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11/05/2022

Un rapport complet des Nations unies sur les eaux souterraines

Le rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau, publié en mars 2022, se concentre cette année sur les réserves souterraines. D'après les auteurs, elles constituent près de 99 % de l'ensemble des ressources d’eau douce liquide sur Terre. Elles fournissent la moitié des eaux prélevées pour les usages domestiques et alimentent 38 % des terres irriguées dans le monde. Le rapport dresse un panorama complet de l'état de ces ressources (épuisement, pollution, pression du changement climatique, etc.) et de leur utilisation par les différents secteurs (agriculture, industrie, ménages). Il liste également leurs atouts pour les écosystèmes et fournit des perspectives régionales intéressantes, par exemple sur les possibilités offertes par les grands aquifères de l'Afrique subsaharienne, qui restent aujourd'hui sous-exploitées. Il fournit enfin une vision détaillée des défis de gouvernance et de réglementation liés aux caractéristiques géographiques (de nombreux aquifères sont transfrontaliers) et à la nature souvent privée de ces ressources.

Source : Unesco

17/01/2022

Thomas Delahais, Agathe Devaux-Spatarakis, Anne Revillard, Valéry Ridde (dir.), Évaluation. Fondements, controverses, perspectives, Éditions science et bien commun, décembre 2021

évaluation,politiques publiques,usages,sciences sociales

De nombreuses organisations lancent aujourd'hui des évaluations pour juger des effets de leurs interventions. C'est notamment le cas dans les domaines agricole, alimentaire et forestier. Pour autant, les bases théoriques de l'évaluation demeurent mal connues, et il existe peu de références francophones en la matière. Pour pallier ce manque, un collectif de praticiens et de chercheurs a réuni les traductions en français de textes fondateurs et contemporains sur le sujet.

L'ouvrage est organisé en cinq parties compilant chacune 5 à 8 textes, souvent des extraits d'articles de recherche ou de communications. La première partie se penche sur l'utilité de l'évaluation. Elle montre que si celle-ci s'appréciait auparavant à l'aune du nombre de recommandations mises en œuvre, la diversité des usages est désormais prise en compte : évolution de la perception d'une politique, apports de connaissances sur un phénomène, etc. La deuxième partie est consacrée aux acteurs de l'évaluation : des équipes scientifiques d'abord, considérées comme les garantes de l'objectivité des travaux, puis, dès les années 1970, un nombre grandissant d'intervenants (consultants, associations, etc.). La section suivante aborde la question des valeurs selon lesquelles sont jugées les dispositifs évalués. Là encore, un glissement progressif est mis en évidence. En effet, il était initialement admis qu'il revenait aux évaluateurs de déterminer les critères de jugement ; aujourd'hui, on considère de plus en plus que la définition de ces critères doit résulter d'une démarche participative incluant les parties prenantes. La quatrième partie se penche sur l'articulation entre science et évaluation : si l'évaluation mobilise des méthodes de sciences sociales, son caractère interdisciplinaire et appliqué a limité son implantation dans le champ universitaire. Enfin, le dernier chapitre dresse un panorama des paradigmes en matière d'évaluation. Il en souligne la diversité, entre d'un côté les tenants d'approches expérimentales, et de l'autre les adeptes de données qualitatives. Si beaucoup considèrent que ces paradigmes sont irréconciliables, d'autres plaident pour leur croisement.

Dans son ensemble, cet ouvrage offre une lecture historique, riche et diversifiée des fondements, des controverses et des perspectives dans le champ de l'évaluation des politiques publiques.

Mickaël Hugonnet, Centre d'études et de prospective

Lien : Éditions science et bien commun