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12/12/2019

Rapport sur la main-d’œuvre agricole en Europe

À la demande du Parlement européen, une équipe internationale a consacré un rapport à l'emploi agricole en Europe, ses enjeux et ses perspectives. Elle développe une revue générale de la littérature et des données, sur l'emploi agricole européen et sur les impacts de la Politique agricole commune (PAC). Elle présente également des prévisions sur la population des travailleurs agricoles. Enfin, huit études de cas, dont la Corse, lui permettent d'approfondir et détailler ses analyses au niveau local, avant d'émettre des recommandations.

Sur l'ensemble de l'Europe, l'agriculture reste un secteur d'activité significatif, concernant 9,7 millions de travailleurs, soit 4 % de la main-d’œuvre. Son importance locale peut être bien supérieure, jusqu'à 23 % en Roumanie, 17 % en Bulgarie et plus de 10 % en Grèce et en Pologne. La main-d’œuvre agricole connaît toutefois un déclin quasi généralisé, avec 2,5 millions de travailleurs en moins entre 2007 et 2017. La population des exploitants reste plutôt âgée (58 % ont plus de 55 ans) et masculine (à 71 %). La main-d’œuvre salariée est quant à elle majoritairement occasionnelle et à temps partiel. Dans la plupart des États membres, la part des travailleurs immigrés dans le secteur agricole est inférieure aux autres secteurs, hormis en Italie, en Espagne et au Danemark (où elle représentait 20 % des travailleurs agricoles en 2017).

L'analyse de la littérature scientifique fait ressortir que les effets de la PAC sur l'emploi peuvent être contradictoires, au vu de la diversité et de la complexité de mesures aux objectifs parfois divergents : maintien d'activités, soutien aux zones défavorisées, mais aussi incitations à l'agrandissement et aux investissements pouvant accélérer la substitution du capital au travail, etc. Si les impacts diffèrent selon les régions, les auteurs relèvent que la majorité des études ont pointé un effet global négatif sur l'emploi.

Évolution de la main-d’œuvre agricole entre 2010 et 2016

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Source : Parlement européen

Une étude de cas est consacrée à la Corse, car la main-d’œuvre agricole y a légèrement progressé depuis 2010, après une forte baisse. Selon les auteurs, l'accès à la terre y représente un enjeu majeur, susceptible d'enrayer cette dynamique. Si l'agritourisme est considéré comme un véritable « avantage comparatif » pour l'île, il risque aussi d'y entrer en concurrence avec la production.

Jean-Noël Depeyrot, Centre d'études et de prospective

Source : Parlement européen

15:26 Publié dans Agriculteurs, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : europe, main d'oeuvre, corse, emploi |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/07/2019

Vers une pénurie de main-d’œuvre en agriculture aux États-Unis ?

Ce constat, publié en juin 2019 dans le magazine Choices, a été posé à partir de la modélisation de l'offre de travail des ouvriers mexicains, représentant actuellement 68 % de la main-d’œuvre employée dans les exploitations aux États-Unis. Compte tenu de l'évolution démographique et sociale du Mexique (forte baisse de la natalité en zones rurales, progression du niveau d'éducation), la principale source d'ouvriers agricoles se réduit régulièrement, alors que les exploitations américaines recrutent principalement de jeunes hommes d'origine agricole ou rurale, et faiblement éduqués. Les actifs ruraux se détournent donc de l'agriculture, profitant de la tertiarisation de l'économie mexicaine, et l'absence d'investissements dans la mécanisation des travaux agricoles aux États-Unis pourrait à terme poser d'importants problèmes.

Les chercheurs ont modélisé l'offre de main-d’œuvre pour déterminer son élasticité par rapport aux salaires versés. Toutes choses égales par ailleurs, pour la maintenir au niveau actuel, les salaires réels devraient augmenter de 10 % au cours des 10 prochaines années, poursuivant l'évolution récente. Cette hausse conduirait cependant à une modification des modes de production, en faveur de systèmes moins consommateurs de main-d’œuvre (mécanisation, gestion du travail), mais également à une diversification des origines des travailleurs.

Source : Choices

16/10/2018

Évaluation de l'impact de la PAC sur les flux de main-d’œuvre agricole

Une équipe de chercheurs du Centre for institution and economic performance (université KU Leuven, Belgique), a publié en septembre un document de travail sur une évaluation de l'impact des subventions de la Politique agricole commune (PAC) sur les flux de main-d’œuvre agricole. Si cette question n'est pas nouvelle, ce travail se démarque des précédents par une analyse distinguant les effets des différents outils de la PAC, par son ampleur (210 régions européennes de l'Union à 27 étant couvertes), par l'attention portée à la robustesse des estimations économétriques et par le caractère récent de la période étudiée (2004 à 2014).

