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02/03/2011

Quel élevage demain ?

Selon les projections de la FAO, la production de viande pourrait doubler pour atteindre 470 millions de tonnes d'ici 2050, et celle de lait passer de 580 actuellement à 1.043 millions de tonnes. Parallèlement, le changement climatique pourrait affecter la production et la sécurité alimentaires (conditions climatiques extrêmes plus fréquentes, prolifération de pathogènes émergents, développement de nouvelles maladies). Etant donné que l’augmentation de la production de viande aura surtout lieu dans des pays en développement (pays africains par exemple) ou à économie de transition (comme le Brésil), il sera nécessaire de mettre en place des stratégies pour réduire les émissions de GES sans provoquer des dommages sur le plan économique, social et environnemental. L’élevage est responsable actuellement de 37% des émissions de méthane, de 65% des émissions de dioxyde d’azote et de 9% des émissions de dioxyde de carbone.

 C’est pourquoi l’Inra, en association avec 25 partenaires, lance le projet européen AnimalChange (AN Integration of Mitigation and Adaptation options for sustainable Livestock production under climate CHANGE).

L’ambition de ce projet est de déterminer, en fonction de paramètres climatiques, économiques, énergétiques et liés à l’agriculture, les caractéristiques des systèmes d’élevage du futur. Concrètement, les partenaires d’AnimalChange développeront une série de scénarios, de modèles biophysiques et socio-économiques, qu’ils associeront à l'expérimentation. Ils pourront ainsi explorer des scénarios futurs pour le secteur de l'élevage ainsi que pour l’évolution du CO2 atmosphérique. Ils proposeront notamment des systèmes de développement durable de l’élevage en Europe, Afrique du nord et sub-saharienne et en Amérique latine.

 Les partenaires d’AnimalChange informeront par la suite les politiques publiques de développement et proposeront des actions de coopération avec les petits éleveurs des pays en voie de développement sélectionnés.

 AnimalChange réunit 25 partenaires publics et privés issus de 12 pays européens, du Sénégal, de Turquie, d’Afrique du Sud, du Brésil, du Kenya et de Nouvelle-Zélande.

Son budget global est de 12,8 millions d’euros dont 9 millions sont financés par la Commission Européenne dans le cadre du 7ème PCRD sur une durée de 4 ans (2011-2015).

 source : INRA

09:45 Publié dans 1. Prospective, Climat, Environnement, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : élevage |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/01/2011

Global Food and Farming Futures : rapport final

Le rapport final du programme Global Food and Farming Future du Foresight britannique vient d'être publié. Il a été réalisée avec la participation de 400 experts de 35 pays et de disciplines diverses. L'horizon de la prospective a été fixé délibérément à long terme (2030 et 2050).

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Il s'agit essentiellement d'un état de la science sur de nombreux sujets, notamment les biotechnologies (dans les céréales, l'élevage, l'aquaculture), l'impact du changement climatique, mais aussi la valorisation financière des écosystèmes ou encore les mécanismes pour réduire la volatilité des prix.

Des focus par régions ou pays ont été réalisés (Chine, Afrique, Inde, Brésil, Europe de l'Est).

Dans sa synthèse, le rapport identifie cinq défis principaux pour l'avenir :

  1. équilibrer l'offre et la demande alimentaires futures de manière durable ;

  2. assurer une stabilité de l'offre et protéger les plus vulnérables de la volatilité ;

  3. permettre un accès généralisé à la nourriture et lutter contre la faim ;

  4. faire participer le système alimentaire à l'atténuation du changement climatique ;

  5. maintenir la biodiversité et les écosystèmes.

Parmi les messages principaux, les auteurs insistent sur l'importance de prendre en compte l'interconnexion des politiques : l'alimentation doit être considérée dans ses relations à l'énergie, les ressources en eau, l'usage des sols, la biodiversité... et comme un système, de la fourche à la fourchette.

L'augmentation de la production devra se faire, selon eux, sans mettre en culture beaucoup de nouvelles terres (afin d'éviter les changements d'affectation des sols qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre). Ils estiment en outre que la productivité agricole peut encore être améliorée grâce aux technologies existantes, mais qu'il ne faut pas se priver des nouvelles technologies.

