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07/10/2016

Le Plan Bleu : analyse rétrospective des exercices prospectifs

Dans le dernier numéro de la revue Sciences Eaux & Territoires, un article de S. Fernandez et S. Treyer retrace la prise en compte de la ressource en eau dans les prospectives du Plan Bleu. Ce dernier a été lancé en 1977 par les gouvernements des pays riverains de la Méditerranée, signataires de la Convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (1976). Cet article rétrospectif montre que si « le Plan Bleu a réussi à instaurer un dialogue avec et entre les pays », « il a aussi participé d'une dépolitisation plus générale de la question de l'eau qui rend invisibles les choix qui sous-tendent la manière dont l'eau est gouvernée ». À ce titre, les auteurs soulignent la lecture principalement technique de la « gestion de la demande de l'eau » dans ces prospectives environnementales régionalisées, une lecture qui concentre la réflexion sur l'utilisation optimale de l'eau, écartant de la discussion les questions de répartition de la ressource et de gouvernance.

Source : Sciences Eaux & Territoires

11:03 Publié dans 1. Prospective | Lien permanent | Tags : eau, plan bleu |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/10/2015

Érosion des sols par l’eau en Europe : une nouvelle évaluation

Une récente publication, dans Environmental Science & Policy, décrit les améliorations apportées au modèle RUSLE, utilisé pour estimer l’érosion des sols par l’eau en Europe avec une résolution de 100 m, l’année 2010 étant prise comme référence. Ces travaux, réalisés par des chercheurs du Joint Research Centre (JRC) et des universités de Bâle et de Louvain, concluent sur une perte des sols agricoles, forestiers et semi-naturels de l’ordre de 2,46 t/ha/an en moyenne, soit au total 970 Mt/an.

Le calcul repose sur un ensemble de 5 facteurs : l’érosion liée aux précipitations ; la mesure de la vulnérabilité des particules d’un sol donné (facteur d'érodabilité) ; un facteur topographique (longueur et degré des pentes) ; un facteur croisant le type de couvert végétal et les pratiques associées (réduction du labour et non-labour, couverture du sol, résidus de culture) ou la densité dans le cas de la forêt ; ainsi qu’un facteur lié aux pratiques de culture perpendiculaires au ruissellement, à la présence de terrasses et de bandes enherbées. Si cette approche n’est pas nouvelle, l’apport de la récente version de RUSLE repose sur une amélioration des jeux de données mobilisés, et sur des méthodes de calcul des différents facteurs plus transparentes, selon les auteurs.

Perte de sols en Europe liée à l’érosion par l’eau

erosion.jpg

Source : Environmental Science & Policy

Le résultat global masque des disparités régionales, comme le montre la carte ci-dessus. Les zones les plus touchées sont les régions méditerranéennes (4,61 t/ha/an) et montagneuses (Alpes, Pyrénées, sud des Carpates, avec 5,27 t/ha/an). Parallèlement, l’approche choisie permet de réaliser un focus sur les sols agricoles et forestiers. Alors que la forêt représente près de 34 % de l’usage des sols, sa contribution à l’érosion est de moins d’1 % par an (taux de 0,07t/ha/an). Les terres agricoles représentent, quant à elles, 46,7 % de la surface et 68,3 % des pertes de sols. Le taux moyen d’érosion (3,24 t/ha/an) varie de 2,02 t/ha/an pour les prairies à 9,47 pour les cultures permanentes, voire 40,16 pour la « végétation clairsemée ».

Enfin, les auteurs ont également cherché à estimer l’impact des pratiques agricoles (conditionnalité de la PAC), du climat (scénario à 2050) et du changement d’usage des sols sur l’érosion, ainsi que de l’érosion sur le carbone des sols.

