduisent les exploitants à modérer leur recours au précariat », et notamment aux contrats de travailleurs saisonniers étrangers. Mais pour les plus petits exploitants, dans un contexte économique très contraint, à la limite d’une situation de survie, « la solidarité et l’entraide constituent finalement les seules ressources mobilisables ». Ceux-ci essaient de compenser l'incapacité à rémunérer les « coups de main » par un investissement relationnel plus fort avec les travailleurs bénévoles (amitié, aide pour leur propre projet d’installation, etc.).

Dans la revue Genèses, Julien Gros (université Paris-Dauphine) s’intéresse aux relations d’emploi dans une PME forestière. Ici aussi, le patron s’appuie sur l’amitié ou, en tout cas, sur « l’entretien d’une certaine forme de proximité sociale malgré l’existence de rapports de subordination ». Mais l’auteur montre comment le paternalisme et « les formes de domination personnalisée à l’œuvre dans les rapports sociaux au sein de l’entreprise se recomposent à mesure de la formation d’une lignée patronale » (transmission au fils) « et de son éloignement progressif des travailleurs qu’elle dirige ».

Florent Bidaud, Centre d’études et de prospective

Sources : Sociologie du travail, Genèses

13:12 Publié dans Exploitations agricoles, Forêts Bois, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : emploi, pme, agriculture biologique |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/12/2015

Une analyse des emplois générés par l’élevage sur le territoire français

Le GIS Élevages Demain vient de publier une étude identifiant et quantifiant les emplois directs et indirects générés par les activités d’élevage en France. Les emplois directs dans les élevages ont été estimés à partir des données du Recensement Agricole 2010. Au sein de chaque exploitation, les équivalents temps plein (ETP) recensés ont ainsi été répartis entre les différentes activités d’élevage et les filières végétales, faisant ressortir un total de 312 000 ETP (pour un total de 415 000 actifs), liés aux activités d’élevage (hors équins), ainsi que 9 000 ETP supplémentaires dédiés aux ateliers grandes cultures dans ces exploitations.

Les emplois indirects ont, de leur côté, été estimés pour chaque catégorie d’acteurs gravitant autour des filières de l’élevage français (ex : alimentation animale, abattage et découpe de viande) : la "dépendance" à l’élevage a été évaluée par une méthode de scoring, via l’évaluation de la place relative de l’élevage dans l’activité de ces acteurs, de leur capacité d’adaptation, et des contraintes territoriales les liant. Les catégories apparaissant comme les moins liées à l’élevage français n’ont pas été retenues dans la suite du décompte, comme par exemple la production céréalière française pour l’alimentation animale (23 000 ETP). Pour chaque catégorie d’acteurs retenue, ont ensuite été évalués le nombre total d’emplois, ceux liés à l’élevage, et la répartition entre les filières. 391 000 ETP indirects (soit 470 000 personnes) ont ainsi été dénombrés, soit 1,25 emploi indirect pour chaque emploi direct dans les élevages.

Grâce à une ventilation des ETP (par productions et zones géographiques pour les ETP directs, par filière, secteur d’activité et niveau de dépendance pour les indirects), cette analyse très détaillée met en évidence des différences structurelles dans la répartition de l’emploi au sein des filières. Par exemple, la filière bovine laitière rassemble 238 000 ETP, dont 52 % d’emplois indirects, pendant que 86 % des 99 000 ETP de la filière porcine sont recensés hors des élevages. Ces chiffres expriment et quantifient ainsi les différents niveaux d’internalisation et externalisation du travail dans les activités d’élevage.

Ce rapport, particulièrement riche et clairement présenté, fournit un éclairage à la fois détaillé et objectivé sur les filières d’élevage, et devrait notamment constituer une base de référence dans la prise en compte de la question de l’emploi lié aux activités agricoles.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d’études et de prospective

Source : GIS Élevages Demain

11:24 Publié dans Production et marchés, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : élevage, emploi |  Imprimer | | | | |  Facebook

01/10/2014

L'emploi saisonnier dans le secteur agricole et agroalimentaire

Le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a publié en septembre 2014 un rapport sur la saisonnalité dans les filières agricoles, halieutiques et agroalimentaires, ainsi que sur les enjeux liés à sa gestion. Si le rapport du CESE rappelle le contexte de saisonnalité de la production ou de la consommation agricole, l’axe de travail principal porte sur l'emploi saisonnier dans ces filières françaises : effectifs, nature des contrats et profils recrutés sont largement étudiés, et le rapport pointe les enjeux de professionnalisation et de fidélisation de cette main-d'œuvre. Il préconise en particulier des pistes pour favoriser la pluri-activité et la pluri-qualification des travailleurs saisonniers, afin d'améliorer leur visibilité en termes d'emploi ainsi que l'accès régulier des entreprises à une main-d'œuvre qualifiée. La formation professionnelle, en particulier, devrait, selon le CESE, mieux s'adapter aux spécificités liées à la saisonnalité.

Source : CESE

10:13 Publié dans Filières agricoles, Production et marchés, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : emploi, saisonnier, cese |  Imprimer | | | | |  Facebook