Ils recommandent par ailleurs d'investir de nouveau dans la recherche agronomique, de développer des infrastructures dans les pays en développement (routes, ports, irrigation, capacités de stockage, technologies de l'information et de la communication), de réduire le gaspillage ou encore d'orienter les comportements alimentaires.

Céline Laisney, CEP (Centre d'études et de prospective)

 

Voir aussi les notes plus anciennes : lancement de l'exercice article de Science

13/01/2011

Territoires 2040, 2e numéro

Le deuxième numéro de Territoires 2040, la revue de prospective et d’études de la DATAR, fait du périurbain son objet de questionnement principal. A quoi ressemblera l’espace périurbain en 2040 ? Quelles options stratégiques prendre pour orienter ou réguler son développement ?

Cinq scénarios ont été imaginés par un groupe de travail nommé « Futurs périurbains », piloté par Martin Vanier :

 Scénario 1 : l’urbain compact l’emporte, digère le périurbain en le densifiant, et la périurbanisation s’arrête, ou devient un phénomène secondaire. C’est le "triomphe de Grenelle".

 Scénario 2 : la dispersion généralisée s’impose, grâce aux solutions techniques rendant les faibles densités soutenables et l’accès au confort spatial désirable. C’est la "surprise de l’abondance".

 Scénario 3 : l’enjeu "agrinaturel" est central et struc­ture de nouveaux rapports villes-campagnes, et les espaces intermédiaires, jadis périurbains, deviennent des conservatoires périruraux. C’est la "revanche des périphéries".

 Scénario 4 : l’interterritorialité organise l’ancien périurbain, entre les métropoles et entre les territoires, par tous leurs sites et fonctions d’interface. C’est le scénario de la "nouvelle frontière".

 Scénario 5 : le périurbain est réquisitionné pour son intérêt écologique global par les villes qui dominent leur région et équilibrent ainsi leur empreinte, dans un contexte de très fortes contraintes environnemen­tales. C’est "l’après-catastrophe".

Ces scénarios sont mis en récit sous forme de fictions situées en 2028.

10:55 Publié dans 1. Prospective, Territoires | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

17/12/2010

Sécurité alimentaire mondiale et changement climatique : scénarios à 2050

L'IFPRI (International Food Policy Research Institute) publie de nouveaux scénarios sur la sécurité alimentaire mondiale à l'horizon 2050 face au défi du changement climatique.

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Dans la lignée de son rapport de 2009 Climate Change: Impact on Agriculture and Costs of Adaptation, cet exercice ne repose plus sur un scénario tendanciel mais sur trois combinaisons d'hypothèses concernant l'évolution des revenus et de la population par grandes régions du monde (un scénario « moyen », un scénario pessimiste et un scénario optimiste).

Chacun de ces trois scénarios peut être soumis à quatre scénarios climatiques plausibles, plus un scénario « d'atténuation » climatique (soit la continuation du climat actuel).

La combinaison des deux sets de scénarios débouche donc sur 15 scénarios d'ensemble, caractérisés par trois grands indicateurs : les prix des principales céréales, le nombre moyen de calories consommées par jour et par habitant, le nombre d'enfants souffrant de malnutrition.

Le rapport indique que d'ici à 2050, les prix du maïs pourraient augmenter de 42 à 131%, ceux du riz de 11 à 78%, ceux du blé de 17 à 67%, selon le scénario considéré.

 Des cartes interactives permettent de visualiser l'évolution de plusieurs indicateurs par pays

 La synthèse (8 p.)

 L'étude (140 p.)

01/12/2010

Synthèse des projections sur la biodiversité

Afin d’envisager les évolutions de la biodiversité mondiale au cours du XXIe siècle, les auteurs d'une étude du Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique ont synthétisé et analysé les projections et les scénarios réalisés récemment dans le cadre de travaux internationaux sur la biodiversité terrestre, d’eau douce et marine.