Elise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : Environmental Science & Policy

09:41 Publié dans 2. Evaluation, Environnement | Lien permanent | Tags : érosion, eau, jrc |  Imprimer | | | | |  Facebook

14/09/2015

Évaluation des tensions sur les eaux souterraines renouvelables : résultats de la mission GRACE

Courant juillet, le journal Water Resources Research a publié des travaux de recherche mobilisant les observations satellitaires de la mission GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment), en vue d’évaluer les tensions sur les eaux souterraines renouvelables. Le jeu de données s’étend de janvier 2003 à décembre 2013 avec un pas de temps mensuel. Les chercheurs ont en particulier étudié les 37 plus grandes aquifères dans le monde, quantifiant le rapport entre l’utilisation de la ressource en eau et sa disponibilité (recharge moyenne annuelle). Une des originalités de ce papier réside dans l’approche choisie qui permet d’estimer les changements du niveau des nappes phréatiques, via les anomalies gravitaires, et ainsi de prendre en compte les variations dues non seulement aux activités anthropiques mais aussi naturelles (ex : recharge). Selon les auteurs, cette évaluation des tensions sur la ressource souterraine est plus fine que celles recourant aux données statistiques de prélèvement. Soulignons qu’un second article publié dans la même revue discute des incertitudes autour de la taille des aquifères (le premier portant sur les variations).

Les auteurs définissent 4 régimes de tensions sur la ressource : tension forte (pas de recharge de l’aquifère), tension principalement exercée par l’homme (recharge liée aux activités humaines, par exemple l’irrigation), tension dite variable (déclin de la nappe malgré la recharge), absence de tension. Les cartes ci-dessous montrent les différents états des nappes étudiés.

Cartes représentant les différents états de tensions sur les 37 aquifères étudiées : (a) tension importante, (b) tension dite variable, (c) tension principalement exercée par l’homme, (d) absence de tension.

GRACE.jpg

Source : Water Resources Research

À titre d’exemple, les aquifères faisant l’objet des tensions les plus fortes sont celles des bassins Murzuk-Djado et d’Arabie avec les données GRACE, alors qu’il s’agit de celle du bassin de l’Indus avec les données statistiques. Quant à l’aquifère californienne Central Valley, elle fait partie des eaux souterraines caractérisées par une recharge positive et un usage négatif (b), étant classée comme faisant l’objet de fortes tensions quelle que soit la méthode utilisée (données statistiques ou satellitaires). Cette même nappe est aussi concernée par les épisodes de sécheresse qui touchent la Californie depuis plusieurs années (voir un autre billet sur ce blog).

Elise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Sources : Water Resources Research, Water Resources Research

 

12:10 Publié dans Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : eau, eaux souterraines |  Imprimer | | | | |  Facebook

08/09/2015

Impacts de la sécheresse et transferts d’eau virtuelle aux États-Unis : deux publications récentes

L’université de Davis a actualisé en août ses résultats sur les impacts de la sécheresse en Californie pour l’année 2015 (voir un précédent billet sur ce blog pour plus d’explications sur l’exercice de modélisation). Ainsi, les pertes sont évaluées par les auteurs à 1,84 milliard de dollars pour le secteur agricole (2,74 milliards tous secteurs confondus) et 10 100 emplois saisonniers sont impactés. D’autre part, ils estiment que les ressources en eau souterraine permettent de compenser 70 % de la diminution en eau de surface disponible (avec une augmentation des coûts de pompage et un nombre croissant de puits creusés s’accompagnant d’effets collatéraux comme la subsidence des terrains).

Un autre article, publié dans PNAS, se penche sur les transferts d’eau virtuelle pour les produits agricoles, dont la production mobilise les ressources d’aquifères états-uniennes, en particulier celles de Central Valley, des Grandes plaines et du Mississippi. Les auteurs estiment que 91 % de cette eau virtuelle restent aux Etats-Unis, et que ces transferts représentent 18,5 % de la production domestique de céréales. Ces travaux conduisent également les auteurs à conclure que certains pays comme le Japon, Taiwan ou Panama, dépendent de ces ressources en eau souterraine pour leur approvisionnement domestique en céréales (entre 9 et 10 %).