Les auteurs montrent que, en moyenne sur l'Union européenne (UE) et sur la décennie étudiée, les subventions de la PAC ont ralenti, de façon faible mais néanmoins significative, les départs d'actifs agricoles du secteur. Dans l'ensemble des pays, cet effet est largement attribué aux paiements découplés du premier pilier. Il se révèle toutefois moins fort dans les « anciens » États membres (UE-15) que dans les « nouveaux ». Pour les auteurs, ce résultat s'explique par le fait que les paiements découplés améliorent la productivité agricole, et donc la survie des exploitations. Les paiements couplés du premier pilier n'ont eu quant à eux aucun effet sur l'emploi, quelle que soit la zone considérée (anciens ou nouveaux membres).

L'impact du second pilier sur l'emploi paraît nul dans son ensemble, mais cela masque en réalité des effets variés selon les mesures et pays considérés. Ainsi, les paiements agro-environnementaux ont fortement réduit les départs d'actifs agricoles dans l'UE-15, plus encore que ne l'ont fait les paiements découplés, mais pas dans les nouveaux États membres. Dans ceux-ci, les mesures les plus efficaces pour limiter les sorties de la main-d’œuvre agricole ont été les investissements dans le capital physique et les paiements pour les zones défavorisées ; en revanche, les investissements dans le capital humain les ont accélérés.

Sur la base de la précédente programmation, les auteurs estiment qu'une diminution de 10 % du budget de la PAC amènerait quelques 16 000 personnes (en plus des 180 000 départs annuels) à quitter tous les ans le secteur. Ils concluent également qu'un report de 10 % des aides couplées sur des paiements découplés préserverait près de 13 000 emplois annuels.

Vanina Forget, Centre d'études et de prospective

Source : Centre for institution and economic performance

10:36 Publié dans 2. Evaluation, 4. Politiques publiques, PAC, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : emploi, main d'oeuvre, actifs agricoles, pac |  Imprimer | | | | |  Facebook

02/07/2018

Angleterre : la délégation pour éviter les pénuries de main-d’œuvre qualifiée en agriculture

Alors que les difficultés de recrutement de saisonniers font régulièrement l'objet de publications, le recours croissant à la sous-traitance dans les exploitations britanniques reste peu documenté. Publiée dans les Cahiers Agricultures, une étude récente sur le sud-ouest de l'Angleterre permet de mesurer l'évolution de ces pratiques et d'identifier de nouveaux enjeux en matière de compétences.

À partir d'une large enquête postale auprès d'agriculteurs (1 251 réponses) et d'entretiens approfondis avec 45 acteurs du secteur (agriculteurs, prestataires, salariés), les auteurs mesurent la place prise par l'externalisation dans la main-d’œuvre des exploitations, et montrent que 87 % d'entre elles y recourent régulièrement. L'externalisation est vue comme un moyen de pallier les difficultés de recrutement de salariés qualifiés, en transférant la responsabilité aux entreprises de travaux agricoles. Or, ces dernières soulignent avoir de plus en plus de mal à trouver ce type de salariés, en raison du manque d'attractivité de l'agriculture, particulièrement dans le système éducatif anglais.

Source : Cahiers Agricultures

16/10/2017

La chaîne d'approvisionnement alimentaire britannique fortement tributaire de la main-d’œuvre étrangère, y compris pour les emplois qualifiés

Face à l'insuffisance de statistiques identifiant le poids des travailleurs étrangers dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire britannique, les fédérations professionnelles du secteur (agriculture, IAA, distribution, etc.) ont lancé des enquêtes auprès des employeurs. Les résultats, publiés cet été, sont sans appel : un tiers des emplois permanents y est occupé par des travailleurs européens, ce qui en fait un des secteurs très exposés aux modifications des règles de la mobilité internationale.

À plusieurs reprises, des manques pour analyser l'impact du Brexit sont apparus dans les statistiques sur l'emploi dans les secteurs agricoles et agroalimentaires : pas toujours de distinction de l'origine géographique des travailleurs, absence de prise en compte de certains secteurs (travailleurs hors UE en agriculture) ou de certains types d'emplois (saisonniers), etc. Ces difficultés ne permettant pas d'avoir une photographie suffisamment précise de la situation de l'emploi dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire, les fédérations professionnelles se sont réunies en consortium de façon à compléter les éléments de l'Office for National Statistics (recueil annuel sur la population, emploi par origine et nationalité) par le biais d'une enquête ciblée.