La majorité de ces projections anticipent des pertes de biodiversité terrestre deux fois plus importantes au cours du XXIe siècle que lors du siècle précédent, qui s’était déjà caractérisé par des taux d’extinction deux fois plus élevés que ceux des ères préhistoriques.

Néanmoins, les experts ne s'accordent pas sur les espèces les plus menacées : alors que certains redoutent de nombreuses pertes dans les zones tropicales à cause de la déforestation, d’autres alertent sur les conséquences du réchauffement climatique dans les régions tempérées. Dans la plupart des travaux, les prairies, les savanes et les forêts tropicales africaines sont considérées comme les zones les plus vulnérables.

Les modèles de projections actuels indiquent également que l’abondance des espèces terrestres pourrait diminuer de 9% à 17% au cours de la première moitié du XXIe siècle.

Les exercices de prospective consacrés à la biodiversité d’eau douce sont beaucoup moins nombreux que ceux liés à la biodiversité terrestre. À l’horizon 2100, selon certaines estimations, elle pourrait diminuer de 15% par rapport à son niveau actuel.

Les prévisions concernant la biodiversité marine ne sont guère plus optimistes : depuis 40 ans, le nombre de « zones mortes » (sans aucune espèce vivante) enregistrées a été multiplié par deux tous les 10 ans, et elles seraient aujourd’hui plus de 400 (représentant environ 250 000 kilomètres carrés). Cependant, les modèles actuels permettent difficilement d’estimer précisément l’évolution des espèces marines.

12:03 Publié dans 1. Prospective, 3. Prévision, Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook

25/11/2010

Synthèse des prospectives sur l'eau

Une synthèse technique commandée par FARM à AgroParisTech- ENGREF dresse un état des lieux des connaissances disponibles en prospective sur les ressources  en eau et usages agricoles à l’échelle mondiale, vis-à-vis d’objectifs de satisfaction des besoins alimentaires.

Il en ressort que si l’eau est un paramètre clé de la détermination des équilibres entre production agricole et consommation alimentaire, elle est prise en compte à des niveaux de détail variables au sein des prospectives alimentaires réalisées à l’échelle mondiale.

La demande en eau agricole (irrigation) est en général évaluée, les demandes des autres secteurs le sont plus rarement. La pression sur la ressource peut être estimée via des indicateurs dédiés, et l’adéquation entre ressource et usages est parfois assurée par l’utilisation de règles d’allocation entre secteurs. L’utilisation de modèles dédiés facilite la prise en compte de l’eau dans les études.

Les problèmes connexes liés à l’eau (pollution, dégradation des sols, perte de biodiversité) et leurs effets restent malgré tout à la marge et ne sont pas quantifiés. Enfin des difficultés liées au manque de données, à la méthodologie ou à la prise en compte du changement climatique existent.

Certaines études actuelles indiquent qu’il y aura suffisamment d’eau en 2050 pour nourrir la planète. Cependant ces résultats ne peuvent être considérés comme totalement fiables. De nouvelles études prenant en compte le changement climatique, les problèmes connexes liés à l’eau, la résilience des socio-écosystèmes agricoles et accordant une attention particulière au niveau de consommation alimentaire et au maillage géographique seront plus précises.

17:06 Publié dans 1. Prospective, Climat, Environnement | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

25/10/2010

Scénarios pour préserver la biodiversité d’ici à 2030

Jamais, dans toute l’histoire humaine, l’érosion de la biodiversité n’a été en effet aussi rapide qu’au cours des cinquante dernières années, si bien qu’aujourd’hui les deux tiers des écosystèmes sont exploités au-delà de leur capacité.

Ce numéro d'Horizons 2030-2050, la lettre de veille de la Mission prospective du CGDD (Commissariat général au développement durable), constitue l'introduction de l'exercice de prospective lancé sur le sujet par le Ministère du Développement durable.

Il revient sur l'histoire de la notion de biodiversité, qui a à peine 25 ans, puis dégage les tendances lourdes communes aux nombreuses analyses historiques et prospectives faites sur l’évolution de la biodiversité à l’échelle mondiale.