Sources : UC Davis, PNAS

11:09 Publié dans Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Tags : californie, sécheresse, eau, etats-unis |  Imprimer | | | | |  Facebook

07/04/2015

Stratégies d’adaptation des plantes pour mobiliser l’eau du sol : une étude à l’échelle mondiale

Publiée dans Nature, une étude, résultat d’un travail collaboratif à l’échelle mondiale, explore la capacité des plantes à gérer le compromis entre mobilisation de l’eau du sol et croissance (acquisition de carbone). Les chercheurs ont utilisé des données issues d’environnements différents (zones arides, forêt amazonienne, etc.), et ainsi mis en évidence des stratégies adaptatives fonction de l’écosystème. Ce travail ouvre de nouvelles pistes pour une meilleure compréhension des impacts possibles du changement climatique sur les végétaux.

Sources : Nature, Inra

09:40 Publié dans Agronomie, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : eau |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/01/2015

Eau et énergie : l'impact de l'agriculture irriguée en Méditerranée

Dans une publication de Environmental Research Letters datant de décembre 2014, des chercheurs des universités de Cranfield en Angleterre et de Cordoue en Espagne ont exploré les impacts de l'agriculture irriguée dans le bassin méditerranéen. Plus spécifiquement, ils ont calculé, à l'aide d'un modèle intégré et spatialisé, la demande en eau par culture (m3 par kg pour les cultures de citron, coton, olive, tournesol, légumes, vignes, céréales) et la quantité de CO2 émis résultant de l'eau pompée dans les nappes phréatiques pour l'irrigation (CO2 par kg).

Selon cette étude, environ 61 km3 d'eau ont été prélevés chaque année sur la période 1970-2010, principalement pour les céréales (44 %). De plus, l’Égypte, la Turquie, la Syrie et l'Espagne sont les principaux pays demandeurs en eau. Quant à la quantité de CO2 émis par le pompage en nappes, elle est au total de 1,78 Gt CO2 par an ; les cultures ayant les émissions par tonne les plus élevées sont le tournesol (73 Gt CO2 par an) et le coton (60 Gt CO2 par an). Le graphique ci-dessous représente les estimations des prélèvements en eau et en émissions calculées par les auteurs en fonction du pays.

Estimations des prélèvements en eau et en émissions en fonction du pays dans le bassin méditerranéen, pour une sélection donnée de cultures

eau.jpg

Source : Environmental Research Letters

Dans ce travail, les auteurs étudient aussi les conséquences de trois scénarios, comparés aux estimations citées ci-dessus, 61 km3 d'eau prélevée et 1,78 Gt CO2 émises (scénario business as usual) :

- le premier scénario correspond à un changement technologique, soit une modernisation des systèmes d'irrigation (aspersion, goutte à goutte) permettant en théorie une économie des prélèvements en eau de 20 à 30 % ; la demande serait alors diminuée de 13 %, mais les émissions de CO2 augmenteraient de 135 % ;

- le deuxième scénario fait l'hypothèse d'une chute de 10 m du niveau piézométrique des nappes du bassin méditerranéen, l'accès à la ressource en eau devenant alors plus difficile, ce qui, selon les chercheurs, entraînerait une augmentation de 39% des émissions de CO2 ;

- le troisième scénario serait celui de la mutation de l'ensemble de l'agriculture pluviale en agriculture irriguée, ce qui représenterait une augmentation de la demande en eau de 137 % et des émissions de CO2 de 270 %.

Cette étude permet donc un premier éclairage quantifié et cartographié du lien entre prélèvements en eaux et émissions d'un gaz à effet de serre pour l'activité agricole du bassin méditerranéen. Les auteurs citent des pistes d'améliorations possibles : tendre vers une meilleure résolution spatiale, analyser la sensibilité des résultats à la limite que représente l'étude d'un nombre restreint de cultures, etc.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : Environmental Research Letters

 

16:11 Publié dans Climat, Environnement | Lien permanent | Tags : eau, irrigation |  Imprimer | | | | |  Facebook

12/12/2014

Les prélèvements en eau aux États-Unis

Une publication récente de l'U.S. Geological Survey fait un état des lieux, sur l'année 2010, des prélèvements en eau aux États-Unis. Les estimations englobent l'ensemble des usages de cette ressource, comme indiqué dans la figure ci-dessous, que l'eau soit fraîche ou salée.

eau-USA.jpg

Source : U.S. Geological Survey

1 343 milliards de litres d'eau ont été prélevés quotidiennement, ce qui représente une réduction de 13 % par rapport à 2005. De plus, quatre États concentrent plus d'un quart de la demande : la Californie, le Texas, l'Idaho et la Floride.