Menée entre mars et mai 2017, cette enquête a été adressée conjointement aux entreprises (238 réponses) et aux associations professionnelles, répondant au titre de leurs membres. Les éléments recueillis ont été complétés par des enquêtes sectorielles : 627 réponses au total ont été collectées pour analyser la contribution des travailleurs étrangers en termes d'emplois et de métiers, mais également les recrutements. Les résultats sont présentés globalement et au travers de focus sectoriels, parmi lesquels l'agriculture.

Comment les répondants sur l'ensemble de la chaîne alimentaire s'adapteraient-ils si leur entreprise n'avait plus accès à la main-d’œuvre européenne non britannique ?

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Source : Food and Drink Federation

Il ressort en particulier que les recours à la main-d’œuvre étrangère pallient la difficulté de recruter localement pour des raisons d'attractivité, de disponibilité de main-d’œuvre ou de salaires trop bas. Plus de la moitié des répondants envisagent un recours accru à l'automatisation en réponse à ces difficultés, et 17 % (totalisant 3,6 milliards de livres de chiffre d'affaires - CA) pensent à une délocalisation. Enfin, plus d'un tiers (3,5 milliards de livres de CA) estiment leur activité non viable.

Muriel Mahé, Centre d'études et de prospective

Source : Food and Drink Federation

10:29 Publié dans Travail et emploi | Lien permanent | Tags : brexit, main d'oeuvre, emplois |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/07/2017

Des réformes au bénéfice des travailleurs agricoles risquent de faire évoluer de nombreuses productions aux États-Unis

Dans un article publié sur le site de l'université de l'Illinois, une équipe d'économistes de l'université de Cornell aborde les conséquences, pour l'agriculture, des évolutions du droit du travail agricole de nombreux États fédérés, d'autant plus d'actualité que les incertitudes de la nouvelle équipe présidentielle sur les politiques migratoires alimentent les inquiétudes des agriculteurs. En effet, des États comme la Californie ou le Wisconsin emploient une grande quantité de main-d’œuvre agricole (fruits et légumes, lait), et engagent ou annoncent des réformes provoquant un accroissement important du coût de cette main-d’œuvre (hausse du salaire minimum, droit aux heures supplémentaires, etc.).

S'il leur est difficile de prédire les impacts des adaptations qui seront nécessaires, les chercheurs avancent que les changements seront importants. Ils citent plusieurs évolutions possibles, telles une chute de la production nationale de certains fruits et légumes, une substitution rapide du capital au travail, une relocalisation de la production de certains bassins vers d'autres régions, ou encore l’essor des filières de proximité. Certaines exploitations de taille moyenne pourraient être particulièrement en difficulté, tandis que l'investissement dans la qualité du management sera un impératif pour beaucoup.

Source : farmdoc daily

09/05/2017

Les métiers d'ouvriers agricoles, les plus recherchés en 2017

C'est l'une des conclusions marquantes de l'enquête « Besoins en main-d’œuvre » menée par Pôle Emploi auprès des employeurs pour l'année 2017. Au total, ce sont plus de 200 000 recrutements qui seraient prévus dans le secteur de la production agricole (+6 % par rapport à 2016).

Positionnement des 15 métiers les plus recherchés en 2017 en fonction des difficultés à les pourvoir et de leur caractère saisonnier

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Source : Pôle Emploi

La grande majorité des recrutements prévus sont saisonniers (90 %), mais les projets de recrutements non saisonniers progressent en un an de plus de 10 %. La moitié est concentrée dans la viticulture et l'arboriculture, un quart s'adressant à des emplois saisonniers d'agriculteurs et ouvriers agricoles. De manière générale, bien qu'importants en quantité, les projets de recrutements sont jugés peu difficiles par rapport à la moyenne générale, à l'exception des emplois forestiers, des conducteurs d'engins et des pêcheurs. Les mauvaises conditions de travail sont les principaux freins à l'embauche avancés par les employeurs.

Source : Pôle Emploi, Pôle Emploi

10:23 Publié dans 3. Prévision, Agriculteurs, Travail et emploi | Lien permanent | Tags : emploi, saisonnier, main d'oeuvre |  Imprimer | | | | |  Facebook