Il dessine un scénario tendanciel de baisse de la biodiversité d’environ 7 à 10 % à l'horizon 2050, avec le risque de disparition d’un million d’espèces supplémentaires en conséquence du réchauffement climatique.

Il identifie ensuite des tendances et bifurcations qui pourraient avoir un impact majeur, positif ou négatif, à l'horizon 2030 (degré et vitesse d'anticipation des conséquences du changement climatique, option en matières de biocarburants, choix en matière de PAC, etc).

Enfin, 6 visions contrastées de l'action future ont été envisagées, selon le niveau d'action (territoriale ou planétaire) et le degré d’intégration sectorielle.

 

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Le programme Biodiversité et territoires durables 2030, lancé début 2010, devrait s’achever fin 2011 avec la publication d’un rapport proposant des recommandations d’actions à long terme.

 

15:44 Publié dans 1. Prospective, Environnement | Lien permanent | Tags : biodiversité |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/10/2010

DEMETER 2011

Depuis 18 ans, le Club Déméter propose une analyse prospective et synthétique de questions en lien avec l’actualité agricole.

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Les quatre sujets sélectionnés dans cette nouvelle édition sont :

L'intégration des pays de l'Est dans l'Union européennes

Pour Alain Pouliquen, en Pologne, en Lituanie ou en Roumanie, l’agriculture de "semi-subsistance" pourrait constituer le modèle de développement d’une agriculture performante et multifonctionnelle qui justifierait une réallocation des aides Pac après 2013 en sa faveur.

Le boom de l'agriculture biologique, un tournant à bien négocier

Claire Lamine et Servane Penvern décrivent les difficultés rencontrées par les changements d'échelle en cours, l'extension de la consommation biologique à de nouveaux consommateurs et le retard de la production. Elles explorent les pistes d'évolution récentes explorées par les acteurs de la bio, notamment en termes de structuration de filières.

La « révolution forestière » à entreprendre

Le dossier analyse la situation de la filière bois en France et étudie les pistes d'actions pour améliorer sa compétitivité, tout en la mettant dans une perspective européenne et mondiale.

L'avenir de l'industrie de la fertilisation face aux défis environnementaux

Selon les auteurs, Philippe Eveillard et Gilles Poidevin, dans les années à venir, les défis de la filière à relever ne sont pas tant liés à la rareté des matières premières qu’aux nouvelles normes de production imposées par Bruxelles. Ces dernières rendent inévitables, pour des raisons structurelles, une hausse des prix des engrais.

Compétitivité de l'alimentation en production porcine : scénarios pour 2020

L'Institut technique du porc (IFIP) a présenté au SPACE à Rennes ses travaux prospectifs sur l'alimentation animale en production porcine, élément essentiel de sa compétitivité. En moyenne sur 2000-2009, les éleveurs ont accès aux États-Unis et au Brésil à des aliments à moindre coût (respectivement 144 €/t et 161 €/t, contre 190 €/t en Bretagne), en partie à l'origine du différentiel de coût de production. Ils bénéficient en effet de la proximité entre zones de production de maïs et de soja et zones d'élevage porcin.

Pour anticiper les mutations futures, l'IFIP a analysé différents scénarios d'évolution des écarts du coût de l'alimentation porcine entre l'Union européenne, les États-Unis et le Brésil. Au scénario de référence basé sur les projections FAPRI, USDA, OCDE (pour lesquelles les modèles mobilisés intègrent peu les différents facteurs de volatilité des prix), ont été comparés trois scénarios de rupture.

Le premier scénario de libéralisation des marchés conduirait à une convergence du prix des formules. Le second, reposant sur une augmentation des investissements en agriculture, l'autorisation des OGM et farines animales et l'augmentation de la production de tourteaux de colza (coproduits des biocarburants) en Europe, conduirait à une baisse des prix des aliments en sa faveur. Enfin, le scénario de renforcement des préoccupations environnementales et de santé publique en Europe serait, selon l'IFIP, défavorable à sa production porcine.