33 % des volumes prélevés ont été dédiés à l'irrigation (qui ne comprend pas uniquement les besoins agricoles mais aussi ceux des golfs et des parcs) et 1 % à l'élevage, soit l'eau pour les abreuvoirs, les opérations liées à la traite, etc. Concernant l'irrigation, les prélèvements en eau de surface correspondent à 57 % des volumes utilisés, contre 40 % pour l'élevage, le reste provenant des aquifères. Du point de vue géographique, les 17 États les plus à l'Ouest concentrent 83 % des prélèvements pour l'irrigation et 74 % des surfaces irriguées. Par rapport à 2005, le rapport montre une augmentation de ces surfaces de 1 % à l'Ouest et de 2 % à l'Est, un recours accru à des méthodes d'irrigation plus efficaces (micro-irrigation par exemple), ainsi qu'une utilisation plus efficiente de la ressource, en particulier en Californie, au Texas, en Idaho, au Nebraska et au Colorado.

À noter que ces résultats datent d'avant la sécheresse qui frappe actuellement l’État californien.

Elise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : U.S. Geological Survey

15:02 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : eau, usa |  Imprimer | | | | |  Facebook

10/10/2014

Projet ACQWA : eau, changement climatique et montagne

Alors que le projet ACQWA (Assessing Climate Impacts on the Quantity and quality of Water) a pris fin en 2013 (il avait débuté en 2008), le journal Environmental Science & Policy lui consacrera en novembre un numéro spécial. La montagne, ses ressources en eau et la vulnérabilité des territoires au changement climatique étaient au cœur du projet ACQWA. L'objectif était de quantifier, dans différents massifs montagneux (Suisse, Italie, Chili, Kirghizistan, Argentine), l'influence du changement climatique sur la quantité, la saisonnalité et la qualité de l'eau, dans un environnement où la glace et la neige sont des composantes majeures du cycle de cette ressource. De même, les impacts socio-économiques ont été abordés.

Environmental Science & Policy propose ainsi une diversité d'articles portant sur la gouvernance de la ressource en eau dans des contextes politiques différents, ainsi que sur la compétition entre usages tels les écosystèmes, l'agriculture ou encore l’hydroélectricité. Par exemple, l'article de Bozzola et Swanson explore, dans la région de la plaine du Pô, le rôle des acteurs publics et privés dans la gestion du stockage face à une disponibilité de l'eau de surface plus incertaine.

À noter également, sur le même thème, que les 4eÉtats généraux de l'eau en montagne se sont tenus les 8, 9 et 10 octobre.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : Environmental Science & Policy

11:07 Publié dans Climat, Enseignement et recherche, Environnement | Lien permanent | Tags : eau, montagne, changement climatique |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/10/2014

Commerce international et raréfaction de l'eau

Des chercheurs de Purdue University et de l'IFPRI ont estimé, à l'horizon 2030, les impacts d'une moindre disponibilité de la ressource en eau pour l'irrigation sur l'économie et le commerce international, ainsi que sur les modes de production. La particularité de ce travail réside dans le recours à un modèle d'équilibre général GTAP-BIO-W, alors que, selon les auteurs, les travaux précédents étaient principalement menés avec des modèles économiques d'équilibre partiel. La principale différence porte sur la description des impacts macro-économiques, et donc du commerce international. Le choc appliqué au modèle découle des travaux de Rosegrant et al. (2012) : il s'agit d'une réduction du volume d'eau destiné à l'irrigation (-30 à -60% de disponibilité), touchant principalement l'Asie du Sud.