 Si cette étude traite d'un sujet clé pour les producteurs porcins en France, dont la part de l'alimentation animale dans les coûts de production est considérable, on peut regretter que l'IFIP n'ait pas présenté des pistes de réflexion de potentielles stratégies d'adaptation des éleveurs français face à cette situation.

Marie-Sophie Dedieu (Centre d'études et de prospective)

09:39 Publié dans 1. Prospective, Filières agricoles | Lien permanent | Tags : porcs, etats-unis, brésil |  Imprimer | | | | |  Facebook

27/09/2010

Territoires 2040

Ce premier numéro de la revue Territoires 2040 présente la démarche de prospective du même nom lancée en octobre 2009, et qui doit s’achever au début de l’année 2011. Cette démarche s’inscrit dans la tradition de la DATAR qui, depuis sa création en 1963, a réalisé de grands travaux de prospective pour imaginer les avenirs possibles de la France et de ses territoires et concevoir les politiques d’aménagement correspondant à des enjeux de société.

Stéphane Cordobes décrit les 7 « systèmes spatiaux » retenus :

- le réseau des métropoles françaises dans l’économie monde ;

 - les systèmes métropolitains intégrés, leviers de développement territorial ;

- les portes d’entrée de la France dans les systèmes territoriaux des flux ;

- les territoires industriels français ;

- les villes intermédiaires et leurs espaces de proximité ;

- les territoires à base économique résidentielle et touristique ;

- les espaces de faible densité, des territoires multifonctionnels entre dépendance et attractivité.

 Un huitième système spatial est à l’étude qui comprend les territoires d’outre-mer.

Chacun de ces espaces est confronté à des enjeux propres, mais ils se trouvent tous à la confluence de grands facteurs de changement : vieillissement démographique et territoires, flux migratoires internationaux, mobilités interrégionales, variabilité climatique, énergies,  besoins alimentaires, mondialisation, avancées technologiques, temporalités professionnelles et sociales, etc.

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 Des « foyers de controverses » ont également été identifiés, comme les tensions entre une logique de prédation et une logique de production, ou encore entre une logique d’équité et une logique de performance.

 Plus qu’un scénario tendanciel accompagné de scénario « noir » et d’un scénario « souhaitable », la prospective Territoires 2040 consistera à imaginer la façon dont chaque espace va affronter demain ces tendances lourdes, et les transformer à son tour. Elle insiste donc sur le rôle des acteurs, explique Martin Vanier.

 Ce premier numéro comporte également des articles issus des premières « controverses prospectives » portant sur la prétendue ingouvernabilité des villes, la délocalisation des centres de R&D dans les pays émergents, la rupture du lien historique entre la localisation des ménages et celle des emplois,  l’émergence d’un modèle « postfordiste » ou de la nature comme « partenaire » des politiques d’aménagement.

16:36 Publié dans 1. Prospective, Territoires | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

16/09/2010

Scénarios pour l’avenir de l’industrie agroalimentaire britannique

La Food and Drink Federation (FDF) a commandité une étude prospective sur l’avenir de l’industrie agro-alimentaire britannique à l’horizon 2025. Réalisée par l’Institute of Manufacturing de l’université de Cambridge, elle s’est basée sur une série d’entretiens et deux ateliers rassemblant des industriels, des décideurs politiques, des représentants de la société civile, des agriculteurs et des distributeurs.

Les scénarios se positionnent sur deux axes, selon que l’impulsion du changement vient du gouvernement (top-down) ou du marché et de l’action individuelle (bottom-up) d’un côté, et que les ressources (énergie, terres cultivables, produits alimentaires, eau, etc) sont suffisantes ou non pour maintenir le niveau de vie de l’autre.

 

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Dans le scénario Vision Failure on assiste à des pénuries, l’offre ne réussissant pas à répondre à la demande, et à une montée de la pauvreté alimentaire dans le cadre d’une société où les inégalités sont croissantes. Le gouvernement ne parvient pas à proposer une vision claire et n’a qu’une attitude réactive face aux crises

 

 

 Sustainable Champagne décrit un avenir où un équilibre durable est trouvé entre l’offre et la demande de matières premières, de produits alimentaires et d’énergie. Cela a été rendu possible par des changements de comportements, une réduction de la consommation et s’est traduit par une pression sur l’industrie pour obtenir des produits plus efficients et durables. La prise de conscience environnementale est forte. Le rôle du gouvernement est réduit mais les initiatives locales se sont multipliées.

La demande reste supérieure à l’offre dans Good Intentions et le gouvernement est aux manettes mais ne parvient pas à formuler une stratégie de sortie de crise. L’industrie ne s’engage pas non plus.

Le scénario Command & Control est au contraire un scénario où les interventions gouvernementales et une régulation bien adaptée permettent un équilibre de l’offre et de la demande. L’industrie se voit imposée davantage de contraintes (ex: taxation des produits gras et sucrés) et les individus doivent subir la présence (et le contrôle) de l’Etat dans leur vie quotidienne (ex: carte carbone individuelle).

Les conséquences de chaque scénario sur plusieurs catégories d’acteurs sont ensuite étudiées.

Les participants des ateliers ont désigné Sustainable Champagne comme leur scénario préféré, suivi de près par Command & Control. Mais le scénario le plus probable leur semble être Vision Failure.

18:34 Publié dans 1. Prospective, 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation, IAA | Lien permanent | Tags : royaume-uni |  Imprimer | | | | |  Facebook

31/03/2010

Global Food and Farming Futures

Le programme intergouvernemental de prospective britannique, Foresight, a lancé en novembre 2008 le projet Global Food and Farming Futures, avec pour but d'analyser l'avenir du système alimentaire mondial, les évolutions de la demande et de l'offre à l'horizon 2050, et de voir comment les avancées scientifiques et les politiques peuvent répondre aux défis de demain.

Sous le patronage de Jim Fitzpatrick, ministre de l'agriculture et de l'environnement au DEFRA et de Michael Foster, sous-secrétaire d'Etat au ministère du développement international, un groupe composé d'experts de haut niveau mené par Charles Godfray, président de la British Ecological Society, est actuellement dans la phase de conclusion de ses travaux.

Un article publié dans Science, « Food Security : the Challenge of Feeding 9 Billion People », en présente les premières conclusions.

Le compte-rendu (1 p)

L'article (7 p.)

 

Biocarburants: perspectives à l'horizon 2020

FranceAgriMer a mis en place en place en 2009 un Comité "biocarburants et biomasse", composé d'experts de tous horizons et élargi à l'ensemble des filières concernées. Ce comité poursuit les travaux engagés par l'ex-Office national interprofessionnel des grandes cultures depuis 2006. Après avoir publié les conclusions du groupe de travail "concurrence alimentaire-non alimentaire" en novembre 2007, le comité "biomasse et biocarburants" avait livré son expertise sur les perspectives de développement des biocarburants de 1ère et 2ème générations, en septembre 2008.

Cette dernière étude est aujourd'hui affinée, avec quatre scénarios de développement testés.

Selon ces scénarios, quelles que soient les hypothèses de développement des biocarburants de seconde génération, les biocarburants de première génération seront nécessaires pour atteindre l'objectif d'incorporation de la directive EnR. Il existe un écart de maturité important entre les deux générations qui ne sera vraisemblablement pas comblé en 2020; par conséquent, celles-ci doivent être considérées dans une logique de continuité et non de rupture.

Le diaporama présenté par Jean-Luc Gurtler, animateur du Comité biomasse et biocarburants de FranceAgriMer et chef de l'unité "analyses transversales" de la Direction "Marchés, études et prospective", à l'occasion de la conférence organisée par FranceAgriMer le 4 mars 2010.

 

11:10 Publié dans 1. Prospective, Biomasse/Biocarburants | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

15/01/2010

Food 2030, la vision du DEFRA

Le DEFRA a sorti sa Vision Food 2030, annoncé par la note de veille publiée par le Centre d'études et de prospective en septembre 2009.