Au chapitre des résultats, les conséquences sont géographiquement hétérogènes en fonction de divers paramètres (importance de la moindre disponibilité d’eau, intensité de l'irrigation dans la production, possibilité d'étendre l'agriculture pluviale). Les pertes se situent principalement en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, impactant la production mondiale en grandes cultures, et donc celles du secteur de l'élevage et des industries de transformation alimentaires. Pour compenser la perte de productivité résultant de la contrainte sur l'irrigation, le modèle simule une extension des zones cultivées sur 7,6 millions d'hectares supplémentaires. De plus, les régions disposant d’une ressource en eau abondante augmentent leurs productions, issues de l'agriculture irriguée ou pluviale, afin de répondre à leur demande domestique, mais aussi pour augmenter les exportations (par exemple depuis le continent américain et l'Europe vers l'Asie). Les auteurs mettent en évidence l'effet tampon du commerce international, même si les volumes échangés augmentent peu. Cet effet limite la perte de bien-être, estimée autour de 3,7 milliards de dollars (USD 2001).

Les modèles d'équilibre général ont leurs limites, soulevées par les auteurs : la compétition pour l'usage des sols entre agriculture et forêt n'est pas prise en compte, ainsi que le détail au niveau des bassins hydrogéographiques. De plus, il serait intéressant de mieux comprendre les hypothèses sous-jacentes aux règles d'allocation entre agricultures pluviale et irriguée, en particulier du point de vue des investissements. À noter enfin que le modèle tient compte des niveaux de production, de consommation et de commerce en 2001.

Élise Delgoulet, Centre d’études et de prospective

Source : Global Environmental Change

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07/10/2014

Le BRGM va publier une nouvelle carte hydrogéologique

Le 25 septembre dernier, le BRGM a annoncé la publication à venir, début 2015, d'une nouvelle carte hydrogéologique. Elle permettra, avec une résolution plus fine, de localiser les aquifères, ainsi que leurs caractéristiques, éléments nécessaires à la compréhension du renouvellement de la ressource en eau (stock et flux). Le communiqué de presse fait aussi part de la publication possible d'une carte des ressources en eau « privilégiant cette fois le contenu plutôt que le contenant ».

Source : BRGM

10:41 Publié dans Environnement | Lien permanent | Tags : brgm, eau |  Imprimer | | | | |  Facebook

09/09/2014

Conséquences de la sécheresse dans l'État californien sur le secteur agricole

Publiée par le Center for Watershed Sciences en juillet 2014, une étude évalue l'impact de la sécheresse sur l'agriculture californienne. 2014 est la troisième année de sécheresse consécutive et également la troisième plus importante historiquement. L'étude couvre plus de 90% des terres irriguées de cet État (3,8 millions d'ha). Concernant la méthodologie, plusieurs modèles sont utilisés : le Statewide Agricultural Production Model pour les aspects économiques liés aux productions agricoles (chiffre d'affaires, coûts, intrants dont eau) couplé avec le Impact Analysis for Planning Model pour les impacts sur l'emploi au niveau de l'État, et le modèle C2VSim qui simule les prélèvements en eau (souterraine et de surface).

Repérage des zones étudiées

californie.JPG

Source : UC Davis

Dans un premier temps, les auteurs estiment que la ressource en eau de surface diminuerait en 2014 de 8,1 milliards de m3, soit un volume représentant 25% de la quantité annuellement utilisée par le secteur agricole dans les zones étudiées. Ce déficit serait compensé aux trois-quarts par des extractions d'eau souterraine, à hauteur de 6,3 milliards de m3 : leur part dans les prélèvements totaux passerait ainsi de 31% à 51%. Le coût de ce pompage additionnel est évalué à environ 454 millions de dollars.

Du point de vue des productions agricoles, les moins impactées sont celles à haute valeur ajoutée comme les arbres fruitiers, les fruits à coques ou les légumes. Les mises en jachère liées à la sécheresse concernent au total 173 200 ha, principalement des cultures de moindre valeur ajoutée comme les pâturages irrigués et des cultures annuelles. La diminution nette de ressource en eau induit des pertes de l'ordre de 810 millions de dollars pour les cultures et de 203 millions pour l'élevage, auxquelles il faut ajouter le coût du pompage additionnel cité plus haut. Au final, le coût global de la sécheresse 2014 pour la collectivité est de 2,2 milliards de dollars avec une perte de 17 100 emplois saisonniers et à temps partiel. À noter que 2015 pourrait aussi être une année avec des déficits importants en eau, hors prise en compte de l'impact d'El Niño.

Les auteurs mettent en évidence deux thèmes nécessitant de meilleures connaissances. D'une part, les usages de l'eau souterraine en Californie sont méconnus, bien que le niveau des nappes phréatiques soit bien suivi. Ces dernières ne se rechargeant pas entièrement chaque année, y compris en année humide, cette ressource est donc de plus en plus difficile d'accès et les coûts plus élevés (pompages plus profonds). Un enjeu d'autant plus important que cette étude met en évidence la dépendance du secteur agricole à la ressource souterraine en cas de sécheresse.

D'autre part, il paraît nécessaire de mieux connaître les marchés de l'eau californiens : ces marchés fonctionnent essentiellement de manière informelle, et il y a absence d'informations centralisées sur les prix et les quantités disponibles qui impactent la bonne gestion de la ressource en eau en cas de sécheresse.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Sources : UC Davis

Pour plus d'informations sur l'évolution de la sècheresse : Pacific Institute

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29/08/2014

Résilience : l'agriculture face au changement climatique

Cet été, l'OCDE a publié un rapport intitulé Climate change, water and agriculture, towards resilient systems. Ce rapport s'inscrit dans un contexte où le changement climatique aura des impacts multiples sur la ressource en eau (changement dans les régimes pluviométriques, qualité dégradée, événements extrêmes plus fréquents et plus intenses, etc.). Il fait ainsi le point sur les implications pour l'agriculture de telles modifications du cycle de l'eau, ainsi que sur la place des politiques publiques dans les mesures d'adaptation à l'échelle des exploitations.

Source : OCDE

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13/01/2014

La sécurité liée à l'eau : gestion des risques et arbitrages

La « sécurité liée à l'eau » fait référence à une gestion de la ressource de manière à ce qu'elle soit disponible en quantité et en qualité suffisantes sans risque pour les différents usages (alimentation en eau potable, écosystèmes, activités économiques), en se protégeant à un coût socialement acceptable des risques associés (épidémies, inondations, etc.). L'étude du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) développe une approche originale, portée par l'OCDE, avec des exemples de réalisations en France, en particulier dans le secteur agricole.

L'idée est de regarder tant « l'arbitrage entre les risques, tous usages confondus, qui consiste à identifier les enjeux prioritaires pour le pays et le bassin », que « l'arbitrage entres usages de l'eau face à un risque particulier ». On peut retenir deux grandes conclusions pour la France : un arbitrage par les usages de l'eau plutôt que par les risques ; une politique de gestion de l'eau jouant sur la complémentarité des instruments économiques et réglementaires.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Commissariat Général au Développement Durable

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Synthèse de la conférence "Water in the Anthropocene" : état de l'art et perspectives pour la recherche

Suite à la conférence intitulée Water in the Anthropocene du Global Water System Project à Bonn en 2013, la revue Current opinion in environmental sustainability a publié un numéro complet sur l'eau douce, ainsi que sur le rôle de l'Homme dans la modification du cycle de l'eau aujourd'hui et demain. Les articles sont regroupés en trois thèmes :

- l'état actuel et les défis à venir des systèmes hydriques, avec, entre autres, une rétrospective sur les scénarios sur l'eau mobilisés dans les modèles pour réaliser des projections en lien avec la Water Futures and Solutions Initiative ;

- les différentes échelles de gestion de l'eau, avec un point sur le concept de nexus qui permet de regarder les interactions entre l'eau, l'énergie et l'alimentation, voire aussi l'utilisation des terres ; une vision intégrée structurant les enjeux de chaque domaine en prenant en compte les effets collatéraux des décisions sur d'autres variables que la variable cible ;

- l'équilibre entre les besoins des Hommes et ceux de l'environnement, thème dans lequel sont étudiés la perception de la nature en lien avec la sécurité liée à l'eau et la gouvernance, ainsi que le rôle de la notion de service écosystémique comme élément d'aide à la décision entre différentes options de gestion de la ressource en eau.