Cette vision, qui résulte d'un dialogue de plusieurs mois avec les acteurs ainsi que d'une consultation Internet, est résumée ainsi :

En 2030, les consommateurs sont informés, peuvent choisir et s'offrir une nourriture saine et durable. Cette demande est satisfaite par une agriculture et une pêche rentables, compétitives, hautement qualifiées et adaptables, soutenues par une recherche et développement de premier ordre.

Les aliments sont produits, transformés et distribués pour nourrir une population mondiale croissante de manière à:

- Utiliser les ressources naturelles au niveau mondial de façon durable,

- Continuer à fournir des services environnementaux,

- Promouvoir des normes élevées de santé et de bien-être animal,

- Protéger la sécurité alimentaire,

- Apporter une contribution significative aux communautés rurales,

- Donner au Royaume-Uni un leadership mondial en matière de durabilité alimentaire.

Pour compléter ce tableau, le Royaume-Uni a un système faible teneur en carbone et les déchets sont réutilisés, recyclés ou utilisés pour la production d'énergie.

Au total, le rapport reconnaît l'importance de l'agriculture et parle d'augmenter la production, mais il ne présente pas vraiment de moyens (ni législatifs ni financiers) nouveaux. Il est surtout intéressant pour la forme : chaque chapitre présente les objectifs, des études de cas sur ce qui est déjà entrepris, les actions à entreprendre avec un tableau récapitulant les responsabilités de chaque acteur (Ministère, IAA, associations, consommateurs, etc), et les résultats attendus, ainsi que des indicateurs pour évaluer les progrès dans la direction donnée par cette vision.

Le rapport (84 pages)

La synthèse (24 pages)

 

14:00 Publié dans 1. Prospective, 4. Politiques publiques, Alimentation et consommation | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook

05/01/2010

La consommation de viande à l'horizon 2030

La consommation de viande a considérablement augmenté ces dernières décennies dans les pays développés, elle progresse également dans les pays émergents et la plupart des prévisions tablent sur une poursuite de cette tendance.

Cependant, les conséquences environnementales de cette consommation, en termes notamment d'émissions mais aussi de consommation d'eau et de terres, les arguments des défenseurs du bien-être animal qui commencent à se faire entendre peuvent la remettre en cause.

L'avenir n'est pas toujours écrit, c'est pourquoi des chercheurs du Finland Futures Research Centre ont réalisé deux enquêtes Delphi sur l'avenir de la consommation de viande à l'horizon 2030 en Finlande, complétées d'un sondage auprès des consommateurs de ce pays. Les experts comme les consommateurs ont dû affecter à chaque facteur de changement un degré de probabilité (et de « souhaitabilité ») sous la forme d'une note de 1 à 10. L'analyse des réponses a permis aux chercheurs de distinguer 5 « images du futur » :

- Traditional Approach Society

Cette image regroupe les consommateurs et experts peu sensibles au bien-être animal, opposés à la croissance des importations de viande, et qui estiment que les facteurs vont dans le sens d'une augmentation de la consommation ;

- Business as usual

personnes qui pronostiquent une légère baisse des prix de la viande conjuguée à une hausse des revenus, l'ensemble compensant la légère montée du végétarisme ;

- Human first Society

individus opposés à la culture de la viande en laboratoire, pour la prise en compte de critères éthiques et la limitation de l'impact environnemental, mais soucieux des conséquences pour la santé de la montée du végétarisme ;

- Wellness Society

consommateurs (plus nombreux que les experts dans ce groupe) pour lesquels des efforts seront réalisés pour créer des produits plus sains (moins gras, etc), et qui estiment que la consommation de viande augmentera, de même que les importations (considérées positivement) ;

- Vegetarian Society

personnes en faveur de la croissance du végétarisme, pour les alternatives à la viande (soja, farines protéinées), et opposées aux importations.

L'image la plus partagée est Business as usual, mais le message-clé de l'exercice est qu'à l'avenir, les profils de consommateurs seront plus variés et plus contrastés.

Source : Markus Vinnari, Petri Tapio. "Futures images of meat consumlptions in 2030", Futures, n°41, 2009.

L'article (10 p.)


 

11:58 Publié dans 1. Prospective, Filières agricoles | Lien permanent |  Imprimer | | | | |  Facebook