Une des conclusions de cette série d'articles est la nécessité de dégager des objectifs clairs à destination des gestionnaires de l'eau, ce qui nécessite une plus grande finalisation d'une recherche au carrefour de plusieurs disciplines. L'objectif est donc de faciliter le passage du discours académique à l'action, malgré la complexité des interactions entre les enjeux liés à la ressource en eau : quantité, qualité, protection des écosystèmes, développement technologique, économie, normes sociales, etc.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Global Water System Project

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09/01/2014

Changement climatique et ressource en eau : 40% de personnes en plus seraient menacés par de graves pénuries d'eau à la fin du XXIe siècle

Le projet Inter-Sectoral Impact Model Intercomparison (ISI-MIP), coordonné par le Postdam Institute for Climate Impact Research (PIK), vient de publier ses premiers résultats dans une édition spéciale de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Cette étude mobilise les savoirs de nombreux chercheurs à travers le monde autour de 11 modèles hydrologiques globaux forcés par 5 modèles climatiques. Sur ce dernier point, les chercheurs ont recouru aux scénarios d'émission de gaz à effet de serre du dernier rapport du GIEC. L'objectif est de synthétiser les connaissances sur les impacts du changement climatique sur la ressource en eau renouvelable, à l'échelle globale, et de révéler en particulier les zones d'incertitudes.

Cette approche multi-modèles permet d'estimer la part relative de tension sur la ressource en eau qui incombe au changement climatique, et celle due à la croissance démographique. Autrement dit, elle permet de distinguer la variation de l'offre en eau par rapport à l'évolution de la demande. Avec une augmentation d'environ 3°C de la température atmosphérique, le nombre de personnes menacées par de graves pénuries d'eau (moins de 500 m3 d'eau par an et par personne) augmenterait de 40%, suite aux modifications des régimes de pluie, par rapport aux tensions engendrées par l'évolution de la demande en eau seule (évolution démographique). Notons que la consommation d'eau moyenne dans le monde est de 1 200 m3 par an et par personne, voire plus dans les pays industrialisés.

De plus, l'étude permet d'affiner les connaissances sur les incertitudes liées à ces modèles, d'en dégager les résultats les plus robustes utiles à la gestion du risque. Ce travail collectif sera prolongé par des études approfondies sur l'évolution de la demande en eau par les différents usages (agriculture, industries, énergie, etc.) et par la prise en compte des innovations technologiques.

L'étude se divise en plusieurs volets, dont la localisation des régions du monde qui seront très affectées par la raréfaction de l'eau, ou encore la question agricole. Sur ce point, trois articles ont été publiés. Un premier traite de la réponse des cultures au changement climatique, donc en lien avec la sécurité alimentaire, soulignant que la paramétrisation du dioxyde de carbone (effets sur la photosynthèse et la transpiration), ainsi que du stress résultant du manque d'azote dans les modèles, restent un axe clé de recherche dans ce domaine. Le deuxième se concentre sur l'irrigation, limitée par la disponibilité de la ressource et la possible reconversion de surfaces irriguées en surfaces consacrées à l'agriculture pluviale. Le troisième traite des conséquences économiques des chocs biophysiques.

Élise Delgoulet, Centre d'études et de prospective

Source : Postdam Institute for Climate Impact Research

15:59 Publié dans 3. Prévision, Climat, Enseignement et recherche | Lien permanent | Tags : eau |  Imprimer | | | | |  Facebook